Cela fait maintenant presque 10 ans que Square Enix avait surpris et ravi les fans de Final Fantasy avec l’annonce d’un remake de son épisode le plus adulé : Final Fantasy VII. Sorti en 2020, le premier opus sous-titré Remake avait mis tout le monde d’accord avec une direction artistique de toute beauté, un système de combat au cordeau et surtout des reprises musicales sublimes. Agrémenté d’un chapitre inédit sorti un an plus tard (Intergrade) et d’un spin-off centré sur Zack (FF VII Crisis Core Réunion), il est désormais temps pour Remake de céder la place au nouvel épisode qui continue son histoire, Final Fantasy VII Rebirth. Exclusivité PS5 sortie le 29 février 2024, nous y retrouvons le légendaire Cloud Strife à la poursuite d’un Sephiroth toujours aussi insaisissable. On a attaqué le test dès que le jeu a été disponible, il nous a contrés en nous mettant KO.
Ce test a été réalisé sur une version PS5 fournie par l’Éditeur.
Lost in la Pampa
Comme nous pouvons nous en douter, Final Fantasy VII Rebirth reprend la suite des événements de Final Fantasy VII Remake et nous retrouvons nos héros là où nous les avons laissés après leur combat contre Sephiroth et les fileurs. Ayant quitté Midgar, la petite troupe conduite par l’ex-SOLDAT fait escale dans la ville de Kalm. Installés à l’auberge de la ville, Cloud et Tifa entreprennent de raconter à leurs amis leur passé commun avec l’ancien héros de la Shinra et comment ce dernier est devenu celui qu’ils poursuivent à présent. Une fois les choses éclaircies, chacun va prendre un repos bien mérité et le lendemain matin vaque à ses occupations. Malheureusement, la Shinra est sur leurs traces et débarque en ville, les obligeant à fuir pour se rendre à Junon.
Lancé sur la piste des manteaux noirs, attirés par Sephiroth, notre contingent d’Avalanche profite de son passage dans la ville armée de Junon pour tenter de s’entretenir avec le nouveau président de la société ennemie : Rufus. Mais l’entrevue tourne court à cause de l’intervention d’une invitée surprise… Afin de ne pas vous griller toutes les surprises que vous réserve le titre de Square Enix nous ne vous en dirons pas plus, si ce n’est que comme son aîné, vous n’allez pas être déçu par le contenu de l’intrigue qui est aussi passionnant que drôle et émouvant.
Au-delà du fait que nous vous conseillons de faire le premier volet avant de vous attaquer à Rebirth, ne serait-ce que pour les qualités intrinsèques du titre, si ce n’est pas votre cas, pas de panique puisqu’un résumé de l’épisode précédent est disponible via l’écran titre, ce qui peut également permettre de se rafraîchir la mémoire avant de se lancer dans cette nouvelle épopée. Nous l’avions pressenti avec la conclusion de Final Fantasy VII Remake, nous en sommes désormais certains, la trame scénaristique, bien que reprenant des éléments du jeu original, s’en éloigne de façon significative afin de proposer sa propre vision.
Les liens entre les divers protagonistes prennent dorénavant une place centrale dans le déroulement de l’intrigue et il ne tiendra qu’à vous de les développer au travers de conversations avec des réponses à choix multiples. Cependant, le temps pour sélectionner votre réponse sera limité et celui-ci étant assez court, il est parfois arrivé à l’auteure de ce test, qui aime réfléchir avant de parler, de ne pas avoir le temps de cocher la réponse qu’elle aurait voulu donner.
Square, la patte de l’Esper
Déjà en 2020, Final Fantasy VII Remake nous avait ébloui avec ses graphismes modernisés et Final Fantasy VII Rebirth ne fait, en grande majorité, pas exception à la règle. En effet, ce JRPG est un savant mélange entre des zones de donjons où l’on avance dans des couloirs et des zones de type monde ouvert où le joueur est libre de flâner comme bon lui semble. Une façon astucieuse de reprendre ce qui a fait le succès du précédent épisode tout en lui ajoutant de quoi lui donner une nouvelle dimension. Cependant, cet ajout ne s’est pas fait sans heurts tant le moteur du jeu paraît peiner à afficher toutes les textures présentes à l’écran et il n’est pas rare de voir popper des éléments sur notre parcours au fur et à mesure de nos déplacements.
Il est donc prévu que nous alternions environnements cloisonnés et autres plus ouvert, le tout saupoudré de cinématiques toujours aussi superbes et à la mise en scène d’un dynamisme dingue, drapé dans des réorchestrations des morceaux de Nobuo Uematsu de toute beauté que viennent compléter des titres inédits qui ne le sont pas moins. Chaque cité visitée est l’occasion de rendre des services à ses habitants en acceptant des missions de mercenaires qui sont l’occasion de mini-jeux aussi divers que variés. Souvent réalisés en duo avec un autre membre de votre groupe, ils sont non seulement l’occasion d’approfondir vos liens, mais sont aussi souvent source de réflexion drôles de vos partenaires. Pour autant, toutes les activités proposées ne sont pas du même niveau, et il est presque sûr que certaines vous feront tourner en bourrique, quand elles ne vous intéresseront tout simplement pas.
