Est-ce un chat ? Est-ce un lapin ? Nul ne le sait, mais Klonoa, qui a fait ses premières armes sur PlayStation en 1997, voit ses deux premiers opus (Klonoa : Moonlight Museum ne faisant pas partie de la timeline officielle) remasterisés dans une compilation nommée : Klonoa Phantasy Reverie Series. Avec cette production, Namco Bandai compte remettre en lumière l’un de ses platformer les plus appréciées, bien que moins connu qu’un certain plombier à la casquette rouge amateur de champignons. L’occasion pour ceux qui n’auraient pas fait les deux premiers titres originaux (comme moi) de pouvoir découvrir ce monde onirique dans un nouvel écrin.
L’Âge de Cristal
À l’occasion des 25 ans de la série, Bandai Namco a annoncé en février dernier qu’une compilation regroupant Klonoa: Door to Phantomile et Klonoa 2: Lunatea’s Veil arriverait sur Switch cet été. Aussitôt dit, aussitôt fait ! Et le 8 juillet 2022, le chat aux grandes oreilles a débarqué sur la console hybride de Nintendo avec des graphismes retravaillés pour leur redonner un petit coup de jeune. Si cela est très visible pour le premier Klonoa (datant de l’ère PS1), les changements dans le rendu visuel sont moins impressionnants concernant Klonoa 2, le titre étant bien plus récent (sorti en 2001 sur PS2).
Toutefois, on se retrouve avec deux jeux qui, s’ils ne sont pas vraiment une claque visuelle, rendent parfaitement hommage à l’univers onirique et coloré de Klonoa. En ce qui concerne le gameplay, rien n’a été changé et les nostalgiques des versions originales retrouveront un gameplay old-school tel qu’ils l’ont découvert à l’époque. Pour ceux qui souhaiteraient le découvrir aujourd’hui, cela risque d’être plus compliqué car celui-ci souffre d’une rigidité peu habituelle aux titres de ce genre, du moins à l’heure actuelle.
Heureusement, les développeurs ont eu l’excellente idée de favoriser l’accessibilité à Klonoa en proposant un mode Facile (cinq cœurs de vie au lieu de trois, les vies infinies et des dégats adversaires minorés) ainsi que la possibilité de jouer à deux joueurs en local, l’un des deux incarnant Huepow ou Popka selon le titre, qui auront alors un rôle de soutien pour le héros. Les inconditionnels du manieur d’anneau, devenus parents, pourront faire découvrir sans mal Klonoa à leur progéniture en partageant l’aventure avec eux. Enfin, pour ceux qui ne jurent que par le challenge, si le mode Normal reprend la difficulté du jeu telle qu’elle était proposée à l’époque, Bandai Namco lui a adjoint un mode Difficile qui permettra aux plus exigeants de trouver un challenge à leur mesure. À vous de faire votre choix, l’anneau est dans votre camp !
Huepow boum
Dans Klonoa: Door to Phantomile vous incarnez donc Klonoa, étrange animal ressemblant à un chat mais affublé d’oreilles dignes d’un lapin bélier, habitant Phantomile, un pays alimenté par les rêves que font les gens la nuit. Un beau jour, ou peut-être une nuit, Klonoa rêve qu’un appareil s’écrase sur la montagne voisine, ce qui se produit le lendemain. Décidant de se rendre sur place avec son meilleur ami Huepow (un esprit des anneaux), notre héros va entendre les plans du sinistre Ghadius qui cherche à mettre la main sur un pendentif du Royaume Lune pour transformer Phantomile en monde de cauchemars.
Il n’en faut pas plus à notre gentil minou-lapinou pour se lancer à corps perdu dans la bataille pour empêcher Ghadius d’atteindre son but. Jeu de plateforme à défilement latéral en 2.5D (les décors sont en 3D tandis que l’action est en 2D), ce premier épisode réalisé par Hideo Yoshizawa (Ninja Gaiden et Mr. Driller) mise sur la perspective pour permettre aux joueurs de prendre différents chemins. Ainsi, à certains moments, le personnage pourra avancer vers l’écran ou vers l’arrière, ce qui le placera sur un autre plan du niveau lui débloquant un nouveau passage. Pour ce qui est des adversaires, c’est avec son anneau que le héros pourra les attraper, ce qui lui permettra de prendre appui sur les pauvres capturés pour sauter plus haut ou de les balancer sur d’autres ennemis, détruisant tout le monde.
