Mato Anomalies Publié le 18/03/2023 Cela fait un moment que je vous parle du dernier-né du studio Arrowiz Games et édité par Prime Matter : Mato Anomalies. Après y avoir goûté en avant-première et avoir eu la chance de le tester un peu plus profondément pour une preview, voilà enfin l’heure du test final. Disponible sur PC (via Steam), PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One, Xbox Series et Nintendo Switch depuis le 10 mars 2023, le RPG chinois a-t-il achevé de nous convaincre ? C’est loin d’être aussi simple… Ce test a été réalisé sur une version PC (avec une configuration supérieure à la configuration recommandée pour le titre). Te Deum en Doe majeur Mato anomalies prend place dans un monde futuriste où la modernité technique côtoie la mode des années 20. Ici, tout le récit se concentre dans la ville de Mato, où Doe, un jeune détective privé, est “invité” par Belladone à enquêter sur la neuromatière. Afin de s’affranchir d’une dette qu’il a contracté auprès de la professionnelle du renseignement, le jeune homme va se lancer à la recherche d’une cargaison de neuromatière qui aurait disparue sur le port. Arrivé sur place, Doe assiste à une conversation entre dockers qui le met sur la piste d’un étrange conteneur, dans lequel la marchandise entreposée disparaît mystérieusement. Intrigué, le détective entre dans le caisson métallique et se retrouve immédiatement projeté dans une dimension pour le moins inquiétante. Il n’a cependant pas le loisir de s’interroger sur le pourquoi du comment, car un être monstrueux l’attaque et l’arme du jeune homme se révèle totalement inefficace. Heureusement pour lui, un exorciste du nom de Gram se rue à sa rescousse, terrasse la créature et lui permet de retourner à Mato. Gram, mi-chaman mi-exorciste et re-mi-chaman derrière, explique à notre héros qu’il est entré par inadvertance dans un antre, sorte de monde parallèle dans lequel vit la marée funeste qui a le pouvoir d’influer sur les esprits des gens vivants à Telosma. Devant le lien évident entre la neuromatière et la propagation des antres à travers tout Mato, les deux compères décident d’unir leurs forces. Mais avec les incidents de plus en plus nombreux ayant pour cause la marée funeste, Doe et Gram vont devoir se trouver des alliés et certains seront pour le moins… inattendus. Gram-maire de la marée funeste Développé par le studio Arrowiz Games, spécialisé dans les jeux VR et les visual novels, il n’est pas étonnant que Mato Anomalies possède une direction artistique très plaisante tout en cel-shading. Dans ce monde, où beaucoup de choses rappellent la cité de Shanghai, nous incarnons donc en majorité Doe, le détective privé, qui va mener son enquête sur la neuromatière (plus des investigations en parallèle qui donneront lieu à des missions annexes), nous permettant de dérouler le fil rouge de l’histoire. En mêlant cases de bandes dessinées, artworks à l’aquarelle pour illustrer certaines séquences et phases de dialogues typiques des visual novels, les développeurs s’assuraient d’attirer l’attention des joueurs amateurs du genre. Toutefois, le monde en lui-même, composé de dix-neuf lieux au total non reliés les uns aux autres, est peu étendu et plutôt vide. Les quelques PNJ qui y gravitent sont tous calqués sur le peu de modèles disponibles et la plupart sont statiques, ce qui n’aide pas à donner une impression de vie à la ville. De plus, à part les protagonistes principaux ou importants, aucun de vos interlocuteurs n’aura de traits réellement définis, ce qui accentue encore plus le côté anonyme et générique de Mato. En parlant de générique, quand on parle de RPG, on s’attend souvent à des musiques épiques et symphoniques capables d’exalter les sentiments des joueurs en fonction des événements. Malheureusement, dans le cas de Mato Anomalies, si la composition musicale n’est pas désagréable, elle n’en est pas moins insipide et tient plus