Synopsis
Piégés et isolés dans la ville abandonnée de Little Hope, quatre étudiants et leur professeur doivent échapper à des visions de cauchemar qui les traquent sans relâche à travers une brume impénétrable.
Steam
Little Hope, l’aventure horrifique qu’on attendait ?
Qu’on se le dise tout de suite, The Dark Pictures : Little Hope comprend des défauts. Bien que Supermassive Games ait fait des efforts pour pallier à ceux relevés sur Man of Medan, le chemin est encore long pour atteindre entière satisfaction.
Retrouvez notre test de The Dark Pictures : Man of Medan
Pourtant, l’histoire est de prime abord attrayante. Elle met en scène plusieurs temporalités, dont l’une d’elle présente une chasse aux sorcières, qui se rejoignent de manière plus ou moins subtile via des flashbacks et des mises en abyme. La menace est donc au rendez-vous, tant dans le présent que dans le passé.
Visuellement parlant, les graphismes sont plutôt bien faits. On a l’impression de jongler entre des prises de vues (hors-champ, gros plans, plans rapides…), des références cinématographiques, et un gameplay plus traditionnel. On reconnaît d’ailleurs l’acteur Will Poulter qui incarne l’un des 5 protagonistes de Little Hope. Le Conservateur est de retour dans ce deuxième opus de l’anthologie. C’est un personnage hors scénario qui tient le rôle d’un narrateur omniscient, garde les mêmes traits (Pip Torrens) et nous gratifie de quelques indices alambiqués.
Les personnages sont moins raides que dans Man of Medan, et on rentre rapidement dans le vif du sujet contrairement au premier opus. Cependant, des longueurs se font ressentir dans le scénario, qui manque de dynamisme. On ne compte plus le temps passé à simplement marcher, ni la répétition abusive des jump scares qui ne nous surprennent plus.
L’avantage de ce jeu est la possibilité de jouer jusqu’à 5 en local ou à 2 en ligne grâce à deux modes “soirée cinéma” et “histoire partagée”.
Vous l’aurez compris, The Dark Pictures Anthology : Little Hope respecte certains codes et mécaniques relatifs aux jeux narratifs d’horreur, mais pas tous.
Les codes de l’horreur et les mécaniques d’un jeu narratif
The Dark Pictures Anthology : Little Hope se contente de respecter des codes que l’on retrouve beaucoup dans le genre horrifique :
- Action de nuit
- Personnages quelque peu clichés (l’intello, la rebelle, l’autoritaire…)
- Des monstres à l’aspect dégoûtant
- Une fausse histoire d’amourettes
- Des jump scares et screamers
- Une brume angoissante
- …
Tout y est tellement commun et codifié que cela ne fait pas peur. De plus, le jeu n’est pas vraiment punitif, les plans de caméra sont parfois anxiogènes, et les jump scares beaucoup trop présents et facilement anticipés. L’ambiance sonore est plutôt réaliste compte tenu du cadre de ville fantôme, mais on s’attend tout de même à une musique de fond qui laisserait planer une angoisse certaine. L’expérience du joueur se voit atteinte par tout ça et l’aspect horreur revêt des atours de lassitude.
Toutefois, ces manquements sont compensés par les mécaniques du jeu narratif. Bien qu’elles présentent elles aussi quelques défauts, on retrouve dans Little Hope des phases de fouille, des QTE (Quick Time Event) censées mettre à l’épreuve nos réflexes et notre attention, et des décisions à prendre impactant le déroulé du scénario et les relations entre les différents personnages, entre autres.
Malheureusement, le dosage reste à retravailler. L’exploration et la fouille s’avèrent limitées, le gameplay est linéaire et présente des longueurs. Mais le plus frustrant reste encore l’illusion donnée à tort au joueur que son choix va directement impacter l’issue de l’histoire.
Bien que nos décisions influencent les relations entre nos personnages ainsi que certains traits de leurs personnalités, rares sont celles qui ont un réel impact sur la fin parmi les 3 possibles. D’ailleurs, je n’ai personnellement vu aucune différence notoire sur l’histoire vis-à-vis des relations et traits de caractère des personnages. Cette illusion du choix est frustrante et décevante pour un jeu qui se dit narratif et cela rend la rejouabilité fortement limitée également.
The Dark Pictures Anthology : Little Hope est un jeu agréable pour qui n’en attend pas trop. Il vous faudra environ 4-5 heures pour terminer le scénario et il permet de jouer à plusieurs, ce qui est fortement appréciable.
Cela dit, il comporte un bon nombre de défauts et de manquements, notamment en termes de dosage, qui réduisent de manière considérable l’expérience de jeu ressentie. Tout ceci rend l’aventure Little Hope décevante, et qui ne s’avère pas être un jeu qui apporte quoi que ce soit au genre horreur ou au style narratif. Little Hope n’est clairement pas à la hauteur d’un Until Dawn, sorti pourtant 5 ans auparavant et qui est selon moi plus travaillé.
La note de la rédaction
Les notes de la rédaction
Les points positifs
Des personnages plus travaillés que le premier opus
L’histoire de la chasse aux sorcières et son environnement
Un premier acte bien mené
Aspect cinématographique sur certains points
Les modes multijoueurs
Les points négatifs
Abus de jump scares
Des choix ayant peu d’impact sur le scénario et la fin
Des fins décevantes malgré le fait qu’il y en ait 3 possibles
Une rejouabilité limitée
Manque d’ambiance sonore
Trop de longueurs dans le scénario et dans le gameplay (beaucoup de temps de marche)
Inutilité des relations et traits de caractère
Immersion difficile