Forts d’une expérience de plus d’une vingtaine de jeux, le studio indépendant BOV, et l’éditeur, indépendant également, Sometimes You, nous reviennent avec Cat and the Ghostly Road. Il s’agit d’un jeu plein de poésie et de mystère, dont l’histoire, inspirée par leur propre rencontre avec un chat blanc, se passe dans le monde des esprits en Asie. Nous y incarnons Yang, un chat blanc donc, à la recherche de son maître. Nous devrons résoudre des puzzles, des énigmes, et rencontrer des personnages hauts en couleurs pour y arriver. Comme d’habitude, le studio étant un adepte de jeux plutôt courts, il faudra compter entre 1 heure et demie et 3 heures pour terminer cette aventure.
Ce test a été réalisé sur une version PS5 fournie par l’Éditeur.
Cat and Ghostly Road commence avec un chat blanc. Il marche dans la neige, à bout de force, et finit par s’évanouir de fatigue. Son futur maître, un peintre, va alors le recueillir et le nommer Yang. Un beau jour, un mauvais esprit entre dans leur maison et vole l’âme du maître. Ce dernier se retrouve très malade, entre la vie et la mort. Yang va décider de lui venir en aide. Grâce à sa vision spéciale qui lui permet de voir les fantômes, notre héros à 4 pattes va devoir aider des esprits, résoudre des puzzles et des énigmes s’il veut sauver son maître.
Le Diable est dans les Détails
En 2D et en vue latérale, le gameplay de Cat and the Ghostly Road est très simple mais varié ! En effet, on fait avancer le personnage avec le joystick de gauche, et on déplace un pointeur (qui nous sert à interagir avec les éléments du décor) avec le joystick de droite. Ne vous attendez d’ailleurs pas à pouvoir faire autre chose que ces deux simples actions. Il n’est ici ni question de saut, ni de course,… Yang ne connaît que la marche tranquille, ce qui est largement en dessous des standards de la plupart des points and click. De plus, quand on voyage d’un côté à l’autre de l’écran, ce dernier se déplace en décalage du personnage, ce qui est finalement assez confusant. Yang possède une sacoche dans laquelle on peut stocker des items, items qui pourront être utilisés tels quels ou combinés entre eux pour obtenir de nouveaux objets.
Cat and the Ghostly Road débute par un premier tableau où nous incarnons le maître et qui fait office de tutoriel, nous passons ensuite à Yang pour les autres niveaux. Des indices peuvent être demandés avec le bouton L1, ils apparaîtront sous la forme de scintillements. Nous avons également la possibilité de voir les fantômes et les esprits, tels que des dragons, champignons ou fantôme barbu, et, dernier petit détail, il est également possible, grâce à un masque, de prendre forme humaine pour pouvoir faire certaines actions.
Vous l’aurez compris, le gameplay est assez varié. Attention cependant, il n’y a pas de journal de quêtes, ce qui implique d’être très attentif aux dialogues ainsi qu’aux détails, pour connaître les tâches à effectuer. Celles-ci étant parfois simplement suggérées sans être explicites. L’observation et l’exploration sont de mise, sous peine de rater de précieux éléments, pouvant parfois vous bloquer dans l’évolution de la quête. Heureusement, les différentes énigmes des tableaux qui composent un acte devant toutes être finies avant de pouvoir passer à l’acte suivant, un blocage dans le niveau signifie simplement qu’il reste des choses à explorer, à nous de les découvrir.
Les tutoriels, bien que discrets, peuvent vite paraître envahissants dans le premier acte, car ils s’affichent systématiquement dès que l’on visite, ou revisite, le tableau concerné. Et comme nous sommes amenés à faire des allers-retours, cela peut vite être lassant. Il y a principalement 3 types de défis qui nous attendent afin d’aider les esprits : en résolvant des puzzles, ou bien des énigmes, ou encore des mini-jeux (très simples). Malgré un gameplay simple et peu évolutif, les défis sont diversifiés, cela rend le tout très digeste. Certains défis sont cependant assez flous et peu intuitifs, et il m’est arrivé de finir par tester tous les éléments que j’avais en ma possession pour les résoudre, ce qui peut frustrer concernant l’expérience de jeu.
