Stray

Annoncé en juin 2020 lors de l’événement Future of gaming, Stray avait fait forte impression avec son concept novateur consistant à incarner un chat errant dans une cité uniquement peuplée de robots. Edité par Annapurna Interactive, le jeu du studio français BlueTwelve Studio est sorti le 19 juillet 2022, pour le plus grand bonheur des amateurs de chats. J’ai pu mettre la patte sur le titre et je crois qu’on est félin pour l’autre.

Les robots sont des aides dans "Stray"

Quand le chat n’est pas là, les Zurks mangent

Dans Stray, tout commence avec un groupe de chat vivant ensemble, jusqu’à ce que, lors d’une sortie l’un des matous rate son saut à la merci d’un tuyau pourri et se retrouve projeté plusieurs mètres plus bas. Sans aucune possibilité de remonter, perdu et blessé, notre courageux rouquin décide d’explorer la cité sombre et dévastée qui l’entoure afin de trouver un moyen de rejoindre la surface et les siens. Après quelque temps, on s’aperçoit vite que cette étrange ville aux néons fluorescents n’est peuplée que de robots et d’espèces de puces nommées des Zurks, les hommes semblant avoir complètement disparu du paysage.

Les "Zurks" sont des ennemis tenaces

Lors de la fouille d’un appartement, le matou réveille accidentellement un petit drone nommé B-12 qui lui explique avoir été fabriqué par un scientifique humain. Du fait de sa longue désactivation, il a perdu la mémoire et décide d’accompagner son sauveur, lui servant de traducteur, d’inventaire et parfois même de pirate informatique pour ouvrir les portes. Ensemble, ils vont parcourir ce monde dévasté et rencontrer ses habitants de métal pour trouver une voie menant à l’extérieur. Mais que cache réellement la disparition de l’humanité et la présence des Zurks ? Nos deux amis vont-ils réussir à revoir la lumière du soleil et à libérer leurs amis ? Le chemin vers la sortie risque d’être ardu, mais ils pourront compter sur leurs aptitudes pour s’en sortir : un drone de fer et une patte de velours.

Le chat va aider beaucoup de maonde dans "Stray"

Zurk alors !

Après avoir quitté Ubisoft, « Koola » et « Viv » ont souhaité travailler sur un petit projet indépendant d’abord nommé HK_Project. C’est après avoir posté des images du jeu en cours de développement sur Twitter, que les deux compères ont été approché par Annapurna Interactive, en avril 2016, intéressés pour distribuer le projet. Fort de cette proposition, les deux artistes vont fonder, à Montpellier, Blue Twelve Studio pour continuer à créer au mieux ce qui sera par la suite renommé Stray.

On peut faire des trucs de "chat"

Fascinés par la Citadelle de Kowloon (une enclave chinoise au milieu de Hong Kong, détruite dans les années 90, connue pour sa forte population et dont les bâtiments laissaient à peine passer la lumière) et amoureux des chats, l’équipe s’est donc basée sur ces deux éléments pour donner une identité au titre propre à surprendre les joueurs. Une autre référence reconnue par les développeurs est celle de Blade Runner, inspiration que l’on retrouve dans la froideur de la ville éclairée aux néons et dans les teintes orangées des lieux colonisés par les Zurks notamment.

Comme nous l’avons dit, le chat est un élément central de l’intrigue, puisqu’il en est le héros et on aurait pu s’attendre à ce que les développeurs utilisent la motion capture pour coller au mieux aux mouvements de leur personnage à fourrure. Eh bien, pas du tout. Ils ont réalisé les animations du chat à la main, ce qui n’est pas un mince exploit quand on voit la qualité et le réalisme de celles-ci. Quant au minou nous servant d’avatar, celui-ci est inspiré d’un chat de gouttière recueilli par un des co-fondateur au tout début du projet. Cependant, pas de jaloux, si les félins de l’équipe sont remerciés au générique de Stray, c’est également le cas de leurs homologues canins.

