Wild Bastards, développé par l’équipe de vétérans qui a travaillé sur Void Bastards sorti en 2019, est un FPS mêlant tour par tour, rogue-like et stratégie, dans un univers spatio-western, avec des personnages hauts en couleurs qui transpirent le style Pulp.
Ce test a été réalisé sur une version PS5 fournie par l’Éditeur.
Les 13 Salopards
Les Wild Bastards, bande composée de 13 membres, était le gang le plus meurtrier de la galaxie jusqu’à ce qu’une bande adverse les élimine les uns après les autres. Suite à ce drame, les deux membres survivants, Spider Rosa et Casino, font équipe avec un mystérieux vaisseau spatial, le Drifter, pour pouvoir retrouver et ressusciter les membres décédés de l’équipe, et partir ensuite vers la terre promise de Bercail.
Casino Royal
Avant de rentrer dans le vif du sujet, il faut poser quelques bases pour la bonne compréhension du jeu : “L’Infamie”, un concept inventé par les développeurs, est une sorte de monnaie que l’on va récolter après chaque confrontation, et conserver d’une zone à l’autre. Elle va nous permettre d’ouvrir un coffre à chaque début de niveau, ce dernier étant plus ou moins puissant en fonction de l’infamie accumulée.
Mais le jeu possède également sa propre monnaie, le “Cramm”. Contrairement à l’infamie, celui-ci est réinitialisé à chaque zone, mais dépensable dans les magasins prévus dans chaque map. Nous aurons également accès à une banque de manière ponctuelle où un dépôt nous permettra de récupérer le double dans l’avenir. Une façon de faire perdurer notre argent, au lieu de le perdre à chaque fin de zone, mais aussi de pouvoir acheter des mods de plus en plus chers. Nous aurons enfin accès à du “Tonique”, qui nous permet de soigner l’un de nos compagnons blessés. Mais les toniques sont plutôt rares et donc précieux, attention à ne pas trop se blesser.
Comme dit plus haut, Wild Bastards est un jeu de stratégie en tour par tour. En effet, au début de chaque niveau, après avoir dépensé notre infamie, un itinéraire sous forme de graphique à plusieurs embranchements nous proposera divers itinéraires, avec plusieurs étapes jusqu’à notre destination, à savoir la libération de l’un de nos compagnons. Lorsque nous avons décidé quel chemin emprunter en fonction des ennemis et/ou objets à ramasser dans cette zone, notre vaisseau nous y dépose. Selon la zone choisie, un nombre limité de compagnons pourra s’y rendre, et il faudra au préalable choisir quel compagnon nous avons envie d’embarquer dans l’aventure, sous la forme d’équipes de deux.
Dans le meilleur des cas, ils atterriront à l’endroit convenu. Cependant, il arrive que l’un d’entre eux s’égare en cours de route. Il conviendra alors de se frayer un chemin vers lui pour le récupérer. À noter que, tant qu’il est perdu, ce personnage ne sera pas jouable et fera office de malus pour nos amis, amputés d’un de leurs acolytes. Wild Bastards aime se jouer de nous et nous challenger, nous joueurs, car à ce malus, ils vont en ajouter un autre : les disputes. En effet, certains personnages vont se crêper le chapeau.
Ainsi, pendant toute la période où ils ne sont pas réconciliés, ils ne pourront pas être mis dans la même équipe lors des atterrissages. Heureusement, “il suffira” de looter des haricots, les leur faire partager et les faire devenir “part’naires” pour qu’ils se réconcilient, avec un bonus propre à chaque alliance lorsqu’ils seront mis ensemble dans les missions. À partir de là, il faudra évoluer de manière stratégique pour piller au maximum la zone, et remonter dans notre vaisseau avant l’arrivée de notre grand ennemi, le Prince, dont le décompte avant l’arrivée se fait en nombre de tours restants. Ajoutons à cela que chaque déplacement, selon sa longueur, vaut un certain nombre de tours par équipe. Une fois ces tours épuisés, c’est aux divers ennemis présents sur la Map de se déplacer, avant de nous rendre la main.
