Un SCHiM est l’esprit et l’âme d’un objet ou d’un être vivant. En aucun cas, ils ne doivent être séparés. Malheureusement, c’est ce qui arrive à l’humain qui était suivi par le SCHiM que nous incarnons. Notre mission sera de le retrouver au plus vite avant qu’il ne soit trop tard. Tout cela avec une contrainte : se déplacer uniquement via les ombres. Le tout, dans un environnement vivant et contemporain, très cosy, aux graphismes sobres et épurés, mais non dénués de personnalité. SCHiM est un jeu indépendant de plateforme parfait pour cet été.
Ce test a été réalisé sur une version PS5 fournie par l’Éditeur.
Un Jeu SCHiM-ple mais Efficace
Le gameplay de SCHiM pourrait se résumer à sauter d’ombre en ombre, un peu comme lorsque petits, nous jouions a “Le sol c’est de la lave”, sans réel danger ni contrainte. Mais ce serait un peu simpliste. Car sous des aspects simples de prime abord, le gameplay de SCHiM est plus riche qu’il n’y paraît.
En effet, nous devons nous déplacer uniquement grâce aux ombres créées par les objets environnants, mais également par les êtres vivants, tels que les chats, les oiseaux et les humains. Nous aurons droit à deux sauts dans la zone de lumière au risque de nous voir recommencer à la dernière ombre visitée, voire plus tôt dans certains cas. Mais ce n’est pas tout, au fur et à mesure du jeu, nous aurons de plus en plus de possibilités, comme par exemple, utiliser un stop trottoir publicitaire pour nous projeter lorsque l’espace entre les ombres est trop grand pour pouvoir l’atteindre dans le nombre de sauts requis, mais aussi utiliser des moyens plus rapides, comme les ombres des voitures, vélos et autres camions en mouvement.
Petit ajout sympa, quand on se sent coincé, tout simplement changer la vue, cela permet de mettre en lumière (sans mauvais jeu de mot) d’autres zones d’ombre que l’on n’avait pas vues auparavant. Bien évidemment, je ne peux pas omettre de mentionner les divers collectibles à trouver dans les zones. Ces derniers sont des objets qui, lorsqu’ils sont trouvés, vont être projetés à un emplacement dans l’environnement et nous permettre d’accéder à une zone d’ombre supplémentaire. De plus, nous avons la possibilité d’interagir avec les objets.
En effet, de la même façon que l’on peut être projeté dans les airs grâce au stop trottoir publicitaire, les fils électriques vont nous permettre de faire des rebonds, les barrières de passage à niveau vont nous permettre de bénéficier de leur ombre selon si on les ouvre ou si on les ferme,… Et le jeu va encore plus loin en nous permettant d’interagir avec des éléments de décor qui, de prime abord, ne possèdent pas d’ombre, comme les feux de signalisation. Je n’en dis pas plus…SCHiM est divisé en petits niveaux, où l’on a un objectif, souvent de rejoindre une personne qui va nous mener à chaque fois plus près de notre humain.
SCHiM est un jeu plutôt facile, mais demande un peu de réflexion à certains moments, comme la nuit, par exemple. En effet, même la nuit, nous aurons des zones dites de lumière et des zones d’ombre. À cela vont s’ajouter les éclairages nocturnes des lampadaires et/ou d’autres éléments comme les phares des voitures. Les uns clignoteront et les autres seront en mouvement, ce qui donnera lieu à de nouvelles phases de gameplay. Attention toutefois, malgré toutes ces qualités et ces recherches de variété, le jeu devient assez vite répétitif, voire ennuyeux sur de trop longues sessions. Heureusement, les niveaux sont particulièrement courts et permettent de petites phases de jeu espacées si on le désire.
Une Histoire bien SCHiM-pathique
Le jeu s’attèle d’ailleurs à nous garder en haleine avec la mise en place d’une petite histoire (sympathique mais cependant très banale). Ainsi, au début du jeu, notre “propriétaire” voit sa vie s’effondrer en perdant son travail ainsi que sa compagne. Va alors démarrer pour ce dernier toute une série de changements comme un déménagement, des après-midi de vague à l’âme, des apéros en terrasse avec ses amis, et bien sûr, des rencontres… Ce principe de devoir courir après notre propriétaire alors que tout change pour lui, y compris lors du déménagement, m’a beaucoup rappelé Toy Story premier du nom, avec la vague de nostalgie qui y est associée. Je ne sais pas si cela a été calculé ou même pensé par les développeurs mais cela apporte assurément encore quelques points à ce SCHIM qui a définitivement beaucoup de cordes à son arc.
SCHiM-thèse Addi(c)tive
SCHiM étant un jeu basé sur les ombres et la lumière, les graphismes vont être très tranchés et très contrastés. De niveau en niveau, nous allons passer par différentes teintes de couleurs, qui vont conférer une certaine ambiance au niveau en cours. La direction du jeu est très soignée, mais également très minimaliste pour faciliter la compréhension des différents éléments. Ces derniers ont un liseré noir et sont colorés avec des applats de couleurs vives.
Le jeu est, de manière assez intelligente, tout en clair-obscur, sans valeurs intervalles ou presque, cela permet une compréhension de la structure du niveau assez instinctive, ce qui est très pratique afin de pouvoir planifier et parcourir la zone à explorer. Chaque zone possède une ou deux nouveautés à chaque fois, ce qui rend l’évolution de la difficulté très progressive. Les maps à parcourir se présentent en 3D isométrique que l’on peut observer selon 4 angles de vues afin de diversifier ses points de vue.
Tous ces éléments graphiques rappellent fortement l’esthétique d’un Chris Ware par exemple, pour les amateurs de bandes dessinées. Le jeu assume d’ailleurs parfaitement un léger côté cartoony car, bien que les éléments de décors et les PNJ soient réduits à leur plus simple représentation et quelque peu impersonnels (aucune texture, aucun lettrage, aucuns visages, voire aucuns graphismes même), notre petit protagoniste bénéficie quant à lui d’animation fluide dont les sauts rappellent fortement les déplacements d’une grenouille. Cela est encore renforcé par une animation ainsi qu’un bruit d’éclaboussure chaque fois que le SCHiM atterrit dans une “flaque” d’ombre.
SCHiM-phonie de l’Ombre
Le style de musique se veut calme et décontracté, comme le jeu. Sans prise de tête, un peu façon LoFi. Les sonorités sont rythmées et, bien que totalement synthétiques, peuvent rappeler certains “vrais” instruments comme le kalimba ou le vibraphone. Ambiance ensoleillée donc, y compris dans les choix musicaux. J’adore le petit bruit de “plouf” lorsque l’on plonge dans une ombre. C’est très agréable à l’oreille et cela participe à l’addiction générale au jeu. Le sound design est d’ailleurs très réussi dans son ensemble. À noter que, comme nous pouvons interagir avec chaque objet dont nous “possédons” l’ombre, on se prend vite au jeu de tester et vérifier que les développeurs ont bien pensé à une animation et un bruit pour chaque objet (ainsi nous pouvons par exemple faire klaxonner les véhicules, faire tanguer le mobilier urbain, ouvrir et fermer différents couvercles…).
Avec son esthétique originale, son ambiance chaleureuse et cosy, le jeu indépendant SCHiM est un jeu de plateforme très agréable, qui devient rapidement addictif et ce, malgré un gameplay très simple et parfois répétitif.
La note de la rédaction
Les notes de la rédaction
Les points positifs
Direction artistique
Créativité
Gameplay progressif
Les points négatifs
Répétitif
Léger manque de challenge