The Lapins Crétins – Tome 16 : Il était une Bwaah !

Oyez, oyez, conteurs et paladins, il est arrivé tout nouveau tout chaud, le tome 16 de The Lapins Crétins intitulé “Il était une Bwaah !”. Comme son nom l’indique, il est ici question de l’incursion de nos lapins préférés dans le monde des contes et des légendes où ils vont se révéler égaux à eux-mêmes pour notre plus grand plaisir. Sorti dans le commerce le 2 novembre 2023, ce nouvel album commence bien évidemment par le rituel “Il était une fois des lapins complètement crétins…”

Le vilain petit lapin

Quand les Lapins Crétins saccagent les contes !

Connaissez-vous l’histoire des trois petits cochons, de Raiponce ou de Jack et le haricot magique ? Autant de belles histoires qui ont bercé notre enfance et notre imaginaire… mais qui deviennent beaucoup moins charmantes lorsque nos Lapins s’en mêlent ! Par un mystérieux procédé, voilà que les Lapins Crétins se retrouvent au cœur de nos contes de fées favoris. En les revisitant à leur manière, ils mettent une sacrée pagaille dans le quotidien de célèbres héros qui n’avaient jamais eu à affronter pareils lutins facétieux. Au lieu de sauver la princesse, les lapins préfèrent se faire un bon barbecue grâce aux flammes que crache le dragon. Quant à l’épée Excalibur, si elle ne veut pas bouger d’un pouce, autant qu’elle serve à étendre le linge ! Même la reine maléfique de Blanche-Neige se fera piéger par le tempérament espiègle des lapins. Après s’être vendue à plus d’un million d’exemplaires, la série des Lapins Crétins revient avec un nouvel opus sur un thème magique et intemporel : les contes de fées. À travers une succession de gags irrésistibles, les auteurs détournent les histoires de notre enfance pour s’en amuser et nous avec, les lapins faisant preuve d’une magie dont eux seuls ont le secret !

Glénat

Après un passage dans l’espace infini, s’être découvert une passion pour la cuisine, avoir pratiqué le sport, j’en passe et des meilleurs, nos abrutis favoris ont dégoté un exemplaire de “1001 contes et légendes”, livre magique s’il en est, qui leur permet de se balader librement au milieu de Blanche Neige, Raiponce et même Pinocchio. Évidemment, les gags plus classiques sont également de la partie et se déclinent sur une, deux ou trois pages maximum, sans véritablement de liens les uns avec les autres. Cependant, dans ce seizième album, les lapins crétins ne cassent plus le quatrième mur comme à leur habitude, laissant le lecteur dans le rôle de simple spectateur, à l’inverse de nos inconscients héros qui eux s’invitent sans ambages dans les fables les plus populaires de notre enfance.

Découvrez un extrait de The Lapins Crétins – Tome 16 : Il était une Bwaah ! ici

Peau d’Âne

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Dab’s a ratissé large pour mettre à l’honneur la thématique principale de The Lapins Crétins tome 16 : Il était une Bwaah ! En effet, le scénariste s’est inspiré de contes très connus, originaires de divers pays d’Europe. Ainsi les lapins vont dans cet album côtoyer Cendrillon, qui fut retranscrit en livre par Charles Perrault (France), mais également Blanche Neige et Raiponce, tiré du folklore allemand par les frères Jacob et Wilhelm Grimm, ainsi que Boucles d’or et les Trois Ours, Jack et le Haricot magique et Les Trois Petits Cochons qui eux proviennent de contes anglais. Ces contes merveilleux que nous avons tous entendus dans notre jeunesse font partie d’un genre littéraire qui a connu son apogée au XVIIᵉ siècle avec une adaptation à l’écrit d’histoires du folklore, transmises à l’orale et remontant parfois à l’antiquité.

Bien entendu, les récits qui sont parvenus jusqu’à nous, ont subi nombre d’évolutions au fil des siècles avant de prendre leur forme plus ou moins définitive sous la plume de Perrault, Andersen ou des frères Grimm. La seule exception est faite par une planche mettant en scène Pinocchio qui n’est, à la base, pas un conte de fées, mais un roman pour enfants datant du XIXᵉ siècle : “Les aventures de Pinocchio”. Celui-ci fut écrit par le journaliste et écrivain italien Carlo Collodi en 1881 et bien que beaucoup plus récent que les récits merveilleux classiques, il a accédé au statut de conte de fée en empruntant beaucoup de codes au genre et en mettant en scène une histoire intemporelle. La confusion est donc parfaitement compréhensible et nous n’en voudrons absolument pas au scénariste pour cette petite digression.

Les contes de la bêtasse

J’ignore si c’est parce que j’ai, depuis toute jeune, un intérêt certain pour les contes et les légendes, mais je dois avouer que la thématique de cet album a particulièrement résonné en moi. Comme je vous l’avais dit lors de ma critique de The Lapins Crétins tome 15 : Champions du monde, nous sommes, à la maison, des grands adeptes des bouffonneries des héros aux grandes oreilles, et ce sous toutes ses formes. Alors que deux de mes univers préférés se rejoignent, je n’aurais pas pu demander mieux, d’autant que, une fois n’est pas coutume, la couverture de l’album s’est parée de ses plus beaux atours.

Avec un look vieux livre de conte rehaussé de dorures et enluminé de lapins armés de ventouses, on sent très vite la volonté de nous emmener dans un monde merveilleux qui devra, pauvre de lui, composer avec la niaiserie maladive de ses visiteurs aux longues oreilles. Cependant, si j’ai encore beaucoup ri à la lecture des aventures des ennemis de Rayman, je dois avouer qu’un peu plus de gags sur la thématique principale auraient été les bienvenus. Là, ils ne composent qu’un tiers du recueil, ce qui, même si je suis bien consciente de la difficulté d’écrire de tels gags, n’est vraiment pas énorme. Mais peut-être qu’au vu du sous-titre de la BD, j’en attendais trop, car il est certain qu’un volume entier incluant des gags des lapins crétins dans l’univers des contes ne m’aurait absolument pas déplu, bien au contraire.

Cela étant, les gags restent de qualité de la première à la dernière page, c’est indéniable. Dab’s et Priou forment un duo efficace qui sait ce qui fait rire les lecteurs et on espère que leur collaboration durera encore très longtemps sur la série. En attendant la sortie du prochain album de The Lapins Crétins qui devrait arriver en fin d’année prochaine, je peux toujours me consoler avec le manga The Lapins Crétins Luminy’s Quest pour voir les léporidés les plus débiles de la galaxie mettre le brin dans un univers héroic fantasy.

Pour conclure…

Il était évident qu’avec les lapins crétins aux commandes, aucun conte de fées ne risquait de se conclure par “Et ils vécurent heureux pour toujours”, tant nos idiots préférés ont le chic pour gâcher tout ce qu’ils touchent. Bien que l’on compatisse (un peu) avec Boucle d’or et les trois petits cochons qui font les frais des âneries des lapins, on redemande (beaucoup) des facéties de ces bouffons blancs qui s’ingénient à dépoussiérer les contes pour notre plus grand plaisir.

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