Après le succès phénoménal de Final Fantasy VII Remake, il était logique que Square Enix s’attaque au spin-off culte de la PSP, j’ai nommé Final Fantasy VII Crisis Core. C’est donc 14 ans après l’épisode original que nous retrouvons Zack Fair dans le très attendu Crisis Core : Final Fantasy VII Reunion. Disponible depuis le 13 décembre 2022 sur PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series, Switch et PC, on est en droit de se demander si ce remaster sera à la hauteur de son prédécesseur qui tournait sur la première console portable de Sony. Sortez vos épées, nous allons trancher la question.
777… Zackpot !
Crisis Core : Final Fantasy VII Reunion prend place 7 ans avant les événements de Final Fantasy VII (FFVII) et donc de FFVII Remake. On y découvre Zack Fair, un membre du SOLDAT, qui rêve de devenir un héros de la trempe de Sephiroth et un SOLDAT 1ère classe comme son mentor et ami Angeal. Tandis que l’un des guerriers les plus puissants de la Shinra, Genesis, a déserté avec un nombre conséquent d’hommes, Zack et Angeal sont envoyés en mission au Wutai, qui refuse l’exploitation de la Mako (la principale source d’énergie dans FFVII) par la Shinra sur leurs terres.
En ligne de mire pour accéder au grade de SOLDAT 1ère classe, ce chien fou, impatient et plein de vie, doit faire ses preuves. À la fin de la mission, Angeal, Zack et le directeur Lazard sont attaqués par de mystérieux agresseurs et, après la disparition brutale d’Angeal, le jeune homme découvre que ces étranges ennemis sont en fait des clones de Genesis. Commence alors pour le première classe nouvellement nommé une aventure qui va le conduire à faire de nombreuses découvertes sur son employeur, notamment sur les expériences menées sur leurs hommes. Comme très souvent, la vérité est ailleurs et les choses sont loin d’être aussi simples qu’elles semblent l’être de prime abord.
Comme on pouvait s’en douter, Crisis Core : Final Fantasy VII Reunion en tant que Remaster de Crisis Core en reprend l’intrigue, mais, chose plus étonnante, celle-ci n’a pas été adaptée pour coller au scénario remanié de Final Fantasy VII Remake. Ainsi, pour ceux ayant déjà fait l’original sur PSP, il n’y aura aucune surprise à se mettre sous la dent et c’est bien dommage.
Sephiroth et ça fait du bruit !
Il faut bien l’avouer, l’épisode PSP était, graphiquement, très impressionnant à l’époque, notamment dans ses cinématiques en CGI, et la volonté des développeurs de lui donner un look plus proche de FFVII Remake donne à Crisis Core : Final Fantasy VII Reunion un nouvel éclat. Toutefois, les cinématiques animées ont été reprises telles quelles dans le remaster, ce qui crée un décalage certain avec les graphismes in game. Ainsi, on remarque tout de suite ce grain assez prononcé et désagréable, qui est encore accentué quand vous jouez sur PS5 avec une télé 4K, habillant les cutscenes. Cela étant dit, le jeu tourne comme une horloge et, de tout mon run, aucune baisse de framerate n’a été à déplorer, même en 120 FPS.
C’est fluide et techniquement ça tient parfaitement la route. Du point de vue de la musique, là aussi c’est un sans faute. La bande son originale était déjà de haute volée, mais le réarrangement des morceaux de Takeharu Ishimoto, par lui-même, les rend encore plus épiques. J’avoue avoir passé beaucoup de temps sur place dans Crisis Core : Final Fantasy VII Reunion, parfois simplement pour profiter de l’ambiance musicale d’une zone. Mais encore une fois, le gros point fort du remake de Square Enix, c’est son scénario et le développement de ses personnages, à commencer par notre avatar : Zack Fair.
Bien que parfois agaçant au début de l’aventure (de par son impatience et son côté tête brûlée), il finit par prendre de la maturité et devenir enfin le héros qu’il voulait être. Bien entendu, Crisis Core nous donne également toutes les clés pour comprendre Sephiroth et le pourquoi du comment de sa transformation en antagoniste. S’il est plus confortable d’avoir fait Crisis Core : Final Fantasy VII Reunion avant de se lancer dans Rebirth, ce n’est à mon sens pas indispensable dans la mesure où la trame de Rebirth va continuer à s’éloigner du scénario original de Final Fantasy VII, alors que l’intrigue de Reunion, elle, n’est pas modifiée par rapport à son modèle de 2008.
Fair play et Angeal-isme
Outre ses graphismes remis au goût du jour, c’est surtout dans le gameplay que se trouvent les plus gros changements de cet opus. Avec Crisis Core : Final Fantasy VII Reunion, nous sommes sur un Action-RPG pur jus, ce qui implique un bouton d’attaque, un bouton d’esquive et un bouton de contre. Mais, comme nous sommes dans Final Fantasy, nous aurons grâce aux gâchettes la possibilité d’utiliser des Materias pour lancer des sorts, un raccourci appréciable en pleine bataille. Premier constat : lors de l’enchaînement des attaques, le rythme des coups est plus soutenu que dans le Crisis Core originel, ce qui change beaucoup le rythme des combats et les rends bien plus dynamiques.
