Le jeune studio Hakama Inc. créé en 2018, fort de son expérience avec le jeu Rune Factory 5, ainsi que de son expertise dans la création de bandes-son de jeux, revient ici avec un action RPG médiéval-fantastique, Elrentaros Wanderings.
Ce test a été réalisé sur une version Nintendo Switch fournie par l’Éditeur.
En Mode Isekai
Elrentaros Wanderings nous fait vivre les aventures d’un personnage (féminin ou masculin) qui se retrouve, à la suite de divers événements, partagé entre 2 réalités sans savoir laquelle est la vraie. D’un côté, nous avons un charmant village, Elrentaros, avec ses nombreux habitants que l’on va pouvoir rencontrer et aider, bien qu’on ait l’impression de déjà les connaître, et de l’autre, notre vie en tant qu’étudiant(e) dans un monde semblable au nôtre, avec des camarades de classe ressemblant étrangement aux villageois de Elrentaros. Ces deux mondes n’évoluent pas selon la même dimension temporelle. Elrentaros est entouré de zones particulièrement hostiles comportant des donjons, que nous allons devoir explorer pour y tuer les différents monstres, mais aussi pour y trouver de l’équipement ou des objets demandés par les villageois.
Classico-Classique
Nous aurons la possibilité de choisir entre un personnage féminin et un personnage masculin préexistant, et choisir son nom. Hormis cela, nous n’aurons pas de possibilité de personnalisation plus poussée. Même l’équipement que l’on va trouver ne va malheureusement pas changer notre apparence, mais juste nos stats. La majorité du gameplay de Elrentaros Wanderings va être de nettoyer des donjons pour obtenir de l’équipement pour notre personnage, mais aussi y trouver divers objets demandés par les habitants du village. Les donjons ne seront accessibles que de jour, il nous faudra faire passer le temps en dormant dans notre tente, plantée à la sortie du village pour pouvoir y avoir accès.
Arrive alors un premier constat, le monde est plutôt vide, les donjons ne se débloquant que petit à petit. En attendant, les zones dans lesquelles ils doivent apparaître sont complètement vides, ce qui n’aide malheureusement pas à s’immerger dans l’univers… Les donjons se présentent sous la forme de “boules noires”, comme un portail magique, dans lequel nous devons entrer pour accéder à une nouvelle zone. Les donjons sont eux-même sous-divisés en 10 niveaux, le 10e niveau étant le boss. Ils comportent également quelques zones secrètes dans lesquelles nous pourrons trouver des coffres avec du loot.
Attention cependant, l’équipement récupéré ne pourra être utilisé qu’à la sortie du donjon et non pendant. Donc pas question de faire des modifications d’équipement en cours d’exploration de ces derniers, il faudra attendre notre retour à l’air libre. Cette mécanique ajoute un petit peu de challenge à Elrentaros Wanderings, ce qui n’est pas plus mal. En effet, l’équipement que l’on porte définit le niveau de notre personnage, et chaque donjon requiert un niveau minimum pour être accessible. Changer d’équipement en cours de résolution de celui-ci pourrait totalement déséquilibrer son niveau initial.
Chaque donjon peut être refait plusieurs fois pour y récupérer de l’équipement de plus en plus élevé, et donc nous aider à augmenter notre niveau pour les donjons suivants, si le niveau minimal requis n’est pas atteint. Concernant le bestiaire, les monstres sont variés, leur pouvoir et attaques également, et les boss le sont tout autant. Cependant, les niveaux étant peuplés des mêmes ennemis, chaque donjon semble répétitif et donne envie d’être expédié pour arriver au boss final. Concernant les habitants, nous pouvons leur parler à tous, et ces derniers peuvent nous demander de leur rendre divers services. Nous aurons également la possibilité de leur offrir des cadeaux. Ces actions vont nous permettre d’améliorer nos relations avec eux, ce qui pourra éventuellement déboucher sur des romances ou des amitiés.
