Maid of Sker

Maid of Sker est sorti le mardi 28 juillet 2020 sur différentes plateformes (PC, PS4, Xbox One) tandis que la date de sortie sur Switch a été repoussée et reste à ce jour inconnue. Le titre est développé et édité par le studio gallois Walles Interactive, entre autres connu pour le Full Motion Video The Complex. La bande annonce prometteuse avait intrigué les amateurs de jeux d’horreur qui attendaient avec impatience de pouvoir arpenter les couloirs du Sker Hôtel à la recherche du grand frisson. Nous l’avons testé pour vous sur PC (Steam) !

Synopsis

Maid of Sker est un « survival-horror » à la première personne qui se déroule en 1898 dans un hôtel isolé et surtout macabre de Grande-Bretagne. D’après l’histoire vraie d’Elizabeth Williams, vous incarnez Thomas Evans, un musicien se battant pour sauver la femme qu’il aime.

Une fiction basée sur des faits réels

Maid of Sker présente une fiction horrifique qui inspire son scénario d’une histoire vraie, donnant ainsi un aspect encore plus glauque à ce qu’il met en scène. Effectivement, il est dit qu’Elisabeth Williams fut enfermée par son père dans la maison de Sker (Sker House) afin de l’empêcher de fuir avec son fiancé. Elle aurait été séquestrée jusqu’à sa mort et les rumeurs prétendent qu’elle aurait succombé à la maladie d’amour générée par son cœur brisé… Peut-être aussi à cause du manque d’interactions sociales et de la privation de sa liberté, vous ne croyez pas ?

Enfin, la maison de Sker existe réellement et se trouve au Pays de Galles, à Porthcawl, près de Bridgend. Totalement reconstruite, elle a surtout été connue à la suite du roman intitulé Sker House de Richard Doddridge Blackmore et fait partie des maisons réputées comme étant les plus hantées.
Si vous souhaitez en savoir plus sur l’Histoire de Sker House

Les premiers pas vers une atmosphère angoissante…

Le jeu débute au 19ème siècle, dans un train où nous incarnons Thomas Evans, un compositeur se rendant au Pays de Galles, plus précisément sur un domaine isolé appelé Sker Point. On apprend que notre bien-aimée Elizabeth Williams s’est rendue au Sker Hôtel à l’occasion de sa réouverture. Cet hôtel familial dans lequel elle a grandi déplore sa notoriété passée et accueille un événement qui se veut florissant. Chanteuse de talent, notre moitié a suivi les traces de sa défunte mère, Prudence Williams, qui était une chanteuse de grand renom reconnue comme étant la Demoiselle de Sker (Maid of Sker, d’où le titre). Elisabeth est préposée par son père, le propriétaire, à prendre la place de Prudence et ainsi devenir la nouvelle attraction principale du domaine de Sker. Cependant, cette dernière refuse et se voit être séquestrée. Nous sommes donc en chemin pour la délivrer du joug de son géniteur.

Dès les premiers pas à Sker, on découvre un environnement désolé qui nous laisse croire que les choses ont mal tourné. Traces de sang et tissus déchirés sont au rendez-vous, sans parler de l’absence totale d’êtres humains aux alentours. L’ambiance se veut pesante et un chant mélancolique fait entendre ses sonorités à certains moments. Les graphismes sont plutôt réussis et ils contribuent amplement, avec la vue à la 1ère personne, à la situation d’horreur dans laquelle les développeurs souhaitent nous voir évoluer. On imagine facilement la magnificence qui devait émaner des édifices dans le passé. Le contraste avec leur état actuel renforce l’atmosphère étrange, comme si le temps s’était arrêté après un événement dramatique

Ambiance dans le jeu Maid of Sker

…Pour une suite décevante

Une telle ambiance nous laisse penser que la suite mettra en scène un scénario, un gameplay et un environnement pensés pour aller en crescendo vers la peur et l’angoisse. Malheureusement, c’est plutôt décevant dans le cas de Maid of Sker.

