Demons of Asteborg

Ecran titre de "Demons of Asteborg"

Depuis l’arrêt de sa production, il y a presque 25 ans, la Mega Drive continue de faire rêver les joueurs qui l’ont connu plus jeune et dont beaucoup ont découvert les jeux vidéo avec la console de SEGA. Résultat, on trouve aujourd’hui quelques studios qui se proposent de nous faire revivre un peu de la gloire passée de la machine en proposant des titres conçus pour elle. C’est le cas de Demons of Asteborg, du tout nouvellement formé Neofid Studios, qui nous invite à remonter le temps avec un jeu aux influences rétro et créé pour la Mega Drive, même s’il est également disponible sur Steam et Nintendo Switch. Dès lors, une seule question reste en suspens : les titres Mega Drive, c’était mieux avant ?

Test réalisé sur PC, malgré un essai sur Mega Drive.

Si Gareth s’enflamme, les monstres vont tousser !

L’histoire de Demons of Asteborg débute il y a bien longtemps, dans un monde différent du nôtre où, à la recherche d’une terre prospère, les démons et les humains décident de s’allier pour conquérir les terres maudites d’Asteborg. Une fois leur but atteint, les premières dissensions se font jour et, afin de se préserver de la guerre, des règles strictes et un pacte furent signés entre les humains et les démons. C’est ainsi que le statu quo et la paix durèrent quelques années, jusqu’à ce que des rumeurs persistantes fassent état de la rupture du pacte.

Le pacte entre humains et démons dans "Demons of Asteborg"
La guerre reprends quand le "pacte" est rompu

Asteborg sombra alors dans le chaos et la guerre et Zadimus, le chef des troupes démoniaques, en profita pour prendre l’avantage sur l’armée humaine. Heureusement pour eux, ces derniers comptaient dans leurs rangs deux héros, une sorcière aux pouvoirs extraordinaires et un puissant guerrier aux origines mystérieuses. En joignant leurs forces, les deux héros réussirent à ouvrir un portail pour envoyer les démons dans une dimension parallèle, provoquant la disparition du guerrier qui sacrifia sa vie pour sceller le portail. À la fin de la guerre, la sorcière affaiblie décida de vivre cachée et donna naissance à un enfant nommé Gareth.

"Deux héros" ont permis la victoire des humains
"La sorcière" a donné naissance à un enfant

Mais cette vie paisible ne devait pas durer. La sorcière fut assassinée et l’enfant fut recueilli par le chef de la garde royale, Bohort, qui l’éleva comme son propre fils. Doué d’un talent inné pour le combat, Gareth devint très vite un combattant hors pair. C’est alors que Zadimus, qui avait réussi à échapper au bannissement trente ans auparavant, trouva le moyen d’ouvrir le portail pour libérer les démons et les laisser affluer à Asteborg. Désormais chevalier accompli, Gareth va devoir se jeter dans la bataille pour sauver son peuple.

"Bohort" recueillit l'enfant de la sorcière
"Zadimus" est le grand méchant du jeu

C’est donc avec une intrigue assez classique et pourtant relativement élaborée que s’ouvre Demons of Asteborg, scénario qui ne s’effacera pas une fois votre exploration des niveaux commencée, puisque le fil rouge restera présent tout au long de la partie, via le fantôme inconnu que nous aideront à retrouver les fragments de mémoire et les flashbacks de Gareth. L’intrigue nous réserve même quelques petites surprises avant la conclusion du jeu, mais je vous laisserai découvrir ça par vous-même.

"Gareth" est le héros de l'histoire

Asteborg, transformation !

Demons of Asteborg, c’est avant tout un projet Kickstarter lancé en 2019 par trois passionnés : Simon et Christophe Reboul et Christopher Rolin. Mais ce n’est qu’en 2021 que le studio Neofid sera officiellement créé pour le lancement du titre. Basés à Manosque dans les Alpes-de-Haute-Provence, les trois compères avaient une envie folle : développer un nouveau jeu de plateformes pour la console emblématique de SEGA et rendant hommage aux cultissimes jeux 16 bits du genre que sont Castelvania, Ghouls’n Ghosts ou encore Castle of Illusion.

