The Last of Us Part II Remastered

Cela fait à peine trois ans que la suite des aventures d’Ellie et de Joel a débarqué sur la PS4 et voilà que Naughty Dog nous propose déjà un remaster de ce jeu qui a, à l’époque, enthousiasmé les fans du duo de survivants. Poussant les curseurs au maximum avec une intrigue bien plus sombre et torturée que sur The Last of Us, The Last of Us Part II a fait mouche et beaucoup ont crié au génie. Après la polémique autour du remake du premier opus, sorti le 2 septembre 2022, il semblerait que le studio ait revu sa copie en proposant une mise à jour à moindre prix pour les heureux possesseurs de la version PS4. Mais ce remaster en vaut-il pour autant le coût ? Nous avons enquêté…

Ce test a été réalisé sur une version PS5 fournie par l’Éditeur.

La tribu de Dina

The Last of Us Part II Remastered est donc la suite directe de The Last of Us Part I et prend place quatre ans après que Joel et Ellie soient revenus s’installer au sein de la communauté de Jackson, auprès de Tommy et de sa femme Maria. Aujourd’hui âgée de 19 ans, Ellie est désormais un membre à part entière de la communauté et participe aux patrouilles, afin de protéger la ville des hordes qui la menacent. C’est justement juste avant un départ en surveillance en compagnie de Dina, dont elle est amoureuse, que nous retrouvons la jeune femme, tandis que Joel est parti en éclaireur avec son frère Tommy. C’est alors qu’un groupe de survivants mené par la musculeuse Abby arrive près de Jackson à la recherche de quelqu’un.

Les rouages du destin sont en place et vont entraîner les acteurs dans une spirale de violence dont aucun ne sortira indemne. Je ne peux aller plus loin dans l’intrigue, au risque de vous gâcher le plaisir de la découverte (chut ! Dis rien les autres !) et au vu des divers coups de théâtre de l’intrigue, ce serait vraiment criminel. Remaster oblige, le scénario, les cinématiques, les modèles 3D ou les graphismes des décors sont fondamentalement les mêmes que sur PS4. Toutefois, The Last of Us Part II Remastered affiche, par rapport à l’original, des textures plus fouillées, un niveau de détails plus important et une amélioration du taux d’échantillonnage des animations. Le choix est entre vos mains, entre un mode Fidélité en 4K native mais tournant en 30 FPS et un mode Performance qui annonce du 60 FPS avec une résolution en 1440p mise à l’échelle en 4K.

Disons le tout de go, sans une télé compatible VRR (Variable Refresh-Rate) qui vous permettra de profiter de la magnifique 4K du mode Fidélité tout en augmentant drastiquement le taux de FPS, je déconseille l’option Fidélité, tant votre expérience de jeu risque d’être entachée par la pesanteur du gameplay. Les développeurs nous ont aussi gratifiés de petites améliorations anecdotiques, mais néanmoins sympathiques, au premier rang desquels des temps de chargement plus court, encore plus d’options d’accessibilités (comme des paramètres d’audiodescriptions) ou encore une prise en charge efficace des retours haptiques et des gâchettes adaptatives de la DualSense.

C’est bien trouvé, c’est bien Naughty !

Comme nous venons de le voir, aucune nouveauté n’est à signaler du côté de la campagne solo, mais ce n’est pas pour autant que Sony s’est contenté du strict  minimum pour contenter ses joueurs. En effet, outre des apparences et des armes inédites à débloquer pour Ellie et Abby, l’accent a été mis sur les bonus qui nous emmènent dans les coulisses du développement avec des commentaires audio de Neil Druckmann, Ashley Johnson qui double Ellie, Laura Bailey qui joue Abby, Troy Baker, dans le rôle de Joel et Shannon Woodward qui incarne Dina.

Passons sur les galeries d’arts et de personnages assez classiques pour nous pencher plus spécifiquement sur trois niveaux inédits, les “Lost Levels”, supprimés du titre final et que nous allons pouvoir parcourir manette en main. Ainsi, nous découvrirons la scène de la fête à Jackson, des égouts et de la chasse au sanglier qui nous permettra de mieux appréhender le processus de développement et des choix artistiques au sein de Naughty Dog. Notons aussi qu’un documentaire intitulé Grounded II: Making The Last of Us Part II est annoncé par une bande-annonce alléchante, mais que celui-ci n’est pour l’instant pas disponible.

Enfin, au-delà du mode Speedrun qui permettra aux plus challengers d’entre nous de réaliser des performances de vitesse et de partager leur meilleur temps, nous aurons accès à un mode “Guitare Libre” qui vous donnera l’occasion de laisser parler votre créativité en jouant de la guitare (ou d’un autre instrument comme le banjo) via le même système de commandes que dans l’aventure principale. Un petit mode “gadget” où vous pourrez incarner plusieurs personnages comme Ellie, Joel ou encore Gustavo Santaolalla, le compositeur du jeu dans des décors différents. Un clin d’œil rigolo, qui pourra vous amuser trois minutes, mais le véritable roi de ces nouveautés est le fameux mode “Sans Retour”.

