Unknown 9 : Awakening

Pour son premier jeu, le petit studio canadien aux multiples facettes, Reflector Entertainment, rattaché à la branche de Bandai Namco Europe, nous propose un RPG narratif fantastique original se déroulant en partie en Inde, où nous incarnons Haroona, jouée par l’actrice Agnah Chalotrat (Yennefer dans la série The Witcher), une jeune femme qui possède des pouvoirs spéciaux. La particularité de ce studio est de créer des univers narratifs complexes dans lesquels il faudra se perdre pour découvrir les tenants et aboutissants du monde créé. L’ambition est grande, mais qu’en est-il réellement ?

Ce test a été réalisé sur une version PS5 fournie par l’Éditeur.

Haroona Matata

Notre personnage, Haroona, est une Quaestor, qui a la capacité innée de pénétrer dans le Revers, un monde parallèle, qui déborde sur le nôtre. Lors de l’assassinat de sa mentor, Haroona va décider de se venger et de retrouver la personne qui les a séparées. Au fur et à mesure de son aventure, le lien entre Haroona et le Revers va se renforcer, ses capacités se développer, et elle deviendra ainsi de plus en plus puissante. Avec de tels pouvoirs, notre héroïne va s’attirer des ennemis envieux, les Ascendants, qui souhaitent exploiter le Revers pour changer le cours de l’Histoire. Accompagnée de ses alliés, Haroona parviendra-t-elle à déjouer leurs plans ?

Assassin’s Creed-Charted

La première chose qui m’a “attrapée” dans Unknown 9 : Awakening (et que j’ai appréciée tout au long du jeu), c’est le renouvellement des capacités de l’héroïne et donc du gameplay en général (et par conséquent les différentes options qui s’offrent au joueur pour combattre ses opposants). Ainsi donc, lorsque nous frappons les ennemis, nous avons des jauges qui vont se remplir, l’une d’elles, la jauge d’am (équivalent du mana), nous permet simplement d’utiliser nos pouvoirs et nous devons donc gérer cette réserve au mieux. Mais nous avons également des jauges rondes, les “jetons de passages”, qui eux, permettent de “posséder” un ennemi.

Enfin, disséminés partout dans le monde, nous trouverons des “anomalies” et des points de gnose, qui eux vont permettre d’améliorer les pouvoirs d’Haroona grâce à un arbre de compétence, sa jauge de vie ou d’am. Ainsi, comme mentionné plus haut, grâce aux pouvoirs d’Haroona, il nous sera tantôt possible de “passer” dans un ennemi (le posséder un temps limité, et utiliser sa capacité sur un autre ennemi), projeter de l’énergie ombrique (vague répulsive) pour les repousser, ou au contraire les attirer à nous, et bien d’autres choses encore… Au fur et à mesure de notre avancement dans le jeu, nos pouvoirs vont se diversifier et parfois s’intensifier.

De plus, chaque ennemi possède des capacités propres, et ils ne pourront pas tous être battus ou approchés de la même façon. Ainsi, certains seront sensibles aux attaques furtives, quand d’autres pas du tout. En parlant de furtivité, à la façon d’un Assassin’s Creed, il nous sera possible de nous infiltrer discrètement dans les camps des Ascendants, de nous cacher dans les hautes herbes, de déclencher des pièges à distance. Mais nous pouvons aussi opter pour la manière brute, en fonçant dans le tas. Tout dépend du style de jeu que vous aurez choisi. Les combats sont vraiment jouissifs lorsque l’on trouve un ou plusieurs combos qui fonctionnent et qui nous correspondent, bien que j’aie trouvé qu’il y avait un léger déséquilibre entre les simples combats de camp, et certains autres, bien plus exigeants.

Malgré le fait que Unknown 9 : Awakening soit un RPG, ce n’est pas du tout un monde ouvert. Je dirais qu’il se structure plutôt comme un Uncharted, en couloir, dans des décors somptueux, dans lesquels il y aura de temps à autre quelques collectibles (documents, pièces, …) et une succession de camps ennemis à démanteler.

Ce qui m’a également fait penser à Uncharted ce sont les quelques énigmes à résoudre lors de notre progression. Ou encore, autre point fort selon moi, le fait qu’à certains moments nous aurons un compagnon de route (et j’adore ça !) C’est une mécanique dont je ne me lasse pas, et qui est très présente dans Uncharted. Cependant, c’est assez dommage que ces compagnons de route ne soient que des accompagnants temporaires et non de véritables personnalités à proprement parler (ce que j’entends par là, c’est que lors des phases d’infiltration, ils ne sont jamais repérés, et lors des combats, bien que certains se battent, ils ne vont pas faire de dégâts aux ennemis). Par contre, ils sont oppressants si l’on prend trop de temps à visiter une zone et nous somment de nous dépêcher sans arrêt, ce qui est agaçant à la longue.

