Wytchwood

C’est le 9 décembre que Wytchwood a pointé le bout de sa baguette sur Nintendo Switch, PC, PS4, PS5 et Xbox One. Développé par Alientrap Games Inc (déjà responsable des jeux Apotheon et Cryptark) et édité par Whitethorn Digital, ce jeu d’aventure et de gestion de ressources vous plongera dans un univers de contes et de légendes. Allumons donc la Switch pour réaliser ce test et commençons comme se doit de commencer tout conte de sorcière par : Il était une fois…

Ecran de présentation du jeu "Wytchwood"

Ma sorcière bien aimée

… Une sorcière des bois se réveillant après un très long sommeil. Durant celui-ci, une chèvre a dévoré toutes les pages de son précieux grimoire. Qu’à cela ne tienne, vous vous mettez en chasse de l’animal qui, une fois rattrapé, s’avère être un diable avec qui vous avez fait un pacte. En échange d’un certain nombre d’âmes (des personnages malfaisants et haut en couleur) que vous devrez collecter pour lui, il réveillera une belle jeune fille dormant dans un cercueil de verre au cœur du temple niché au fond de votre jardin. Qui est-elle ? Pourquoi voulez-vous absolument la réveiller ? La sorcière n’en a aucun souvenir mais décide tout de même de se mettre en route pour voir ou tout cela va la mener ainsi que pour retrouver les recettes perdues de son grimoire. Vous voilà donc aux manettes de cette vieille sorcière à l’apparence pour le moins étrange, et vous commencez le jeu avec la seule page de votre grimoire ayant échappé à la gloutonnerie du diable : une potion de soin.

The Craft

Après une mise en place de l’histoire ainsi que des tenants et aboutissants de votre quête (via le tutoriel), vous voilà lâché dans un univers comprenant 9 environnements différents. Les bases de gameplay sont assez bien expliquées et assez intuitives pour qu’on se retrouve très vite à l’aise dans l’exploration. Commence alors une récolte de ressources qui va nous permettre de réaliser divers charmes et enchantements afin de battre des ennemis, et donc de récupérer d’autres ingrédients, soit de faire progresser l’action. Grâce à votre vision de sorcière, vous pourrez trouver les points faibles de vos adversaires (et apprendre les sortilèges correspondants) afin de les combattre. Ce troisième œil vous sera également utile afin de déceler les éléments du décors avec lesquels vous pouvez interagir et comment. Vous vous en doutez, les aller et retours sont légions entre les différentes zones du jeu. Il n’est pas rare de devoir retourner assez loin parfois pour un seul ingrédient. Heureusement, Wytchwood propose un système de raccourcis permettant de passer d’un lieu à l’autre et le fait que le nombre d’ingrédient transporté ne soit pas limité simplifie grandement la tâche. Tout cela aurait pu être parfait, mais l’ensemble est un peu gâché par des temps de chargements nombreux et un peu longs. Sur Switch, les ralentissements ainsi que des bugs d’affichages atténuent le plaisir de l’exploration. Malgré tout, l’humour dans l’écriture des dialogues et la qualité de l’intrigue nous pousse à passer outre ces désagréments pour continuer notre odyssée.