Bien que des efforts et du travail aient été déployés pour donner des moments de frissons au joueur, trop de détails et de mécanismes, qui étaient prometteurs, présentent des faiblesses qui rendent l’expérience de jeu un peu fade.

  • L’objectif principal devient sujet à l’aléatoire

Dans un premier temps, l’objectif principal, qui était de retrouver notre bien-aimée Elizabeth en affrontant, le pensait-on, des dangers effroyables, devient en fait une mission de camouflage rendue presque aléatoire. Je m’explique :

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À notre arrivée dans l’hôtel, on entend un téléphone sonner. Naturellement, il faut décrocher le combiné pour connaître la tournure que prendra notre aventure. Notre interlocutrice n’est autre que notre chère Elizabeth qui nous dit s’être cachée dans le grenier. En effet, elle nous informe que tout le monde, sa famille tout comme le personnel inclus, est devenu fou à l’écoute d’un chant orchestré par le père d’Elizabeth et son oncle. Pour le contrer, il nous faut récupérer 4 cylindres dont l’emplacement reste à être découvert. Elle nous met en garde contre ces gens devenus fous et aveugles, qui chassent tous les individus faisant du bruit et les massacrent, comme ils l’ont fait pour les invités et les musiciens venus pour l’occasion. 

Ici, pas d’armes ni de combats, et nous étions prévenus avant même la sortie du jeu. La possibilité de retenir sa respiration pour ne pas tousser, se faire repérer, ou se faire asphyxier, est utile et originale. Seulement, le mécanisme de détection mis en place pour les IA ne suit pas ce genre de gameplay.

En effet, peu de temps après cette annonce, nous rencontrons notre premier Silencieux (appelé Quiet Man dans le jeu). À ce moment-là, on se rend vite compte que, sans savoir pourquoi, certains Silencieux seront comme imperméables à notre présence même si on ne fait pas vraiment d’efforts pour être discrets et furtifs. Or, d’autres au contraire nous détecteront et nous pourchasseront alors même que nous nous étions réellement appliqués à ne faire aucun bruit. Je ne parle évidemment pas ici des Silencieux spéciaux pour lesquels c’est compréhensible car cela fait partie du gameplay et du scénario. Ce système de détection aléatoire rend l’expérience de jeu vraiment frustrante.

A l’heure à laquelle cet article est publié, des mises à jour ont été effectuées. L’une d’elles porte justement sur ce système de détection mais je n’ai pas pu comparer.

  • Des sons, et bruitages tantôt réalistes tantôt pas du tout

De plus, Maid of Sker se veut être un jeu basé sur l’ouïe. C’est d’ailleurs ce qu’avait annoncé le studio, et ce qui promettait d’en faire une originalité attractive. Cependant, là aussi, on y rencontre quelques défauts.

Lorsque l’on tend l’oreille pour essayer de percevoir si un ennemi se trouve plus ou moins proche de nous, on peut avoir quelques surprises. Parfois, selon que l’on tourne la caméra à droite ou à gauche, le son passe d’une oreille à l’autre avec plus ou moins d’intensité. J’ai tout d’abord trouvé ça génial, puis je me suis rendue compte que ce n’était finalement pas toujours fiable. J’entendais souvent des bruits vraiment très proches et forts provenant de pas de Silencieux qui semblaient venir de juste derrière moi alors qu’en fait ils étaient dans une autre pièce voire même carrément dans un étage différent… Cela casse complètement le mécanisme du jeu et c’est bien dommage. J’ai d’ailleurs fini par me fier à mes yeux plus qu’à mon ouÏe pour éviter les silencieux.

La musique est malgré tout très bien incorporée dans Maid of Sker. Elle donne les tonalités de l’aventure avec justesse et nous guide même pour trouver les collectionnables.

  • Un folklore gallois sur la sirène qui aurait dû être exaltant

Enfin, l’un des principaux attrait narratif du jeu était, en ce qui me concerne, la revisite horrifique d’un folklore gallois. Amatrice de mythologie et des différentes cultures du monde, j’ai d’abord été ravie de voir intégré dans ce survival horror une histoire relevant d’un de ces domaines.