En effet, les développeurs de Square Enix se sont inspirés de leur travail sur FFVII remake, et là où on ne pouvait donner qu’un enchaînement de trois coups, on peut désormais en donner cinq à une vitesse plus soutenue. L’autre grande amélioration du remaster concerne l’OCN. Ce système, déjà présent dans Crisis Core, est une sorte de roulette qui, suivant les images ou les chiffres sur lesquels elle va s’arrêter, va permettre au joueur d’avoir diverses améliorations, de déclencher des invocations ou des coups spéciaux. C’est donc le hasard et les fluctuations dans les sentiments de Zack qui vont déterminer les divers avantages que nous aurons au cours du combat.
Toutefois, dans Final Fantasy VII Crisis Core, une fois que la roulette s’arrêtait sur un coup spécial (par exemple), celui-ci se lançait directement et sans moyen de passer la cinématique associée, ce qui nuisait grandement à l’immersion dans les combats quand nous étions sans cesse interrompus par les cinématiques. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas et non seulement les cinématiques des coups et invocations peuvent être passées, mais en plus les coups déterminés par l’OCN doivent être déclenchés par appui sur un bouton, au moment que le joueur jugera le plus opportun.
Cela apporte un vrai confort en jeu et débarrasse Crisis Core de son principal défaut. Final Fantasy oblige, nous retrouvons le système de fusion de Materias, permettant d’obtenir des artefacts plus puissants ou plus difficilement trouvables dans les niveaux.
Cellules de crise
J’ai toujours eu beaucoup de mal avec Final Fantasy VII, du fait de sa traduction plus qu’approximative, qui fait qu’au bout d’un moment je n’ai plus rien compris au scénario (et vous le savez, pour moi l’histoire c’est primordial). Du coup, l’arrivée du remake m’a permis d’enfin apprécier ce chef-d’œuvre à sa juste valeur. Aussi, quand Square Enix a annoncé la sortie de Crisis Core : Final Fantasy VII Reunion, je ne pouvais pas passer à côté de l’occasion de voir ce que les développeurs allaient faire de Crisis Core.
J’avoue avoir été un peu désarçonnée par le fait que les environnements soient vides et que les combats popent aléatoirement sans que l’on ne voit les ennemis (ce qui n’est pas le cas dans FFVII Remake). Cependant, comme le titre est un enchaînement de couloirs-arène, on arrive très rapidement à déterminer où un combat va se déclencher et il suffit de suivre les bords de la map pour éviter celui-ci. Si les missions annexes ne sont pas d’une originalité folle et se déroulent souvent dans les mêmes environnements, elles ont au moins l’avantage d’être courtes, de permettre de faire du leveling et de récupérer des objets intéressants qui vont grandement faciliter la suite de la quête principale.
Deadline de test oblige, je viens de passer environ seize heures sur Crisis Core : Final Fantasy VII Reunion pour boucler la trame principale et je n’ai à ce stade accompli que 27% des missions annexes. Mais je compte bien y retourner très vite afin de le platiner, ce qui, au vu du contenu gargantuesque, devrait ajouter un nombre d’heures conséquentes à mon run. Cela ne me gêne absolument pas, bien au contraire, tant j’ai apprécié chaque seconde passée près de Zack, même quand certains passages se sont fait redondants ou moins intéressants.
En ce qui me concerne, Crisis Core : Final Fantasy VII Reunion assoit le statut de FFVII en tant qu’œuvre culte et je trépigne d’autant plus de mettre la main sur Rebirth. En attendant, vous m’excuserez mais j’ai un titre à platiner.
Loin d’être un simple amuse-bouche permettant à Square Enix de faire patienter les joueurs jusqu’à la sortie de Final Fantasy VII Rebirth, Crisis Core : Final Fantasy VII Reunion tire son épingle du jeu et confirme son statut de pilier du lore FFVII. Avec ses graphismes proches de ceux de FFVII Remake, la magnifique musique de Takeharu Ishimoto qui est un régal de tous les instants et le dépoussiérage du système de combat, il est certain que vous aurez beaucoup de plaisir à arpenter Midgar en compagnie de Zack. Une préquelle indispensable pour mieux appréhender le lore de ce mastodonte qu’est Final Fantasy VII.
La note de la rédaction
Les notes de la rédaction
Les points positifs
Une belle refonte graphique de l’original
Une bande-son de toute beauté
Un gameplay au cordeau et un système de combat ultra punchy
Un contenu assez dantesque qui permet de belles heures de jeu
Le système d’OCN remis au goût du jour pour encore plus de dynamisme
Les points négatifs
Des environnements peu variés dans les missions annexes
Les cinématiques en CGI ont un grain assez disgracieux
Pas d’adaptation de l’intrigue pour coller à celle de FFVII Remake