Dead Space Remake

De retour presque 15 ans plus tard, la saga horrifique Dead Space nous propose de redécouvrir le jeu original, mais modernisé. Cette version complètement reconstruite pour consoles nouvelle génération et PC est disponible depuis le 27 janvier 2023. Le jeu a été testé sur Steam Deck dans sa version Steam, avec les paramètres recommandés par Valve. Les captures d’écran ne reflètent donc pas la qualité maximale du titre.

Ce test a été réalisé sur une version PC.

Retour Triomphal

Difficile de passer à côté de Dead Space lors de l’ère PS360. Le nouveau messie du survival horror avait défrayé la chronique, raflant les éloges des aficionados d’horreur. Il faut dire que Dead Space reprenait tous les codes qui fonctionnaient du genre en y ajoutant sa touche unique. Mais après un troisième opus très tourné action, la licence est entrée dans une longue période de stagnation

Jusqu’à cette année ! Motive Studios signent ici un remake intégral du jeu original, nous replongeant dans les entrailles ténébreuses de l’USG Ishimura. Ce gigantesque vaisseau minier a été entièrement reproduit avec une fidélité visuelle et sonore aux petits oignons. Le système « intensity director » permet d’ailleurs à cette nouvelle monture de générer des ambiances à la volée pour chaque salle. Y compris bien sûr les salles déjà visitées… Le jeu était déjà terrifiant en son temps, mais force est d’avouer que les nouveaux effets de lumière et la quantité de détails ajoutés vendent une expérience encore plus glaçante. Les vétérans Dead Space sauront y trouver leur lot de surprises.

Bienvenue à bord

Mais qu’en est-il de l’intrigue ? Une équipe de sauvetage est dépêchée sur l’Ishimura suite à un signal de détresse. Notre protagoniste, Isaac Clarke, a le malheur d’en faire partie. Ingénieur de profession, il prend notamment part à cette mission dans l’espoir de revoir sa conjointe, Nicole, médecin à bord. Mais personne dans l’équipe ne s’attendait à tomber sur un vaisseau en proie au chaos. Tout l’équipage semble y être mort, et pire encore, transformé en créatures abominables. Ce qui n’est d’ailleurs que la partie visible d’un iceberg bien plus vaste, et bien plus mentalement dérangé…

Ces monstres, baptisés Nécromorphes, sont un des éléments qui a fait la grande renommée de Dead Space. Là où un zombie classique meurt sans tête, ces horreurs ne peuvent être stoppées qu’en les amputant de leurs membres. Une aubaine pour Isaac, plutôt ingénieur que soldat, qui fera jouer de son équipement reconverti en armes de fortune pour désolidariser les Nécromorphes de leurs appendices. Sa première arme nous introduit d’ailleurs à ce concept très tôt : un cutter qui tire des lamelles de plasma. Il faudra aussi régulièrement piétiner les cadavres au sol, pour finir de les démembrer correctement.

Ingénieur de choc

Heureusement pour Isaac, il n’y aura pas que des cutter plasma, scies découpeuses et autres lance-flammes à sa disposition. Il pourra également compter sur deux outils bien pratiques : la télékinésie et le module de stase. Le premier lui permet de ramasser toutes sortes d’objets, et même de les projeter. Très utile avec certains barils explosifs, et autres objets tranchants disséminés dans chaque salle de l’Ishimura. Le second, sur une réserve, permet de ralentir les mouvements des ennemis et des objets : de quoi bien aligner ses tirs, ou résoudre un puzzle. À noter d’ailleurs qu’Isaac se déplace de manière plus fluide que dans le titre originel, un peu plus proche de sa vitesse dans Dead Space 2.

Au joueur donc de faire preuve de stratégie plutôt que de force brute lors des affrontements de Dead Space. Couper en priorité les bras tranchants pour ensuite empaler son propriétaire avec ? Le priver de ses jambes pour gagner du temps pendant que d’autres menaces se rapprochent un peu trop vite ? Utiliser une charge de stase, quitte à ne plus en avoir pour la prochaine rencontre ? En bon survival horror, gérer ses ressources sera crucial. Les munitions ne sont pas forcément en abondance sur l’Ishimura, et les packs de soin encore moins.

