Concord

Les créations des studios Sony sont très souvent des jeux attendus qui arrivent très largement à conquérir leur public, n’ayant rien à envier aux exclusivités des autres plateformes. Nombre d’entre vous pourraient me citer au moins l’un de ces jeux, mais si je vous parle de Concord, la toute dernière œuvre portée par la firme japonaise, que pouvez-vous vraiment m’en dire ? 

Annoncé lors du PlayStation Showcase de mai 2023, Concord est la toute première création de Firewalk Studios. Dévoilé comme un FPS en 5 contre 5 joueurs, sortir un jeu de ce genre parmi la montagne de jeux similaires pré-existants était un pari risqué. Loin des habituelles prouesses narratives des studios PlayStation, cette toute nouvelle création arrivera-t-elle à se démarquer et à marquer les joueurs ? Et surtout, arrivera-t-elle à nous proposer une aventure vidéoludique à la hauteur ?

Ce test a été réalisé sur une version PS5 fournie par l’Éditeur. À ce jour, le jeu n’est plus disponible à la vente suite à la fermeture des serveurs.

Un FPS multijoueurs oui, mais pas que

Concord est un jeu très simple à prendre en main et à comprendre, pour la simple et bonne raison qu’il n’est pas possible de créer ses classes. En effet, 16 personnages appelés “freegunners” sont jouables, chacun avec leurs propres armes et capacités. Ainsi, il n’est pas possible de mixer les capacités et les armes pour créer son propre style de jeu. Cela a aussi pour conséquence de pouvoir connaître son ennemi, simplement en regardant son freegunner. Mais dans une équipe de 5, cela induit aussi parfois l’impossibilité de jouer avec les capacités et/ou armes qui nous conviennent car chaque personnage ne peut être joué simultanément que par un membre de l’équipe. Mais si ce joueur décide de changer de freegunner après une de ses morts, il est tout à fait possible pour les autres de le récupérer après leur propre mort. 

En ce qui concerne les modes de jeux, rien de nouveau à l’horizon. Un mode “Rixe” semblable à ce que l’on connaît plus communément sous le nom de “match à mort par équipe”. Ce mode est parfois accompagné de deux variantes. Le premier nous demandant uniquement de tuer les ennemis et la seconde exigeant de récupérer des cartes de prime sur le cadavre des adversaires. Un mode “Prise de pouvoir” est aussi présent avec lui aussi deux variantes. Dans l’une, les joueurs devront capturer et défendre au moins deux zones et dans l’autre, ils devront capturer et occuper chaque zone avant qu’elles ne se déplacent. Enfin et toujours sous forme de deux variantes, le mode “Rivalité”. Plus compétitif où la mort signe la fin, il faudra dans un cas capturer une zone ou tuer tous ses rivaux et dans l’autre cas, placer une cargaison et la défendre.

En solo, Concord propose aussi un mode “Contre-la-montre” qui permet de réaliser un parcours chronométré et de se classer mondialement. Un “Entraînement » est disponible pour apprendre à maîtriser certains freegunners et un “Terrain d’entraînement” qui met à disposition des cibles à abattre et la possibilité d’essayer tous les freegunners.  

Parallèlement aux parties en tant que telles, des boulots sont disponibles. Ce sont des défis à compléter qui sont disponibles chaque jour, semaine ou chaque saison. Ces boulots tout comme diverses actions pendant les parties permettent de gagner de l’EXP qui nous fera monter de niveau et gagner des récompenses. Ce système de niveau est aussi appliqué aux freegunners qui se voient dotés d’un système de personnalisation de l’apparence physique.

L’expérience d’un Freegunner

Bloqué dans le genre FPS, le gameplay de Concord ne surprend pas, mais propose une bonne diversité de par le nombre de personnages jouables et par extension, le nombre d’armes et de capacités. Très lent par défaut, il est plus que nécessaire pour tout joueur un peu nerveux d’augmenter les différents paramètres permettant d’obtenir une meilleure sensibilité de la caméra et des touches. Mais même avec une sensibilité au maximum le jeu reste lent, enlevant un peu l’intérêt de certains personnages qui auraient beaucoup de potentiel avec un gameplay dynamique.

Malgré la diversité liée au nombre de freegunners, le gameplay est un peu frustrant. Impossibilité de se coucher, glissades absentes et course limitée, seul le double saut et la possibilité de grimper un rebord fluidifie le jeu et permettent de meilleurs déplacements. Si certains freegunners ont des particularités de déplacement, ce n’est absolument pas le cas de la majorité et même avec ça, le fait de ne pas du tout pouvoir réaliser d’affrontement au sol limite très largement l’expérience de jeu. La fuite est par exemple très difficile, malgré des cartes remplies d’obstacles et de tournants.

Firewalk Studios a choisi d’ancrer Concord dans un univers futuriste. La musique et les bruitages concordent avec ce choix tout en gardant les sonorités d’un jeu de guerre. Si l’aspect sonore n’a malgré tout rien de très marquant ni même d’innovant, l’aspect visuel est lui, plus particulier. Si on retrouve de plus en plus des FPS à l’aspect « enfantin » tel que Fortnite ou Apex Legends pour ne citer qu’eux, Concord coche aussi quelques cases dans ce genre. Les décors sont épurés et même si la gamme et la saturation des couleurs tirent vers un genre plus militaire, les graphismes rendent le tout beaucoup moins sérieux et réaliste qu’un jeu du genre de Call Of Duty.