Parenthèse Hors du Temps
Cat and the Ghostly Road n’a pas été doublé, mais les sous-titres français ont été ajoutés à cette version PS5, en plus de l’anglais, du chinois et du russe. J’ai remarqué de petites approximations dans certaines traductions, par exemple, afin de revenir en arrière dans le menu, on doit cliquer sur le bouton “dos” (back en anglais) et non “retour”. Rien de bien méchant, le reste étant particulièrement bien traduit.
Parlons maintenant de l’aspect esthétique, que j’ai beaucoup aimé grâce à l’aspect assez simpliste des animations. Pour ce qui est des environnements et du besoin de créer de la perspective, les développeurs ont simplement joué sur les tailles en représentant les éléments les plus éloignés en plus petite taille, ce qui permet de bien comprendre les différents plans. Si un personnage passe de l’arrière-plan vers l’avant-plan, sa taille va simplement augmenter. Simple mais efficace, afin d’appréhender son environnement en un clin d’œil.
Le texte, que ce soit les tutos ou les discussions des personnages, se présente sous la forme de cartouches sur le côté droit ou dans le bas de l’écran. Nous sommes encore une fois dans du classique. Bien que cohérent avec les thématiques du jeu, le style graphique des cartouches peut faire un peu désuet et manquer de modernité. Les graphismes sont très jolis et rappellent tant un livre illustré pour enfants (effet aquarelle, couleurs douces), qu’un style oriental à la façon des estampes. Nous retrouverons par exemple des motifs naturels comme le bambou pour l’encadré des cartouches de texte. Le jeu est très court, il m’a fallu 3 heures pour le terminer sans me presser, ce qui est une bonne durée afin que le jeu reste prenant et ne devienne pas répétitif.
Zenitude de Cat and Ghostly Road
La musique de Cat and the Ghostly Road adopte différents styles, dont le style oriental, mais ne s’arrête pas là et propose d’autres variantes, toujours très méditatives. Selon les tableaux, nous croiserons tantôt des chants d’oiseaux, tantôt le bruit d’un bambou qui claque sous le rythme de l’eau, tantôt des gouttes de pluie. Cela rend le jeu très reposant, et renforce le sentiment de détente déjà présent dans le gameplay, on ne se sent jamais vraiment en danger.
Parlons de l’univers un peu plus en détail, l’histoire prend place dans une Asie médiévale, et use de l’ensemble des codes ad hoc. En effet, le design général rappellera de vieux dessins animés asiatiques, mais davantage coréens ou thailandais plutôt que japonais, ce qui donne une touche d’originalité et un vent de fraîcheur au jeu. L’aspect général des décors et la manière dont les personnages évoluent rappellent les théâtres d’ombres et le kamishibai (théâtre de papier japonais). La présence d’un narrateur dans le jeu aurait d’ailleurs pu agréablement compléter le tableau. Dommage. En parlant de (petite) déception, je déplore l’absence d’un bestiaire pour en savoir plus sur les esprits, la mythologie du jeu et peut-être asiatique, si elle en est inspirée.
Avec son univers plein de fantaisie et son histoire simple, mais pleine de charme, Cat and Ghostly Road donne envie de s’immerger dans ses tableaux et ses scènes rappelant les estampes asiatiques. Le gameplay, simple voire simpliste, pourrait être un frein pour certains, cependant, si vous êtes prêts à accepter la lenteur des déplacements et des actions, c’est un jeu qui peut tout à fait vous faire passer un bon moment de détente. De plus, la durée du jeu étant assez courte, cela ne vous demandera pas un investissement trop important. Le jeu a assurément plusieurs atouts parmi lesquels son ambiance sonore, sa direction artistique, un peu désuète mais qui ne manque pas de charme, et une intrigue qui saura nous captiver. En effet, on n’a qu’une envie : que Yang puisse retrouver son maître.
La note de la rédaction
Les notes de la rédaction
Les points positifs
Direction artistique
Ambiance méditative
Durée de jeu cohérente
Les points négatifs
Manque un codex
Lenteur du personnage
Scroll de l’écran