La cartouche Mega Drive de "Demons of Asteborg"

Mais attention, il ne s’agissait pas de faire un titre de “style rétro”, non, je parle bien de développer Demons of Asteborg dans un format que la Mega Drive serait capable de faire tourner, avec toutes les limitations techniques et autres contraintes que cela leur imposait. Défi réussi haut la main puisqu’en ressortant ma Mega Drive j’ai pu constater que la cartouche fournie avec le kit presse (d’une magnificence rarement égalée il faut le dire) fonctionne parfaitement. Même si pour des raisons de confort concernant les saisies de ce test je suis ensuite passée à la version PC, j’ai eu un pincement au cœur en me posant devant ma vieille cathodique manette en main.

Le kit presse exclusif de "Demons of Asteborg"
Le kit presse exclusif de Demons of Asteborg

Et tout y est, que ce soit les assets 2D qui sont vraiment très beaux, certains décors avec plusieurs plans de scrolling, typiques de moult grands hits de la 16 bits de SEGA, et la musique qui s’intègre parfaitement à l’ambiance des différents stages, tout est calibré pour faire vibrer en vous la corde de la nostalgie. Quand c’est aussi bien fait, on ne peut qu’applaudir. Après avoir récolté 44 835 € en un mois, les trois amis ont pu concrétiser Demons of Asteborg qui est sorti le 1er août 2021 sur Mega Drive, puis sur Steam et sur Switch.

La roulade dans "Demons of Asteborg"

Démon-tage en règle

Comme attendu d’un plateformer Mega Drive comme Demons of Asteborg, vous ne pourrez jouer qu’à la croix directionnelle, ce qui demande un peu d’entraînement pour qui est habitué au stick. Et Gareth pourra, via les trois boutons de la manette, soit sauter, soit taper, soit déclencher un pouvoir que vous récupérerez au cours du niveau. Toutefois, l’utilisation d’un sort est toujours limitée au stage en cours (et au boss associé) et vous attaquez le suivant aussi vierge qu’un nouveau-né. Un peu frustrant quand la difficulté se fait sentir et que certaines magies pourraient vous sortir de la panade.

La magie récupérée est indispensable pour battre le boss dans "Demons of Asteborg"
Ecran de fin de niveau dans "Demons of Asteborg"

Gareth étant un homme de ressource, il peut également effectuer une roulade et sauter sur les murs, même si ce dernier point demande un peu de doigté à cause d’un saut imprécis qui peut handicaper. Vous voilà donc parti pour explorer une dizaine de niveaux dans lesquels on retrouve là encore du classique comme le stage du village, de la forêt, du cimetière et du château. Le déroulé ne varie pas, vous avancez en anéantissant tous les adversaires qui croisent votre passage, puis vous rencontrez le mystérieux fantôme qui, en échange du fragment de mémoire que vous allez retrouver plus loin dans le niveau, vous donne une clé ou un pouvoir spécifique, l’un comme l’autre étant indispensables pour occire le boss.

"Le mystérieux fantôme" dont vous devrez retrouver les fragments de mémoire
L'utilisation des "sorts" permets également de débloquer des passages

La difficulté de base est élevée et l’ajout d’un mode facile n’aide en rien car lui-même est assez dur. De plus, on note un manque de lisibilité quant aux actions à effectuer lors de certaines énigmes ou des combats de boss. Heureusement, Demons of Asteborg dispose d’un système de sauvegarde et de checkpoints réguliers, bien que répartis inéquitablement suivant les niveaux. Il faut également savoir que si vous quittez le jeu en plein milieu d’un niveau, la sauvegarde vous remettra au début de celui-ci et que vous n’aurez pas la possibilité de revenir sur un niveau déjà terminé. Si vous êtes un très bon joueur, vous pourrez sûrement finir l’aventure en 4 à 6 heures. Pour les autres… Armez-vous de patience !

J'aurais pas mieux dit "Gareth"

Sega, c’est (toujours) plus fort que moi !

