Voyage au Japon – (Part II) Tokyo

 Le nom de Tokyo est assimilé par tous comme étant celui de la capitale du Japon. Littéralement traduit “Capitale de l’Est”, Tokyo devient la capitale en 1868 et succède à Kyoto. Détenant le record de l’aire urbaine la plus peuplée du monde et ayant vécu un fort développement industriel, elle offre cependant un équilibre harmonieux entre modernité et tradition.  

Maintenant que vous avez toutes les cartes en main pour savoir comment préparer votre voyage au Japon grâce au premier article de la série, voici enfin la deuxième partie consacrée à la surprenante Tokyo ! 

L’arrivée à Tokyo peut paraître déroutante la première fois. La barrière de la langue n’aidant pas (bien que certains japonais parlent plutôt bien Anglais, ce n’est pas le cas de tous), on peut également ressentir un énorme choc culturel. Personnellement c’est ce que je cherche lorsque je voyage : m’imprégner de la culture du pays que je visite et m’y adapter. On imagine souvent Tokyo comme étant oppressante et surpeuplée, or mon ressenti en était tout autre.

L’arrivée à Tokyo 

  • Transports depuis les aéroports

Deux des trois aéroports internationaux du Japon se trouvent à Tokyo : Haneda et Narita. Celui d’Haneda est plus proche du centre de Tokyo et permet, grâce au monorail et à des lignes de train, d’accéder à des  endroits phares tels que le quartier fulminant de Shibuya ou encore la gare de Tokyo.
Les prix des deux alternatives tournent généralement autour de 5 euros. Plus d’infos ici, ici, ici, et ici.

L’aéroport de Narita, quant à lui, dispose de lignes ferroviaires desservant le centre de Tokyo dont notamment les quartiers Ueno et Nippori.
Le prix moyen d’un ticket auprès de Keisei Electric Railway est de 20 euros sans le pass métro (27 avec) tandis qu’auprès de JR East cela se situe entre 25 et 34 euros si vous souhaitez vous rendre jusqu’à Yokohama par exemple. Plus d’infos ici et ici.

Vous avez également la possibilité de prendre des bus. Des taxis proposent aussi des trajets depuis les aéroports mais ce n’est pas forcément plus rapide (ni plus économique vous vous en doutez). 

Découvrez le plan du métro de Tokyo !

Au moment où j’écris cet article, le cours du yen est d’environ 124,33 yen pour 1 euro.

Les premiers ressentis et découvertes

Nous étions arrivés à l’aéroport Haneda aux alentours de 17h, le 2 octobre, et devions nous rendre au quartier Coréen Shinjuku-Okubo (gare de Shin-Okubo) pour passer deux nuits avant de prendre le Shinkansen. C’était notre premier court séjour à Tokyo avant d’y revenir à la fin du voyage pour découvrir plus en profondeur la capitale avant notre départ.

En tant que touristes français, notre première agréable surprise fut la propreté ! Que cela soit dans les lieux publics, dans les transports en commun, et même dans les rues, il est très rare de voir traîner un papier par terre ou des déchets oubliés. Pourtant, les poubelles se font rares au Japon mais tout le monde se balade en prévoyant un sachet dans lequel transporter ses déchets. Je vous conseille d’en faire de même car, vraiment, ça devient une chasse au trésor d’essayer de trouver une poubelle…
D’ailleurs, même les toilettes dans les lieux publics sont toujours très propres (en plus d’avoir souvent des sièges chauffants pour votre royal fessier, des choix de musique pour accompagner votre transit, ou encore des jets modulables pour une meilleure hygiène).
Je vous garantis que ça fait du bien de voir une telle propreté et un tel respect de l’environnement, bien que cela soit quelque peu hypocrite étant donné la quantité hallucinante de plastique utilisée par les japonais, entre autres.  Ils font des efforts maintenant dans les konbinis, les épiceries japonaises ouvertes h24 7j/7, mais ce n’est pas encore ça.