Bonne nouvelle, les développeurs ont pensé à vous, puisqu’aucun de ces mini-jeux n’est obligatoire. Vous pourrez ainsi laisser de côté toutes les activités annexes pour ne vous concentrer que sur l’intrigue principale si le cœur vous en dit. Pour autant, il serait dommage de passer à côté de certaines scènes accompagnant ces quêtes annexes, car elles amènent généralement un surplus de compréhension envers vos camarades d’infortune. Cerise sur le gâteau, le titre de Square est truffé de références aux autres épisodes de la licence (comme la possibilité de chercher des objets grâce au flair de son Chocobo, emprunté à FF IX), que les aficionados se feront un plaisir de traquer au cours de leurs pérégrinations.
Le tour du monde en 80 heures
C’est donc en incarnant Cloud, du moins la plupart du temps, que vous allez vous lancer à la découverte des six régions étendues de Final Fantasy VII Rebirth. Et entre Junon, Nibelheim, Corel et le Cosmo Canyon pour ne citer qu’elles, vous allez avoir de quoi faire. Il est bien entendu que chaque région possède ses propres créatures belliqueuses et que les combats y seront nombreux. Toutefois, le titre de Square vous propose trois niveaux de difficultés de base qui devraient vous permettre de vous y retrouver, que vous cherchiez le challenge ou à vous concentrer sur l’histoire. Une fois arrivé dans une région sauvage, vous pourrez explorer à l’aveuglette ou réactiver des tours pour visualiser la localisation précise des activités.
Entre les arrêts de Chocobo à réparer, les puits de vie à analyser, les créatures rares à chasser et les autels d’Esper à trouver, vous ne pourrez pas faire trois pas sans qu’une action à mener ne vous tombe dessus. Vous allez donc en faire des kilomètres et pas qu’un peu, du moins si vous ne souhaitez pas utiliser les déplacements rapides, ce qui est utile pour glaner des ressources afin de synthétiser des objets directement via le menu. Compléter les missions de Chadley en découvrant votre environnement vous permettra en outre de faire monter de niveau votre équipe, ce qui se répercutera sur les embranchements de vos codex respectifs (des sphériers propre à chaque personnage et servant d’arbre de compétence).
Trouver tout ce qu’une région a à vous offrir va donc augmenter proportionnellement votre temps de jeu, même si les points d’intérêts sont les mêmes d’une zone ouverte à l’autre, ce qui est un peu redondant à force et peut décourager les moins complétistes d’entre nous. Il sera également possible d’utiliser le parkour pour se déplacer plus efficacement dans ces zones, un héritage de Forspoken sans doute, mais qui est ici assez anecdotique puisqu’on ne comprend jamais réellement pourquoi il est possible de l’utiliser à certains endroits et pas à d’autres, pourtant identiques.
En tout état de cause, cela n’empêche pas de profiter de la balade et j’ai bien souvent préféré faire mes allers et retours à pied ou à dos de Chocobo plutôt que de passer par la case téléportation. À noter que chaque région est affiliée à un Esper bien précis, et que trouver les trois autels présents dans la carte vous permettra d’affaiblir la créature dans la simulation de Chadley pour la combattre plus facilement et obtenir son invocation.
Le coup entre deux chaises
En ce qui concerne le système de combat de Final Fantasy VII Rebirth, celui-ci a été étoffé et les joueurs ayant déjà expérimenté celui de Remake risquent de ne pas en saisir immédiatement toutes les subtilités. Ici, les combats se déroulent par équipe de trois alliés et il est possible de constituer trois équipes différentes, le passage de l’une à l’autre se faisant à la volée au cours du combat, permettant de miser sur les spécificités de chacun des combattants pour vaincre efficacement les ennemis. Chaque adversaire ayant des faiblesses particulières (visible en lançant la compétence “analyse” grâce à la materia du même nom), il devient alors primordial de s’adapter à ceux qui nous font face en permutant régulièrement l’équipe d’attaque.
Ainsi, Barret et Aerith seront davantage dans le combat à distance, quand Tifa et Cloud seront des spécialistes du corps à corps. En plus d’un système de garde parfaite, de la transcendance, de la présence d’une jauge de choc chez les ennemis et de la possibilité d’utiliser des invocations, le joueur peut lancer des attaques combinées avec ses équipiers, déblocables via le codex. Les armes peuvent, elles aussi, monter de niveaux et gagner des aptitudes, des emplacements et des augmentations supplémentaires. N’oublions pas les éternelles materias à équiper qui affinent d’autant plus la personnalisation de votre technique de combat.
Un système donc assez profond et difficile à résumer simplement, ce qui le rend certes passionnant à maîtriser, mais aussi plutôt complexe à prendre en main. Heureusement, le mode actif est là pour que les joueurs les moins investis puissent en profiter, en ne gérant que le déclenchement des compétences, sorts et autres transcendances, l’IA s’occupant des mouvements de base des combattants. De façon plus générale, à cause d’une caméra trop proche de l’action, le jeu manque parfois de lisibilité et c’est encore pire dans les combats où l’action s’avère souvent trop brouillonne.
