Manabu Yashiro avait déjà marqué les esprits avec deux courts récits, « Shin Onigashima » et « Murahagane », il débarque chez Dark Kana avec Tank Chair ! Découvrez un duo d’assassins qui a tout perdu ou presque. Un frère plongé dans un état Végétatif après avoir protégé sa petite sœur. Et une cadette qui accepte toutes les missions les plus compliquées dans l’espoir de réveiller son frère définitivement. Disponible chez votre libraire préféré et sur Amazon pour 7€90 depuis le 5 juillet 2024.
Cette critique a été réalisée avec un exemplaire fourni par l’Éditeur.
Tank Chair, la bague meurtrière
Nagi Taira était le meilleur tueur à gages, mais il est plongé dans un état végétatif depuis le jour où il a reçu une balle dans la tête pour protéger sa petite sœur.
Cependant, lorsqu’il sent une pulsion meurtrière dirigée vers lui, il reprend temporairement conscience.
Afin de retrouver son état normal, Nagi va continuer sa rééducation en affrontant de puissants ennemis à l’aide de son fauteuil roulant !
Kana
L’histoire de Tank Chair se met doucement en place. Nous suivons une gamine qui va chercher un contrat. Comment une jeune fille aussi discrète et fragile arrive-t-elle à se faufiler dans les pires endroits et à en ressortir vivante ? Parce que son frère a une réputation ? Personne ne sait, elle est la seule…
Elle réveille son frère. Ici pas de gifle ou de petits mots. Non, elle fonce sur lui bien décidée à le tuer. C’est là que le symbole est fort. Comment fait-elle pour tromper l’inconscient ? Elle pourrait faire semblant, mais non. Quand elle se jette sur son frère qui végète dans son fauteuil roulant, elle veut sa mort et pourtant elle l’aime à en mourir.
Peut-être l’envie d’abréger ses souffrances qui prennent le dessus ? La colère qu’il soit dans cet état ? En tout cas, c’est suffisant pour qu’il se réveille et devienne le Tank Chair. Les missions se passent comme ça maintenant. Il suffit que Nagi ressente une vague meurtrière dirigée contre lui pour reprendre ses esprits et redevenir qui il était, mais toujours avec son handicap. Sa sœur pense que si elle trouve celui qui aura la plus grosse pulsion meurtrière, cela guérira son frère. Une rééducation compliquée.
En tout cas Shizuka y croit.
Une ambiance exceptionnelle
Je ne saurais dire quand se passe le manga. Notre époque ? Le futur ? Une autre dimension ? En tout cas, on se croirait un peu dans une ambiance néo Punk, post Apo et peut-être même un poil Mad Max. La ville est sombre, elle est dirigée par des bandits et la violence y règne. En tout cas, c’est que l’on voit dans ce tome.
Les scènes de combat sont détaillées et magnifiques. On ne ressent pas l’ennui quand on observe les planches muettes des combats de Nagi.
À côté de tout ça, cette violence, les gangs, nous avons un lien fraternel puissant entre Shizuka et Nagi. Elle est prête à tout pour lui et elle s’en veut qu’il ait pris cette balle pour elle. Nagi, lui, cherche à continuer de prendre soin d’elle durant ses quelques moments hors de son état végétatif. La jolie Shizuka grandit seule et s’autogère seule.
Une école d’assassins
Et oui, il fallait bien justifier le don de Nagi. Apparemment, le duo d’assassins faisait partie d’une école de tueurs. Une école qui n’est pas sous contrat avec l’éducation nationale, vous vous en doutez vu leurs méthodes d’enseignement. Il semblerait donc que Nagi ait tout quitté pour sa sœur qui n’avait pas sa place là-bas, mais cela a aussi généré des ennemis et dans le tome un nous en rencontrons un. Enfin, un duo d’ennemis.
Un concept original et inclusif
Et oui, mon côté Travailleuse avec les personnes en situation de handicap va prendre le dessus. Souvent dans les films de super-héros, on voit que les enfants et même les adultes ont un mentor. Je vais penser à un enfant en particulier. Incassable. Ce film avec Bruce Willis où le type est vu comme un super-héros incassable par son contraire. On y voit un homme qui depuis tout petit adule les super-héros. Il grandit en fauteuil roulant car il a une maladie du type « os de verre ». Eh bien quand je vois Tank Chair, c’est à ce film que je pense. Un héros de manga en fauteuil roulant et qui pourtant est toujours le meilleur des assassins. À l’heure où l’inclusivité est partout, au moment où dans le monde le handicap est enfin sous les projecteurs, voilà qu’on découvre ce manga.
Je m’emballe un peu désolée, mais c’est un sujet que j’aime aborder. Voir un héros en situation de handicap peut être un bon renforçateur moral pour des personnes porteuses de handicap visible ou même invisible.
Mon avis sur Tank Chair – Tome 1
Revenons au manga. Sur le coup, je me posais des questions. Un héros en fauteuil roulant super, mais ça va être quoi l’histoire ? Et il agit seul ? Pourquoi est-il en fauteuil ? Eh bien le tome un répons à toutes ces questions. Nagi voulut protéger sa petite sœur et il prit une balle dans la tête. Médicalement parlant, oui le cerveau est touché, Nagi est mort, du moins cérébralement. Et pourtant la magie de la Fantasy est là. Il revient de son état sous certaines conditions. Shizuka va donc être son assistante et comme dans tout comic ou manga, un super-héros a un assistant. Nous avons donc une formule gagnante. En ce qui me concerne, c’est un gros oui. J’ai entre les mains une très bonne surprise et j’ai hâte de découvrir le tome 2 prévu le 6 septembre 2024. Actuellement, le manga est toujours en cours au Japon et il est rendu actuellement au tome 6. Il y a fort à parier que l’histoire ne fait que commencer.
Suivez Nagi et Shizuka, un frère et une sœur unis par leur passé d’assassins mais aussi par l’état de Nagi qui s’est sacrifié pour sa petite sœur. En état végétatif, il reprend conscience quand quelqu’un veut le tuer. Plus l’envie est grande et plus son état conscient dure. Une aventure sombre mais drôlement originale.
