Sorry We’re Closed est le premier jeu du studio à la mode games, et surfe sur la mode des jeux 3D rétro. Digne héritier des premiers survival horror, le jeu n’est pour l’instant disponible que sur Steam depuis le 14 novembre dernier.
Ce test a été réalisé sur une version PC fournie par l’Éditeur.
Anges, démons et cœurs brisés
Quand on pense “survival horror”, certaines licences viennent tout de suite en tête. Le plus souvent, ce sera la licence Resident Evil, ou encore les remakes récents de Silent Hill 2 et Dead Space. Les moins jeunes se souviendront d’une époque où “survival horror” voulait dire angles de caméra fixes et contrôles peu fluides. Et c’est cette voie là que le premier jeu d’à la mode games, Sorry We’re Closed, décide d’emprunter avec brio. À l’heure où de nombreux jeux indies tentent de se réapproprier l’esthétique rétro 3D, à la mode games tente le pari d’un hommage aux premiers jeux du genre.
Sorry We’re Closed nous met dans la peau de Michelle, une jeune femme travaillant à la supérette du coin. Trois ans se sont écoulés depuis sa rupture avec son ex actrice, et elle ne parvient toujours pas à tourner la page. C’est cette solitude du cœur qui va la propulser dans un monde imprévu : celui des anges et des démons. Un soir, Michelle se voit paralysée dans son lit et approchée par une créature. Iel lui déclare qu’elle finira par l’aimer, de son plein gré ou non. Avant de partir, Michelle se voit octroyer un troisième œil sur le front, avant de s’évanouir.
C’est le début des galères pour notre Michelle. D’abord, elle découvre que le quartier explorable dans Sorry We’re Closed est en fait peuplé d’anges et démons déguisés. Sa meilleur·e ami·e Robyn, de nature démoniaque, nous sert de guide pour naviguer dans ce nouveau quotidien. Ensuite, nous découvrons que la créature nocturne s’appelle la Duchesse. Ce·tte puissant·e démon·e réitère ses avances amoureuses, tout en précisant que Michelle n’est pas la première à être sa cible. Et toutes les autres ont très mal fini jusqu’à présent…
Ouvrir son troisième œil
Tout n’est pas perdu pour Michelle. En glissant par inadvertance dans l’outre-monde avec Robyn, elle découvre une version alternative et inquiétante de sa réalité. Par exemple, la station de métro la plus proche est ainsi hantée par des monstres et l’écho d’une des victimes de la Duchesse. Michelle décide de pousser l’exploration, obtenant ses premières armes. Et c’est l’occasion de découvrir le gameplay de Sorry We’re Closed, qui propose un savant mélange entre tradition et modernité. Si nous observons habituellement Michelle via des angles de caméra fixes à l’ancienne, presser les gâchettes de la manette nous fait passer en vue à la première personne.
Cette idée d’alterner entre deux points de vue est la grande force de Sorry We’re Closed. Bien que l’on puisse profiter de cette vue à la première personne pour mieux appréhender l’environnement, Michelle ne peut pas bouger lorsqu’elle vise ! Elle peut alterner entre une hache, un pistolet et un fusil. Comme dans un survival horror classique, il faut donc juger du moment optimal pour utiliser chaque outil face au danger. Le jeu se sert habilement du point de vue alternatif pour cacher des secrets et des énigmes. Ils n’apparaîtront souvent qu’en prenant le temps de regarder à travers les yeux de Michelle. Et puisqu’on parle d’yeux, notre héroïne peut d’ailleurs compter sur ce fameux troisième œil.
En ouvrant cet œil via le bouton triangle, Michelle peut voir le monde tel qu’il est vraiment. Utile pour résoudre des puzzles et en apprendre plus sur les zones explorées. Et surtout utile au combat, bien qu’à double tranchant. En l’activant face aux monstres, Michelle les paralyse temporairement et révèle leurs points faibles. Ces zones, si touchées, blessent beaucoup plus nos adversaires. En contrepartie, si Michelle rate sa cible, son attaque ne fera tout simplement aucun dégât… Et par la suite, toucher les points faibles permettra de charger le Crève-Coeur. Cet ultime recours de Michelle tue la plupart des ennemis en un seul coup.
Mon avis sur Sorry We’re Closed
Michelle va donc alterner entre outre-monde et son coin de rue pour chercher une solution à l’ultimatum de la Duchesse. L’aventure de Sorry We’re Closed prend place sur trois journées. Chaque jour est une occasion d’explorer une zone altérée, mais également de faire avancer des quêtes annexes du quartier. Certaines de ces quêtes relèvent simplement de la collecte d’objets dans l’outre-monde en échange de Waouz, permettant d’acheter des améliorations. D’autres quêtes auront cependant plusieurs tournures possibles, et certaines changent même la fin du jeu. Ces fins sont au nombre de quatre, et l’une d’entre elles nécessite tout un travail de collecte !
En termes de durée de vie, j’ai bouclé ma première partie de Sorry We’re Closed en un peu moins de six heures. J’estime que c’est une excellente durée pour un jeu du genre. À aucun moment je n’ai ressenti de longueur ou de contenu juste là pour prolonger artificiellement l’expérience. D’ailleurs, j’ai tout de suite relancé le jeu après les crédits pour faire les fins alternatives. En tout, j’ai passé une vingtaine d’heures à faire toutes les fins, et la majeure partie des succès Steam. Après tout ça, j’ai quand même envie de relancer encore et encore le jeu tant son univers m’a happée. Les complétionnistes pourront tenter de finir chaque niveau avec six étoiles, le seul réel challenge du jeu. Sorry We’re Closed est autrement assez facile, pour peu que vous ne gaspilliez pas trop vos munitions.
C’est en définitive l’esthétique très réussie de Sorry We’re Closed qui m’a donné envie de jouer au jeu. A la mode games a su créer une atmosphère exceptionnelle pour chaque zone explorable du jeu. Le casting de personnages est haut en couleur, et surtout inclusif. Le charadesign de Michelle est d’ores et déjà iconique à mes yeux, et je sais déjà que Sorry We’re Closed gardera une belle place dans mes souvenirs. Les visuels des zones de l’outre-monde semblent parfois tout droit tirés d’une vision moderne du tout premier Silent Hill ! Au passage, la bande sonore qui nous accompagne est également fantastique. Sans spoiler, je peux vous garantir que chaque musique de boss frappe fort. Et pour les plus nostalgiques, il est même possible de jouer au jeu avec les fameux “tank controls” qui auront marqué les premiers jeux 3D.
Sorry We’re Closed réussit à la fois comme premier jeu mais aussi comme excellent survival horror. Malgré des combats peut-être un peu faciles, le style et l’ambiance ont tellement de charme qu’il est difficile de lâcher sa manette. Si vous êtes fan de survival horror mais que la formule “à l’ancienne” vous fait peur, Sorry We’re Closed est probablement le meilleur héritier de tout ce qui faisait la force du genre.
La note de la rédaction
Les notes de la rédaction
Les points positifs
Esthétique qui crève l’écran
Gameplay “classique mais revisité” très réussi
Forte rejouabilité
Casting de personnages attachant
Les points négatifs
Peut-être un peu facile