STAR OCEAN THE SECOND STORY R

"STAR OCEAN THE SECOND STORY R" écran titre

Série majeure dans l’univers du JRPG, Star Ocean a su s’ouvrir à l’occident avec son deuxième épisode : Star Ocean: The Second Story, sorti sur PlayStation en 1998. Un opus qui a permis à beaucoup de joueurs, non japonais, de pouvoir découvrir cette saga drapée d’une jolie réputation. Il n’était donc pas étonnant qu’après son portage sur PSP en 2008 (avec quelques ajouts et de nouveaux artworks), Square Enix nous gratifie aujourd’hui d’un remake de cet épisode fondateur intitulé, assez logiquement, STAR OCEAN THE SECOND STORY R. Sorti le 2 novembre 2023 sur PC, PS4, PS5 et Nintendo Switch, il est désormais temps de nous pencher sur cette itération, afin de savoir si Square Enix a réussi, avec ce remake, à redonner à la licence (un peu malmenée ces dernières années) sa gloire d’antan.

Ce test a été réalisé sur une version PS5 fournie par l’Éditeur.

Star Fantasy

"Star Ocean the second story" PSOne
"Star Ocean the second story" PSP

Mais avant de vous parler de son remake, il me semble important de recontextualiser un peu la création de Star Ocean: The Second Story. Après un premier épisode sur Super Famicom développé par tri-Ace et édité par Enix (et qui ne verra jamais le jour officiellement en occident dans sa version 16-bits), le deuxième épisode paraît sur PlayStation en 1998 au Japon. Cette suite (toujours mitonnée par tri-Ace) aura le droit à une localisation aux États-Unis en 1999 puis en Europe, en 2000. Ce JRPG sort dans un contexte bien particulier pour le genre, car celui-ci a à l’époque un nouveau roi : Final Fantasy VII (FFVII) ! Le blockbuster du JRPG, qui fera découvrir ce style de jeu à la planète entière. Cloud, Tifa et toute la fine équipe de chez Squaresoft deviennent alors rapidement les ambassadeurs du JRPG en dehors de l’archipel.

"Final fantasy VII" fut le moteur de la création de Star Ocean

Il convient de rappeler qu’à l’époque Enix et Squaresoft, les deux frères ennemis du jeu de rôle à la japonaise, se livraient une guerre sans merci par jeux interposés. Une lutte essentiellement incarnée par Dragon Quest (côté Enix) – qui régna sans partage en territoire nippon – et Final Fantasy (côté Square), qui s’affirma comme un challenger de poids, en gravissant les échelons d’épisodes en épisode, jusqu’à l’explosion planétaire de Final Fantasy VII. Ainsi, quand Star Ocean: The Second Story se lança, il s’imposa clairement comme une réponse d’Enix au raz de marée FFVII.

"Dragon Quest VII" autre monument du JRPG de cette époque

Avec ses décors ultra-détaillés en 2D, optant pour des angles de caméra variés comme dans le hit de Square, son héros nommé Clou… Claude, et son opening digne d’un space opéra, nul besoin d’être un observateur hors pair pour débusquer les intentions de l’éditeur de Star Ocean. Il n’aurait plus manqué que les personnages soient en 3D pour que le mimétisme soit total, mais ici tri-Ace opta plutôt pour des sprites 2D. Pour autant, il est indéniable que ce second Star Ocean possède une personnalité propre, et n’est en aucun cas un banal clone de Final Fantasy VII.

Histoire deux rencontres

"Lena" est l'un des deux avatars disponible
Le "globe de sorcellerie" vient de tomber sur la planète Expel

Dans STAR OCEAN THE SECOND STORY R, tout commence par une décision, celle du personnage que vous souhaitez incarner durant l’aventure, qui se déroulera alors du point de vue du protagoniste sélectionné. Vous aurez donc le choix entre Rena et Claude, ce qui modifiera en conséquence la séquence d’introduction. Tout commence vraiment pour le duo lorsque Claude C. Kenny, téléporté sur une planète qui lui est inconnue, sauve la vie de Rena Lanford, une jeune autochtone attaquée par un monstre. Portant des vêtements étranges et une arme que la jeune fille assimile à une épée de lumière, il n’en faut pas plus à cette dernière pour assimiler Claude au héros d’une antique légende locale censé les protéger contre un fléau tombé du ciel récemment : Le globe de sorcellerie.