La deuxième chose qui nous a marqué dès notre arrivée à Tokyo, c’est la façon des japonais de respecter à la lettre les files d’attente pour entrer dans les transports. Vous verrez souvent des tracés en zigzag sur les quais d’attente des métros/trains/ou bus : ils marquent le sens de la file et le placement attendu des individus. Les japonais se placent dessus en en respectant la forme et les limitations, et je vous conseille fortement de faire de même et d’être ordonnés et patients comme ils le sont eux-mêmes. Vous verrez rarement des japonais pousser autrui ou râler, même si ça arrive. À bon entendeur 🙂

Le respect des feu verts (dits bleus pour les japonais) et rouges est une chose importante au Japon. C’est bien connu, les français ne sont pas vraiment de bons élèves en ce qui concerne les traversées sur les passages piétons. Au contraire, les japonais traversent toujours sur les passages piétons prévus à cet effet et seulement lorsque le signal est vert. Il est mal vu de ne pas respecter ces règles d’usage et vous passerez pour des touristes irrespectueux et insouciants.

Un autre détail notoire nous a ravi : la bonne odeur de nourriture omniprésente. De quoi vous donner faim 24h / 24 et faire pleurer votre porte-monnaie (et vos hanches, accessoirement).

Ramen et gyoza à Tokyo - Japon

Enfin, quand on imaginait Tokyo, on l’assimilait à un sentiment d’oppression dû à la foule et à l’importance d’une telle ville. Or ce n’est pas du tout ce que nous avons ressenti une fois sur place. Il y a ce petit quelque chose à Tokyo qui fait qu’on y respire et qu’on s’y sent bien. Le respect de la distanciation et des normes des japonais y joue peut-être beaucoup, mais il y a aussi le fait que tout est ordonné et propre.

Citadins ou campagnards, tout le monde trouve son compte à Tokyo puisque c’est une ville qui allie avec harmonie la modernité et la tradition.

Les rues de Shibuya à Tokyo - Japon
Les croisements de Shibuya à Tokyo

Quand la modernité et la tradition s’entremêlent et se révèlent

Pour moi, Tokyo est un subtil mélange de technologies et d’héritages du passé.

Nous sommes allés au parc Gyoen à Shinjuku, et le fait qu’il se trouve entouré de buildings en pleine ville était assez incroyable. Ce parc est très grand et présente des bâtiments à l’architecture traditionnelle, entourés d’une végétation entretenue et assimilée aux paysages nippons. L’atmosphère y est sereine et il suffit juste de sortir du parc pour se retrouver de nouveau dans l’urbanisme tokyoïte.

Le parc Gyoen à Shinjuku - Japon

De même, se balader dans le quartier de Yanaka, à côté de Ueno, est un voyage dans la tranquillité et l’authenticité. C’est en s’y perdant que l’on s’est retrouvés dans son cimetière, qui fait partie d’un parc qui accueille des promenades tranquilles et mélancoliques. Ce quartier est appelé le “vieux Tokyo”, et on en comprend vite la raison.

À Tokyo, et au Japon en général, on trouve des restaurants partout et en tous genres : traditionnels, modernes, japonais, américains, français, cheap, luxueux…
Notre tout premier restaurant japonais traditionnel était à Shinjuku, le lendemain de notre arrivée. Nos jambes commençaient à se fatiguer et on se laissait porter dans les rues animées. C’est là que les portes en bois ornées d’une bannière rouge du Kin Den Maru nous ont inspiré (bon, les images de plats à l’aspect ravissant y ont un peu joué, j’avoue). Contrastant avec son intérieur tout aussi authentique et traditionnel que le laissait penser la devanture, les commandes se font sur une borne à l’entrée. C’est une technologie certes pratique et moderne, mais pas toujours très efficace lorsque l’on ne parle pas la langue. Certaines images sont effacées, et c’est rarement traduit en anglais. Il faut se fier à votre flair ! Une fois votre choix défini, réglez puis récupérez le ticket que vous donne la borne avant de le transmettre à la personne se trouvant derrière le comptoir.
C’était un pur délice, l’un des meilleurs restaurants qu’on ait fait. C’était surtout celui qui a marqué notre première rencontre avec la nourriture du japon. Au menu : gyozas et ramens, la base.

