En débarquant sur PS5 le 28 janvier dernier, Uncharted s’offre un écrin à sa mesure pour nous conter la légende des frères Drake et du roi des pirates ou celle de Chloé et Nadine à la poursuite de la défense de Ganesh. Pour l’occasion, le titre fait peau neuve avec une remasterisation de haute volée. De quoi en prendre encore plein les yeux.
Yo ho, yo ho…
Suite à la destruction de la cité d’Iram, nous retrouvons Nathan, marié à Elena et rangé des voitures. Fini les chasses aux trésors, il est désormais plongeur pour une entreprise de récupération. Mais cette petite vie tranquille vole en éclat quand débarque Samuel Drake, frère aîné de Nathan, supposé mort il y a une quinzaine d’années. Obligé de repartir à la recherche du trésor d’Henri Avery, l’illustre pirate, pour sauver Sam, Nathan décide de reprendre du service. En compagnie de Sam et de Sully (son complice de toujours), il va suivre la piste de « l’Arch Pirate » qui va le mener de l’Italie à Madagascar, en passant par l’Ecosse. Mais c’est sans compter sur Rafe Adler (l’ancien associé des deux frères) et sa nouvelle partenaire Nadine Ross, bien décidés à s’approprier le butin en premier. Pour aider son frère, Nate va devoir faire des choix et se replonger dans un passé qu’il croyait avoir laissé derrière lui.
Le roi des pirates
Si Uncharted 4: A Thief’s End était déjà salué pour la beauté de ses graphismes sur PS4, la mise à niveau PS5 réussit l’exploit de les rendre encore plus beaux. Les décors sont grandioses, et l’on se surprend à pousser l’exploration jusqu’à son paroxysme, juste pour profiter un peu plus longtemps des paysages. Les animations faciales sont elles aussi époustouflantes de réalisme et chaque cinématique est une leçon de mise en scène. Bien évidemment, la bande son n’est pas en reste, que ce soit au niveau du sound design ou des musiques. Les morceaux créés par Henry Jackman s’adaptent parfaitement à l’aventure et la drape de l’essence épique que l’on attend fatalement pour ce type de production. Pour autant, le jeu n’est pas exempt de défauts. Certaines énigmes sont extrêmement longues pour pas grand chose, les séquences de fusillades avec les mercenaires de Nadine alternent avec les séquences d’escalades (ou de saut à la corde) et reprennent le même schéma tout au long de l’histoire. De plus, la difficulté d’afficher certaines actions contextuelles font que l’on tourne parfois en rond sans savoir quoi faire, et sans comprendre ce que l’on a pu rater. Comme toujours dans la série, l’intrigue est de loin l’aspect le plus important. Avec ce quatrième opus, qui est aussi le plus long en termes de durée de vie (comptez une quinzaine d’heure pour en venir à bout), on pourra déplorer quelques longueurs. Le jeu aurait gagné en rythme, et en efficacité, à voir quelques séquences d’exploration un peu raccourcies. Mais ce ne sont là que de petites broutilles par rapport à la qualité globale de cet épisode.
La défense du passé
À l’instar de A Thief’s End, qui mettait en scène le duo Nathan/Sam, Uncharted Lost Legacy met en vedette un autre duo, mais féminin celui-ci. Suite aux déboires de Nadine Ross avec les frères Drake, elle choisit de s’associer avec une autre tête connue de la franchise : Chloé Fraser. Et c’est cette dernière que nous allons diriger. L’intrigue se déroule en Inde et c’est là que nous retrouvons notre équipe de choc à la recherche de la défense brisée du dieu éléphant Ganesh. Dommage pour elles, l’Inde est sous le coup d’une insurrection menée par Asav (ancien médecin devenu rebelle) qui cherche aussi à mettre la main sur l’artefact pour légitimer sa prise de pouvoir auprès du gouvernement indien. Chloé et Nadine vont devoir faire vite pour prendre Asav de court. Aidées par les compétences militaires de Nadine et les recherches sur l’artefact menées par le père de Chloé, les filles vont se lancer à corps perdus dans l’exploration de la cité d’Hoysala.