de la musique d’ambiance. Le bon point en revanche, c’est qu’elle n’entête pas non plus, ce qui aurait rendu les allers-retours entre les différents lieux encore plus pénibles. En ce qui concerne les divers modes proposés par Mato, nous avons le choix entre 30 et 60 FPS, une qualité de graphismes allant de faible à élevée et quelques autres options de réglages. Soyons clairs, quel que soit le mode sélectionné, les bugs d’affichages sont légions et les ralentissements et autres baisses de framerate permanents. Finalement, pour avoir le moins de désagréments possibles en cours de partie, il a fallu opter pour un mode en 30 FPS avec une qualité de graphismes moyenne, et même comme cela, c’était loin de tout régler. Antres tiens et cartes mentales Intéressons-nous maintenant au système de combat qui s’avère double dans Mato Anomalies. En effet, si Doe ne possède pas la capacité de combattre dans les antres et laisse Gram s’en charger, il peut en revanche hacker l’esprit des gens pour les amener à lui dire la vérité, de gré… Ou de force. Afin de désenvoûter les différents habitants de Mato influencés par la marée funeste, Gram va donc arpenter les différents couloirs des antres pour y combattre les abominations qui y pullulent. Dans ces niveaux composés de couloirs et d’arènes de combats menant à des trésors et autres archives, on sent l’influence de Persona 5 et de son Métaverse. Une fois un combat enclenché, votre équipe composée de 4 combattants (contre 6 guerriers sélectionnables) passera en combat au tour par tour où tous les PV sont communs à l’équipe. Des points de vie arrivant à zéro ? C’est le game over assuré ! Heureusement, chaque personnage pourra switcher entre deux types d’armes différents qui changeront les attaques disponibles (Gram pourra manier une lance ou un sabre, Smoker alternera entre un pistolet et une lance, etc.), sachant que chaque ennemi possédera des résistances et des faiblesses à chaque type d’attaque. Ce sera également le cas de vos avatars, mais vous ne pourrez pas vraiment influer sur cette faiblesse en cours de combat, même avec des sorts de soutien. Vous aurez le choix entre divers types d’attaques : offensives, de soutien ou même des attaques ultimes propres à chaque personnage. En parlant des sorts, dans Mato Anomalies, vous n’aurez pas de points de magie à dépenser lors du déclenchement des offensives, mais un nombre de tours durant lesquels le sort sera indisponible, ce qui vous amènera à devoir choisir le bon moment pour bien les utiliser. L’exploration des antres peut s’avérer fastidieuse et les combats nombreux, mais si vous en avez assez, vous pourrez toujours passer en mode combat automatique et juste admirer le spectacle. Bien entendu, vous pourrez par ailleurs optimiser l’expérience de vos personnages via un arbre de compétences composé de trois volets Yin, Yang et Ultime, ce dernier permettant à chaque personnage de déclencher une attaque spéciale puissante accompagnée d’une cinématique impressionnante. Pas de quoi renouveler une formule qui reste extrêmement classique, mais le hacking mental de Doe apporte un peu de nouveauté et un renouvellement bienvenu des affrontements. Le principe est simple. Tout comme votre adversaire, dont vous voulez tirer la vérité, vous posséderez un certain nombre de points de santé mentale et vous devrez, à l’aide de decks de cartes aux différentes propriétés, réduire sa santé mentale à zéro avant que ce ne soit lui qui y arrive. Le choix du deck est primordial en fonction de l’adversaire rencontré et des démons qui l’accompagnent, ceux-ci ajoutant des effets parfois très handicapants pour une victoire rapide. La stratégie prévaut donc, et il ne sera pas rare d’accumuler les défaites afin de déterminer quel jeu de carte sera le plus efficace. Vous n’avez pas la patience de recommencer ? Arrowiz a prévu le coup puisque, au bout de trois essais, il vous sera possible de passer