"Claude" sauve Rena lors de leur première rencontre

Après avoir dissipé le malentendu auprès de Rena et des siens, sans toutefois leur révéler sa véritable identité, Claude accepte d’enquêter sur la mystérieuse sphère d’énergie, capable de créer des monstres et de rendre agressifs les animaux. Accompagné de Rena qui souhaite lui servir de guide, il se lance à la recherche de la source du mal, afin de trouver par la même occasion un moyen de rentrer chez lui. Les deux héros ignorent encore que leurs pérégrinations vont les emmener bien plus loin que tout ce qu’ils auraient pu imaginer, dans une quête qui déterminera le destin de la galaxie tout entière. Voilà le point de départ du scénario que Star Ocean: The Second Story partage fidèlement avec son remake.

Rena associe Claude au "héros de la lumière"
Claude se dévoile un peu dans "STAR OCEAN THE SECOND STORY R"
Les héros partent à la recherche de la météorite dans "STAR OCEAN THE SECOND STORY R"

Cela étant, les actions privées déjà présentes dans l’épisode fondateur, peuvent désormais être sélectionnées en pleine ville tandis qu’il fallait auparavant les sélectionner avant de rentrer dans une cité. Ces actions, qui se déroulent alors que votre groupe se sépare pour vaquer chacun à leurs occupations, sont l’occasion pour votre avatar d’en apprendre plus sur vos alliés et même d’apprendre à les connaître de façon plus profonde. Cela a le mérite de renforcer l’immersion du joueur et les liens entre les membres du groupe par la même occasion, d’autant que les événements ne seront pas vécus de la même manière par les deux héros qui auront alors un point de vue différent sur les situations.

Rena souhaitent accompagné Claude dans son "enquête"

S’il y a au total 11 personnages qui pourront accompagner Rena et Claude, vous pourrez passer à côté de certains d’entre eux, car leur rencontre dépendra de certains de vos choix de recrutement, voire de l’avatar de base sélectionné. Un excellent prétexte pour refaire plusieurs fois le jeu, qui par ailleurs se boucle en une trentaine d’heures sans trop traîner. Voyons maintenant d’un peu plus près ce que nous propose réellement ce remake. 

Un remake squarement génial 

Les "décors HD" sont magnifiques
"Céline" est le premier personnage recrutable que l'on rencontre

Bien entendu, qui dit remake dit forcément refonte graphique, et de ce côté-là Square Enix à fait un superbe travail en transformant les environnements 3D de l’original en décors HD, dans lequel se baladent toujours les sprites 2D des protagonistes qui eux sont restés les mêmes. Cela étant, si vous êtes nostalgique de la direction artistique du second Star Ocean que ce soit dans sa version PlayStation ou encore PSP, vous aurez la possibilité de reprendre à la volée les arts de dialogue de ces deux versions, tout comme de repasser sur les doublages japonais de l’époque. La musique a également été arrangée, et pas par n’importe qui, puisque c’est Motoi Sakuraba (Valkyrie Profile, les Tales Of, etc.), le compositeur de la bande son d’origine qui est à l’œuvre pour cette réorchestration.

Les artworks de la "version PSP"
Les artworks de la "version originale"

Toutefois, si les sonorités de la partition de 1998 vous manquent, vous pourrez parfaitement la sélectionner pour bénéficier de la musique du titre PlayStation. Une modernisation esthétique et sonore parfaitement exécutée donc, mais ce ne sont pas les seules nouveautés incluses par les développeurs, loin de là. Outre les options de confort et d’accessibilité bien pratique, mais assez classique de nos jours (comme l’introduction de niveaux de difficultés, la sauvegarde automatique, le défilement accéléré des événements ou même le fait de pouvoir zapper les cutscenes), le jeu a revu en profondeurs certains points de gameplay dans le but de surpasser sa première itération. Ainsi, le gain de SP (points de compétences) se fait désormais en combat, mais aussi en montant de niveaux, ce qui permet de monter plus vite en compétences ses divers personnages.

