Rendez-vous incontournable avant de partir en vacances, la Japan Expo était de retour et a de nouveau posé ses valises au sein du vaste Parc des Expositions de Paris Nord à Villepinte. Bien que le salon se déroule dans des conditions particulières cette année en raison de l’actualité olympique du pays, les visiteurs, les invités et les exposants ont répondu présents. Une convention où l’on a pu entendre quelques fausses notes lors de nos traversées des allées du salon, mais rien qui a véritablement douché l’enthousiasme des promeneurs. On vous raconte tout ça par le menu.
Grandes surfaces
Comme on ne change pas une formule qui marche, c’est donc vers Villepinte que nous avons mis le cap le 11 juillet 2024 afin de retrouver celle qui se place dans le top trois des salons français les plus importants : la Japan Expo. Cette année encore, c’est au sein des halls 4, 5 et 6 que nous attendaient plus de 900 exposants et artisans de tous poils nous proposant, à la vente, pléthores d’articles fait-mains, de goodies et autres accessoires totalement optionnels et pourtant indispensables pour les geeks que nous sommes. Bien entendu, il était possible de se restaurer sur place dans l’une des multiples échoppes servant des mets asiatiques, tout autant que de la nourriture occidentale.
Que vous soyez venus à la Japan Expo par amour du manga, du jeu vidéo ou de la pop-culture, il y en avait pour tous les goûts et pour toutes les bourses. C’est bien simple, on retrouvait dans les allées du salon, tous les plus grands éditeurs de manga français, de Glénat à Kurokawa en passant par Pika, aucun n’avait loupé le coche avec des emplacements parfois grandioses, comme avec Véga Dupuis et l’habillage de sa boutique façon temple japonais. Du côté de chez Amazing, l’espace mettant à l’honneur la pop-culture au sens large. Si celui-ci est encore assez restreint, il était néanmoins possible de s’essayer à divers jeux de rôles et de sociétés, le jeu Lorcana y ayant même un emplacement remarquable de beauté.
Enfin, le jeu vidéo n’était pas lui non plus oublié et si le nombre d’éditeurs présents à la convention française était loin d’égaler celui d’une Paris Games Week, leur représentation m’a paru plus importante que l’année dernière. En grands fidèles du salon Nintendo, Hoyoverse, Arc System Works et CyberConnect2, entre autres, ont été rejoints cette année par Cygames, bien décidés à s’imposer sur le marché occidental. L’éditeur nous a d’ailleurs donné rendez-vous au sein du salon pour nous expliquer par le menu leurs plans pour l’avenir, maintenant qu’ils possèdent une antenne en Europe. Et croyez-moi sur parole, nous allons être gâtés dans les mois qui viennent. Et pour les retrogamers, l’association MO5 était de retour avec moult animations, tout comme Rétro du Cœur et Playtendo toujours ravis d’échanger autour de leur passion pour les consoles anciennes.
Balèze fréquentation
Mais la Japan Expo ce sont également des invités et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils ont été nombreux cette année avec quelque 487 artistes présents dans les allées et sur les scènes de l’évènement. Ce sont donc Yûgo Kobayashi (Ao Aoshi), Tetsuya Komuro (compositeur de l’ending Get Wild de City Hunter avec le groupe TM NETWORK), Sleepy-C (auteur de Lecteur Omniscient), Saori Hayami (voix Originale de Yor Forger dans Spy x Family) et Alan Davis (Dessinateur de comics chez Marvel) qui ont servi d’invités d’honneurs, rejoint par de nombreux cosplayeurs, dessinateurs, auteurs, comédiens et créateurs de jeux vidéo. Il était possible d’en rencontrer beaucoup en dédicace, même si le système d’inscription via l’application spécifique de la Japan s’est révélé parfois un peu compliqué à comprendre pour les visiteurs.
En ce qui me concerne, j’ai pu vivre deux rencontres absolument fantastiques dans le cadre de la convention, celle de Naoki Yoshida (Final Fantasy XIV et Final Fantasy XVI) et celle de Federica Di Meo (dessinatrice d’Oneira et de The Lapins Crétins Luminys Quest), avec qui j’ai pu longuement échanger pour des interviews. Une fois que vous aviez fini de squatter les files d’attentes pour repartir avec des signatures de vos artistes favoris, il était possible d’aller se dégourdir les jambes en arpentant l’une des expositions consacrées à Godzilla, Tokyo Revenger ou encore à Buichi Terasawa. Et si cela ne suffisait pas, de nombreuses activités et initiations gratuites vous attendaient tout au long du salon pour vous initier au Shogi, au combat avec des sabres lasers, à la calligraphie, au dessin et j’en passe. De quoi vous tenir occupé sans aucun ennui de longues heures durant.
