TEKKEN 8

Conçu à l’origine comme une réponse de Namco (aujourd’hui Bandai Namco) à son concurrent SEGA et son Virtua Fighter, la saga TEKKEN, qui va bientôt célébrer ses trente ans d’existence, s’est imposée comme l’une des références du jeu de combat. Après une année 2023 complètement dingue pour les férus de baston, avec l’arrivée de Street Fighter 6 et du reboot Mortal Kombat 1, 2024 s’annonce sous les meilleurs auspices avec la sortie, le 24 janvier 2024 sur PC, PS5 et Xbox Series, du dernier épisode de la franchise logiquement intitulé TEKKEN 8. Neuf ans après son dernier opus, nous revoilà les témoins de la lutte parricide entre Jin et Kazuya qui promet d’entraîner une nouvelle fois le monde dans le chaos. On s’est joint aux combats et on a participé au King of The Iron Fists Tournament pour un test à haut risque. On s’en est pris plein la tronche et ça valait le coup !

Ce test a été réalisé sur une version PS5 fournie par l’Éditeur.

Tournoi des 12 nations

Comme c’est le cas depuis son troisième opus, TEKKEN 8 met en scène l’affrontement entre Jin Kazama et son père Kazuya Mishima, tous deux porteurs du gène du démon. Alors qu’Heihachi Mishima (grand-père du premier et père du second) est porté disparu, Jin, avec la complicité de Lars, décide de se confronter à son géniteur. Après un échange de coups où chacun laisse libre cours à sa part démoniaque, Jin est vaincu et Kazuya, en tant que PDG de la G Corporation, annonce l’ouverture d’un nouveau King of The Iron Fists Tournament, dont le but est de déterminer qui aura le privilège de diriger le monde avec lui. Pendant que les phases éliminatoires du tournoi sont en cours, Jin, qui a perdu son pouvoir de démon, décide de se présenter aux phases qualificatives qu’il remporte après s’être opposé à Reina et à Hwoarang.

Désormais représentant du bloc Asie B, il est rejoint par le professeur Kliesen, son fils Leo, Lars, Reina et Chaolan qui vont lui apprendre que son pouvoir lui vient du démon Azazel, et est déclenché par un puissant sentiment d’envie. Arrivé en Italie où vont avoir lieu les premiers matchs du tournoi, Jin sait qu’il devra tout mettre en œuvre pour récupérer ses pouvoirs afin d’avoir une chance de vaincre Kazuya, quitte à risquer sa vie. Voici donc le point de départ du mode histoire de TEKKEN 8 dans lequel le jeune Kazama va tenter d’en finir avec le gène Devil ainsi que de se réconcilier avec son passé.

Et si vous ne connaissez pas l’origine de cette lutte familiale se déclinant à l’infini au gré des divers titres de la licence, pas de soucis puisque les développeurs ont inclus un rapide rappel des opus précédents sous forme de cinématiques dessinées à la plume en noir et blanc. Un excellent moyen de se rafraîchir la mémoire avant de se lancer à l’assaut de cette nouvelle intrigue, qui est, autant le dire tout de suite, superbement mise en images. Que ce soit les différents personnages ou les environnements, ceux-ci sont particulièrement détaillés et le moteur Unreal Engine 5 fait véritablement des merveilles, à tel point que l’on ne se rend pas toujours compte de la transition entre les cinématiques et les combats.

Ceux-ci sont d’ailleurs spectaculaires et d’un dynamisme effréné, ce que renforce encore la bande son aux consonances techno qui habille le titre. Et si les affrontements en duels sont toujours prédominants, le mode histoire vous réserve quelques petites surprises apportant un vent de fraîcheur appréciable dans l’intrigue. Cerise sur le gâteau, si vous souhaitez en savoir plus sur les motivations de chaque combattant, un mode histoire spécifique est disponible pour chacun des 32 personnages. Se déroulant en cinq duels, ils vous amèneront à une rapide conclusion, parfois complètement loufoque, mais qui donnera un nouvel éclairage sur la vie et les motivations de vos protagonistes préférés.