Afin d’appréhender au mieux ces beaux décors, le studio a fait le choix d’une vue à la troisième personne, avec une caméra mobile pour visionner l’environnement autour de nous. Enfin, beaucoup d’options d’accessibilité sont réglables et disponibles, par exemple, Unknown 9 : Awakening propose plusieurs modes de difficultés. Cependant, il faudra choisir en lançant la partie puis ceci ne pourra plus être changé en cours de partie.

Arte Povera

Côté graphismes, crevons l’abcès tout de suite : ceux de Unknown 9 : Awakening sont inégaux. Inégaux car nous avons d’un côté de magnifiques décors, coloré, qui fourmillent de détails, avec de magnifiques clairs-obscurs, et de l’autre, des personnages quelque peu désuets dans leurs modélisations. En effet, les visages et les expressions des protagonistes laissent à désirer par rapport aux standards actuels. Et ce tant au niveau des rendus des textures de la peau qu’au niveau de la synchronisation labiale.

Enfin, les yeux ont constamment l’air de regarder dans le vide, même lors de phases de dialogues. J’ai également été confrontée à de petits bugs, comme un ennemi bloqué dans le sol que je ne pouvais pas atteindre, ou l’impossibilité d’attaquer lorsque je possédais un ennemi. Enfin, la caméra n’est malheureusement vraiment pas optimale. J’aimerais beaucoup qu’un patch soit apporté pour embellir cet aspect du jeu, car c’est son principal défaut, et c’est vraiment dommage tant il a de grandes qualités dans d’autres aspects.

Pulp Friction

En parlant de qualités, ce qui frappe en premier lieu, c’est le lore et la qualité d’écriture de Unknown 9 : Awakening. Ce dernier est dense et généreux, tout comme les mécaniques de gameplay abordées plus haut. On sent que dans ces deux aspects, le studio a beaucoup réfléchi à son travail et c’est une réussite ! Chaque élément a un terme bien précis pour le définir et l’univers est très cohérent tout en étant pas mal original.

Préparez-vous cependant à apprendre beaucoup de notions différentes et de vocabulaire propre à l’univers créé par les développeurs. En effet, entre le “am”, “jetons de passage”, “Revers”, “gnose” et j’en passe, la compréhension de l’univers peut s’avérer difficile si l’on n’arrive pas à s’y plonger et s’y intéresser. Mais c’est ce que j’ai fait, et ce sans aucune difficulté tant le jeu est passionnant. J’ai été complètement happée par le lore, les personnages, l’environnement et les ambiances du jeu.

Pour vous le décrire en quelques mots, nous sommes plongés dans un univers fantastique très spirituel (façon “Le Dernier Maître de l’Air” par exemple) mais qui va s’implanter dans un style et une époque très “pulp” qui pourrait rappeler la saga Indiana Jones avec son énorme dirigeable (visible sur la pochette du jeu) ainsi que ces antagonistes un peu “steampunk” à la Nicolas Tesla, qui usent allègrement de l’électricité sous toutes ses formes (on peut alors penser aux premiers instants de la saga Hellboy ou encore au film Le Prestige). Toute cette imagerie de films d’aventures fantastico-mystico-electro-pulp est alors parfaitement intégrée (et c’est une prouesse mine de rien) aux paysages de l’Inde sauvage avec ses temples, ses statues et sa culture en général (certains habits par exemple, sont juste magnifiques).

Pour conclure…

Ça a été une belle surprise et une belle découverte ce Unknown 9 : Awakening, avec son histoire et son lore bien fournis, ses décors à tomber par terre et ses combats variés. Petit bémol cependant pour la modélisation des personnages qui est dépassée et mériterait un petit lifting pour être encore mieux ! Heureusement, ce défaut est largement compensé par une direction artistique innovante, une histoire originale et un gameplay aux petits oignons.

La  note  de la  rédaction

3-5/5

Les notes de la rédaction

Les points positifs

Histoire et lore

Gameplay varié

Décors et environnements

Personnages

Les points négatifs

Graphismes et animations des personnages

Caméra lors des combats

Quelques bugs

Vous devriez Lire aussi
Dragon Age : The Veilguard

Dans le même genre

Laisser un commentaire

En savoir plus sur GeeksByGirls

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading