Miyajima, littéralement traduit “Île Sanctuaire”, est le nom populaire donné à Itsukushima. C’est une île sainte japonaise faisant partie de la préfecture d’Hiroshima. Elle se trouve dans la baie d’Hiroshima, dans l’océan Pacifique, et est facilement accessible en ferry.
Voici la troisième partie de la série “Voyage au Japon”, consacrée à la sereine Miyajima !
C’était une étape primordiale de notre voyage au Japon. Connue notamment pour son torii immergé (actuellement en rénovation) et le mont Misen, elle attire de nombreux visiteurs. Site classé au patrimoine mondial de l’Unesco au Japon, voici ce qui est écrit la concernant sur leur site, que je trouve très juste : “Lieu saint du shintoïsme depuis les temps les plus reculés, l’île d’Itsukushima, dans la mer intérieure de Seto, aurait accueilli ses premiers sanctuaires au VIe siècle. Le sanctuaire actuel date du XIIe siècle et ses bâtiments harmonieusement disposés témoignent d’une grande qualité artistique et technique. Composition jouant, entre mer et montagne, sur les contrastes de couleurs et de masses, le sanctuaire d’Itsukushima illustre parfaitement le concept japonais de la beauté d’un panorama unissant paysage naturel et création humaine.”.
Nous y sommes restés 2 jours et y avons passé la nuit. C’est la meilleure option si vous souhaitez réellement pouvoir visiter tout ce que cette île a à offrir (et franchement, ça vaut le détour !), une journée étant trop courte. Vous avez également la possibilité de dormir aux alentours d’Hiroshima et de revenir le lendemain en ferry mais je trouve que cela a moins de charme.
Se rendre à Miyajima
Il est très facile de vous rendre à Miyajima. Si vous êtes munis d’un JR Pass et que vous n’êtes pas déjà à Hiroshima, vous devrez prendre le train jusqu’à Miyajimaguchi. De là, vous pourrez rejoindre le ferry qui fait la liaison entre Hiroshima et Miyajima. Les départs se font tous les quarts d’heure environ et le trajet dure une dizaine de minutes.
Pour en savoir plus sur sa localisation ainsi que les pass permettant de prendre le ferry et le train, consultez notre premier article de la série Voyage au Japon ici !
Si vous n’avez pas de JR Pass, le site de Kanpai explique très bien les prix et les compagnies permettant de faire le trajet pour vous rendre à Miyajima.
Le ferry vous dépose à l’ouest de l’île, non loin du torii immergé (5 minutes à pied). Fraîchement débarqués, vous serez tout de suite surpris de voir la multitude de cerfs se baladant librement et sans complexe au milieu des locaux et des touristes, cherchant ça et là de la nourriture ou faisant des siestes sereinement.
Une île authentique et hors du temps
Malgré le trafic touristique, je ne me suis pas sentie envahie par la foule. La superficie de l’île n’est pas énorme (30.39 km) et pourtant on peut rapidement s’y retrouver seul, ou presque.
La particularité de cette île est qu’elle possède une atmosphère hors du temps qui nous renvoie un peu à l’ère Edo avec ses temples et sanctuaires saints. Elle expose fièrement ces derniers, tant shintoïstes que bouddhistes, à l’architecture historique.
De plus, déambuler dans ses rues piétonnes est un réel plaisir. Que vous vous dirigiez vers les rues commerçantes ou, au contraire, vers celles un peu plus reculées des habitations, vous serez surpris par l’authenticité qui découle de cette île. Les bâtiments, souvent de style traditionnel, dégagent quelque chose de particulier que je ne saurai décrire avec précision : une sérénité imposante.
Mais c’est bien la nuit que l’île dévoile toute sa splendeur. Après le coucher du soleil, tout semble être au ralenti, comme si le temps s’arrêtait pour nous laisser le loisir d’admirer les splendeurs de Miyajima. Les jeux de lumières éclairent le torii et les principaux bâtiments, et leur donnent ainsi une aura authentique et spirituelle hors du commun (la preuve en photo plus bas).
Par ailleurs, nous avons séjourné dans une Guest House pleine de charme et très bien située, dans une ruelle calme proche de la grande avenue piétonne et du parc menant au Mont Misen. Miyajima Guest House Mikuniya, de son petit nom, offre une vue superbe depuis la chambre et les pièces communes, et son hôte est d’une gentillesse extrême. C’est notre 1er coup de cœur en termes de logement durant notre voyage au Japon.
Notre hôte nous a d’ailleurs conseillé un restaurant typique sur l’île et nous n’avons pas du tout été déçus : on s’est régalés au Yosakoi. C’était notre découverte de l’okonomiyaki, cette omelette japonaise qui comble autant les palais avisés que la satiété. Un pur délice !
L’ascension du mont Misen : un must do à Miyajima
Nous étions arrivés à Miyajima sans rien n’avoir préparé. C’est notre hôte qui nous a conseillé de faire l’ascension du mont Misen en nous assurant que le mauvais temps ne la gâcherait en rien, et qu’il était possible de prendre un funiculaire.
Le mont Misen est le plus haut sommet de l’île (535m), et est entouré d’une forêt avec des érables dont la couleur prend des teintes rouges / jaunes à l’automne. C’est un incontournable de l’île et il offre une vue à couper le souffle.
Son ascension pédestre complète prend environ 2h10 si l’on choisit le chemin le plus long et difficile (à savoir Omoto). Cependant, il existe 2 autres chemins plus rapides pour les moins randonneurs d’entre nous.
Lorsqu’il pleut, il est conseillé de prendre le funiculaire qui propose 2 arrêts plus ou moins proches du sommet. C’est ce que nous avons fait car le temps ne se prêtait pas vraiment à une randonnée sur des chemins boueux et parfois un peu accidentés. Comptez environ 1 800 yens pour un A/R (soit environ 14 euros) par personne. Si vous vous arrêtez au 2ème stop du funiculaire, il vous faudra une trentaine de minutes pour atteindre le sommet du mont Misen.
Ce must do ne s’arrête pas à une randonnée sympa et une vue magnifique : vous y découvrirez aussi dans sanctuaires, des cascades, et aurez peut-être même la chance de saluer des cerfs (les saluer des yeux hein, respectez la faune sauvage). Malgré la pluie et la grisaille, nous nous sommes régalés et, bien que la vue n’était pas dégagée, cela nous a encore plus donné envie de revenir quand le soleil sera présent.
Partez tôt le matin afin d’éviter les foules de visiteurs et de prendre le temps d’apprécier sans vous presser.
Miyajima est réellement un lieu particulier, authentique, qui offre une atmosphère sereine ainsi que des randonnées et découvertes variées. Cela vaut vraiment le détour et, si vous vous y prenez bien, vous arriverez à ne pas croiser trop de touristes.
Les amateurs d’huîtres et de saveurs d’érables seront également ravis car elles font partie des spécialités culinaires de l’île (huîtres chaudes, Momiji,…).
Y passer une nuit peut faire un trou dans le budget, mais c’est quelque chose que vous ne regretterez pas car vous aurez ainsi l’occasion de découvrir une autre facette de l’île, bien plus hors du temps.
L’île de Miyajima, ce n’est pas la frénésie du Japon moderne. Elle dégage un côté traditionnel et spirituel, bien loin de la fulminante Tokyo, qui marque les esprits et offre un temps d’arrêt bienvenu dans un voyage parfois éprouvant.