Un restaurant traditionnel japonais à Tokyo - Japon

Il existe d’ailleurs des restaurants qui proposent de la cuisine japonaise traditionnelle mais qui, eux, vont plus loin dans la modernité. Nous sommes allés à la fin de notre séjour dans un restaurant où l’on commandait via une tablette (je n’ai pas réussi à retrouver le nom et l’emplacement). D’autres encore agencent leur établissement de manière à ce que les plats soient servis grâce à un tapis roulant. De la même manière, on en trouve également en France, ce qui nous montre bien que ce mélange est une particularité typique du Japon. 

Aussi, même les quartiers de Tokyo sont relativement cloisonnés par une appartenance spécifique. Asakusa, par exemple, est un quartier un peu traditionnel connu pour son temple et ses boutiques artisanales qui nous fait voyager à une époque passée. Ueno est un quartier plus culturel qui comprend notamment des musées et un parc reconnu, tandis qu’Odaiba (qui est une île artificielle où l’on peut voir l’immense Gundam s’animer) est plutôt tourné vers le shopping. À contrario, pour une plongée dans le Tokyo contemporain, allez à Shinjuku, Shibuya, et Harajuku. Il y a un nombre incalculable de boutiques de tous types, parfois sur plusieurs étages, une multitude de Starbucks (vraiment, il y en a partout !), des karaokés… C’est en même temps typique et moderne avec des traces de tradition.
Et puis il y a Akihabara : LE quartier geek par excellence. Il pullule de game centers et de multiples boutiques proposant toute sorte de choses en lien avec jeux vidéos, mangas, animes, ou tout simplement l’high tech.

Enfin, dans les rues tokyoïtes, vous croiserez souvent des japonais et japonaises en yukata ou en kimonos, généralement pour des occasions particulières (par exemple, il est de coutume d’aller voir les feux d’artifice en yukata). Je ne parle pas ici des touristes qui peuvent louer ces atours assez aisément, vous en verrez beaucoup. D’ailleurs, dans le quartier d’Harajuku qui est un quartier avant-gardiste en termes d’art et de mode, vous trouverez une boutique de souvenirs traditionnels qui vend notamment des yukata et kimono en allant du cheap au véritable kimono en soie qui vaut une fortune : Oriental bazaar. J’ai d’ailleurs craqué pour un kimono et un yukata non véritables (en coton ou polyester donc), faute de budget.

Kimono japonais devant une maison traditionnelle japonaise à à Tokyo - Japon

De ce fait, ce contraste entre modernité et tradition donne de l’authenticité à la capitale et diversifie son patrimoine culturel. La saveur qui en découle est celle d’un exotisme mariant le japon historique et avant-gardiste.

Tokyo, le paradis des Geeks

On ne va pas se mentir, Tokyo, c’est aussi (et surtout, pour certains) le paradis ultime des geeks ! Vous remarquerez que je n’emploie pas le terme japonais “otaku”, qui désigne toutes les passions en général. Si cela vous intéresse, Tev a fait une vidéo très intéressante à ce sujet.

Revenons à nos moutons. Je vous ai parlé précédemment du quartier d‘Akihabara, qui est incontestablement le quartier des geeks. Il y a tant de choses géniales ici que vous ne saurez plus où donner de la tête ! Son ambiance électrique, ses néons et jeux de lumières donnent le ton et stimulent l’intérêt. En plus des nombreux Game centers et VR parks, il s’y trouve plusieurs salles d’arcade Sega.  Il semblerait d’ailleurs que la 2ème ferme ses portes bientôt après 17 ans d’existence.
Nous avons testé un VR center mais le jeu d’horreur que l’on avait pris n’était franchement pas top. En revanche, tous les game centers que l’on a testés se sont ponctués de très bons moments, bien que l’on avait bien honte de notre skill lamentable aux jeux de rythme comparé aux japonais, qui sont impressionnants de rapidité et d’agilité
C’est également à Akihabara que vous trouverez des Maid Cafés, ces cafés où les serveuses sont costumées en personnages de mangas. Si vous vous y rendez, soyez respectueux et ne prenez pas les serveuses pour des objets !

