Akane-banashi – Tomes 1 à 3

Akane-banashi est une toute nouvelle série publiée sous la collection shōnen de Ki-oon. La série, écrite par Yuki Suenaga et illustrée par Takamasa Moue, met parfaitement en avant l’art qui y est représenté : le rakugo. Trois tomes ont vu le jour pour le moment, dont le dernier, paru le 07 décembre 2023.

Cette critique a été réalisée avec un exemplaire fourni par l’Éditeur.

Résumé de Akane-banashi

La nouvelle étoile du manga entre en scène !
Malgré la désapprobation de ses condisciples, Akane demande à maître Shiguma de pouvoir participer au prix Karaku, un concours de rakugo destiné aux étudiants et aux lycéens… Le shin’uchi accepte, à condition que la jeune fille interprète uniquement « Jugemu’, un hanashi simple, mais qui ne semble pas à première vue approprié pour briller en compétition.

Le challenge est donc de taille, d’autant plus que le jury est présidé par nul autre qu’Issho Arakawa ! Bien déterminée à gagner, la lycéenne relève le défi, car elle espère décrocher un entretien privé avec le rakugoka qui a exclu son père six ans auparavant… Parviendra-t-elle à se démarquer pour arriver en finale ?

– Quatrième de couverture

À la découverte du rakugo

Akane-banashi est un shōnen particulier, qui met en avant le rakugo, un art traditionnel japonais qui est assez méconnu en France, et qu’on ne retrouve que très rarement dans les mangas. Le rakugo est une sorte de spectacle narratif, qui repose principalement sur la gestuelle et les mimiques du conteur, le rakugoka

C’est un art que l’on retrouvait à l’époque Edo, mais qui subsiste encore aujourd’hui. À travers Akane, la protagoniste, nous découvrons l’envers du décor de cet art et surtout, les capacités à acquérir afin de pouvoir le produire à la perfection. 

Dans le but de donner vie aux œuvres contées, le rakugoka se doit de les apprendre directement d’un maître expérimenté. La mémoire est un atout conséquent, d’une part, mais il faut également pouvoir s’approprier l’œuvre et rendre les personnages les plus vivants possibles. 

En d’autres termes, on ne devient pas un rakugoka du jour au lendemain. D’autant plus qu’il y a une certaine hiérarchie afin de catégoriser tous les rakugoka, du novice au plus grand des maîtres.

L’objectif de Akane

Akane observe l’art du rakugo depuis toute petite, puisque son père était un rakugoka. Les personnes débutant dans le rakugo, obtiennent le rang de zenza, qui est le rang le plus bas. Après plusieurs conditions (notamment d’apprendre 50 histoires), le rakugoka obtient le rang de futatsume. Le dernier rang, celui du shin’uchi, s’obtient par le biais d’un examen, jugé par de nombreux maîtres. 

Le père d’Akane était futatsume, mais n’a malheureusement pas pu devenir shin’uchi. En effet, lors de l’examen, le maître Issho Arakawa a pris la décision de bannir tous les élèves venus passer l’examen. Être banni signifie que sa carrière dans le rakugo s’est arrêtée ici, et le père d’Akane n’a malheureusement pas pu contrer cette décision. 

Alors Akane, face à l’impuissance de cette décision à l’encontre de son talentueux père, prend son courage à deux mains et décide elle-même d’accomplir le rêve de celui-ci : devenir shin’uchi. Alors même qu’elle est en primaire, elle se fait prendre comme disciple par Shiguma Arakawa, l’ancien maître de son père, et s’entraîne en cachette pendant plusieurs années… 

Sa première étape est de devenir une zenza officielle, afin de gravir les échelons le plus vite possible et de clouer le bec à Issho Arakawa. Et surtout, lui demander la raison du bannissement de son père, qui, pourtant, a comblé le public lors de son examen.

Un apprentissage intense mais nécessaire

C’est en forgeant que l’on devient forgeron, et dans le cas du rakugo, c’est en contant que l’on devient un conteur hors pair ! Mais savoir conter ne fait pas tout, il y a des notions qui sont nécessaires afin de séduire le public, et de devenir encore meilleur. 

Akane apprendra notamment le kibataraki, qui en japonais, représente l’idée de considérer les autres, et de savoir parfaitement ce dont ils ont envie à l’instant précis. Dans un restaurant, dans lequel Akane va devoir travailler pour comprendre cette notion, cela s’applique en offrant la boisson ou la nourriture qu’apprécie le client au bon moment. Pour qu’il n’ait pas à la demander. 

Dans le milieu du rakugo, cela s’exprime par la manière de considérer le public. Par exemple, ralentir le débit des paroles si le public est âgé, ou avoir une voix plus douce si le public a besoin de se détendre. Le kibataraki est donc une notion essentielle pour un art narratif tel que le rakugo, puisque c’est aussi grâce aux réactions du public qu’Akane pourra progresser. 

Et c’est l’aide de ses condisciples qui vont la mettre sur la bonne voie. Ils vont lui partager tout ce qu’elle a à apprendre ou à appréhender pour se surpasser dans son art.

Mon avis sur Akane-banashi – Tomes 1 à 3

Akane-banashi se lit avec beaucoup d’attention, mais plus facilement que je ne le pensais. Sachant que le rakugo repose sur des histoires, je m’attendais à m’ennuyer de revoir les mêmes histoires à chaque fois. Sauf que non, non seulement les histoires qui reviennent sont revisitées à plusieurs sauces, mais il y en a énormément afin de varier, surtout, dans le but de présenter de nouveaux personnages qui sont familiarisés avec des histoires spécifiques. 

C’est d’ailleurs en général comme cela que nous découvrons de nouveaux personnages, c’est à travers leur rakugo. Et la manière de conter exprime beaucoup sur la personnalité, sur les intentions du conteur. Dans le cas d’Akane, c’est une jeune fille qui se lâche et s’ouvre aisément au public durant son rakugo. Elle sait s’adapter dans n’importe quelle circonstance, et c’est sans doute pourquoi le public l’apprécie à chaque fois.

Akane est un personnage très attachant et il n’est pas surprenant que tout le monde soit curieux par rapport à elle. Il ne fait nul doute qu’elle aura la capacité d’évoluer rapidement en tant que futatsume… Nous espérons que son père pourra être présent pour la voir conter, puisque après cette histoire d’examen, il ne faisait plus trop partie de l’histoire, c’est dommage. En tout cas, Akane a de quoi être fière d’elle pour le moment, et promet d’être une rakugoka talentueuse si elle continue dans cette voie !

Pour conclure…

Akane-banashi est une nouvelle série sur le rakugo, l’art traditionnel japonais qui repose sur la narration d’histoire. Ce qui pourrait rendre le manga assez lent à première vue, mais finalement, il se lit terriblement bien et vite. Les nouveaux personnages introduisent bien l’aspect de compétition présente dans le rakugo, mais cela ne suffit pas pour qu’Akane baisse les bras et perde de vue son objectif : devenir shin’uchi et rendre fier son père ! Nous recommandons les yeux fermés ce shōnen, et nous avons hâte de découvrir la suite !

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