Le menu des "compétences"
Le menu des "Techniques Spéciales"

Idem, les compétences de combats et de magie ne dépendent plus des points de SP, mais d’une nouvelle monnaie gagnée de la même façon. Un gain de temps appréciable pour développer au mieux les capacités de votre groupe sans pour autant passer de longues heures à grinder. En ce qui concerne les missions de guilde, si elles permettent toujours de faire évoluer vos compétences et d’en ajouter de nouvelles, vous n’aurez plus besoin de vous y rendre pour les débloquer au fur et à mesure, puisque celles-ci sont toutes disponibles quasiment dès le début du récit.

Les missions de Guilde dans "STAR OCEAN THE SECOND STORY R"

Cependant, les missions des guildes vous permettront (via l’utilisation spécifique ou le renforcement de ces capacités spéciales) d’obtenir de belles récompenses en SP, argent ou objets. Enfin, et même si c’est assez anecdotique, l’inclusion de phase de pêche est une petite nouveauté bien sympathique. Vous pourrez via une compétence dédiée pêcher dans n’importe quel point d’eau et même échanger votre surplus de poisson, grâce à un nouveau personnage inédit, avec des récompenses utiles.

Phil est le personnage qui gère la pêche dans "STAR OCEAN THE SECOND STORY R"

Points de vue et points de vie

Quand on parle de JRPG, forcément cela évoque un nombre de combats conséquent, notamment quand les rencontres sont aléatoires comme cela a pu être le cas dans Star Ocean: The Second Story. Bonne nouvelle pour ceux qui ne sont pas fans de ce type d’approche, STAR OCEAN THE SECOND STORY R propose désormais une visualisation de la position des ennemis sous la forme de brumes colorées qui, en prime, vous indiquent leur niveau de difficulté. Ainsi les ennemis verts seront faciles à abattre et les violets d’un niveau moyen, quand les rouges seront difficiles à vaincre. Outre le fait de vous permettre de plus facilement éviter les combats, ce système se pare d’une autre subtilité, si deux (ou plus) ennemis vous attaquent en étant “liés”, vous devrez les affronter à la chaîne ce qui vous octroiera des récompenses bonus.

Les liens entre les ennemis qui déclenchent des "combats en chaîne"
La couleur des ennemis détermine leur niveau dans "STAR OCEAN THE SECOND STORY R"

En parlant de bonus, chaque fois que vous terrassez un ennemi, ce dernier lâche des petites sphères qui au bout d’un certain nombre vous donneront jusqu’à trois bonus de combat que vous garderez d’un affrontement à l’autre. Cependant, si vous mourrez ou que vous êtes pris à revers le total de ses sphères retombera à zéro, vous voilà prévenus ! Pour ce qui est du système de combat à proprement parler, nous sommes ici dans des affrontements en temps réel ou vous avez la possibilité d’établir des stratégies en orientant les actes de vos coéquipiers. Cela étant, l’IA des personnages est assez performante pour que vous puissiez la plupart du temps laisser vos alliés libres de leur choix. L’action est ici particulièrement rapide et débridée, sans aucun temps mort.

Les personnages de soutien dans "STAR OCEAN THE SECOND STORY R"
les combats sont dynamiques dans "STAR OCEAN THE SECOND STORY R"
Les "personnages de réserve" sont des alliés utiles

Si l’on combine à cela la possibilité d’étourdir les ennemis et de les faire passer en mode “Rupture” ainsi que la possibilité d’utiliser des personnages de réserve pour lancer des attaques de soutien, on obtient des combats dynamiques ou votre stratégie d’attaque fera toute la différence. Petite gratification supplémentaire, en plus des personnages de réserve originellement présent vous pourrez également obtenir des personnages d’autres opus comme Laeticia (STAR OCEAN THE DIVINE FORCE) ou Edge (Star Ocean: The Last Hope). De quoi ravir encore un peu plus les groupies de la franchise de tri-Ace.

Le "mode rupture" est une nouveauté de ce remake

Il n’y a Rena dire !

S’il n’est pas nécessaire d’avoir joué à Star Ocean premier du nom pour apprécier le voyage que nous offre STAR OCEAN THE SECOND STORY R, il vaut mieux être au fait que ce dernier en est la suite directe, Claude étant le fils d’un couple de personnage du premier opus. Cependant, j’ai entamé ce test sans avoir jamais touché à l’un des titres de la saga, sachant juste que tous les épisodes se déroulent dans le même univers et sont interconnectés les uns aux autres. Si j’imagine sans mal les ajouts au lore et aux contextes que cela constituerait de jouer au reste de la licence, cela ne m’a absolument pas empêché de me jeter avec ferveur dans l’exploration de ce remake qui a constitué une très bonne porte d’entrée sur l’univers de Star Ocean.