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Une chatoyante production

Dès le départ, Stray a été conçue comme une aventure mêlant exploration, infiltration et fuite. On passe énormément de temps à parcourir les lieux en long en large et en travers pour y dénicher les moindres indices pour avancer et les moindres souvenirs pour aider B-12 à guérir de son amnésie. En cela, le jeu est une réussite. Le fait d’incarner un être petit, agile et rapide permet au joueur d’expérimenter une verticalité assez impressionnante tout en ayant ce sentiment d’immensité dûe à la taille du protagoniste que l’on incarne. L’automatisation des sauts permet au titre d’être accessible au plus grand nombre et les phases de fuite contre les Zurks sont assez stressantes pour que l’on craigne systématiquement pour la santé de son petit compagnon.

Niveau interactions, tout passe par le drone B-12 qui traduira les propos des droïdes et certains textes écrits. Il nous en apprendra plus sur la vie avant la catastrophe via ses souvenirs retrouvés et les interactions avec les habitants. C’est aussi lui qui nous servira d’inventaire et même (sur une très courte phase) d’arme. La possibilité de réaliser des actions typiques des chats comme faire la sieste dans des endroits douillets, miauler (ce qui attire les adversaires), faire ses griffes à différents endroits et faire tomber des objets comme ça juste pour le fun ajoute encore au plaisir de la balade. On se plaît à manœuvrer cette mignonne petite tornade qui amène un peu de vie par contraste avec ces êtres de métal qui peuplent la cité.

"Momo" va être le premier à nous aider

Chat va le faire !

Rien que le fait de pouvoir incarner un chat avait suffit à me hyper lors de l’annonce de la sortie de Stray. Après avoir fini le jeu, je confirme, mes attentes n’ont pas été vaines. Un vrai sentiment de liberté et de démesure m’ont assaillis tout au long du jeu, et ce malgré le fait d’avoir des sauts automatisés. J’ai trouvé que cet ajout était une bonne idée pour les maladroits de la manette, dont je fais partie. La grâce et l’agilité du chaton en auraient alors pris un sacré coup si j’avais dû gérer moi-même les sauts. De même, lors des phases de combat / fuite avec les Zurks, la peur ressentie pour le matou m’a parfois bloquée et toute attaque contre lui me hérissait systématiquement le poil (la sensation de vibration de la DualSense lors des attaques des tiques mutantes brrr!).

Il est assez jouissif de pouvoir à un moment donné récupérer une arme pour pouvoir se débarrasser une bonne fois pour toutes de ces maudites bestioles. Malheureusement, Blue Twelve Studio ne nous donne ce moyen de défense que pour nous le reprendre peu de temps après, ce qui m’a énormément frustrée. Si je ne me suis jamais identifiée au chat, je m’y suis énormément attachée au fil de l’histoire, tout comme aux robots et notamment à B-12. C’est une des grandes forces du titre : parvenir à nous faire ressentir de l’empathie pour des êtres qui en sont normalement dépourvus.

Je préciserais néanmoins qu’au delà de ses grandes qualités l’intrigue de Stray se boucle assez vite (en 7h environ) et que le peu de quêtes annexes en font un jeu qui n’a pas grand intérêt à être relancé. J’aurais bien profité de nos petits amis encore quelques heures de plus. Mais pas de quoi fouetter un chat pour autant, tant le souvenir de votre partie devrait vous rester longtemps en mémoire.

Malheureusement parfois votre "agilité" ne suffira peut-être pas

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Pour conclure…

Pour une première production, les développeurs de BlueTwelve Studio ont mis la barre très haut. Si Stray est relativement classique dans son gameplay, l’idée d’incarner un banal chat sans aucune compétence particulière rend l’expérience particulièrement prenante. Certes, Stray n’est pas parfait, mais le jeu parvient à vous embarquer avec son héros sans que l’on ne voit le temps passer. Une très bonne expérience par le studio montpelliérain, qui présage du bon pour les futurs titres de Blue Twelve. Et nous allons suivre ça avec grand intérêt.

La  note  de la  rédaction

4/5

Les notes de la rédaction

Les points positifs

Le chat, ce héros mignon tout plein.

L’animation du chat est parfaitement exécutée, rendant les mouvements et les réactions du protagoniste principal très crédibles.

L’ambiance post-apocalyptique et les environnements vides inquiétants sont plaisants.

L’impossibilité de rater ses sauts est un plus en termes d’accessibilité.

Les points négatifs

La bonne idée de l’arme contre les Zurks qui est retirée trop vite au joueur.

Les énigmes sont sommaires et assez faciles.

Un jeu trop court, tant on aurait aimé faire durer l’expérience d’être un chat.

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