Ils ont enfoncé le Cloud
Je ne le répéterai jamais assez, la saga Final Fantasy et moi c’est une histoire d’amour assez récente puisqu’elle date de ma découverte de Final Fantasy VII Remake. Dans ces conditions, vous comprendrez aisément les attentes que j’avais placées en Final Fantasy VII Rebirth, même si la perspective de retrouver ces héros qui m’avaient fait vibrer était en soi une récompense amplement suffisante. Durant ces quatre longues années qui ont séparé Remake de Rebirth, j’ai donc rongé mon frein, même si Square Enix nous a fournis de quoi patienter sereinement, que ce soit avec le segment Intergrade, Final Fantasy Crisis Core Reunion ou encore l’excellent Final Fantasy XVI. Enfin la date de la sortie du titre est arrivée et j’ai pu plonger à corps perdu dans ce nouveau volet.
Malheureusement, l’eau était un peu trop froide pour moi et dès le début de l’aventure, j’ai tout de suite remarqué plusieurs détails qui m’ont refroidi. Passé quelques heures, me voilà donc arrivé dans la première zone ouverte jouxtant la ville de Kalm et la dégradation de la qualité graphique avec les environnements précédents m’a passablement étonné, tout comme le rendu de la modélisation des personnages qui subissent le même sort. Je garde peut-être un souvenir embelli de Final Fantasy VII Remake, toutefois je ne me souviens pas avoir ressenti cela, à aucun moment, au cours du jeu. Cela étant, ayant compris bien vite que cela ne concernait que les parties “monde ouvert”, j’ai pris l’habitude de ne pas trop me focaliser dessus pour me concentrer sur l’exploration et la complétion des missions de Chadley.
De toute façon, la qualité de l’intrigue a pris le dessus et j’ai fini par occulter totalement les bugs d’affichages, de collision et autres problèmes de textures que le jeu a mis sur mon chemin. J’ai tout de même tenté de passer en mode performance (après tout, quitte à avoir des graphismes un peu en deçà de mes attentes, autant avoir la fluidité au maximum), mais j’ai dû vite revenir en mode fidélité, tant l’écart graphique était important. Autre point de désillusion, le système de combat que j’ai eu beaucoup de mal à apprivoiser, FF XVI étant passé par là dans l’intervalle. Encore une fois, je ne me rappelle pas avoir autant galéré dans les combats de Remake et j’ai donc été surprise de ne pas réussir à retrouver facilement mes marques, quand bien celui-ci s’est considérablement étoffé et possède énormément de qualités.
Ce ne sont bien évidemment que des broutilles dans un océan de réussites, et après une dizaine d’heures de jeu, je me suis accoutumée à ces petits accros pour ne plus y faire du tout attention. Il faut dire qu’entre le scénario toujours aussi passionnant, la pléthore d’activités et de missions annexes ainsi que le développement des liens entre les divers protagonistes, je n’ai absolument pas vu le temps passer (un peu plus de 80 h tout de même) et je peux vous dire que je compte bien refaire le voyage encore une fois afin de tout expérimenter de Final Fantasy VII Rebirth. Il ne me reste qu’à espérer que le troisième et dernier opus sera aussi réussi que ces prédécesseurs et que j’aurais enfin la joie de pouvoir y contrôler ce cher Vincent !
Très attendu par les fans, ce Final Fantasy VII Rebirth confirme le statut d’œuvre culte déjà initiée par l’épisode Remake. Bien que les zones en monde semi-ouvert souffrent d’une technique datée et de bugs récurrents (vivement la sortie d’un patch correctif), la magnificence du récit et le système de combat étoffé par rapport au premier épisode, le tout sublimé par une bande-son exceptionnelle, donnent à ce Final fantasy VII Rebirth ses lettres de noblesse. Malgré une grande différence de qualité dans les diverses activités annexes proposées par le jeu (la capture des Chocobos risque de vous donner des sueurs froides), celles-ci sont totalement optionnelles, permettant au joueur de vivre ces quelques 80 h de périple de la façon qui lui convient le mieux. De quoi rassurer les développeurs de Square Enix sur la voie prise pour le remake de cet épisode culte de la saga et leur permettre de se mettre sereinement à l’ouvrage pour enfoncer définitivement le Cloud avec le troisième et ultime épisode de Final Fantasy VII.
La note de la rédaction
Les notes de la rédaction
Les points positifs
Un scénario toujours aussi passionnant
Des cinématiques de toutes beautés que ce soit en termes de graphismes ou de mise en scène
La bande son (composée de morceaux inédits ainsi que de réorchestrations des musiques originales) est juste magistrale
Un nombre important de quêtes annexes qui étoffent bien l’aventure
Le casting toujours aussi fantastique, qui s’enrichit de personnages tous plus charismatiques les uns que les autres
Les points négatifs
Un manque de lisibilité due à une caméra trop proche de l’action
Un système de combat qui va demander de l’investissement pour être bien maîtrisé
Un monde qui se veut ouvert, pas assez optimisé et qui laisse très vite voir ses limites techniques (parkour, problèmes de textures, bugs d’affichages et ralentissements)