The Last of Us Part I (Remake)

Affiche de "The Last of Us Part I"

S’il y a bien un jeu que l’on attendait pas, c’est bien le remake de The Last of Us. Moins de 10 ans après la sortie d’un remaster, on est légitimement en droit de s’interroger sur la pertinence de ce The Last of Us Part I. Mais avec Naughty Dog toujours à la barre, le titre, édité par Sony Interactive Entertainment et disponible depuis le 2 septembre 2022, avait sur le papier de beaux atouts à faire valoir et les avis sont loin d’être aussi tranchés qu’on aurait pu le croire…

Des champs puis des gnons

Joel et Sarah avant le drame dans "The Last of Us Part I"

The Last of Us Part I débute en 2013, le 26 septembre pour être exact, à Austin au Texas. On y rencontre Joel, un trentenaire, et sa fille Sarah qui attend impatiemment le retour tardif du paternel afin de lui donner une montre en guise de cadeau d’anniversaire. Ceci étant fait, la jeune fille sombre dans le sommeil et en est extirpée par un coup de fil des plus inquiétant. Elle se met alors à la recherche de son géniteur qui semble avoir déserté le domicile. Lorsqu’elle le retrouve, il est paniqué et ce n’est qu’après que Joel ait abattu un de leurs voisins qui les a attaqués qu’elle comprend la gravité de la situation.

Une maladie véhiculée par un champignon appelé Cordyceps est en train de se répandre, rendant les gens infectés particulièrement violents. Décidés à fuir avec Tommy, le jeune frère de Joel, la petite famille se met en route pour trouver refuge dans une zone hors de portée de l’épidémie qui se répand à vitesse grand V. Mais tout ne se passera pas comme prévu…  20 ans plus tard, la civilisation humaine a été décimée et les survivants restants sont parqués dans des zones de quarantaine régis par la loi martiale. Joel, désormais un fringant quinqua, s’est reconverti dans la contrebande avec son associée Tess.

"Tess" est l'associée de Joel dans une affaire de contrebande

C’est d’ailleurs elle qui débarque ce beau matin de 2033 chez Joel pour lui annoncer qu’elle a retrouvé un homme qui, visiblement, leur a fait du tort. Lancés à la poursuite de ce fameux Robert et après avoir réglé leur différend, les deux collaborateurs sont interpellés par Marlène, la cheffe d’un groupuscule de rebelles nommé les lucioles. Marlène leur promet une énorme récompense en armes s’ils acceptent de livrer un « colis » en dehors de la zone de quarantaine. Il se trouve que le colis en question se nomme Ellie, une ado de quatorze ans, clé d’un potentiel salut dans l’infection au Cordyceps. Mais le chemin pour amener la jeune fille aux lucioles est semé d’embûches et Joel et Ellie vont s’apprivoiser au fur et à mesure du voyage, tout en luttant pour leur survie.

Les images de "The Last of Us Part I" sont à couper le souffle

Le stand alone Left Behind, quant à lui, prend place trois semaines avant la rencontre entre Ellie et Joel. Ellie retrouve son amie Riley après une disparition de celle-ci pendant 45 jours. Riley, ravie, annonce à son amie qu’elle vient de s’engager chez les lucioles et qu’avant son départ en mission imminent elle veut lui montrer quelque chose. Lâchées dans un centre commercial désert, les deux amies vont s’amuser comme jamais. Mais dans ce monde dévasté, le danger n’est jamais bien loin.

Modern Stalkers

On connaissait déjà le studio Naughty Dog pour sa maîtrise de la narration environnementale, ses intrigues prenantes et son sens du détail. The Last of Us ne faisait déjà pas exception à la règle à sa sortie en 2013. En termes de narration, l’Interactivité entre Ellie et Joel mise en place par les développeurs, et hérité de leur travail sur Uncharted, n’a pas vieilli et reste impressionnante même pour l’heure actuelle. En ce qui concerne le remake, la refonte graphique est indéniable et apporte un vrai plus en termes de ressenti et d’immersion.

Comparaison 1 entre le remaster et le remake

Les environnements sont encore plus détaillés et les visages bien plus expressifs que dans les versions originales. Pour autant, le scénario de The Last of Us Part I est totalement identique à ce qu’il était et tous les plans restent les mêmes que dans la version originale du jeu. Ainsi, la motion capture, le doublage et le récit n’ont pas du tout été retravaillés dans cette version upgradée, seul l’habillage a bénéficié d’un lifting et les seuls changements sont d’ordres esthétiques, que ce soit pour la trame principale ou pour Left Behind d’ailleurs.

Toutefois, dans le remaster, les déplacements de Joel souffraient d’une certaine lourdeur et rigidité que je n’ai pas retrouvé manette en main dans le remake. Nous avons désormais le choix entre deux modes d’affichage : le mode performance et le mode fidélité. Le mode performance permet d’accéder à une image en 4K dynamique à 60 FPS, quand le mode fidélité passe en 4K native mais avec un framerate bien plus bas qui occasionne souvent des ralentissements en cours de partie. À oublier donc si vous voulez profiter pleinement de l’aventure. Enfin, le grand absent de cette Part I est le mode Factions, qui a purement et simplement disparu de cette nouvelle version. Une perte pour les amateurs de multi, qui pourront peut-être se consoler avec le mode Speedrun, permettant d’accoler un chronomètre dans sa partie, mais rien n’est moins sûr… 

Comparaison 4 entre le remaster et le remake

Retrouvez notre test complet de The Last of Us Part II ici !

