Oui, vous avez bien lu le titre de ce manga, qui allie à merveille loufoque et épique comme seuls les Japonais savent le faire ! Cette lightnovel tout droit sortie de la tête de l’auteur Hirukuma, a également droit à son adaptation en animé en 2023, et une saison deux est d’ores et déjà prévue. Mais aujourd’hui, c’est bel et bien l’adaptation en manga sériel qui nous intéresse.
Cette critique a été réalisée avec un exemplaire fourni par l’Éditeur.
Décédé suite à un tragique accident, un homme se réincarne en la chose qu’il aime plus que tout : un distributeur automatique !
Mecha Moderne
Dans l’histoire imaginée par l’auteur Hirukuma, nous suivons, dans Reborn as a Vending Machine, un jeune homme dont la passion se trouve être “les distributeurs automatiques”. Loin d’être aussi tristes que ceux que nous avons par chez nous, ceux du Japon ont la particularité de servir des boissons chaudes et froides, bien entendu, mais également des soupes, des burgers, des ramens, … Et vu sous cet angle, on peut facilement comprendre la passion de cet homme. Sa passion et son amour pour ces machines sont tellement grands qu’il perd la vie en voulant en sauver une lors d’une chute (oui oui, vous avez bien lu), pendant un accident. Sa peur de la voir hors service étant plus importante que sa propre vie. C’est dans ce contexte qu’il se retrouve réincarné en distributeur automatique, dans un monde d’heroic fantasy parallèle.
Commence alors une quête pour appréhender sa nouvelle apparence, ainsi que ses pouvoirs. Pouvoirs ? Oui, pouvoirs, car pour rappel, à présent, il se trouve dans un monde d’heroic fantasy. Il va se rendre également compte qu’il peut s’autogérer, c’est-à-dire choisir lui-même ce qu’il propose à la vente, mais aussi gérer les tarifs qu’il pratique, et même son apparence. Lors de ses recherches, il se rend compte qu’il peut activer certaines de ces options ou pouvoirs moyennant des points. Ces points, qui s’accumulent à chaque vente faite à un client, font office d’énergie, de mana ou encore de monnaie pour lui-même. Tout lui coûte des points, donc il doit absolument vendre des articles pour survivre et se développer (j’ai l’impression de faire la review d’un jeu, mais non, c’est bien un manga).
En parlant de mana, il va également se rendre compte qu’il a tout un menu dans son programme interne avec différentes stats le concernant (comme par exemple la force, la vitesse ou la défense) à la façon d’un RPG. Malheureusement, vous le savez si vous jouez à des mondes ouverts, mais entre deux villes ou villages il fait souvent calme en termes de PNJ, mais les ennemis, eux, sont légion. C’est comme ça que notre ami distributeur va se faire agresser par des grenouilles géantes, les grenouillons. Pendant que ces dernières le malmènent, une jeune femme du nom de Lammis arrive et le sauve avant de s’effondrer morte de fatigue et de faim.
Très futée, elle comprend vite que cette boîte en fer n’est pas ordinaire et entend peut-être “la voix” de quelqu’un. Notre protagoniste mécanique ne pouvant s’exprimer que grâce aux phrases préenregistrées de son programme interne, ils doivent parvenir à communiquer comme ils peuvent. Elle le surnomme alors Hakkon, boîte en fer en japonais. Il se trouve qu’elle a justement une amie qui étudie ce genre d’artefact. Qu’à cela ne tienne, elle décide, grâce à sa force surhumaine, de ramener le distributeur dans son village. Ainsi Hakkon va se mêler au quotidien des villageois, et c’est comme ça que commencent les aventures de nos deux héros de Reborn as a Vending Machine.
Transporté dans un monde fantastique sous cette nouvelle forme, il fait la connaissance de Lammis, une jeune fille surpuissante.
Vega Dupuis
Hakkon, le Petit Distributeur
Penchons-nous maintenant sur la partie graphique, assurée par Kunieda, un artiste pas encore très connu dans le milieu. Reborn as a Vending Machine a un style graphique très convenu, bien qu’étant très beau et dynamique, le tout orné de trames très présentes, ce qui donne beaucoup de relief aux planches. Lammis, l’héroïne, aura ainsi de grands yeux, des cheveux clairs et une “armure”, sans rien qui ne la distingue réellement d’autres œuvres du genre. Étant dans un monde d’heroic fantasy, j’aurais apprécié plus d’audace dans les tenues. Ici, on se retrouve dans un monde plutôt médiéval, mais sa tenue n’est pas adaptée à cet univers.
Le dessinateur Kunieda, accompagné d’un Chara-designer, a tout de même réussi à créer un bestiaire relativement sympathique, en usant allègrement d’un monde animal anthropomorphe (Les grenouillons, le compagnon ours de nos héros) et de design d’uniformes qui font très bien la blague. Les découpages sont également classiques, sans prise de risques. Côté dynamisme par contre, il y a un beau travail dans les contrastes, les onomatopées en kanji qui ponctuent l’action, et les mouvements et expressions des personnages lors des combats sont également très bien rendus. Au niveau de l’édition à proprement parler, rien de particulier, nous sommes sur un tome de manga conventionnel, avec la couverture colorée en rabat, la couverture arborant une jolie planche de Lammis et Hakkon.
Fusion de Styles
Bien qu’ayant vu le titre, Reborn as a Vending Machine, j’ai tout de même été d’abord surprise par le thème. En effet, vous conviendrez que ce n’est pas fréquent de lire l’histoire d’un humain qui se réincarne en distributeur automatique, qui plus est dans un monde d’heroic fantasy. J’ai d’abord cru que le titre était un effet de style, comme certains romans peuvent en user. Mais non. J’ai adoré que l’auteur suive son délire à fond et l’assume. Que ce soit à travers le langage (Hakkon ne sait parler qu’en phrases préenregistrées), tout le côté RPG, les interactions avec les personnages etc… De plus, un ton léger et de l’humour sont omniprésents, ce qui n’empêche pas, lors de certains moments plus intenses d’avoir des moments sérieux également. Lammis est très attachante et vraiment maligne et débrouillarde, et les personnages qui croisent leurs chemins sont tous sympathiques.
Avec un propos complément déjanté, des personnages attachants et son humour, nul doute que Reborn as a Vending Machine pourra vous séduire si vous êtes adepte du loufoque ou du grotesque, ou que vous aimez jouer aux RPG. Là où l’on pourrait s’attendre à un manga sans intérêt ou sans rapport avec le titre, l’auteur nous entraîne avec lui dans son délire et pousse ses concepts jusqu’au bout. De plus, avec la série animée disponible vous pourrez même prolonger les aventures d’Hakkon et Kamis plus longtemps, si l’envie vous en prend.