Mii Too

Le deuxième grand mode de ce TEKKEN 8 est le mode Arcade Quest, pour lequel vous devrez vous créer un avatar personnalisé afin d’écumer les salles d’arcade du pays pour vous hisser au rang de meilleur joueur mondial de TEKKEN. Il est évident que votre chemin sera semé de rencontres et de match contre des adversaires aux niveaux variés dont il vous faudra triompher. L’une des grandes qualités de ce mode, dont les graphismes sont clairement en dessous du reste du titre (avec des avatars que l’on croirait tout droit sorti du service réseau Xbox), réside dans le fait qu’il dispense à tout un chacun, et surtout aux néophytes, un apprentissage tranquille des bases du gameplay. Le tout, au travers de tutoriels délivrés au compte-goutte et suivis de combats permettant de mettre en pratique les coups nouvellement acquis.

Durant à peine quelques heures, c’est un excellent premier pas pour les novices auxquels je recommande fortement de commencer par l’exploration de l’Arcade Quest avant de se lancer dans un mode Entraînement plus complet, qui pour le coup sera beaucoup moins intuitif avec énormément de stats et des tutos plus avancés. S’il fallait ne retenir qu’un point des intentions des développeurs, c’est bien leur volonté de ne laisser personne sur le bord de la route et d’aider tout joueur quel qu’il soit à développer sa technique, et ce quel que soit son niveau de base. Passer par le mode Entraînement permet donc une belle marge de progression, même pour les plus aguerris, avec la possibilité de se confronter à… eux-mêmes !

Ghostbooster

Comme le dit si bien Charles de Leusse : Le pire ennemi, c’est soi-même ! Et c’est un adage que les développeurs ont parfaitement assimilé avec la création du mode Ghost Battle. Après avoir fait quelques duels face à une I.A. qui va décortiquer votre technique et vos enchaînements, cette dernière sera à même de reproduire fidèlement votre style de combat, le mimétisme s’affinant de plus en plus au fil de vos rencontres. On saisit tout de suite l’opportunité que nous confère ce mode de pouvoir s’observer combattre et éventuellement de déceler des failles à exploiter dans l’enchaînement de nos coups, ceci afin de mieux les corriger et de progresser d’autant plus.

Cela étant, affronter votre reflet n’est pas la seule option permise dans ce Ghost Battle, puisque vous pourrez également vous mesurer au ghost d’un autre joueur et ainsi élaborer des tactiques efficaces afin de le contrer. Un mode Replay est aussi de la partie, afin que vous puissiez revoir et décortiquer vos plus beaux matchs, avec en prime des conseils sur les coups que vous auriez pu utiliser pour être encore plus efficients. Cependant, si le jeu est assez bien équilibré, le maniement de certains guerriers risque de vous donner du fil à retordre et le passage par le mode Entraînement deviendra alors incontournable, ne serait-ce que pour essayer de s’en sortir dignement face à un autre joueur.

L’investissement vous semble trop important ? Ne rejetez pas en bloc ce TEKKEN 8, car Bandai Namco a pensé à tout en incorporant un système de simplification des commandes nommé le Special Style. À l’instar du mode moderne de Street 6, le Special Style est idéal pour les joueurs débutants ou occasionnels qui pourront pleinement profiter du jeu, et sortir des attaques époustouflantes, sans devoir forcément mémoriser des enchaînements de touches complexes. Ce mode peut être activé en temps réel par une simple pression sur la gâchette L1. De quoi se lancer en douceur avant de pousser plus loin la maîtrise de son guerrier fétiche.

