Fool Night – Tome 5 & 6

Après la fin de la traque d’Ivy et le pèlerinage d’Akira et Toshiro sur les traces du garçon dans la ville précaire, nous avions laissé nos héros se lancer dans une lutte contre le parti transfloraison et son chef de file Ken Hikasa. Après un tome 5 centré sur la mise en place du plan de Yomiko pour faire tomber le parti et dénoncer ses manigances, le tome 6 de Fool Night, sorti le 7 février 2024 chez tous les bons revendeurs, voit la guerre éclater entre les deux factions.

Cette critique a été réalisée avec des exemplaires fournis par l’Éditeur.

Vegetal holocaust

 Dystopie florale

Depuis cent ans, un épais nuage empêche le soleil d’éclairer la Terre. La nuit et l’hiver se prolongèrent à jamais et la plupart des végétaux périrent. L’humanité plaça ses espoirs dans la technique de “transfloraison”, consistant à transformer un humain en plante. Bien évidemment, ces opérations sont limitées aux personnes en fin de vie, pour une raison éthique… Mais lorsqu’une prime de dix millions de yens est accordée aux volontaires, certains n’hésitent pas à contourner les règles pour s’inscrire sur les listes. Toshiro est l’un d’entre eux : sans aucun avenir et fatigué de la vie, il va choisir de se transformer en plante. Mais cette opération va lui accorder des talents qu’il ne soupçonnait pas !

Glénat

Fool Night nous présente un monde à l’agonie où la lumière du soleil n’est plus qu’un lointain souvenir. Conséquence d’une pollution à outrance, cela fait un siècle qu’un épais nuage noir empêche la terre de recevoir les rayons du soleil, entraînant la mort de la plupart des végétaux et causant un appauvrissement conséquent de l’air en oxygène. Pour survivre, l’Homme n’a pas eu d’autre choix que de s’adapter en créant le procédé de transfloraison qui permet, en plantant une graine directement dans un corps humain vivant, d’obtenir en deux à trois ans une plante qui ne demande que peu d’énergie pour vivre. En échange de l’implémentation de la graine, les volontaires touchent une prime de 10 millions de yens, passeport pour une vie sans souci jusqu’à leur transformation entière en plante.

C’est le choix que va faire Toshiro pour s’extirper de sa condition misérable, et ce, contre l’avis de son amie d’enfance Yomiko qui travaille pour l’agence de transfloraison. Malheureusement, une fois la graine implantée, le jeune homme se retrouve au point de départ après s’être fait dépouiller de sa prime, obligeant Yomiko à intervenir pour le faire embaucher à l’agence. Car suite à l’opération, Toshiro à développé un pouvoir spécial, celui de communiquer avec les humains transflorés ayant terminé leur mutation. Capable d’entendre la voix de ces sanctiflores, notre héros, désormais conscient que son temps est compté, va tenter de trouver un sens à ce qui lui reste de vie. Mais sa quête va se trouver interrompue par une série de meurtres perpétrés par une sanctiflore unique capable de se mouvoir nommée Ivy.

Après un combat acharné contre la plante, qu’il finit par détruire, Toshiro va mener l’enquête pour comprendre les origines et la nature d’Ivy dont il a entendu la voix durant le combat. Accompagné d’Akira, son supérieur et de Kanaeno la garde du corps de ce dernier, il se rend dans la ville précaire pour découvrir qu’Ivy n’était en fait qu’un pion du parti opposant à la transfloraison, voulant se servir de lui pour faire tomber l’agence où travaillent Yomiko et Toshiro. Le contrat de travail du jeune homme étant sur la sellette, ses collègues vont tout mettre en œuvre pour éviter son renvoi, quitte à déclencher une guerre ouverte contre leurs ennemis.

Retrouvez notre avis sur Fool Night – Tome 1 & 2 ici !

Le discours du sécateur

Dans un monde lugubre où le Soleil a cessé d’éclairer la Terre, l’humanité place ses espoirs dans la technologie de la “transfloraison” qui permet de transformer les individus en plantes. L’existence d’Ivy soulève des interrogations sur le bien-fondé du régime transfloral et divise la société. Toshiro et Yomiko tentent de dévoiler les intentions des opposants à cette nouvelle technologie, quitte à y risquer leur vie. Mais ne serait-ce pas une erreur ? À défaut de trouver des réponses, Toshiro et ses coéquipiers poursuivent leur lutte…

Glénat

Maintenant que leur enquête à mener notre petit groupe sur la piste de Ken Hikasa, le leader du parti “Jours féconds” opposant au régime transfloral, et du professeur Otaro Kudai qui aurait créé la sanctiflore tueuse, Fool Night tome 6 voit les membres de l’Institut de transfloraison se lancer à la recherche du scientifique. Pendant que le chef de leur service tente d’avoir accès aux documents ultra-confidentiels de la “Bibliothèque” de l’agence, Toshiro et Yomiko se rendent au chevet du frère du professeur Kudai. Bien que détestant son frère et désireux de le voir payer pour ses crimes, ce dernier est incapable de les aider, ayant perdu le contact depuis de longues années.