Loin d’être discutable, ce choix artistique plaît ou ne plaît pas, mais j’ai personnellement totalement accroché. Ce cadre épuré couplé à la différence de saturation des couleurs entre les éléments influençant le jeu et le décor nous offre des parties claires et limpides où les informations essentielles sont mises en avant de façon flagrante. Ainsi, le joueur peut profiter de sa partie sans être surpris par un élément non-essentiel et sans devoir vérifier qu’un équipement ennemi ne se trouve à chaque recoin. Concord est donc un jeu qui nous guide grandement visuellement, peut-être à la limite de l’assistanat. Encore une fois, cela pourra plaire à ceux qui veulent jouer sans trop se prendre la tête, mais cela déplaira fortement aux joueurs en quête de difficulté et surtout de réalisme.

Pour une première création, la technique de Firewalk Studio étonne dans le bon sens. Aucun bug ne vient entacher le jeu, les mouvements sont fluides, l’esthétique est propre et aucune fausse note ne vient troubler notre expérience auditive. Si Concord avait activé un peu plus ses réacteurs en nous proposant un gameplay plus nerveux et plus complet, ça aurait presqu’été un sans-faute pour Firewalk Studio.

Quelques imperfections, mais un début prometteur

Avec 16 freegunners jouables, chaque joueur peut trouver le gameplay qui lui correspond au mieux. Du gros sac à PV très lent au petit personnage à la mobilité très avantageuse, il est toujours possible de trouver un personnage adapté à sa façon de jouer. De même que les armes sont logiquement adaptées au personnage auquel elles sont rattachées. Proposer 16 personnages à la sortie d’un jeu, c’est aussi s’exposer à des gros déséquilibres de niveau. C’est ainsi qu’on se retrouve avec un personnage armé d’une sulfateuse, destructrice au corps-à-corps, qui en plus est ultra-résistante. Et sa lenteur ne permet clairement pas de contrebalancer ses avantages. De même que certains freegunners sont difficiles à prendre en main et très peu intuitifs. Autre point noir pour les freegunners, le nombre d’information les concernant est peut-être un peu trop abondante. Si le jeu est facile à prendre en main, c’est beaucoup plus fastidieux de connaître et de mémoriser les particularités de tous les personnages et leurs variantes. Concord demandera du temps pour être totalement appréhendé.  

À l’inverse des personnages, le nombre de cartes disponibles est assez limité. Tournant sur 4 à 5 cartes et avec aucun moyen de pouvoir choisir les lieux des affrontements, les joueurs peuvent vite se familiariser avec ces cartes de taille moyenne, mais aussi vite se lasser. Les zones de combat sont bien agencées, évitant de pouvoir trop camper sur ses positions, tout en profitant de lieux qui privilégient les affrontements rapprochés. Concord n’est donc pas fait pour les joueurs qui apprécient les combats à distance, malgré un freegunner proposant de tirer au fusil de précision. 

Les cartes et les ATH sont propices aux placements stratégiques, permettant de contourner, de se mettre à couvert ou de se positionner sur les obstacles. La vie, l’emplacement et l’orientation des coéquipiers étant affichés, le joueur peut savoir d’où proviennent les tirs et donc les ennemis. Couplé aux bruitages, le freegunner peut donc facilement deviner la position ennemie et s’il est assez rapide et malin, prendre ses adversaires par surprise. Cela veut aussi dire qu’il n’est pas judicieux de rester longtemps à une position pendant un affrontement. On assiste donc ici à des échanges de tir qui ne durent rarement plus de 10 secondes. Ajoutez à cela le fait que la vie ne se régénère pas seule et qu’il faut aller se soigner à certains endroits précis, Concord est véritablement pensé pour des combats brefs et dynamiques. Cela permet aussi d’obtenir des combats sur la quasi-totalité de la carte. Les points d’apparition sont aussi bien localisés, tournant et évitant les « spawnkill », soit le fait de tuer/se faire tuer dès la réapparition. Le point faible de Concord concernant les affrontements est l’ensemble des équipements pouvant être déployés. Certaines zones se transformant véritablement en champ de mines.

Concord ne se limite pas au gameplay et propose aussi un peu de contenu. Cela dit, sans campagne solo, difficile de s’intégrer de l’univers de Concord. En-dehors deux cinématiques mises en avant, nous comprenons que nous sommes des freegunners qui doivent combattre au cœur de la galaxie Northstar pour rester libres. Le jeu propose pourtant un Guide Galactique sous forme d’une carte interactive où nous pouvons en savoir plus sur les cartes, les freegunners et l’histoire, mais loin d’être un passage obligatoire, cela ne concernera que les joueurs curieux et/ou souhaitant s’investir dans Concord

Concord bat des ailes

Concord n’a clairement pas pu profiter d’une promotion le projetant dans les grandes attentes des joueurs. Le jeu souffre d’un manque de connexion de joueurs en simultané à en croire les temps de chargement des matchmakings. Si le mode Rixe nous propose des parties relativement rapidement, les deux autres modes pataugent un peu plus et peuvent nous laisser attendre plusieurs minutes, voire ne jamais se lancer. Un projet quasiment mort-né, Sony a d’ailleurs décidé de fermer ses serveurs à partir de ce 6 septembre et de rembourser les joueurs. Rien n’est certain pour l’avenir de Concord, mais peut-être peut-on espérer un retour en Free-to-Play qui attisera la curiosité des joueurs ?

Pour conclure…

Concord n’a même pas eu le temps de décoller qu’il s’est écrasé victime de sa non-popularité. Loin d’être un mauvais jeu, et proposant une expérience originale, Concord a beaucoup à offrir et reste agréable à jouer et facile à prendre en main. Une campagne marketing limitée et peu marquante qui n’a donc pas permis à Concord de montrer sa valeur.

La  note  de la  rédaction

3-5/5

Les notes de la rédaction

Les points positifs

Le nombre de personnage

La direction artistique du jeu

L’aspect technique

Les différents modes de jeu

Les points négatifs

La lenteur du jeu

L’univers

La fermeture des serveurs

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