En 2015 sortait le premier Life is Strange, développé par le studio Don’t Nod, très porté sur la narration, et à qui l’on doit des titres comme Jusant, Banishers ou Vampyr. Finalement, c’est le studio Deck Nine qui reprend la licence à partir de Life is Strange : Before the Storm, sorti en 2017. Le gros point fort de cette série c’est avant tout sa narration, ainsi que la mise en avant des communautés LGBTQIA+, mais également son côté simple et cosy. Les ingrédients qui font le sel de la série sont-ils toujours présents ? C’est ce que nous allons découvrir.
Ce test a été réalisé sur une version PS5 fournie par l’Éditeur.
Multi-versité
Dans Life is Strange : Double Exposure, nous suivons le quotidien de Maxine Caulfield, dite Max, artiste photographe résidente d’une université. Après une soirée avec ses deux ami.es les plus proches, Safi et Moses, Max découvre le corps sans vie de Safi. Cette dernière aurait été victime d’un assassinat. Qui ? Et surtout pourquoi ? Par chance, notre héroïne est dotée depuis longtemps d’un pouvoir spécial, et bien qu’elle ne l’ait plus utilisé depuis plusieurs années, ce dernier va lui permettre de remonter le temps, mais aussi de voyager entre deux dimensions parallèles, dont l’une où Safi est toujours vivante. Aidée de ce pouvoir spécial, Max va tout faire pour résoudre ce mystère et éviter un nouveau drame !
L’art de la Mise au Point
L’un des points forts des jeux narratifs comme celui-ci, c’est qu’ils aiment prendre le temps. Bien que le jeu soit divisé en cinq chapitres, ces derniers sont plutôt longs et fournis. Prendre notre temps, c’est ce que l’on va faire. Comme par exemple lorsque nous accompagnons Max et Safi lors d’une séance photo dans un lieu abandonné, lors de la visite du café universitaire, voire lorsque nous rentrons dans notre appartement choisir une tenue pour le chapitre suivant de l’intrigue, ou encore lorsque nous faisons une pause dans notre enquête afin de ranger, nettoyer, et arroser nos plantes.
Lors de notre fameuse enquête (qui se passe exclusivement sur un campus universitaire), si on met de côté le gameplay principal de Life is Strange : Double Exposure, à savoir les dialogues (nous y reviendrons plus bas), nous aurons la possibilité de prendre quelques clichés Polaroïd à des endroits clés, mais nous aurons également la possibilité d’interagir avec certains éléments du décor, à la façon d’un point un clic. La plupart du temps, il s’agira juste de Max qui donne son avis sur l’objet en question, mais il pourra arriver que l’on puisse vraiment interagir avec (fouiller dans un carton, par exemple). Chaque objet avec lequel il nous sera possible d’interagir aura un liseré blanc, ainsi qu’une flèche au bout de laquelle les différentes interactions possibles seront notées.
Concernant les photos que l’on peut prendre, ce sont des photos prévues dans les interactions, il ne sera pas question de prendre des photos libres. Nos explorations se feront à pied, et ici pas de sprint ni de vitesse élevée. Je vous l’ai dit : on prend son temps ! Max marche lentement, et lorsque, enfin, on découvre le bouton pour la faire courir, elle va trottiner, au mieux. Comme mentionné plus haut, les relations humaines, ainsi que nos choix lors des dialogues, vont être au centre du jeu et du gameplay, comme dans tous les jeux Life is Strange. En effet, tout ce que l’on va faire aura des conséquences par la suite, qu’elles soient bonnes ou mauvaises, selon le déroulé de l’histoire, qui va s’adapter à nos différents choix moraux.
C’est intéressant de noter qu’un jeu comme Life is Strange : Double Exposure, qui mise autant sur les relations humaines met tout autant en avant les applications de messageries et les réseaux sociaux que la discussion directe. En effet, nous avons accès au téléphone de Max, et donc à ses messages et groupes de conversation sur les réseaux sociaux. Il s’agissait déjà d’une notion intéressante dans l’opus précédent car tous les habitants du village faisaient partie du même groupe de conversation et échangeaient diverses infos (promotions, événements,…). C’est le même principe ici, mais je trouve que cela fonctionne moins bien. Peut-être parce que ces discussions “numériques” m’ont semblé trop réalistes ? Trop banales ? Ou peut-être trop éloignées de l’intrigue principale ? Toujours est-il que l’on se sent vite envahi par les différentes notifications qui s’affichent à l’écran.
