HappyFunland

Les parcs d’attractions sont souvent des lieux propices à l’horreur. Entre maisons hantées et parcs à thème, nombreux sont ceux qui recherchent des frissons non pas dans les secousses des montagnes russes, mais plutôt dans le bruit et les cris des figurants. Ayant déjà pu tester (et détester) l’un de ces parcs à la sauce Halloween, c’est tout naturellement que mon esprit de contradiction a voulu tester HappyFunland. Un jeu d’horreur qui se déroule dans un parc d’attraction abandonné. Imaginé par Spectral Illusions et porté par Perp Games, HappyFunland nous promet un moment de Fun, mais surtout d’horreur en VR.

Ce test a été réalisé sur une version PS5 (avec le PSVR 2) fournie par l’Éditeur.

Welcome to HappyFunland !

Je déteste avoir peur. Je suis une poule mouillée, du genre à fermer les yeux devant les derniers Resident Evil. Maintenant que cette base est établie, vous savez que tous les avis subjectifs de ce test seront influencés par ce comportement de peureuse. Prenez votre ticket, nous partons dès maintenant vers HappyFunland !

Tout commence au milieu d’un marais au sud de la Floride. Un mystérieux inconnu nommé Larry nous accueille pour nous conduire à notre nouveau lieu de travail. Un reportage sur un parc d’attraction abandonné, or nous n’avons malheureusement pas eu vent de son histoire tragique avant notre arrivée… Je ne détaillerais pas plus l’histoire d’HappyFunland pour la simple et bonne raison que le jeu n’est disponible qu’en anglais non sous-titré. Ajoutez à cela des bruitages qui viennent parasiter l’attention lorsque Larry nous explique l’histoire, la narration du jeu n’est clairement pas accessible à un non-anglophone un minimum aguerri. 

HappyFunland est un jeu semi-ouvert. Nous évoluons dans des zones plus vastes qu’un jeu linéaire, tout en avançant dans une direction précise tout le long de l’histoire, sans retour en arrière possible. C’est d’ailleurs une façon de nous enfermer et de nous faire sursauter. Nous passons un point de passage et la porte claque derrière nous. Aucun retour en arrière possible, nous sommes bel et bien coincés à HappyFunland

Ça va swinguer !

À chaque nouvelle zone, nous devons jouer de notre swing pour mettre la balle dans le trou et débloquer le passage. Nul besoin d’être Tiger Woods, nous pouvons le faire en 10, 20 coups… le tout est d’y arriver. Une fois la nouvelle zone ouverte, c’est le moment de la découverte. HappyFunland dévoile ici tout ce que nous pourrions découvrir dans un parc d’attractions. Boutiques de souvenirs, poubelles avec la tête de l’animal phare du parc et décorations à thème… et surtout, ses parcours scéniques. À travers ses décors, HappyFunland réussit vraiment à nous projeter dans un parc, avec les visiteurs en moins. Enfin presque. 

Seule âme vivante d’HappyFunland, la solitude sera votre meilleure alliée. En effet, la seule compagnie que vous rencontrerez vous attaquera. Sous forme d’anomatronique nous faisant penser à la célèbre saga FNAF, ces créatures en fil et fer nous foncerons dessus pour nous rouer de coups jusqu’à la mort. Rarement nombreuses, nous devrons néanmoins nous munir d’une des armes trouvables dans le parc pour détruire les machines. Si elles nous surprennent par leur arrivée inattendue et leur tête légèrement flippante, ce ne sont pas leurs attaques qui nous effraieront. En effet, elles ne nous touchent qu’au corps à corps et ont tendance à chuter facilement et/ou à se bloquer. Il suffit donc de viser la tête de ces animatroniques et de bouger le bras très vite pour enchaîner les coups, ce qui empêchera votre adversaire de vous attaquer. Même face à 3 ennemis, cette méthode suffit pour survivre. 

Admirez, mais fuyez ce green !

Avec cette seule méthode pour se battre, vous devinez aisément que le gameplay d’HappyFunland n’est clairement pas varié, ni même difficile à prendre en main. Les seules actions possibles sont de saisir/lâcher les objets, les activer, se déplacer et se baisser. Ceci reste cependant cohérent avec l’esprit du jeu qui s’oriente vers une expérience visuelle et horrifique plus que vers la manipulation. Un gameplay plus complexe aurait d’ailleurs pu totalement gâcher l’expérience vidéo-ludique. En effet, la physique du jeu est parfois bancale, même avec des actions simples à réaliser.

