Slave Zero X

Éditeur spécialisé dans les revival de séries vidéoludiques des années 80/90, Ziggurat Interactive a cette fois jeté son dévolu sur un titre passablement oublié sorti en 1999 sur PC et Dreamcast : Slave Zero. Ayant racheté les droits à Infogrames, l’éditeur annonce en 2022 la mise en chantier d’une préquelle, Slave Zero X, développée par le studio américain Poppy Works. Disponible à l’achat depuis le 22 février 2024 sur PC, PS5, PS4, Nintendo Switch, Xbox One et Xbox Series, c’est bien à cette dernière que nous allons nous intéresser maintenant.

Ce test a été réalisé sur une version PS5 fournie par l’Éditeur.

Filthy Fear

L’histoire de Slave Zero X se situe 500 ans dans le futur et cinq ans avant les événements de Slave Zero. Dans ce monde cyberpunk, la Terre est sous la domination de Sovereign Khan (alias Sovkhan) un tyran possédant une armée de robots humanoïdes, nommés esclaves, qui font régner la terreur dans la ville de Megacity S1-9. Pour faire face à la menace de ces biomechas, seul l’ancien ordre secret des Gardiens se dresse, avec, dans leur rang, le jeune Shou. Bien que le but des Gardiens soit d’empêcher les biomechas du Khan de déferler sur le monde, Shou lui pense différemment. Persuadé que leur salut vient de l’utilisation de ses fameuses armures, il va voler l’unité esclave X fraîchement capturée et fusionner avec elle pour partir en croisade contre le meneur du monde et ses généraux.

C’est donc seul qu’il va arpenter les rues de Megacity pour se frayer un chemin à coup de sabre jusqu’au boss final. Il est indéniable que le look inspiré de l’ère PlayStation (première du nom) apporte une patte originale au jeu et que les sprites et autres animations sont de qualités, si l’on excepte les nombreuses baisses de framerate qui jalonnent le parcours. Les artworks des personnages, visibles lors d’intermèdes flashback, à l’effet peinture à l’huile sont superbes, tout comme les décors en 3D richement détaillés et rendant hommage aux environnements que l’on pouvait trouver sur PlayStation.

Pour autant, on reste quasiment tout du long dans un environnement urbain aux tons gris, seulement diversifié par quelques petits passages dans un temple et dans une autre dimension, ce qui ne suffit pas pour gommer l’impression de répétition que l’on ressent niveaux après niveaux. D’autant plus que ceux-ci sont un peu trop longs pour être réellement dynamiques, mais heureusement les check-point sont de la partie, même s’ils ne sont pas toujours placés à des endroits très logiques. Avec Slave Zero X, Poppy Works a fait le choix de tirer un trait sur tout ce qui caractérisait le Slave Zero de 1999, à part son lore et son univers Cyberpunk. Exit donc le côté combat de méchas en 3D, ici, c’est la 2,5D qui règne en maître. Avec un scrolling à défilement horizontal, on avance en ligne droite sur un chemin balisé infesté d’ennemis de toute sorte. 

* Shou-pire *

Afin de remettre tout ce petit monde sur le droit chemin (celui du cimetière !) Shou dispose d’un sabre long et de tout un arsenal de coups et de pouvoirs qui lui sont conférés par X. Vos adversaires surgiront en meute, arrivant de partout, mais il faut bien le dire, là encore la diversité n’est pas vraiment de mise avec seulement une poignée d’ennemis différents à combattre, ceux-ci changeant juste parfois de couleur. Seuls les boss ont une réelle identité et des paternes à connaître afin de les vaincre efficacement. En effet, pour les soldats ordinaires, le sabre long de Shou permet la plupart du temps de les tenir à distance sans trop de mal, du moment qu’ils n’arrivent pas dans votre dos.

Une fois pris en tenaille, la moindre attaque vous étourdira et vous risquez fort de vous retrouver roué de coup sans avoir la possibilité de répliquer pendant un long moment. Il est inutile de dire combien cela peut être frustrant, surtout que le maintien de sa jauge de vie est primordial pour arriver au bout du stage, aucun objet de soin n’étant à glaner au cours de votre exploration, tout au plus un regain de vie vous sera délivré par le robot guide de la hackeuse Ayesha. Si le système de combat est assez précis, le peu de coups à la disposition de Shou et l’impossibilité d’étoffer son panel d’attaque font que l’on tombe vite dans une routine, et ce même si le gameplay s’avère assez technique pour maîtriser véritablement le héros.