Coup de Ball 

Bien que cela fasse déjà beaucoup, vous n’avez pas encore tout vu puisque TEKKEN 8 propose encore moult activités que vous pourrez essayer. Outre les classiques modes VS, qu’ils soient solo ou online, vous retrouverez un mode Arcade qui vous lancera dans une série de 8 combats consécutifs, ainsi qu’un village TEKKEN, dans lequel vous pourrez affronter des joueurs du monde entier, chatter avec eux et même, via une boutique, personnaliser vos avatars, personnages et profil de joueur. Il est d’ailleurs à noter que les développeurs ont énormément misé sur la personnalisation, afin de rendre l’expérience des joueurs la plus unique possible.

Ainsi, les éléments disponibles (qu’ils soient présents de base ou déblocables) sont nombreux et il faudra faire preuve de retenu, au risque de se retrouver avec un avatar ou un personnage qui se métamorphosera en une offense au bon goût. Bien entendu, les traditionnelles galeries d’illustrations et de vidéos sont de la partie ainsi qu’un jukebox pour personnaliser votre ambiance sonore à l’aide de morceaux issus de toute la licence. Last but not least, TEKKEN 8 assiste au grand retour du mode TEKKEN Ball, découvert par les joueurs dans TEKKEN 3. Dans ce mode où il est question de se taper dessus à grand coup de ballon pour faire descendre la jauge de vie de votre adversaire, vous pourrez affronter vos amis en local et en ligne, ou challenger le CPU dans des parties endiablées. 

Et la technique Reina en maître…

Maintenant que nous avons vu à peu près tous les modes proposés par TEKKEN 8, il est temps de se replonger dans le cœur même de tous jeux de combat, je veux bien sûr parler du gameplay. Dès la manette en main, il apparaît évident que le maître mot de ce nouvel opus est agressivité et que tout est fait pour vous pousser à l’attaque plutôt qu’à la défense. Certes, il est toujours possible de parer ou d’esquiver les coups, mais l’accent est clairement mis sur le fait de pousser son adversaire dans les cordes avec des enchaînements de combos tous plus impressionnants les uns que les autres.

Pour les vieux briscards, on retrouve le système des quatre boutons contrôlant chacun l’un des membres de votre personnage, mais ceux-ci sont agrémentés de deux grandes nouveautés : le système de Heat et le mode Rage. La jauge de Heat se trouve juste sous la barre de vie du joueur et permet, par pression sur la gâchette R1, de déclencher cet état de surpuissance qui durera une dizaine de secondes et qui ne pourra être utilisé qu’une seule fois par round. La stratégie est donc primordiale pour optimiser l’impact du mode Heat sur votre ennemi.

Une fois activé, vous aurez accès à des combos spéciaux bien plus puissants, ainsi qu’à un Heat Smash, une attaque dévastatrice et grandiose qui mettra un terme au Heat, et ce quel que soit le niveau de remplissage de la jauge. En ce qui concerne le mode Rage, il s’enclenche automatiquement dès que votre barre de vie atteint un certain seuil, la barre de santé se mettant à clignoter en rouge. Là encore, votre puissance s’en trouvera décuplée et en appuyant sur la gâchette R2, vous pourrez lancer une attaque Rage Art qui infligera d’autant plus de dégâts que votre santé sera faible.

Enfin, une partie de vos HP sera récupérable (matérialisée par une portion blanche dans votre barre de vie) si vous assénez des dégâts à votre opposant, surtout si celui-ci vous bloque. En mode Heat la santé se restaure encore plus vite, une donnée de plus à prendre en compte avant d’appuyer sur la gâchette. Vous l’aurez compris, si il est toujours possible de jouer à TEKKEN en mode “bourrin”, ce huitième épisode nous offre un gameplay étoffé où la technique et la stratégie seront vos meilleurs atouts pour remporter la victoire.

Ça claque, un poing c’est tout !