"Claude" n'a jamais été reconnu pour ce qu'il était mais pour son nom
Le menu général de "STAR OCEAN THE SECOND STORY R"

J’avoue que dans un premier temps, j’ai eu un peu de mal avec ce mélange 3D-2D, mais très vite je m’y suis habituée et j’ai même fini par beaucoup apprécier cette approche une fois la surprise passée. Pareil, les multiples surcouches de paramètres à prendre en compte pour bien faire évoluer ses personnages m’ont fait très peur de prime abord, avant que je ne commence à réellement explorer le système. Si je ne suis pas certaine d’avoir su l’exploiter de façon optimale, il a tout de même le mérite de pouvoir vous permettre de personnaliser vos personnages à un niveau assez poussé. Il y a tout de même un défaut à ce remake qui a été difficile à gérer en ce qui me concerne, les pics de difficulté (tri-Ace a souvent eu des soucis avec la notion de difficulté progressive).

La "mini map" est bien utile pour éviter de se perdre

Vous commencez à connaître ma patience proverbiale et me heurter à un mur sans aucun avertissement préliminaire est le genre de chose qui me fait facilement sortir de mes gonds. Quand, après avoir roulé sur le jeu pendant les premières heures, j’ai finalement changé de continent, les monstres de la carte principale pourtant d’un niveau censé être moyen, m’ont tué en une seule attaque. Il m’a fallu les éviter un long moment avant d’augmenter assez mon niveau pour revenir m’y frotter. À ce titre la fonction qui permet de recommencer directement le combat, sans repasser par la carte, m’a permis de gagner un temps précieux, même si contre un ennemi visiblement plus fort que vous c’est un piège qui vous ramènera en arrière pour peu que vous n’ayez pas sauvegardé juste avant.

les "environnements" sont variés dans le jeu
les coffres sont à trouver même sur la "carte du monde"
Des "liens" vont se tisser entre les divers protagonistes

Cela ne m’a pas empêché de savourer le temps passé en compagnie de Claude et de Rena et si ce n’étaient pas à cause de mes futurs tests de jeux, je serais volontiers repartie directement à l’assaut de STAR OCEAN THE SECOND STORY R, pour un new game plus avec une nouvelle incarnation.

Ecran de Game over dans "STAR OCEAN THE SECOND STORY R"
Pour conclure…

Avec ce STAR OCEAN THE SECOND STORY R, Square Enix et Gemdrops signent un remake de haute volée à même de contenter les fans de toujours de la série ainsi que ceux qui souhaitent la découvrir, même si dans ce dernier cas les nombreuses subtilités et surcouches de gameplay risquent d’en effrayer plus d’un, d’autant que le jeu possède également des pics de difficultés aussi soudain qu’incompréhensibles. Cela étant, entre les graphismes HD-2D superbement modernisés, les petits ajouts du remake qui redynamise efficacement la formule, les magnifiques réorchestrations musicales de Motoi Sakuraba et son intrigue épique, on ne peut nier que le titre de tri-Ace fait peau neuve de manière spectaculaire. Une belle découverte qu’on ne peut que vous conseiller, tant on en est ressortis avec des étoiles plein les yeux !

La  note  de la  rédaction

4/5

Les notes de la rédaction

Les points positifs

Des graphismes mélangeant HD-2D modernisés qui surprennent au début, mais qui, une fois habitué, s’avèrent assez superbes

La possibilité de reprendre les artworks de la version PlayStation ou PSP et de repasser sur la bande son d’époque

La réorchestration des musiques par Motoi Sakuraba himself est somptueuse

Un contenu plus que conséquent

Les petites nouveautés incluses dans le remake qui donnent une nouvelle dimension à l’aventure

Les points négatifs

Des pics de difficultés soudains et difficilement compréhensibles

La pléthore de paramètres et d’activités annexes à prendre en compte pour faire évoluer ses personnages, ce qui pourrait faire peur aux débutants

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