Tireur d’Ellie-te

Si vous aimez les rogue-lites, The Last of Us Part II Remastered a de quoi vous combler avec le mode “Sans Retour”. Ici, il est question de combattre des vagues d’ennemis dans des arènes resserrées, en enchaînant les combats les uns après les autres sans jamais mourir. Après avoir choisi son avatar (on commence avec Ellie et Abby, mais d’autres protagonistes sont à débloquer), nous voilà transportés dans un décor propre au personnage comprenant un atelier pour crafter ses armes et même une boutique pour compléter votre arsenal et vos améliorations. Via un tableau, nous pourrons choisir parmi un parcours de six niveaux aléatoires menant à un boss final.

Bien entendu, la mort est synonyme de retour à la case départ. Cela peut paraître un peu redondant dis comme ça, mais ce mode fourmille d’idées, de défis, d’améliorations et de personnalisations qui permettent au plus grand nombre d’y trouver un intérêt et d’avoir envie d’y revenir. Chacun des héros sélectionnables possède des compétences particulières et des armes de base. Ainsi Abby recouvre de la santé après avoir tué un ennemi au corps à corps, quand Dina sera spécialisée dans la fabrication d’explosifs et de grenades paralysantes.

Au final, c’est en progressant petit à petit dans “Sans Retour” que le joueur déverrouillera toujours plus de récompenses qui le pousseront à continuer encore et encore. De quoi passer de longues heures à traquer ses adversaires, sans jamais se lasser. Et pour ceux qui comme moi ne sont pas des adeptes du rogue-lite , la présence d’un mode facile voir très facile les aidera à se lancer en douceur dans la tuerie.

Because I’m Abby…

Comme je vous l’avais déjà évoqué lors de mon test du Remake de The Last of Us Part I, j’avais, jusqu’à la date fatidique de la sortie de ce dernier, toujours évité de me frotter au Cordyceps et à son cortège de monstruosités. Après avoir expérimenté par moi-même la relation Joel / Ellie dans ce monde dévasté, je ne pouvais pas passer à côté de ce remaster qui me fournissait l’occasion idéale pour continuer mon périple aux côtés de nos héros. C’est sous la houlette de mon homme, fin connaisseur de la version PS4, que j’ai commencé mon périple en compagnie d’Ellie, de Dina, D’Abby, de Lev, de Tommy et de Joel, dont les parcours croisés ont été une source de compassion, d’empathie, mais surtout de tension nerveuse.

Découvrir le titre de Naughty Dog dans sa version optimale, m’a permis une immersion immense, à tel point que je n’ai pu enchaîner que de petites sessions de jeu, tant le sentiment de traque permanent, de danger perpétuel, sans parler de la vengeance crue et brutale qui entraîne les héros dans l’escalade d’une violence au final difficilement justifiable, m’a épuisée psychologiquement. J’ai également ressenti les symptômes de la cinétose, malgré le fait que la vue ne soit pas à la première personne, et ce n’est qu’après désactivation du flou cinétique que mes nausées ont cessé. Si je déplore toujours de devoir effectuer un choix entre la fluidité et l’optimisation des visuels, j’ai été bluffée par la finesse et le réalisme des expressions faciales des divers protagonistes, et en faisant le choix du 60 FPS, je n’ai pas vraiment eu l’impression d’une trop grosse diminution de la qualité des images.

Je suis ravie du retour des divers modes de difficultés, tant dans la partie solo que dans le mode “Sans Retour”, qui m’ont bien facilité la tâche, surtout dans ce rogue-lite décomplexé où le manque de technique est très souvent fatal. Même si je ne suis clairement pas la cible de ce mode, au moins les options d’accessibilité m’ont permis de m’y amuser plusieurs heures sans y laisser ma santé mentale. Au final, je ressors de l’expérience marquée, assommée par la dureté de la vision du studio de Sony et pour autant consciente du génie de cette production, que son nouveau visage rend encore plus inoubliable.

Pour conclure…

Nous ne reviendrons pas sur la qualité inhérente à The Last of Us P art II, ses plus de 10 millions de ventes et ses (très) nombreuses récompenses parlant d’elles-mêmes. En ce qui concerne The Last of Us Part II Remastered, Si le mode “guitare libre” risque de ne pas soulever les foules, l’ajout du mode “Sans Retour” apporte une touche de nouveauté bienvenue et assez conséquente, de même que les nombreux documents de développements et surtout les trois “Lost Levels”. Un investissement de 10 €, pour les détenteurs de la version PS4, qui vaut le coup ne serait-ce que pour profiter de la 4K native du mode Fidélité (pour peu que le 30 FPS ne vous rebute pas trop). Pour ceux ne s’étant encore jamais intéressés au titre de Sony, The Last of Us Part II Remastered, au prix de 49,99 €, est sans aucun doute la meilleure façon de découvrir le jeu. Naughty Dog réussit donc son pari, celui de nous donner envie de (re)passer à la caisse avec un remaster absolument fantastique tant sur la forme que sur le fond !

La  note  de la  rédaction

4-5/5

Les notes de la rédaction

Les points positifs

Le jeu de base est toujours aussi fantastique et vous marquera profondément

Des graphismes encore plus beaux

La présence de pléthores de documents et de commentaires de développements dont les “Lost Levels” jouables

Une mise à jour disponible à 10 € si vous possédez déjà le jeu original, avec en prime la possibilité d’importer votre sauvegarde PS4

Les points négatifs

Des baisses de framerate en mode performance

Devoir choisir entre la 4K native et le 60 FPS

Un récit très éprouvant, nerveusement et psychologiquement

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