Concernant le visuel, l’aspect cartoon et donc un peu grossier d’HappyFunland permet de nous offrir des décors nets. Le flou pouvant être très présent dans les jeux VR, ce n’est ici que très peu le cas. Comme dans tout  bon jeu d’horreur, nous sommes plongés dans une ambiance sombre, mais les décors colorés à la sauce parc d’attraction et la possibilité de trouver une lampe torche contrastent avec cette luminosité basse. 

N’espérez d’ailleurs pas augmenter la luminosité si vous avez peur. Il n’y a quasiment aucun réglage dans HappyFunland. Il est uniquement possible de régler l’angle de direction et de réduire ou non le champ visuel. Ce dernier limitant la cinétose, il pourra être plus qu’utile ici. En effet, les déplacements au joystick se font en marchant et non par téléportation. Comprenez donc que si vous êtes sensible au mal de mer, ne vous y risquez pas trop. Mais après tout, nous sommes dans un parc d’attractions, quoi de plus normal que de faire vivre des sensations fortes à notre estomac. Les développeurs en jouent et nous offrent des moments qui nous feront vriller dans tous les sens. Ainsi, le jeu n’est clairement pas fait pour tout public. En dehors de l’aspect horrifique et des manèges  » à sensation », les flashes visuels et autres effets psychédéliques sont très déstabilisants. 

En ce qui concerne le côté sonore, on retrouve toute l’ambiance musicale d’un parc d’attractions. La musique et les bruits de fond nous plongent en immersion dans les manèges, bien qu’ils soient parfois un peu entachés par des bruitages peu réalistes, comme cela peut notamment être le cas en combat. Pour le côté horrifique, le jeu use et abuse d’explosions, de bruits de poutres qui lâchent etc. Si c’est un peu surprenant au début, on finit par vite s’y habituer et tous ces boums dans tous les sens finissent rapidement par ne plus nous faire sursauter. Si on met de côté ces bruits intempestifs et les quelques bruitages hideux, on apprécie le fond sonore et la musique qui est vraiment agréable.

Un petit coup de club pour se marrer ?

HappyFunland est selon moi, un bon jeu. Ni excellent ni mauvais. Surtout pour un studio comme Spectral Illusion qui n’a pas plus de 5 jeux à son actif. Qu’il s’agisse de l’univers psychédélique, de l’ambiance de fête des années 60 ou encore de l’originalité du contenu proposé. Ces gros points forts sont cependant contrastés par quelques lacunes. Il est par exemple, très peu probable qu’un habitué des jeux d’horreur ait excessivement peur pendant son expérience. Les jumpscares à foison sont relativement prévisibles et répétitifs, même pour les froussards dans mon genre. Les ennemis ne sont vraiment pas effrayants et les morts du personnage pas du tout perturbantes. Il n’y a pas ce côté ambiance pesante et angoisse permanente que l’on peut retrouver dans bien d’autres jeux d’horreur. 

Le gameplay assez limité peut aussi en rebuter certains. Assez grossier avec des animations saccadées et modestes, HappyFunland peut paraître très inachevé aux yeux des amateurs de jeux à gros budgets. Mais ce manque de gameplay est tout de même bien rattrapé par l’originalité du décor et les quelques interactions que nous pouvons avoir avec.

Autre point très positif et auquel je ne m’attendais pas, HappyFunland nous propose une bonne dose humoristique, parfois un peu beauf, mais exactement comme on l’aime. Jouant avec l’absurde, les développeurs jouent d’un certain décalage entre l’aspect purement “vieux parc d’attractions ” qui semble dater d’une époque où l’Amérique était très puritaine et les bonnes blagues aux mœurs légères.

Pour conclure…

HappyFunland excelle dans son ambiance générale. Le parc d’attractions nous propose de nombreuses zones et manèges aussi variés qu’originaux. Ajoutez à celà une pointe d’humour et des décors visuels et auditifs bien pensés nous donnant réellement envie de venir passer une journée à HappyFunLand. Mais avec un aspect horrifique finalement assez limité et répétitif ainsi que des caractéristiques techniques très perfectibles, HappyFunland ne parvient pas à offrir l’expérience VR qui aurait pu exploiter au maximum son parc d’attractions.

La  note  de la  rédaction

3-5/5

Les notes de la rédaction

Les points positifs

L’atmosphère et l’ambiance du parc

Les décors et les musiques

Le mélange horrifique et psychédélique

L’humour du jeu

Les points négatifs

Le doublage en français et les sous-titres totalement absents

Le gameplay très limité

Les combats

La surdose de jump scares

La physique du jeu

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