Coureurs de fond

Comme je viens de l’exposer, rien ou presque n’a changé dans The Last of Us Part I, et son gameplay ne fait pas exception à la règle. Les joueurs ayant déjà expérimenté le voyage de Joel et d’Ellie retrouveront avec bonheur les mécaniques qui ont fait les beaux jours du jeu original. Le but ici étant de survivre aux infectés, claqueurs, coureurs et autres colosses de la même trempe, vous aurez le choix entre trois options : l’affrontement direct, se la jouer infiltration ou prendre ses jambes à son cou (lorsque c’est possible).

D’autant que les malades ne seront pas vos seuls adversaires puisque vous aurez autant à craindre des autres survivants que des monstruosités champignonesques. Au cours de vos pérégrinations (qui s’étaleront sur une période d’environ un an), vous trouverez donc des armes en tout genre, que vous pourrez améliorer sur les ateliers pour peu que vous possédiez les outils adéquats et le nombre de matières premières requises. Vous trouverez également sur votre chemin un nombre conséquent de munitions et de matériaux que vous pourrez combiner simplement et à tout moment pour créer des bombes à clous, des cocktails molotov, des kits de soin, des fumigènes et des améliorations provisoires pour vos armes de poing (bâton, batte de baseball, tuyau en fer, hache, etc.). La collecte sera donc un élément à prendre sérieusement en compte, se retrouver à sec d’armement signifiant bien souvent le game over.

Vous trouverez également des pilules qui vous serviront à augmenter les capacités physiques de Joel (et notamment sa capacité à visualiser les ennemis au loin, derrière les murs et autre obstacles, indispensable lors des phases d’infiltration), ainsi que toute la panoplie des plans et autres documents vous aidant à comprendre un peu mieux toutes les subtilités de l’histoire. Si vous craignez de ne pas faire le poids face aux hordes d’ennemis qui vous attendent, pas de problème non plus puisque le titre propose plusieurs niveaux de difficulté dont un mode facile assez permissif. L’intelligence artificielle des ennemis étant assez fine, pour les non-habitués du genre le passage par le mode facile risque d’être une prérogative.

Découvrez notre critique de Uncharted Legacy of Thieves Collection ici !

Une colosse-ale réussite

Depuis toutes ces années, j’ai réussi à éviter de jouer à la franchise The Last of Us, malgré les critiques dithyrambiques qui fusaient régulièrement autour de moi. Mon mari étant un fan de la première heure, je l’ai parfois regardé explorer ce monde dévasté, que ce soit sur le premier opus, le remaster ou dans The Last of Us Part II. La sortie de ce remake PS5 a donc été pour moi une excuse pour enfin découvrir ce que beaucoup considèrent comme un monument du survival, même s’il n’est jamais catégorisé comme tel.

Pour les besoins du test, afin de me rendre compte par moi-même des améliorations apportées, je suis remontée à la source et j’ai relancé la version remaster en parallèle du remake. Le constat est sans appel. J’ignore comment j’ai pu être à ce point butée pour ne pas déjà avoir rencontré Joel et Ellie, ces deux écorchés vifs qui doivent apprendre à cohabiter et à s’ouvrir l’un à l’autre. Le propos est fort, violent, tout comme les images qui l’illustrent (âmes sensibles ou trop jeunes s’abstenir). Je dois avouer que j’ai rapidement lâché l’ancienne version tant le remake m’a subjuguée par ses décors luxuriants, ses visages aux expressions criantes de vérité et ses jeux de lumières à couper le souffle.

Sincèrement, pour toute personne n’ayant encore jamais joué à The Last of Us premier du nom, cette Part I est la meilleure porte d’entrée sur cet univers dévasté en proie aux infectés, d’autant que les nombreuses options d’accessibilités permettent à tous d’arriver à évoluer dans l’intrigue sans trop de difficulté. Je suis très tentée de lui mettre la note maximale vu les qualités intrinsèques du titre. Malheureusement, son prix à 80 € que je trouve outrageusement élevé pour un remake (certes il inclus le segment Left Behind, mais tout de même), fusse-t-il de cette excellence, ne peut pas être cautionné. Le jeu aurait été disponible au prix moyen d’une nouveauté je n’aurais sans doute rien dit. Mais là, on ne peut s’empêcher d’avoir le sentiment, désagréable, que Sony nous prend pour des vaches à lait.

Des paysages grandioses dans "The Last of Us Part I"
Pour conclure…

Il convient de souligner une nouvelle fois le travail titanesque de Naughty Dog pour remettre les graphismes de The Last of Us premier du nom au niveau de la PS5. L’histoire déjà avant-gardiste à l’époque de sa sortie n’a rien perdu de sa superbe et l’on se plaît à replonger dans le titre paré de son nouvel écrin. Toutefois, et ce malgré la présence en natif de The Left Behind, le prix d’achat de 80 € me semble par trop exagéré. À vous de voir si vous souhaitez investir de suite dans The Last of Us Part I, ou attendre un peu pour vous le procurer à la faveur d’une promo. Dans tous les cas, vous ne serez certainement pas déçu par cette nouvelle mouture, mais votre porte-monnaie, ça c’est une autre histoire…

La  note  de la  rédaction

4/5

Les notes de la rédaction

Les points positifs

Des graphismes entièrement refaits qui rendent le jeu sublime.

L’histoire est toujours aussi prenante et émouvante.

Les très nombreuses options d’accessibilité sont les bienvenues pour ceux qui veulent s’essayer à l’aventure.

Une bande son magistrale signée Gustavo Santaolalla.

Le stand alone Left Behind présent d’emblé dans l’édition de base.

Un dénouement on ne peut plus audacieux qui surprend toujours autant.

Les points négatifs

Son prix d’achat élevé qui en dissuadera plus d’un.

Pour les fans de multi, l’absence du mode Factions risque de faire grincer des dents.

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