Dans son malheur, Isaac pourra tout de même compter sur des boutiques et des établis pour gratter le moindre avantage possible. En revanche, rien n’est gratuit dans Dead Space. Dépenser pour obtenir une meilleure armure protective peut très bien nous laisser sans assez d’argent pour faire le plein de munitions. De la même manière, l’équipement d’Isaac peut être amélioré via des modules de force aux établis. Ces points de compétence se récupèrent en fouillant bien les recoins du vaisseau minier. Seul hic : il n’y en a clairement pas assez pour améliorer tout le matériel de notre protagoniste. À nous donc de choisir entre une amélioration de PV ou augmenter la taille du chargeur, par exemple.

Quelques libertés artistiques

Outre quelques altérations de gameplay, le réel changement majeur de ce remake de Dead Space réside dans son interconnectivité. Le réseau de tram du navire permet désormais de rejoindre et de revenir dans chaque zone de l’Ishimura à n’importe quel moment du jeu. Là où la progression du jeu originel par chapitre nous voyait explorer sous-section après sous-section, il sera donc totalement possible de revenir sur nos pas à tout moment. Le tout couplé à ce fameux « intensity director » qui randomise les effets sonores, lumineux… Et fait même apparaître de nouveaux Nécromorphes ! J’ai dû rester constamment sur mes gardes quand je m’attelais aux objectifs secondaires du jeu, chose grandement appréciée.

À part les lumières, on peut également saluer les nouveaux modèles 3D des personnages. Ils sont ainsi beaucoup plus proches de leurs doubleurs respectifs. Gunner Wright reprend son rôle ici pour Isaac, puisqu’il s’exprime désormais tout au long de l’aventure. Là où Isaac était silencieux dans le Dead Space originel, il est désormais inclus dans les conversations de son entourage. Un changement bienvenu, qui permet de minimiser ce côté très dirigiste du titre de 2008 où Isaac s’exécutait docilement. Dans l’ensemble, j’ai apprécié tous ces changements apportés à la trame narrative du jeu. Les puristes préféreront peut-être certains aspects de l’original, ceci dit.

Le respect des aînés

Un autre élément iconique fait de Dead Space une référence du survival horror : son interface utilisateur. Cette dernière fait le pari d’être complètement intégrée à la diégèse du jeu. Concrètement, cela veut dire que tout ce qu’on verrait habituellement en tant que joueur, comme le compteur de munitions ou le chemin à suivre, est en fait partie intégrante de l’univers Dead Space. La santé d’Isaac est affichée dans son dos, au niveau de sa colonne vertébrale. À côté, la jauge de stase. Quand Isaac vise, le nombre de munitions est indiqué sur l’arme, comme si Isaac le voyait en temps réel. Ouvrir le menu inventaire ne pause pas le jeu : c’est Isaac qui consulte une interface holographique en temps réel. J’adorais ce concept en 2008, autant vous dire que je suis ravie de le retrouver en très haute définition aujourd’hui !

Car même si Dead Space n’est pas juste un lifting graphique de l’original, il n’en demeure pas moins son argument de vente principal. Bien que les Dead Space de l’époque ne soient pas laids, je suis vraiment contente de retrouver l’ambiance de l’Ishimura avec cette nouvelle fidélité. On sent un respect pour l’original tout en essayant de pousser plus loin ce qui ne pouvait juste pas être accompli à l’époque. Et en comptant l’inclusion d’un mode nouvelle partie + qui se paie le luxe d’ajouter une fin secrète inédite, ce remake de Dead Space est en définitive le retour fracassant de la licence que j’espérais depuis des années.

Pour conclure…

Dead Space est selon moi la meilleure manière de (re)découvrir la licence. Plus accessible mais également bien plus intense, les passionnés d’horreur SF sauront trouver chaussure à leur pied. Reste à voir désormais si Electronic Arts sera prêt à exhumer totalement Dead Space de son étagère poussiéreuse.

La  note  de la  rédaction

5/5

Les notes de la rédaction

Les points positifs

Ambiance survival horror incroyable

Respect de l’original en améliorant ce qu’il fallait améliorer

Des ajouts de lore en NG+

L’intensity director, qui a su me surprendre

Les points négatifs

Quelques ralentissements sur la version PC assez réguliers

Les boss, mais c’était déjà le cas du jeu originel

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