Attention Mesdames et Messieurs, dans un instant ça va commencer…
Nous avons également fait un petit tour par les fameuses scènes disséminées dans les divers halls de la Japan Expo. Ce ne sont pas moins de douze scènes sur lesquelles se sont succédé concerts, conférences et autres tournois. Un programme tellement gargantuesque qu’un choix était forcément de mise afin de profiter des prestations. Entre la scène Yuzu qui s’est imposée comme une salle de cinéma dans le but de vous faire découvrir de nombreux films et épisodes d’animé et la scène Tsubame et ses concerts de folie avec un tour de chant de Sera Amagi ou de Tetsuya Komuro, on retrouvait pléthores de conférences et autres tournois.
L’espace Washoku proposait même des démonstrations de cuisine en direct avec des intervenants comme Gastronogeek, Poka et Ai Fujiroku. Enfin, sur la scène Ichigo, nous avons eu droit à la finale de l’ECG Saison 12, au concert d’Akara et même à un karaoké géant si l’envie vous prenait de pousser la chansonnette. Bref, vous l’aurez compris, un programme de folie étalé sur les quatre jours de convention qui avait de quoi vous donner le tournis.
Sale temps pour le salon
Alors que l’édition 2023 de la Japan Expo avait réuni 255 000 personnes, la Japan Expo accuse une baisse de la fréquentation de ses allées, anticipée par les organisateurs. En effet, en cette période pré-JO, nombreux sont les Franciliens à avoir boudé le salon par peur d’une circulation compliquée aux alentours du Parc des Expos. Heureusement, il n’en fut rien et nous avons pu accéder à la convention sans trop de heurts, et ce, pendant les quatre jours de la manifestation. Je pense également que le prix du ticket d’entrée pour accéder à la convention a été un frein non négligeable pour certaines familles, surtout vu la récente augmentation du coût de la vie. Ce n’est qu’une fois à l’intérieur de la Japan Expo que les problèmes ont commencé avec un serveur en panne nous empêchant de récupérer nos accréditations.
Pas de quoi nous refroidir cependant, d’autant que j’ai désormais renoncé à comprendre le plan mis à la disposition des visiteurs, préférant désormais vadrouiller à l’instinct et demander mon chemin en cas d’impératif horaire. Le seul problème de cette navigation “au pif” est que l’on se retrouve souvent à tourner en rond et que l’on passe totalement à côté de certains stands perdus au milieu de la foule. Cette année encore, le salon avait fait avec un nombre d’invités énorme, mais dont la liste manquait d’un grand nom capable de faire déplacer les foules, et ce malgré tout le respect que j’ai pour Yûgo Kobayashi, Tetsuya Komuro, Sleepy-C, Saori Hayami ou même Alan Davis d’ailleurs. Une petite réminiscence de l’édition 2022, pour laquelle j’avais eu la même critique, mais plus explicable du fait de son statut d’édition de reprise après la pandémie de Covid 19.
Les années passant, j’avoue à présent préférer l’ambiance un peu plus intimiste d’un Paris Fan Festival à l’effervescence d’une Japan Expo qui perd de plus en plus de sa convivialité. Encore une fois, il était impossible de tout faire et de tout voir, même en arpentant le salon au pas de course pendant toute la durée du festival. Je me suis vite aperçue que, outre mes rendez-vous presse, j’avais tendance à ne graviter que dans une zone du salon (celle m’intéressant le plus) et je suis certaine que beaucoup de visiteurs ont fait comme moi devant le nombre dantesque de stands et d’activités. Pour autant, il faut bien reconnaître qu’il y avait beaucoup de choses à faire et à voir et que la Japan Expo confirme avec aisance cette édition son statut de temple incontesté de la culture japonaise.
Bien que le temps n’ait pas été des plus cléments, nous sommes pour la plupart repartis avec le cœur en fête et des étoiles pleins les yeux, prêts à se retrouver l’année prochaine avec la venue exclusive du grand Junji Itô.
C’est une expérience un peu en demi-teinte que nous a proposée la Japan Expo pour cette édition 2024. Malgré les nombreux artistes, invités et exposants à avoir répondu présent, le public lui a été moins présent dans les allées du salon. La faute à l’organisation des jeux olympiques au lendemain de la convention ? Rien n’est moins sûr. Entre le prix élevé du ticket d’entrée, quelques problèmes d’organisation et le manque d’un très grand nom du manga en invité d’honneur, le salon a connu cette année une baisse de fréquentation pour la première fois depuis son retour en 2022, et ce, malgré un programme plus que chargé en termes d’activités et de découvertes. Espérons que cette tendance ne se confirmera pas l’année prochaine, mais avec la venue d’ores et déjà annoncée du maître de l’horreur japonais, Junji Itô, il serait étonnant que le public ne réponde pas présent.