Lors de notre exploration de la planète, nous aurons accès à des “Hélices”, une sorte de cercueil doré (indispensable pour ressusciter un membre du gang), mais aussi des mods et atouts (dont on parlera plus bas), ou encore des téléporteurs afin de voyager d’une zone à l’autre de la map. Nous aurons aussi accès à des bonus que l’on pourra activer sur l’une des zones ennemies (invoquer des alliés pour nous aider, bonus d’invincibilité…). En plus de cela, lors de nos déplacements, il nous arrivera de tomber soit sur une patrouille, soit sur des bêtes sauvages, soit sur une bande adverse. Si l’on a assez de Cramm, nous aurons soit la possibilité de soudoyer les ennemis, soit de lancer un combat. Dans ces cas-là, nous sommes projetés dans un décor aux allures de western holographique fluo, en vue FPS.
On se retrouve alors avec notre duo et on peut passer de l’un à l’autre des personnages sans problème, sauf lorsqu’ils sont blessés. Par exemple, Casino est le personnage avec lequel j’ai le plus d’accointances, mais le temps qu’il prend pour recharger son arme est assez long, donc pendant ce temps, je switche sur son/sa partenaire. Et pour couronner le tout, il y aura du loot dans la zone de tir, appelé “Combine”, qui nous offre, le temps du combat, un pouvoir unique, propre à chaque personnage.
Comme je l’ai mentionné plus haut, dans les ressources disponibles sur la planète, il sera question de mods ou d’atouts : ces deux éléments sont presque semblables, à la différence que les atouts sont permanents, ce qui ne sera pas le cas des mods. Ces derniers sont des bonus, valables une seule fois, que l’on peut mettre sur n’importe quel personnage choisi. Ils permettent de donner un bonus ou un pouvoir spécial soit à notre tenue (protection contre le poison, par exemple), notre arme (plus de balles), ou encore à l’équipement.
Contrairement aux mods, les atouts, dans Wild Bastards, sont propres à chaque personnage, ne peuvent être équipés que sur celui qui sera concerné et sont des bonus permanents. Les atouts vont du plus simple aux plus épiques selon leur catégorie. Les montées de niveaux sont d’ailleurs considérées comme des atouts. En effet, il faut looter l’atout qui permet à l’un des compagnons de monter de niveau pour y avoir accès après la campagne. Et chaque montée de niveau nous octroie un bonus permanent. Mais ce n’est pas tout ! Un prêteur sur gage sera également là de temps à autre et va changer nos ressources en Infamie, qui elle ne périme jamais. Beaucoup de possibilités donc avec lesquelles il faudra jongler tout au long de vos parties.
L’Opium du Pulp
Pour jouer à Wild Bastards, je ne peux que vous conseiller de jouer au casque ! Pourquoi ? Tout simplement parce que lors des parties en FPS, les ennemis vont nous appeler et se cacher, ce qui va nous obliger à nous repérer à leurs voix pour réussir à trouver leur emplacement. La musique contient des ambiances western, à la guitare électrique, en accord avec les différents environnements et le style des compagnons.
La direction artistique générale est simple et efficace, particulièrement minimaliste dans ses formes et ses textures, et rappelle sur certains aspects le travail du cinéaste Genndy Tartakovsky (Clone Wars, Samouraï Jack). Ce n’est d’ailleurs pas plus mal car cela rend les environnements très simples à appréhender et nous aide grandement dans nos sessions de tirs sur l’ennemi. L’idée de mélanger western et space opera n’est pas nouvelle, mais l’humour général plutôt réussi du jeu permet de rendre le tout vraiment très fun, et pourra rappeler à certain.es les combinaisons parfois hasardeuses que nous avons pu voir dans les dessins animés de notre enfance (Les Motards de l’Espace, c’est de vous que je parle).
Avec un gameplay assez riche et diversifié et des possibilités de loot / compétences / Skins à ne plus savoir qu’en faire, Wild Bastards a tout d’un mélange de jeu de tir à l’ancienne à la Duck Hunt et d’un jeu mobile à récompenses, et c’est loin d’être une mauvaise idée. Des graphismes simples mais efficaces ainsi qu’un lore sympathique, épique et humoristique viennent compléter cette liste de belles qualités. Cependant, le revers de la médaille est également présent, et il se montre tout d’abord dans la complexité des mécaniques de jeu, très diversifiées et très foisonnantes, peut-être un peu trop. De plus, malgré cette diversité, elles finissent malheureusement par un peu tourné en boucle et le jeu peine à nous tenir en haleine sur le long terme. Arrivée au nombre de 5 companieros ressuscités, je me suis surprise à penser que 13 en tout était peut-être un peu trop…
La note de la rédaction
Les notes de la rédaction
Les points positifs
Direction Artistique
Mécaniques de Gameplay Originales
Lore Stylé et Référentiel
Les points négatifs
Répétitif
Mécaniques Trop Variées