Personnellement, j’ai vite pris l’habitude de ne lire que mes messages personnels et non plus ceux du réseau social (équivalent à Instagram) car cela devenait trop intrusif (notons qu’elles s’ajoutent aux notifications de quêtes et remplissent vite l’écran). Dans le même menu que celui des messages, nous pourrons trouver notre journal intime, dessiné à la main au fur et à mesure des événements, mais également notre journal de quêtes, et aussi un petit pense-bête qui regroupe les différents protagonistes que l’on croise et ce qu’on apprend sur eux au fur et à mesure.
Lors de nos différentes explorations, nous allons pouvoir trouver des collectibles. Ces derniers, des photos polaroid, sont éparpillés sur tout le campus. En plus des choix lors des conversations, de l’exploration, des collectibles, il nous sera également demandé de résoudre de petites énigmes à l’aide de nos pouvoirs.
Pouvoirs qui vont se développer petit à petit. En effet, Max a la possibilité, grâce à des portails, de passer d’un monde à l’autre, du monde “Vie” au monde “Mort”, de récupérer des objets, ou encore d’écouter des conversations. Max nous donne rapidement de petits indices sur ce que l’on doit faire, ce qui ne nous permet pas de chercher aussi longtemps qu’on le voudrait. Et enfin, comme dans Life is Strange : True Colors (seul opus auquel j’avais joué avant celui-ci), nous avons un récapitulatif des différents choix faits par les autres joueurs à la fin de chaque chapitre, afin de découvrir où nous nous retrouvons par rapport aux choix faits.
Faits d’Hiver
Life is Strange : Double Exposure se dote de jolies cinématiques très travaillées, bien mises en scène, avec des cadrages intéressants de temps à autre, ainsi que de bons doublages, que ce soit en anglais ou en français. Comme à mon habitude, j’ai testé les deux versions en début de partie, excellentes toutes les deux, pour finalement rester sur la version anglaise sous-titrée car elle a eu ma préférence. Côté direction artistique, on reste sur la même patte graphique que Life is Strange : True Colours, avec cet effet gribouillé et graffiti pour les objets avec lesquels il nous sera possible d’interagir.
Là où j’avais adoré l’ambiance chaude, colorée et folk de Life is Strange : True Colours, j’avoue avoir été plus mitigée sur ce choix de faire évoluer les personnages dans un campus universitaire. Les tonalités se retrouvent plus tristes, grisâtres et ternes, à quelques exceptions près, comme l’appartement ou le café. En règle générale, j’ai trouvé que les décors étaient peu variés, vu qu’une grande majorité de l’histoire se passe sur le campus. Les personnages sont beaux, bien modélisés, à l’exception des cheveux qui manquent de fluidité et de naturel.
En parlant des personnages, dans Life is Strange : Double Exposure, Max pourra avoir une romance avec deux personnages au choix. Personnellement, aucun des deux personnages romançables ne me plaisait, Max est donc restée célibataire. Ce jeu est d’ailleurs plein de contrastes dans ses ambiances, car nous allons passer régulièrement du cosy au dramatique, avec son lot de stress et d’angoisse. Enfin, n’oublions pas que nous sommes dans un jeu Life is Strange, et donc, nous aurons toute une partie des options et réglages directement liés à l’inclusivité (comme avoir un message d’avertissement avant une scène où il y a du sang, ou encore où il est mention de suicide par exemple, ou encore tout autre sujet sensible). Concernant la musique, nous retrouvons la patte du jeu, avec des mélodies tantôt chantées, tantôt instrumentales, le tout plutôt dans un style folk, doux et chaleureux.
Life is Strange : Double Exposure est plutôt une réussite, malgré des environnements peu variés, et des romances qui manquent d’intérêt. Le retour de Max fait plaisir aux personnes qui avaient suivi son histoire. De plus, l’histoire est bien ficelée, et surprenante lors de certaines révélations importantes. Le gameplay, quant à lui, est cosy et agréable, bien que peu novateur, et facile à prendre en main. Si vous aimez la licence, je ne crois pas que vous serez déçu.e.
La note de la rédaction
Les notes de la rédaction
Les points positifs
Histoire et personnages intrigants
Gameplay facile et intéressant
La musique et les doublages
Le côté feel good du jeu
Les points négatifs
Romances qui manquent d’intérêt
Surplus d’informations avec les différentes messageries
Ambiances qui manquent de caractère