cette phase et de reprendre l’intrigue comme si vous en aviez triomphé. Au fil de vos rencontres, vous acquerrez différents jeux qui pourront évoluer via un mode avancé, leur conférant de nouvelles caractéristiques encore plus intéressantes. Mato-lérance a des limites Comme vous le savez, j’attendais énormément de Mato Anomalies, que je suis depuis son avant-première à la Japan Expo en 2022. Malgré quelques réserves durant ma preview, ma motivation à jouer à Mato n’a pas faibli, et me voilà arrivée au test final, où je dois vous l’annoncer tout net : je suis un petit peu déçue. Comme vous avez pu le lire juste avant, Mato Anomalies est un titre qui possède énormément de défauts, et le fait que les bugs et les ralentissements soient encore si présents m’a refroidie. D’autant que des bugs bloquants au moment de sauvegarder, dans des antres assez vastes, m’ont obligés à relancer le jeu et à refaire du même coup les antres en entier. Cela étant dit, le titre en lui-même est assez court. Comptez environ 30 heures pour en venir à bout en faisant toutes les quêtes annexes. Cependant, il s’est passé un phénomène très étrange alors que j’arpentais le monde de Mato. Malgré ses défauts qui me sautaient aux yeux, au fur et à mesure de ma progression, j’étais incapable de m’arrêter d’y jouer, et ce jusqu’à sa conclusion. Mieux, plus l’intrigue avançait et plus je m’accommodais aisément de ces carences, jusqu’à ne plus les voir. Pourquoi me direz-vous ? Eh bien, à cause de l’intrigue et du background des personnages qui vont bien au-delà d’une simple enquête sur de la neuromatière. Chaque élément présent dans Mato Anomalies est relié aux autres. Même les quêtes annexes sont au final liées à la trame principale et elles apportent au compte-goutte des éléments de réponses et des indices permettant de comprendre encore mieux les événements chaotiques qui vont se dérouler à Mato. C’est ça la grande force de Mato Anomalies, raconter une histoire passionnante et induisant une réflexion, dans un écrin certes non exempt de défauts, mais assez agréable pour ne pas en détourner le joueur avant d’avoir mené l’enquête de Doe à son terme. Pour conclure… S’il ne révolutionne pas le RPG, misant sur une recette maintes fois usitée qui a fait ses preuves chez ses prédécesseurs, Mato Anomalies propose tout de même un jeu solide, avec une direction artistique superbe. Malgré ses nombreux défauts, le titre d’Arrowiz tire son épingle du jeu avec des protagonistes charismatiques et une histoire bien plus profonde qu’il n’y paraît. Au prix de 39,99 €, je vous conseille vivement de vous laisser tenter, d’autant que tous les combats peuvent être zappés si c’est seulement l’intrigue qui vous intéresse. Mais dans ces cas-là, où est le plaisir ? La note de la rédaction Les notes de la rédaction Les points positifs Une histoire passionnante et complexeDes graphismes en cel-shading et des artworks en aquarelles magnifiquesDes personnages auxquels on s’attache très viteLes deux systèmes de combats parallèles qui évitent l’ennui Les points négatifs Des ralentissements permanents en jeu (même en 30 FPS)Beaucoup de bugs, dont certains bloquants, qui peuvent décourager même les meilleures volontésLe design des ennemis est très en deçà de la qualité graphique du jeuLes très nombreux va-et-vient dans des lieux vides, très cloisonnés et loin d’être nombreuxLes mélodies tiennent plus de la musique d’ambiance qu’autre chose Vous devriez Lire aussiFive nights at Freddy’s 96 Articles Publié le 18 mars 2023 Par Cinealtas Grande enfant devant l'Éternel, avec les occupations qui vont avec, c'est une geek qui aime découvrir sans cesse de nouvelles choses. Adore regarder les dessins animés pendant son petit déjeuner le matin, lire des mangas et enchaîner des heures d'animés. Gameuse assidue, elle scrute minutieusement toutes les sorties jeux vidéo pour y déceler de nouvelles pépites. Dans le même genre