De retour au point de départ, et alors que le licenciement de Toshiro se rapproche de façon inéluctable, Yomiko va proposer un plan très osé pour mettre Ken Hikasa aux abois et l’amener à trahir la localisation de Kudai. Après s’être fait passé pour une journaliste, Yomiko appâte l’homme politique avec un panneau liant le nom de Kudai et d’Hikasa, qu’elle arbore durant le grand discours de ce dernier. Son but ? Que l’homme politique envoie ses hommes de mains pour la réduire au silence et pouvoir ainsi leur soutirer des informations. Mais ce plan, aussi huilé soit-il, risque bien d’avoir des répercussions inattendues.

Lisez un extrait de Fool Night – Tome 5 ici !

La culture du silence

Dans un monde sans lumière, la société aux abois place ses espoirs dans une technologie appelée “transfloraison”, qui permet de transformer les êtres humains en plantes. Les opposants au gouvernement affichent leurs convictions et lancent un assaut contre l’Institut de transfloraison. Mais Yumiko les attend en embuscade à l’intérieur, afin de les piéger. Une guerre civile se prépare autour du régime transfloral. Y aura-t-il un vainqueur à l’issue de cet affrontement ? 

Glénat

Suite à la déclaration de guerre initiée par Yomiko dans le volume précédent, le tome 6 de Fool Night commence alors que Toshiro est obligé d’accueillir des mercenaires de Kunibe ralliés à leur cause par Yomiko. Ayant créé un faux document pour servir ses intérêts, l’amie d’enfance du héros voit ses plans contrecarrés par la mise en quarantaine de l’agence par les hautes sphères de la Bibliothèque au sein de laquelle se sont infiltrés les hommes de “Jours féconds”. Désormais prisonniers au sein de l’institut, Yomiko, Higarashi, Akira et Kanaeno se lancent dans un jeu du chat et de la souris avec les hommes de main de leurs opposants. Vingt heures à haut risque où chacun des acteurs va braver la mort.

Lisez un extrait de Fool Night – Tome 6 ici !

Ils m’ont laissé en plants

L’action a bien avancé dans Fool Night et le manga, comme je m’en doutais dans ma critique du tome 4, a pris une tournure totalement politique dans le choc frontal entre les pro-transfloraison, représentés par l’institut et les anti-transfloraisons, dont le porte-étendard est le parti “Jours féconds”. Une nouvelle fois, Fool Night a eu le don de me remuer, instillant une sorte de malaise dans les questionnements qu’il suscite chez le lecteur. Car, si les méthodes sont parfois répréhensibles, les arguments et les motivations des deux clans sont parfaitement entendables et on voit son jugement osciller en permanence entre l’un et l’autre des clans.

En effet, à l’instar du héros Toshiro, on avance de plus en plus dans l’intrigue en se laissant ballotter au gré des événements et de l’intrigue menée de main de maître par Kasumi Yasuda. Si le pouvoir du jeune homme est un peu relégué en arrière-plan dans ces deux derniers volumes, c’est pour laisser plus de place à ses interrogations sur le bien fondé de leurs actions censée sauver une institution qui ne représente qu’une source de revenu pour lui. De par son incompréhension de la volonté farouche de Yomiko de le sauver du licenciement, et des conséquences que cela implique, il se fait le miroir du lecteur qui en vient, assez vite, à se demander si le prix à payer n’est pas finalement trop lourd.

Le personnage de Yomiko subit une évolution intéressante au cours de ces deux derniers tomes. J’ai toujours considéré l’amie d’enfance de Toshiro comme une jeune femme empathique, pleines de remords quant à son activité professionnelle et je la découvre aujourd’hui comme un machiavel en puissance, ayant toujours deux coups d’avance sur ses adversaires et prête à étouffer tout sentiment pour venir en aide à Toshiro, presque malgré lui. Cette différence de point de vue amène forcément des tensions entre les deux protagonistes et je suis plus que curieuse de découvrir pourquoi Yomiko va aussi loin pour un ami, certes de longue date, mais qu’elle avait perdu de vue depuis de longues années avant que ne commence Fool Night.

J’ignore à l’heure où j’écris ces lignes si j’arrive à retransmettre mes idées, tant celles-ci me semblent confuses et trop multiples pour être réellement organisées de manière logique. Voilà en substance l’effet que produit sur moi le manga de Kasumi Yasuda et qui fait qu’au bout de six tomes, je suis désormais certaine d’une chose : je suivrais Fool Night et ses personnages jusqu’à l’épilogue de la série.

Pour conclure…

Maintenant que le stade de l’hostilité larvée est passé, les tomes 5 et 6 de Fool Night nous proposent de suivre le début du conflit armé qui va opposer l’institut et le parti “Jours féconds” de Ken Hikasa. Via notre héros, Toshiro, le lecteur s’immerge dans ce monde froid et déshumanisé où la plupart des hommes ne sont vus que comme un moyen de subsistance pour leurs pairs. Un terreau fertile pour une révolte contre le régime en place et dont souhaite se servir Hikasa pour prendre le pouvoir. Les pièces se mettent donc en place dans ces deux derniers tomes dont il est très difficile de décrocher. La graine de l’impatience est désormais ancrée, et elle risque bien de fleurir en attendant une date de sortie pour le prochain tome de Fool Night.

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