D’ailleurs, à la fin de chaque donjon, nous pouvons rechercher dans les alentours du village des graines, que l’on pourra faire pousser dans une parcelle de terre léguée par les habitants, et récolter des “Melcoins”, monnaie d’échange pour acheter des cadeaux aux habitants. Ces cadeaux, sont en réalité des compétences, propres à chacun d’entre eux, dont on pourra s’équiper pour renforcer notre personnage. Lorsque l’on utilise le pouvoir obtenu grâce à un personnage, nous formons une alliance avec ce dernier.
Nous avons aussi la possibilité d’assister les différents villageois, c’est-à-dire de répondre à une demande de leur part. En échange, nous recevons un objet magique que l’on pourra équiper, et cela participera également à améliorer notre relation avec chacun d’entre eux, ainsi que les stats de notre personnage. Le point fort de l’immersion restera définitivement pour moi le fait de ne pas pouvoir s’équiper de l’équipement directement dans les donjons. Dans le même esprit, on retrouve dans le village les classiques vendeurs de RPG, et les quêtes secondaires données par les villageois.
Y’a Comme un Hic
L’esprit anime des graphismes est présent dès le lancement du jeu avec son générique très coloré et punchy, qui comporte une présentation des différents personnages. Ce générique, très soigné graphiquement, avec de jolies animations, annonce de belles choses pour la suite. Attention, actuellement Elrentaros Wanderings est en japonais sous-titré anglais uniquement. Grosse déception par contre concernant les graphismes du jeu. En effet, le générique annonçait quelque chose de soigné, et malheureusement, les personnages, rendus dans un cel-shading trop net par rapport aux restes des graphismes, semblent alors paradoxalement comme pixellisés et de mauvaise qualité par rapport aux environnements, qui eux sont dessinés dans un style plus matiériste et vaporeux.
Leur beauté ne se révèle que lors des phases de discussions, qui bien que nombreuses, ne sont pas l’intérêt premier du jeu, qui est d’aller se battre dans des donjons. De plus, comme dit plus haut, le monde est plutôt vide tant que les donjons ne sont pas débloqués. Cela rend l’environnement autour du village fade et sans réel intérêt. C’est dommage que l’on ne soit pas plus poussé à l’exploration des environs. Cela est d’autant plus dommage que les ambiances colorées des différents environnements sont assez riches et variées et sont donc agréables à parcourir.
On passe ainsi de zones pacifiques très pastel et campagnardes à des zones de combat plus sombres et flashy, le tout restant tout de même dans le très naïf et très pop. L’herbe est verte, le ciel est bleu, le sable est blanc et la pierre est grise, rien de plus, rien de moins. Quelques mots sur la musique enfin, qui, à l’instar du reste de Elrentaros Wanderings, se situe dans la norme de ce type de jeu, sans briller particulièrement ni dénoter non plus. Nous retrouvons de classiques orchestrations aux sonorités enjouées et médiévales lorsque nous nous baladons pour migrer vers des compositions emportées et épiques lors des donjons, ajoutant aux sonorités anciennes des instruments plus modernes comme de la guitare électrique.
Le jeu n’est pas dénué d’intérêt mais ne brille pas particulièrement non plus face à la (nombreuse) concurrence dans sa catégorie. Malgré un gameplay fluide et agréable et quelques bonnes idées, Elrentaros Wanderings peine à sortir du lot, voire même à donner un sentiment d’immersion très poussé. Quelques choix et imprécisions graphiques viennent malheureusement renforcer encore un peu cette impression de “mouais” que le jeu m’a laissée. Cependant, j’avoue qu’il ne s’agit pas là de mon style de jeu de prédilection mais que je me suis pourtant laissée aller plusieurs fois à apprécier mon aventure, ce qui, finalement, prouve qu’il s’agit là d’un jeu plutôt agréable. Peut-être à faire en petites sessions… Je conclurai donc par une mise en garde très relative sur quelques errances qui, si elles m’ont gênée moi, ne sont pas graves au point de gâcher l’expérience de jeu, pour les adeptes de ce genre.
La note de la rédaction
Les notes de la rédaction
Les points positifs
Gameplay entraînant
Ennemis variés
Quelques mécaniques plaisantes
Les points négatifs
Manque d’originalité
Rendus graphiques moyens
Répétitif