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 L’histoire nous dit au travers de lettres et de journaux qu’un navire contenant une sirène avait échoué sur les côtes de Sker Point. La famille Williams avait capturé la créature affaiblie et s’était servie de ses chants pour attirer les foules dans leur domaine et voler les richesses des autres bateaux échoués. Le vice les a poussé par la suite à en vouloir toujours plus et ils ont essayé de retranscrire ce pouvoir mystique aux moyens d’enregistrements afin de servir un objectif encore plus malsain.

Finalement, cet aspect folklorique a perdu de sa saveur au fur et à mesure du jeu par la rareté de visuels et d’environnements concrets en lien avec lui. Cela aurait mérité, je trouve, plus de profondeur, tout en laissant place à des découvertes fortuites. Le jeu nous guide un peu trop, ce qui en amoindrit l’immersion.

Des énigmes bienvenues dans la deuxième phase de l’aventure

Durant notre survie dans Maid of Sker, on rencontre deux phases de jeu bien distinctes. La première vous a été narrée précédemment et est constituée en grande partie par de l’exploration et de la discrétion. La deuxième en comprend également mais met aussi en place des casses-têtes et autres énigmes de difficulté variante. Musicales, visuelles, ou de réflexion, elle cassent le rythme passif qui s’était installé au préalable. Allant de la recherche du moyen d’atteindre tel ou tel endroit jusqu’alors bloqué, à la réflexion concernant des pièges à éviter, ou encore au fonctionnement de mécanismes divers, ces enquêtes et énigmes sont accueillies avec entrain.

La difficulté dans cette phase de l’aventure est légèrement augmentée et ces énigmes s’y intègrent très bien. En ajouter des supplémentaires n’aurait d’ailleurs pas été pour me déplaire, loin de là.

Ambiance dans le jeu Maid of Sker
Pour conclure…

Maid of Sker présente une direction artistique plaisante et juste pour le thème abordé du survival horror. L’atmosphère pesante et la présence de sang, désordre, monstres, et autres scènes à caractère horrifique, donnent le ton dans ce jeu développé et édité par Wales Interactive. 

Cependant, des défauts rendent l’aventure moins captivante et effrayante qu’escompté. Ils conduisent même parfois à la frustration. L’aléatoire du système de détection (je rappelle que depuis, une mise à jour a été faite à ce sujet), la passivité du scénario rendant l’immersion difficile, et le dysfonctionnement du son et des bruitages en sont responsables, mais pas que. 

On attend souvent d’une aventure narrative qu’elle soit ponctuée de décisions à prendre durant notre partie qui influencent son déroulement. Or, dans Maid of Sker, les seules décisions notoires que l’on prend concernent le sens de notre exploration (et encore, c’est souvent dirigé) et le choix de la fin qui conduit à 2 fins différentes. C’est bien moins immersif qu’un jeu comme Until Dawn par exemple, et les actions y sont vraiment limitées.

À contrario, j’ai beaucoup aimé la bande son présente dans le jeu. Chaque choix musical accompagne avec brio l’ambiance du jeu et le déroulé de ce qui s’y passe, et nous transporte dans une aventure auditive.

Enfin, on peut interpréter dans cette aventure une certaine leçon de morale concernant les dangers de la cupidité et de l’avarice qui peuvent amener les êtres humains à faire des choses ignobles.

Vous pouvez retrouver toutes les pistes musicales dans un contenu téléchargeable sur Steam nommé Maid of Sker Soundtracks. Il comprend 14 titres intégraux composés par Gareth Lumb exclusivement pour le jeu.

Ambiance dans le jeu Maid of Sker

La  note  de la  rédaction

3/5

Les notes de la rédaction

Les points positifs

Les graphismes et l’ambiance bien retranscrite

La musicalité

Le mécanisme de l’ouïe qui est mis en valeur

Les points négatifs

Le manque de choix à faire = immersion amoindrie et passivité de l’aventure

Le système de détection des IA aléatoire (mais qui a sûrement été amélioré lors de la dernière MAJ)

Les bruits et sons qui sont parfois totalement out

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