Là encore, il faudra faire attention à l’environnement puisque Klonoa pourra lancer ses attaques vers le premier plan ou en arrière-plan du jeu, ce qui permettra parfois de débloquer des mécanismes ou d’attraper un item. Suivant les créatures attrapées, certaines auront des capacités particulières comme celle de vous faire voler ou d’exploser par exemple. Pour autant, ce premier volet reste dans une structure ultra classique de platformer avec des niveaux à parcourir puis la rencontre avec un boss qui clôt la zone.
Fais dodo Popka mon p’tit frère, fait dodo t’auras du Lolo…
Klonoa 2: Lunatea’s Veil est la suite directe de Klonoa: Door to Phantomile et on y retrouve donc notre héros animal qui, une fois de plus, rêve qu’une silhouette inconnue lui demande de l’aide. Toujours endormi, Klonoa tombe à l’eau, où des pirates tentent de lui subtiliser son anneau magique. Heureusement pour lui, il est sauvé par Lolo et Popka, respectivement une prêtresse en formation et son acolyte. Alors que le protagoniste principal se réveille, Lolo lui apprend qu’il a atterri à Lunatea et qu’ils doivent l’emmener voir la grande prêtresse.
Armé de son anneau et aidé de ses nouveaux amis, Klonoa va se retrouver embarqué dans un nouveau périple afin de pouvoir retourner dans son monde. Toujours en 2.5D, ce nouveau titre pousse le concept, initié dans Door to Phantomile, encore plus loin. On retrouve donc la bague qui sert d’arme et permet d’attraper les créatures afin de sauter plus haut ou de détruire d’autres ennemis. Cependant, dans ce deuxième volet, la palette des adversaires amenant des effets spéciaux y est bien plus étendue, avec la possibilité de foncer dans les airs comme une fusée ou encore de déclencher une attaque éclair. Plus abouti que son aîné, Klonoa 2 fait passer celui-ci pour un galop d’essai, ce qui est somme toute normal.
Le seigneur de l’anneau
Étant totalement passée à côté de la série des Klonoa à l’époque de leur sortie, j’ai vu dans l’annonce de cette compilation un moyen de rattraper mon retard en découvrant cet univers mignon et coloré. Je dois dire que si je suis plutôt conquise par le fait que l’histoire soit assez prenante et bien développée, il y a beaucoup trop de cinématiques, parfois assez longues, qui cassent le rythme des jeux par ailleurs excellents. L’idée de se baser sur les compétences des adversaires plutôt que sur celles du héros pour avancer est ingénieuse et les intéractions possibles sur les différents plans des niveaux donnent une nouvelle dimension à l’ensemble.
Cela dit, cela rend également les niveaux parfois labyrinthiques et il n’est pas rare de devoir revenir en arrière avant de trouver ce que nous sommes censés faire pour pouvoir avancer. Si les graphismes ont eu droit à un coup de jeune, on ne peut pas en dire autant de la maniabilité qui reste (sûrement comme à l’époque) extrêmement rigide, gâchant un peu le plaisir du jeu. Cela dit, l’équilibre entre mise à niveau et fidélité avec le matériel original est respecté et nous avons ici droit à un remaster parfaitement maîtrisé. Une bonne découverte en ce qui me concerne.
Avec Klonoa Phantasy Reverie Series, Monkeycraft et Bandai Namco devraient ravir tous les fans de l’hybride félin-léporidé, tant leur travail de remasterisation des deux premiers épisodes de Klonoa est excellent. Les options d’accessibilités proposées permettront aux moins patients et aux plus jeunes de se lancer dans l’aventure. Une bonne excuse pour partager un moment en famille avec le mode deux joueurs. Si les quelques défauts inhérents à l’âge des productions originales ne vous rebutent pas, vous pouvez sauter sur cette compilation qui ne devrait pas vous décevoir.
La note de la rédaction
Les notes de la rédaction
Les points positifs
En mode facile, les vies infinies permettront aux moins agiles, ou aux plus jeunes, de pouvoir profiter des titres.
Les graphismes remis au goût du jour.
La possibilité d’explorer en coopération avec un autre joueur qui fera office de soutien.
Une histoire plus développée que pour un jeu de plateforme traditionnel.
Les points négatifs
Une maniabilité assez rigide qui aurait mérité d’être un peu corrigée pour la compilation.
Des niveaux labyrinthiques où il n’est pas toujours simple de comprendre ce que l’on attend de nous.