[Preview] Gerda : A Flame in Winter

Le jeu a été testé en preview sur Steam, grâce à une clé gracieusement fournie par l’éditeur.

Annoncé en décembre dernier comme le premier jeu du Studio Dontnod en tant qu’éditeur, Gerda : A Flame in Winter est une aventure essentiellement narrative ayant pour gageure de nous immerger au plus près du quotidien des citoyens danois en pleine Seconde Guerre Mondiale. Développé par le studio PortaPlay (Broken Lines) basé au Danemark, on s’attendait à un énième jeu traitant de la Deuxième Guerre Mondiale. Et pourtant…

Ecran titre de "Gerda : A Flame in Winter"

L’aigle contre les lions

Le récit prend place à la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, en 1945 plus précisément. Gerda est infirmière au dispensaire de la petite ville de Tinglev, proche de la frontière avec l’Allemagne. Danoise par sa mère et allemande par son père, la jeune fille mène une vie aussi paisible que possible, en ces temps troublés, avec son mari Anders. À la veille de la fin du conflit, la vie est dure pour les habitants du village, pris dans les affrontements entre l’armée allemande et les résistants. Un beau jour, après l’explosion d’une usine de la ville, Anders est arrêté par la Gestapo. 

Avant d’être emmené, il aura tout de même le temps de faire passer un message à sa femme, qui va alors se rendre compte que son homme travaille en sous-main pour la résistance. Commencera alors pour elle un chemin semé d’embûches pour sauver ceux qui lui sont chers. Mais pour cela, elle va devoir prendre certaines décisions, voire choisir un camp, au risque de tout perdre. Gerda : A Flame in Winter n’est pas seulement une histoire parmi d’autres, c’est avant tout un scénario inspiré d’une histoire vraie, celle de la grand-mère du game director de PortaPlay. Sachant cela, l’intrigue prend un tout autre sens et donne encore plus de poids aux choix à réaliser dans le titre.

Une vie ordinaire durant la "seconde guerre mondiale"

Retrouvez notre test de Hell let loose ici !

Opération Weserübung

Annoncé par Dontnod lors de l’Indie World du mois de décembre 2021, le titre de PortaPlay essaie un point de vue encore peu usité dans le jeu vidéo. Car s’il est une période mainte fois traitée dans le média, c’est bien le deuxième conflit armé planétaire. Seulement dans Gerda, on s’éloigne de la ligne de front pour se plonger dans le quotidien d’un village proche de la frontière allemande et donc avec une histoire et une culture relativement commune.

Les développeurs de PortaPlay ont voulu mettre en lumière un peu de l’histoire de leur pays et la raconter avec un angle original : comment vivaient les civils dans un village proche de l’Allemagne avec une double ethnicité ? Quels sont les dilemmes moraux auxquels ils pouvaient être confrontés ? Pour protéger les siens, vaut-il mieux se soumettre, se rebeller ou jouer double jeu ? Nous permettre de nous confronter aux réactions de citoyens en situation de crise grâce à un gameplay de RPG-Lite, voilà l’envie et le but final du studio danois. Voyons maintenant un peu comment cela se passe dans les faits.

La résistance du moineau

Comme je l’ai déjà évoqué plus haut, nous incarnons Gerda, native du village de Tinglev et infirmière de son état, dans son quotidien et les relations qu’elle a avec ses voisins, amis, famille et toute personne croisant son chemin. Lors des dialogues avec les autres personnages, vous aurez un certain choix de réponses que vous pourrez sélectionner, ou pas, suivant certains critères. Ainsi, vos actes, comme vos paroles, augmenteront ou baisseront les points d’affinité avec chacune des quatre factions du jeu : les citoyens danois, les citoyens allemands, la résistance ou les occupants. De la même façon, cela impactera également la confiance des divers protagonistes envers Gerda. À chaque fin de chapitre, l’héroïne écrira dans son journal et vous devrez sélectionner une “conclusion” à son texte. Suivant la phrase retenue, cela vous accordera un point de compassion, d’esprit ou de clairvoyance qui seront dépensés lors de certains actes.

Toutes ces statistiques sont prises en compte pour vous permettre un plus grand choix de réponses au cours du jeu et pour les événements nécessitant un jet de dés pour réussir. Ces jets pourront être plus ou moins facilement réalisables en fonction de ces critères. Les points de confiance et d’affinités changent constamment et il n’est pas rare d’en gagner comme d’en perdre au cours d’une même scène. La partie exploration est également primordiale. Les objets trouvés, si vous décidez de les prendre, peuvent servir plus loin dans l’aventure, mais pas forcément suivant le chemin que vous emprunterez. Point intéressant, certains lieux ne pourront être accessibles qu’une seule fois et si vous décidez de vous rendre autre part, toute la partie du scénario inhérente à ce lieu vous sera inaccessible, vous faisant manquer certaines informations qui auraient pu débloquer certains choix à un autre moment.

Certains lieux ne sont accessibles qu'une fois dans "Gerda : A Flame in Winter"

Retrouvez notre test de My Memory of Us ici !

L’Enfer est pavé de bonnes intentions.

Lors des quelques heures que j’ai pu passer sur le jeu, ce qui m’a tout de suite étonné, c’est la difficulté inhérente au fait de devoir choisir. Comme dans la vie réelle, tout ce que vous dites ou faites aura un impact, quel qu’il soit, sur votre entourage. Et c’est encore plus compliqué dans un jeu comme Gerda : A Flame in Winter. L’idée géniale des développeurs était de nous proposer un personnage à la croisée des deux cultures. Gerda, de par sa double nationalité, est donc déchirée entre deux patries, deux cultures et même ses deux parents.

La tension est constante et omniprésente, certaines de vos actions ayant pour but de protéger un autre protagoniste, qui, ne le sachant pas, va vous retirer de sa confiance, pensant que vous collaborez avec le camp adverse. Il est très difficile une fois rentré dans la partie de juste cliquer sur un bouton au hasard, sans savoir les conséquences que cela engendrera, tant l’immersion est grande. D’un point de vue graphisme, le titre n’est, pour moi, pas très beau, même si l’effet peinture est plaisant. Les artworks des personnages apparaissant en phase de dialogue sont peu inspirés, ce que je trouve très dommage. Heureusement, la qualité de l’intrigue et la musique qui l’habille avec élégance compensent allègrement ce défaut. Et puis n’oublions pas que le jeu est encore en cours de développement et que certains aspects peuvent encore changer d’ici à la sortie du titre.

Pour conclure…

Si nous n’avons pu avoir accès qu’aux événements se passant lors de la journée du 2 février 1945 au cours de cette preview, nous pouvons déjà affirmer que le titre sera une aventure forte en sensations, tant le propos est bien amené et le point de vue de l’intrigue original. Le jeu étant encore en cours de développement, il nous tarde d’avoir la version finalisée entre les mains afin de découvrir quel destin attend notre héroïne, même si celui-ci ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices. La réponse est prévue pour le 1er septembre 2022, et nous serons au rendez-vous.

Les notes de la rédaction

Les points positifs

Le point de vue choisi par les développeur est passionnant, et le parti pris scénaristique original

Les choix à faire dans le titre qui posent de réels cas de conscience

Les musiques, mélancoliques et empreintes de tristesse qui collent parfaitement à l’ambiance

Les points négatifs

Les artworks des personnages lors des phases de dialogues auraient mérités d’être plus soignés

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