Tokyo Xanadu eX+

Tokyo Xanadu est un action-RPG qui a d’abord vu le jour sur PlayStation Vita le 30 septembre 2015 au Japon, puis le 30 juin 2017 en Occident. Une nouvelle mouture, frappée du sceau eX+, a été lancée en 2016 sur PS4 au Japon et en 2017 dans le reste du monde. Le titre s’est également invité sur PC (Steam et GOG). Et c’est désormais à la Nintendo Switch d’accueillir le jeu de Falcom. Une version Switch parue le 25 juillet 2024 et qui offre un gameplay fluide à 60 images par seconde, tous les contenus téléchargeables précédemment publiés, des épisodes bonus optionnels entre chaque chapitre, ainsi qu’un scénario supplémentaire qui étend l’histoire au-delà du générique de fin. Sans parler du « new game+ ». Bref, de quoi se régaler si l’offre proposée ici vous titille un minimum.

Ce test a été réalisé sur une version Nintendo Switch fournie par l’Éditeur.

Kou, Kou, c’est nous !

L’action prend place dans un Tokyo alternatif ayant subi un séisme dévastateur en 2005. La ville va ensuite passer une décennie entière à se reconstruire. L’histoire de Tokyo Xanadu eX+ débute en 2015 et suit en premier lieu Kou Tokisaka, un lycéen vivant seul dans le quartier fictif de Morimiya, et qui multiplie les petits boulots. Ses parents étant absents, il mène une vie totalement indépendante. Un soir, il aperçoit sa camarade de classe Asuka Hiiragi se faire harceler par des voyous. En tentant de l’aider, Kou se rend compte que la jeune fille sait parfaitement se défendre. Et la situation vire carrément au bizarre lorsque notre héros se fait soudainement aspirer dans un vortex mystérieux.

C’est ainsi que l’on découvre l’Eclipse, une dimension ténébreuse qui cohabite avec notre « plan ». Asuka, membre de Nemesis, un groupe dédié à fermer ces vortex, prend Kou sous son aile et lui explique la situation. Et il s’avère que Kou peut également manier un Soul Device, un type d’arme pouvant venir à bout des Greeds, les terrifiantes créatures peuplant l’Eclipse. Notre duo de choc sera bien évidemment rejoint par d’autres personnages au cours de leur mission : Sora Ikushima, une surdouée du karaté, Yuuki Shinomiya, le geek/hacker, Shio Takahata, un ancien chef de gang de rue ou encore Mitsuki Hokuto, membre éminent du conseil étudiant. Quant aux raisons de l’expansion de l’Eclipse, c’est à vous de les découvrir ! Bien que l’intrigue soit assez efficace dans l’ensemble, elle reste assez classique et les motivations derrière les événements deviennent vite évidentes. Le charme agit néanmoins.

Un agenda Persona bien chargée

Tokyo Xanadu eX+ est découpé en chapitres (avec le superbe opening qui repasse à chaque fois, comme pour une série animée), et à l’instar de Persona, le planning se cale sur un calendrier scolaire. Du moins pour une bonne partie de l’histoire (point de spoiler !). Toutefois, le jeu offre plus de liberté pour gérer son temps libre que chez Atlus, rappelant l’approche des Trails of Cold Steel en la matière (Tokyo Xanadu eX+ y fait souvent référence, pour le plus grand plaisir des fans). Comme pour les autres titres de Falcom, il est possible de se déplacer rapidement sur les différentes cartes, de renforcer les liens avec les membres de l’équipe et de réaliser diverses quêtes annexes. Les PNJ, dont les vies sont minutieusement détaillées, évoluent au fil de l’histoire, ajoutant une profondeur particulièrement appréciable.

Le jeu inclut également des options de confort typiques du studio japonais, comme différents niveaux de difficulté et la possibilité d’accélérer le jeu. Si Kou et Asuka sont disponibles dès le début de l’aventure, chaque nouveau chapitre du récit principal sera l’occasion de recruter un nouveau héros, tous étant capables d’utiliser un Soul Device (comme par hasard !). Le casting, bien que classique et stéréotypé, s’avère globalement efficace et attachant. Signalons tout de même que Kou possède trois paramètres spéciaux (sagesse, courage, vertu) qui peuvent être augmentés au fil des activités et de certaines quêtes, bien que cela n’ait pas un impact significatif sur l’intrigue. Pour le reste, chaque chapitre suit une structure précise : du temps libre, de la narration, et de l’action à travers les « donjons » du jeu, accessibles via des portails menant à l’Eclipse.

Si le programme de Tokyo Xanadu eX+ est déjà bien garni, sachez qu’entre chaque chapitre principal de l’histoire (au nombre de 8), se trouve un chapitre « annexe » obligatoire, plus court, et qui développe avec malice l’univers et les personnages. Le petit hic qui fera grincer quelques dents c’est à nouveau l’absence de textes traduits en français. Il faudra donc se contenter de dialogues en anglais pour accompagner le doublage japonais. Petit aspect positif néanmoins, c’est une toute nouvelle traduction à laquelle a droit cette version Switch, à priori de meilleure qualité (même si je n’ai pu faire le comparatif avec la précédente localisation, sur ce point je ne m’avancerais donc pas à 100%).