Il se trouve que TEKKEN 8 n’a pas vraiment été une totale découverte pour moi, puisque je vous en avais déjà bien parlé lors de ma preview du titre de Bandai Namco. Maintenant que j’ai pu expérimenter le jeu sans aucune restriction, je peux vous dire que mon avis n’a pas réellement évolué, tant j’avais été soufflée par ce qui nous avait déjà été présenté par l’éditeur. Si j’ai toujours autant de mal avec les graphismes de nos avatars dans le mode Arcade Quest, j’ai pu me délecter avec le mode Histoire qui nous en met plein la vue du début à la fin.

Bien que celui-ci soit un peu plus court que ce à quoi je m’attendais (environ 5h), il est d’une efficacité redoutable, présageant d’un nouvel arc narratif pour les prochains opus. On est loin du mode Histoire fleuve de Mortal Kombat 1 et pour autant ce n’est absolument pas gênant, l’intrigue étant parfaitement calibrée pour ne pas générer d’ennui chez le joueur. Autre signe qui ne trompe pas, malgré mon petit niveau lors des affrontements, je n’ai que très peu activé le Spécial Style (pourtant conçus pour des challengers comme moi), car TEKKEN 8 vous prend par la main afin de vous amener à vous améliorer naturellement.

Que vous soyez un débutant ou un expert, vous trouverez de quoi booster votre technique, surtout avec le mode Ghost Battle dont l’I.A. est assez bluffante en termes de reproduction de votre manière de combattre. J’ai également beaucoup apprécié la personnalisation poussée à l’extrême, que ce soit pour son avatar, pour customiser les personnages ou même sa fiche de profil. Vous pourrez tout customiser, pour peu que vous preniez le temps de vous y intéresser. Cependant, comme rien ne peut être parfait, il y a une petite ombre au tableau et j’attendais énormément du mode Histoire des personnages afin de creuser encore plus profondément le lore de la saga et notamment les raisons de la disparition de Jun Kazama qui est de retour pour cet épisode.

Je dois dire que je suis restée sur ma faim, tant on apprend peu de choses supplémentaires sur nos héros préférés et sur ce qui les a amenés aux événements de TEKKEN 8. Cela dit, à la lumière de ce test, il m’apparaît évident que ce dernier a remporté haut la main le prix du meilleur jeu de combat dans cet affrontement initié par la sortie de Street Fighter 6 au mois de juin dernier.

Pour conclure…

On s’en doutait déjà très fortement, mais TEKKEN 8 a confirmé nos soupçons, nous sommes en présence du meilleur jeu de baston 3D disponible actuellement sur le marché. Que ce soit dans sa proposition graphique et sonore, son gameplay au cordeau qui saura contenter autant les puristes du genre que les petits nouveaux ou encore sa durée de vie colossale, c’est un quasi sans faute pour Bandai Namco. Bien que les visuels du mode Arcade Quest n’aient pas su nous séduire et que l’on aurait souhaité un background un peu plus développé pour chaque personnage, il est impossible de s’arrêter sur ces petites imperfections qui paraissent bien dérisoires face à ce que TEKKEN 8 nous offre en termes de contenu. Reste à voir ce que l’éditeur a prévu pour entretenir la flamme sur la durée, mais il est d’ores et déjà évident que l’ère TEKKEN 8 vient à peine de commencer. Longue vie au roi !

La  note  de la  rédaction

5/5

Les notes de la rédaction

Les points positifs

Des graphismes époustouflants et un casting de combattant impeccable

Une durée de vie colossale et une variété de modes à expérimenter

Le mode Ghost qui permet une réelle amélioration de son style de combat, que l’on soit novice ou expérimenté

L’impact et la puissance des coups portés font de chaque combat un défouloir jouissif

Les arènes destructibles qui amènent encore plus de variété lors des affrontements

Une personnalisation extrêmement poussée que ce soit des personnages, de l’avatar du joueur ou même de son profil

Les points négatifs

Les avatars du mode Arcade Quest arborent un look qui jure avec la direction artistique du jeu

Le mode Histoire des personnages, un peu léger en termes de background et de storytelling

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