Plus généralement, Tokyo propose une multitude de complexes qui sortent de l’ordinaire et qui plaisent beaucoup aux geeks. Par exemple, le Robot Restaurant qui se trouve vers Shinjuku est un endroit qui propose un show futuriste et SF apparemment tout droit sorti d’un autre monde. Une réservation au Robot Restaurant coûte cher et nous avons préféré faire l’impasse sur cette expérience.

Autre exemple avec le Kawaii Monster Café d’Harajuku qui nous plonge dans une ambiance colorée et fantasque. Aussi, vous trouverez une multitude de Mangas Kissas qui offrent la possibilité de louer une “pièce” plus ou moins petite et confortable, comprenant un ordinateur. Vous avez la possibilité de lire tous les mangas qui sont exposés et avez accès à des fontaines de sodas en libre service. Les prix varient selon le temps de réservation choisi (3h, 6h, 12h…) mais cela reste à peu près équivalent à une auberge cheap. L’avantage, c’est l’ouverture h24, donc cela peut dépanner.

Nos anecdotes et aventures à Tokyo

En tout vrai touriste occidental, il nous est arrivé de se méprendre sur certaines choses ou tout simplement de vivre des situations qui nous ont marqués

Comme la fois où je me suis lavée les dents puis ai nettoyé mes sous-vêtements avec de l’après rasage. Allez savoir pourquoi je n’avais pas fait de recherches sur le net avant d’acheter au Don Quijote au lieu de me fier au packaging. À l’époque, je ne savais pas lire le japonais. Damned.

Ou encore le malaise que l’on a d’abord ressenti lorsque l’on s’est essayés aux chansons japonaises dans un karaoké fréquenté par des chanteurs bien plus doués que nous et que j’ai renversé par maladresse mon soda sans savoir comment demander de quoi nettoyer. 

Et puis notre surprise quand on est allés au bar métal qui nous faisait de l’œil depuis un moment et que le gérant, adorable, est venu discuter musique avec nous et nous a proposé de mettre les sons qu’on voulait dans la salle.

Et aussi notre étonnement lorsque l’on est rentrés pour la première fois dans un Don Quijote. C’est immense, et leurs rayons sex toys sont vraiment hors du commun (et malaisants d’ailleurs, étant donné qu’il y a des jeunes écolières sur BEAUCOUP de packagings).

La fois aussi où un petit papy japonais absolument chou est venu vers nous dans un anglais presque parfait pour nous proposer son aide voyant que l’on regardait notre carte avec confusion.

Pour conclure…

Nos bons plans :

– Si vous souhaitez acheter une valise pour ramener vos souvenirs à un prix raisonnable, rendez-vous au marché Ameyoko de Ueno.

– Pour acheter des figurines, n’allez pas dans les boutiques des rues principales ni celles à côté de la gare d’Akihabara. Plus vous montez dans les étages, moins c’est cher (d’ailleurs, notez qu’il n’y a pas de RDC au Japon). Allez à Nakano Broadway.

– Bonne adresse pour bien manger à Harajuku : Yokohama Family Ramen.

Les autres bonnes adresses sont déjà stipulées plus haut dans l’article 🙂 

Nos conseils :

– Osez vous perdre dans les rues et les quartiers de Tokyo. Vous trouverez parfois des pépites inattendues.

– Testez votre sens du rythme dans les Game Centers. Vous repartirez peut-être honteux mais c’est une expérience qui fait partie du quotidien d’un bon nombre de japonais.

– Attention aux bars à hôtes et hôtesses. Tout est fait pour vous faire vraiment vider le portefeuille et les prix sont très chers. Vous êtes prévenus.

– Soyez conscients qu’il existe des “chasseurs et chasseuses de gaijin”, autrement dit des chasseurs d’étrangers. Ils et elles ne s’intéressent qu’à votre nationalité non japonaise et se trouvent très souvent dans les endroits appréciés des étrangers. Ce n’est pas une généralité, heureusement que tous les japonais qui seront amicaux avec vous ne sont pas des gaijin hunters !

Mais surtout, amusez-vous (dans le respect) et prenez-en plein les yeux !

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