Un grand moment de Soulitude

Avant d’attaquer un donjon, il faut sélectionner trois membres de son équipe (certains étant imposés selon les circonstances), mais sur le terrain vous n’incarnez qu’un héros à la fois. On peut passer d’un combattant à un autre pour varier les approches à l’aide d’un bouton, et même avoir un partenaire spécifique pour certains types d’action. De toute façon, il est nécessaire de changer de personnage régulièrement, car chaque ennemi a une faiblesse spécifique liée aux cinq éléments principaux du jeu (avant de se lancer dans un donjon, il est possible de prendre connaissance des créatures présentes sur place et de leurs faiblesses). Il est donc crucial de choisir le personnage le plus adapté à chaque situation, du moins en mode Normal et dans les modes de difficultés supérieurs. En Mode Facile, vous pouvez rouler sur le jeu sans prendre cet aspect en considération.

Concernant le déroulement des empoignades, rappelons que nous sommes en présence d’un action-RPG, et si le système de combat n’est pas aussi grisant qu’un Ys XVIII ou un Ys IX, il n’en reste pas moins diablement efficace. La base est identique pour chaque personnage : une attaque simple, une roulade (qui occasionne un ralentissement quand elle est bien placée), une attaque aérienne et un coup chargé. Il est également possible de tirer à distance en puisant dans une jauge dédiée. À cette base qui fonctionne déjà très bien, Falcom ajoute des surcouches dont il a le secret : le Ex-Skill (attaque dévastatrice qui octroie un bref moment d’invincibilité), une attaque X-Strike (en solo ou en duo), et le X-Drive pour appeler un camarade et mettre la pagaille tout en regagnant de la vie.

Chaque donjon se conclut évidemment par un boss et une note liée à vos performances (nombre de combos et de dégâts, temps pour terminer le niveau, etc.). À noter qu’un mode bonus permet d’affronter à nouveau tous les boss, offrant ainsi un défi supplémentaire pour les plus téméraires d’entre vous. Pour configurer la puissance et les caractéristiques de chaque personnage, en plus des équipements, on peut insérer des orbes qui modifient diverses statistiques, à l’instar des quartz dans Trails of Cold Steel (s’inspirant clairement des Matérias de Final Fantasy VII). Là encore, avec Tokyo Xanadu eX+, on navigue en terrain connu.

Délicieusement suranné

Si vous avez déjà consulté nos dernières critiques traitant de jeux Falcom, comme Trails of Cold Steel III et IV, ou plus récemment Trails Through Daybreak, vous pourriez nous accuser de radoter. Cependant, il est important de rappeler que les titres de ce studio japonais se distinguent certes par un gameplay de haute qualité, des personnages attachants, une écriture généreuse, et des musiques fantastiques, mais aussi par un bilan technique quelque peu daté (certains diront même anachronique).

Cela fait partie du charme, mais il convient de préciser que cette fois encore, nous avons affaire à un jeu Vita légèrement amélioré. Toutefois, l’ambiance est bien présente, nous envoûtant comme une carte postale tirée de la boîte à souvenirs de grand-mère, prenant vie sous nos yeux. Quant aux musiques, bien qu’elles soient extrêmement agréables, elles n’atteignent pas tout à fait le niveau des partitions exceptionnelles qui accompagnent les Ys ou les meilleurs Trails.

Pour conclure…

Prenez du Persona, mélangez aux Ys modernes et aux Trails of Cold Steel, et vous obtenez un Tokyo Xanadu eX+ fort plaisant, malgré une technique fatalement datée. Très agréable en termes de gameplay et d’intrigues, cette version Switch vous fera passer un excellent moment, surtout si les inspirations susnommées évoquent pour vous des heures de plaisir. L’ensemble reste fluide, tant en mode docké qu’en mode nomade, ça tourne bien (à quelques rares exceptions). Avec une bonne cinquantaine d’heure de contenu, sans parler des bonus divers et variés, Tokyo Xanadu eX+ s’impose comme l’un des meilleurs Action-RPG de la console hybride de Nintendo. De quoi (re) découvrir ce classique, en attendant sa suite prévue en 2025.

La  note  de la  rédaction

4/5

Les notes de la rédaction

Les points positifs

Un gameplay bien rodé et ultra-efficace

Des options de confort en pagaille

Un savant mélange de Persona, de Ys et des Trails of Cold Steel

Des musiques très sympas qui nous plongent dans l’ambiance

Le savoir-faire de Falcom, encore et toujours !

Les points négatifs

Textes uniquement en anglais

Une réalisation datée

Un petit air de déjà-vu concernant le scénario et les personnages

L’attribution des boutons n’est pas forcément des plus pratiques dans les réglages de base

Trop peu d’ajouts par rapport à la précédente version de Tokyo Xanadu eX+

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