Cela commence à faire quelques années que je joue aux jeux vidéo, et même si j’ai réellement commencé à jouer sérieusement dans ma vingtaine, je garde un souvenir ému de ma Mega Drive II que j’ai beaucoup squatté étant enfant. À cette époque-là, je refaisais les premiers niveaux en boucle. Mais faute de temps, de patience et d’acharnement, je n’ai jamais réussi à finir un seul de mes jeux.

Les épreuves à franchir sont nombreuses dans "Demons of Asteborg"
"la boutique" vous permet d'acheter des améliorations pérennes
le coup droit de Gareth dans "Demons of Asteborg"

Avec le test de Demons of Asteborg, j’ai vu la possibilité de pouvoir prendre enfin ma revanche, mais le verdict est sans appel : non, je ne suis pas plus douée qu’à l’époque et sans l’aide de mon hardcore gamer de mari ce test aurait été plus compliqué qu’il ne l’a été. Pourtant, le titre de Neofid Studios proposait en introduction de l’aventure un mode facile de bon aloi, que j’ai dédaigné pour commencer par le mode normal. Je peux vous dire que je suis bien vite repassée en facile tant le jeu m’a mis une claque d’emblée.

Le bestiaire des ennemis est varié dans "Demons of Asteborg"
Certaines énigmes sont loin d'être simple à appréhender dans "Demons of Asteborg"

Cela étant dit, après l’exploration des deux premiers niveaux sans (trop de) difficulté, arrivé au boss, ce fut la catastrophe. Test oblige, j’ai insisté durant de longues heures, mais arrivée à presque l’avoir battu, impossible de comprendre comment l’achever et je finissais par épuiser tous les points de vie de Gareth sans arriver à le vaincre. De guerre lasse, j’ai donc appelé du renfort, et même mon homme, pourtant un habitué des Castlevania, Ghouls’n Ghost et autres Turrican, y a perdu son latin.

Un manque de lisibilité des actions à effectuer est à déplorer dans "Demons of Asteborg"
Cela vous fera recommencer en boucle dans "Demons of Asteborg"

Je vous passerai les quelques heures de combat qui ont suivi, pour vous dire que si j’ai vraiment beaucoup aimé l’histoire et les graphismes ainsi que la proposition de Neofid Studios, les pics de difficulté mal dosés ont eu raison de ma patience. Je reconnais à Demons of Asteborg les nombreuses qualités énumérées dans cet article, mais je ne suis pas certaine de relancer le titre au-delà de ce test pour lequel j’ai eu besoin d’une aide conséquente. Une chouette parenthèse, mais que pour ma santé mentale je me dois de refermer.

Mourir vous arrivera souvent dans "Demons of Asteborg"
Pour conclure…

Demons of Asteborg remet bien à l’honneur les titres d’époque, avec ses nombreuses références assumées à Castlevania, Ghost’n Goblins, Space Harrier ainsi qu’à Panzer Dragoon, et il propose un retour aux sources que vont aimer les gamers en âge d’avoir tâté de la Mega Drive. Au-delà de tabler sur la nostalgie, le titre de Neofid Studios pourra même initier les plus jeunes au retrogaming, pour peu que ceux-ci apprécient un challenge assez corsé. Un bon premier jeu, dont nous imputerons les défauts à un manque d’expérience de la part de l’équipe de développement. Si les défis à l’ancienne vous manquent, ruez-vous sur Demons of Asteborg, ne serait-ce que pour ressortir votre vieille Mega Drive du placard et lui offrir une seconde jeunesse !

La  note  de la  rédaction

3/5

Les notes de la rédaction

Les points positifs

La présence de nombreuses références aux classiques de la machine

Des graphismes superbes avec du pixel art comme on les aime

Le système de sauvegarde, d’une grande aide pour boucler l’aventure

Une intrigue loin d’être anecdotique

Les points négatifs

Un niveau de difficulté assez élevé

Un mode facile qui n’a de facile que le nom, avec des pics de difficulté difficilement compréhensibles

Un manque de maniabilité au niveau des sauts et un temps de latence lors du déclenchement des attaques

Un manque de clarté dans les actions à effectuer lors des énigmes ou des phases de boss

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