Flint : Treasure of Oblivion est un jeu de rôle au tour par tour prenant place durant la période de l’age d’or de la piraterie, sorti le 17 Septembre 2024. Il est disponible sur PC, PS5, Xbox Series et Nintendo Switch.
Ce test a été réalisé sur une version PS5 fournie par l’Éditeur.
Savage Level : Mais qui êtes-vous donc ?
Avant de parler de Flint : Treasure of Oblivion, il me paraît très pertinent de vous parler un peu du studio qui l’a développé, à savoir : Savage Level.
Studio français (cocorico !), fondé en 2009, celui-ci se veut respecter des critères d’inclusivité et de communauté. Voulant développer des jeux de type AA avec pour idéal d’embarquer le joueur dans des aventures où l’univers et la narration prennent des places importantes. Le studio a été fondé par deux frangins Aurélien et Maxime Josse. Les deux hommes ont su s’entourer d’une équipe de gens talentueux et expérimentés dans différents domaines et se sont lancés dans l’écriture de leur premier jeu : Flint Treasure of Oblivion.
Et oui, il s’agit ici de leur premier jeu et sans vouloir gâcher le plaisir de la lecture de l’article, j’espère de tout cœur que le studio continuera sur cette lancée et nous proposera d’autres jeux d’aussi bonne qualité !
Mais sans plus attendre, abordons la première partie de notre test : le scénario !
Il n’y a pas que One Piece dans la vie !
He’s a pirate !
Un radeau de fortune perdu au milieu de l’océan. À son bord, 2 hommes, Flint et Bones. 2 pirates dont la dernière aventure ne s’est pas vraiment finie comme ils l’auraient souhaité. Équipage et bateau anéantis, adieu richesse, adieu l’aventure… Voilà plusieurs jours qu’ils sont sur ce maudit radeau et la faim commence à les faire délirer.
Soudain, Flint, dans un accès de folie, se jette sur Bones dans l’espoir de le manger afin de survivre. Mais à ce même moment, un voilier croise la route de nos 2 pirates. L’espoir renaît, mais il va falloir la jouer fine car si le voilier apprend qu’ils sont des pirates, c’est la mort qui les attend !
Malheureusement pour eux, à peine présentés devant le capitaine du bateau militaire français, ils sont reconnus et mis aux arrêts, direction la prison de Saint-Malo. Fin ?
Non, car nos deux comparses vont réussir à s’évader et se lancer à la poursuite d’un trésor dont leur a parlé un prisonnier, en leur donnant un diamant noir. Ni une ni deux, nos 2 pirates s’en vont arpenter les quartiers de Saint-Malo afin de réunir un équipage et de trouver un bateau !
Accroche le drapeau noir au bout du mat !
Si le scénario de Flint : Treasure of Oblivion peut paraître banal pour un film d’aventure et de trésor, c’est parce que je ne veux pas vous spoiler davantage les péripéties que vous allez devoir traverser. Les retournements de situation sont nombreux, les péripéties également, et il y a de quoi vous tenir en haleine pendant un paquet d’heures.
D’ailleurs, voyons comme la narration de cette histoire nous est contée, vous allez être surpris !
C’est pas l’homme qui prend la mer, c’est la mer qui prend l’homme ! Tain, tain, tain !
Voilà, à mon sens, le point névralgique et spécial de Flint : Treasure of Oblivion = sa narration. Celle-ci se présente sous la forme d’une bande dessinée qui apparaît case par case au moment où le joueur appuie sur le bouton de validation.
C’est la première fois dans un jeu vidéo que la narration nous est proposée sous cette forme. Et pour une idée nouvelle, c’est une super bonne idée ! Chaque joueur peut lire à son rythme et s’imprégner de l’univers et des détails dont celui-ci pullule.
Cela permet également d’illustrer les dialogues et les situations sans passer par une cinématique qui couperait l’action ou l’exploration en plein milieu. Les planches sont l’œuvre de Fabrice Druet dont vous pourrez trouver à cette adresse, les différents projets auxquels il a participé par le passé. Personnellement, je le connaissais pour son travail sur Métatron qui est un spin-off de la série Les Chroniques de la Lune Noire de François Froideval (que je vous recommande le plus chaudement du monde si vous aimez la dark fantasy).
Fabrice Druet nous offre ici un travail d’une qualité extraordinaire sans compter le nombre hallucinant de planches et de vignettes qu’il a dû réaliser. Chapeau bas l’artiste, maintenant on attend la sortie de l’histoire en BD !
Être un pirate, c’est tellement badass !
Comme dit précédemment, Flint : Treasure of Oblivion est un Tactical Rpg au tour par tour. Vos personnages évoluent sur une grille et disposent d’une ou plusieurs actions à réaliser. Une fois que vos héros ont fait (ou pas) leurs 2 actions, la main passe au camp adverse et ainsi de suite jusqu’à ce que mort s’en suive.
Flint se veut un jeu ultra-complexe et cela se ressent dès les premières minutes de jeu durant le tutoriel. Chaque personnage dispose de “pouvoirs” spécifiques qu’il peut utiliser une ou plusieurs fois par bataille, 6 catégories d’armes sont disponibles, avec chacune leurs propres caractéristiques, etc etc.