L’aventure en héritage
Vendu à la base comme un simple spin-off d’Uncharted : A Thief’s End, Lost Legacy s’avère être bien plus que ça. Il est entendu qu’il reprend peu ou prou le même système de gameplay que son illustre grand frère. On retrouve donc les phases de grimpette, suivies de séquences de fusillades entrecoupées d’exploration et d’énigmes à résoudre. Cela étant dit, au niveau beauté visuelle, musiques (toujours avec Henry Jackman aux commandes) et sound design, le titre soutient la comparaison avec brio. Il ajoute également des phases de crochetage et est clairement plus basé sur l’infiltration, les femmes agissant plus dans le feutré, c’est bien connu. Le plus gros problème ici est lié au scénario. Le duo Nadine/Chloé prend du temps à s’installer et peine à attirer notre sympathie. Asav est un méchant lambda n’ayant pas l’envergure des autres antagonistes de la série et il manque singulièrement de charisme. De même, l’intrigue s’avère moins documentée et l’artefact à rechercher, ainsi que la légende qui l’accompagne, est beaucoup moins intéressant que dans les autres volets.
Différences avec les versions PS4
Quel que soit l’opus que vous déciderez de lancer, il faut bien dire que la remasterisation envoie du lourd en proposant pas moins de 3 modes d’affichage différents. Le mode fidélité vous permet de lancer le jeu en 4K native en 30 FPS, le mode performance lancera quant à lui le jeu en 60 FPS, en 1440 P pour les possesseurs d’une télé 4K, et en 1080 P pour ceux ayant une télé HD. Enfin, le mode performance + lancera le jeu en 1080 P et 120 FPS. Vous avez le choix des armes, sachant que pour le peu de différences graphiques entre le mode fidélité et le mode performance, je vous conseille ce dernier (je n’ai malheureusement pas pu essayer le mode performance +, ma télévision n’étant pas compatible). L’ajout des retours haptiques de la manette Dualsense est bluffant. Sentir les chocs des sauts ou encore le moindre contact sur le personnage fait que l’immersion s’en trouve grandement améliorée. En ce qui concerne le contenu, rien n’a changé, les deux jeux sont identiques à ce qu’ils étaient lors de leur sortie. On regrettera tout de même l’absence du mode multijoueur, qui permettait de continuer encore l’expérience après la fin du scénario. Il est à noter que les joueurs possédant déjà une version de Uncharted 4 ou de Lost Legacy pourront avoir accès à la mise à jour PS5 en déboursant seulement 10 € (comptez 20 € pour les deux jeux). Sony n’étant pas idiot, les petits malins qui auront téléchargé Uncharted 4 via leur abonnement Playstation Plus ne seront pas éligible à cette offre.
Mission accomplie
À la sortie du chapitre final en 2016, j’avais tenté de jouer à A Thief’s End mais il m’était tombé des mains, notamment à cause des phases de conduite de véhicules dont je ne suis vraiment pas fan. À l’occasion de la sortie de ce remaster, j’ai eu envie de lui redonner sa chance. Finalement, je n’ai pas pu décrocher et j’ai fini le bundle d’une traite. Une chose est sûre, conduire des véhicules dans Uncharted reste une tannée (surtout pour moi), mais le script est tellement passionnant qu’on ne peut pas ne pas savoir ce qu’il va se passer ensuite, et ce malgré ses quelques défauts. La mise en scène des cinématiques est une masterclass à chaque fois et la justesse dans le rendu des rapports humains est tout simplement sublime. Vous l’aurez compris, pour moi c’est un grand oui.
Avec cette remasterisation, Uncharted Legacy of Thieves Collection nous propose de terminer la saga en apothéose. Que vous soyez un fan de la première heure ou juste curieux, cette édition s’impose comme un incontournable. De plus, si vous possédez déjà la version PS4, vous pouvez, moyennant doublons, faire la mise à jour PS5. Bref, vous n’avez plus aucune excuse, alors Hisséo matelots !
La note de la rédaction
Les notes de la rédaction
Les points positifs
La présence d’un mode explorateur pour ceux qui veulent se concentrer sur l’histoire.
Des graphismes à couper le souffle.
Une bande originale somptueuse.
Comme toujours les scènes d’action sont spectaculaires.
Les points négatifs
L’absence du mode multijoueur.
Le rythme de l’action est parfois un peu lent.
Quelques soucis d’affichage concernant les actions contextuelles.