Sacrée sorcière

Avec une direction artistique originale, Wytchwood nous emporte dans un conte intéractif. Les âmes à collecter sont représentées par des animaux anthropomorphes, chacun avec une histoire et une personnalité bien établie et pour lequel notre petite sorcière va devoir se faire l’instrument de la justice pour que la morale de l’histoire soit sauve. Que serait un conte de fée sans morale, voyons ! On retrouve également beaucoup de références aux contes de notre enfance : le chat est un hommage au Chat Botté et la jeune fille nous rappelle étrangement Blanche Neige. Les scénarios s’entremêlent, se déclenchant au gré des régions visitées. Il peut vite devenir difficile de s’y retrouver et de se rappeler les actions à mener pour tel ou tel protagoniste. Heureusement, le journal permet de suivre tout ça avec un astucieux système permettant d’afficher sur l’écran de jeu la partie de l’intrigue dont on souhaite s’occuper. Une vraie bonne idée qui facilite la vie et la progression, surtout quand on ne dispose pas de créneaux de jeu réguliers. Autre bon point, la sauvegarde est totalement automatique et assez fréquente pour qu’on ne perde pas trop de choses en cas de bug ou de Game Over par exemple. Cela dit, même pour un néophyte il sera difficile de perdre. Les ennemis s’évitent assez facilement et la potion de soin ne nécessite aucun ingrédient difficile à obtenir. Le titre est très accessible et ne présente pas vraiment de challenge, ce qui change du niveau de difficulté auquel nous avait habitué le studio. Ce qui peut poser une réelle difficulté par contre, c’est la compréhension des dialogues et du scénario. En effet, Wytchwood est un jeu basé sur sa narration où tous les sorts à réaliser sont indiqués dans le texte et il n’est disponible qu’en trois langues : anglais, chinois ou japonais. Il est donc inutile de vous le procurer si vous ne maitrisez pas correctement la langue de Shakespeare, vous finirez par vous retrouver coincé faute de comprendre ce qu’il faut faire.

Hocus Pocus

Côté graphismes, Wytchwood possède une direction artistique bien à lui et qui ne plaira sans doute pas à tout le monde. Les environnements sont variés mais la palette de couleur, c’est une autre histoire. Tout ce qui est champs, village, forêt se décline dans des tons orangés / marrons et tout ce qui est un peu plus lugubre comme les marais ou le cimetière se trouve paré de couleurs tirant sur le gris /vert, rendant le jeu un peu terne. Certes, les environnements sont bien définis et on sait au premier coup d’œil dans quelle zone on se trouve, mais on aurait apprécié une palette un peu plus chatoyante. Idem pour la musique. Si les thèmes sont diversifiés et plaisant à écouter en musique de fond, il n’y en a réellement aucun qui attire notre attention. Les mélodies contribuent bien à l’ambiance mais ne dépassent pas le stade de la musique… d’ambiance justement. Par contre, le sound design s’avère assez soigné, avec notamment des bruitages cartoonesques particulièrement réussis.

Mon avis

Ayant réalisé le test sur Switch, j’avoue que les temps de chargement ainsi que les ralentissements et autres bugs m’ont pas mal fait râler. Néanmoins, malgré ces soucis, je n’ai pas pu lâcher la console, emportée que j’étais par l’histoire et la proposition. L’ambiance sonore et visuelle ont fait le boulot et je me suis baladée avec plaisir dans les différents lieux proposés où j’ai fait la connaissance de personnages intéressants et drôles. Même les allers et retours parfois fastidieux ne m’ont pas gênée dans ma quête d’ingrédients et de nouveaux sortilèges. En ce qui me concerne, Wytchwood est une très bonne surprise que je conseille vivement.

Les âmes a collecter dans "Wytchwood"
Pour conclure…

Certes, Wytchwood n’est pas parfait, mais il a le mérite de proposer une ambiance, une histoire et un choix artistique original et de le faire bien. Si la compréhension de la langue anglaise n’est pas un souci pour vous, que vous aimez l’exploration et la collecte d’ingrédients et que vous aimez les contes et les légendes, n’hésitez plus et essayez-le. Avec une durée de vie qui n’a pas à rougir (comptez une dizaine d’heures pour en venir à bout) et un prix avoisinant les 20 €, il saura se faire une place dans la ludothèque des amateurs du genre.

La  note  de la  rédaction

3/5

Les notes de la rédaction

Les points positifs

Une direction artistique et une ambiance très sympa

L’histoire est prenante et on se laisse embarquer avec plaisir

Les règles de gameplay sont intuitives et on comprends vite le principe

La possibilité de visualiser les actions pour un scénario choisi

Les points négatifs

Jeu disponible uniquement en anglais

Les allers et retours peuvent vite devenir fatigants.

Des temps de chargement et des bugs trop nombreux sur Switch

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