De plus, les interactions avec le décor sont aussi prises en compte. Rien ne vous empêche de monter sur un tonneau et de faire une descente du coude sous le malheureux qui était en dessous. Toutes ces interactions possibles, font que Flint est un jeu où il va bien falloir peser chacune de vos décisions et actions afin d’en tirer le meilleur profit.
Il est ou dédé ?? des dés !!!!
Flint : Treasure of Oblivion emprunte énormément au “gameplay” des JdR sur table style “donjons et dragons”, “La légende des 5 anneaux”, ou encore “Shadowrun” et réutilise le système de dés tout en mélangeant le tout à sa propre sauce.
Et c’est un élément majeur voire indispensable à maîtriser, sous peine de se faire rouler dessus. Chaque action utilise un dé différent, certains dés vous permettent de savoir si vous infligez une blessure ou des dégâts physiques à votre cible. Tout tourne autour des dés.
On serait amené à penser que tout dans ce cas se résout à la chance au tirage des dés, mais pas du tout. Selon des calculs, très bien expliqués, dans les fiches de règles, tout n’est que mathématique et préparation. Si bien que, quand on connaît les formules, la chance n’a plus grand-chose à voir dans la réussite de vos actions. Une arme équipée ? un +2 en force vous est octroyé. Votre ennemi est à terre ? un +4 pour savoir si vous touchez est octroyé, etc etc. Ami des JdR sur table, ce jeu est pour nous !!!!
Le Code ? C’est plus une ligne de conduite qu’autre chose…
Votre véritable ami dans Flint : Treasure of Oblivion sera le livret des règles. Accessible à tout moment (même en pleine exploration), cet écran recense TOUT ce que vous devez savoir afin de pouvoir jouer pleinement et sereinement.
Dès le début du jeu, même les écrans de chargement vous disent de lire attentivement sous peine de galérer. Actions, mouvements, boutons, jets de dés, … Tout est expliqué dedans. Rapide d’accès, vous allez le consulter bien plus souvent que votre inventaire (tout du moins pendant les 10 premières heures de votre aventure).
C’est, aussi loin que je me souvienne, la première fois qu’un jeu met autant en avant le besoin nécessiteux et vital de consulter son livret des règles. Pour le coup, les développeurs en font un atout indispensable mais surtout un exemple d’ergonomie et d’utilisation au top ! Chapeau bas !
L’art d’être un pirate !
Invitation au voyage
Flint : Treasure of Oblivion nous présente des environnements détaillés et agréables à l’œil. Chacun d’entre eux fourmille de détails et d’informations. Pour les personnages, tout passe quasiment par les planches de BD, quant aux illustrations des cartes trouvées elles sont également tout simplement sublimes que ce soient les armes, les potions, les capacités.
Le studio a vraiment fourni un travail titanesque pour un premier jeu ! Aucun aspect n’a été oublié ou mis de côté. Beaucoup de grands studios ne fournissent pas, de mon point de vue, la moitié de l’amour que le studio a mis dans Flint. Et c’est tout à leur honneur !
Ambiance piraterie et voyages lointains
Que dire de la bande-son de Flint : Treasure of Oblivion? J’avais déjà trouvé celle de Shadow of Gambit magnifique, mais là je trouve que l’on est au même niveau voire par moments au-dessus.
La BO est l’œuvre de Winifred Phillips. Si son nom ne vous dit rien, peut-être que ces noms vous parleront plus : Assassin’s Creed Liberation, Little Big Planet 3, et God of War. Son travail ici est une ode à l’aventure maritime. Chaque piste, qu’elle soit d’action, d’exploration, est très bien employée et colle parfaitement à la situation.
On note une utilisation en deux parties pour coïncider à l’aventure de nos héros. La première teintée de violon, d’accordéons, de piano dans l’esprit de la musique Folk et ensuite une inspiration de chants chamaniques, de percussions traditionnelles, etc. Mais je n’en dirai pas plus pour ne pas spoiler l’histoire.
Un travail de très haute qualité qui ne peut laisser indifférent et qui donne envie de pourfendre ses ennemis. On trouve une inspiration évidente dans tous les types de musique de pirates et de marins. Ça fait frissonner, donne de la pêche et de l’ardeur aux combats. Tout ce que l’on attend d’une BO de piraterie !
Hissez les voiles, matelots !! Flint : Treasures of Oblivion est vraiment un titre excellent en tous points de vue. Le scénario et sa narration inédite dans un jeu vidéo, son gameplay ultra-complet, sa réalisation impeccable, sa direction artistique sublime. Tout dans ce titre respire l’aventure et les bonnes idées. Le tout en VF, messieurs dames ! Assurément mon GOTY 2024 tous genres confondus ! Larguez les amarres, hissez le pavillon, abordez l’artimon ! Cap sur la Grande Mer et le trésor !!!
La note de la rédaction
Les notes de la rédaction
Les points positifs
Univers de Pirates et de Rpg tour par tour mélangé
Ambiance sonore et graphisme au top
Style de narration inédit et génialissime !
Gameplay extrêmement complet !
Enfin un jeu sérieux avec des pirates !
Difficulté des combats bien dosée
Tout un équipage à gérer et à dorloter !
“Le livret des règles” accessible à tout moment d’une simple touche
Les points négatifs
Quelques soucis de déplacement lors des phases d’exploration