Ainsi, le timing de la parade doit être hyper précis pour être déclenché et l’on se retrouve souvent à parer une unité ennemie sans le faire exprès en bourrinant le bouton d’attaque. On peut noter la présence d’une boutique disponible à certains moments, permettant d’obtenir quelques améliorations mineures (augmentation de la jauge de santé, de la hauteur des sauts ou encore de la vitesse de course) ou de projectiles à lancer, mais là encore, c’est extrêmement limité. L’avancée dans les stages vous mettra parfois face à des phases de plateforme, une bonne idée qui changerait un peu, si ce n’est la précision de saut de Shou qui est pour le moins aléatoire et vous fera râler encore plus sûrement que certaines déferlantes d’adversaires.

Devil Have Cry

Je le reconnais sans honte, je n’avais jamais entendu parlé de Slave Zero avant de me retrouver manette en main devant sa préquelle. C’est donc vierge de toute attente et attirée par la promesse de jouer à un jeu capable de contenter la fan de Devil May Cry et d’action que je suis, que je me suis lancée dans l’aventure. Au premier abord, j’ai été conquise par l’esthétique PlayStation 1 du titre de Poppy Works, ainsi que par les artworks des protagonistes réalisés à la peinture qui sont vraiment très beaux. De même, la perspective d’avoir une intrigue un peu plus développée qu’habituellement dans ce genre de jeu m’a agréablement surprise, tout en me fournissant un surplus de motivation pour me lancer à l’assaut de Slave Zero X.

Toutefois, après plusieurs niveaux parcourus, il m’est clairement apparu qu’en apprendre plus sur Shou et X, ainsi que sur leurs alliés et les raisons de leur combat, ne suffirait pas à me maintenir en haleine jusqu’à l’épilogue de Slave Zero X. En prime, beaucoup de dialogues ont lieu pendant les phases de lutte et sont affichés en petit en bas et à droite de l’écran, ce qui est loin d’être optimal quand on veut suivre le récit, d’autant que les voix des acteurs (en anglais ou en japonais) sont noyées dans la musique et le sound design. La redondance du level design, couplée à la trajectoire assez aléatoire des sauts, avait déjà bien entamé mon enthousiasme, mais les pics de difficultés aussi soudains qu’incompréhensibles ont fini de m’achever.

N’étant pas une adepte du retrogaming, le titre de Ziggurat Interactive n’aura même pas eu la chance de toucher la moindre fibre nostalgique en ce qui me concerne. Cela étant, je comprends parfaitement que la proposition faite ici puisse contenter les joueurs amateurs de challenge “à l’ancienne” avec ses graphismes dignes de l’ère 32 bits et son gameplay très (trop ?) technique. Si cela devrait ravir ses fans de la première heure, malheureusement, cela risque bien de l’empêcher de toucher un public plus large sur un marché où les œuvres néo-rétro de qualité sont légion.

Pour conclure…

Malgré un habillage et une esthétique 32 bits assez superbe et un concept simple, mais efficace, Slave Zero X peine à convaincre avec une difficulté mal équilibrée, un gameplay par trop rigide et une trop grande redondance au sein de ses différents niveaux. Si les retrogamers les moins regardants devraient y trouver leur compte, pas sûr que le titre de Poppy Works réussisse à se faire un nom auprès des néophytes, ni même des fans de l’épisode original, tant la préquelle s’avère différente en termes de gameplay. Un jeu d’action honnête qui saura vous faire passer quelques heures au détour d’une promo, sans pour autant être inoubliable.

La  note  de la  rédaction

2-5/5

Les notes de la rédaction

Les points positifs

Une esthétique et un habillage 32 bits réussi que n’auraient pas reniés les canons du genre

Les artworks peints des personnages sont superbes

Un scénario pas désagréable à suivre

Les points négatifs

Des niveaux très répétitifs

Peu de variétés d’ennemis et d’environnements

Des pics de difficultés incompréhensibles par moment

Une maniabilité très rigide

Un système de saut mal calibré

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