Wanderer est un jeu d’action/aventure axé puzzles environnementaux, jouable exclusivement en réalité virtuelle. Sorti le 27 janvier, il vous faudra un PlayStation VR, un casque Meta ou un casque compatible avec SteamVR pour en profiter. Ce test a été réalisé sur la version SteamVR sur un Meta Quest 2 via Air Link.
Avis aux voyageurs temporels
S’il y a bien un genre qui se prête à merveille à la réalité virtuelle, c’est bien la résolution d’énigmes. Pouvoir inspecter chaque recoin d’une pièce naturellement, observer des objets sous toutes les coutures… C’est justement ce qu’il faudra faire pour voir le bout de Wanderer ! Développée spécifiquement pour tirer parti des possibilités de la VR, la dernière création des studios Oddboy et M-Theory nous propose un cocktail d’exploration, de réflexion et même d’action.
Un futur perdu
A l’aube de l’an 2061, la Terre semble perdue. Notre protagoniste Asher évolue dans un Boston en ruine, totalement inondé. Pourtant, nous avons une quête : retrouver l’appartement de notre grand-père. Après une introduction mouvementée où il aura fallu repousser des crocodiles, nous voici enfin dans ce fameux sanctuaire… Et un étrange coffret nous y attend. A l’intérieur se trouve une mystérieuse montre très avancée technologiquement, douée de parole !
Montre en main
Nommée Samuel, cette merveille de technologie est le meilleur compagnon qu’un joueur de Wanderer puisse demander. En plus d’agrémenter l’aventure de ses commentaires et jeux de mots, elle fait aussi office d’inventaire pour stocker les nombreux objets du jeu. On peut l’agrandir en trouvant des fragments temporels disséminés un peu partout dans le jeu. Il est aussi possible de customiser le bracelet en trouvant des objets spécifiques, nous encourageant à passer chaque recoin au crible.
Langue de Shakespeare
Puisqu’on parle de montre qui parle, il est temps d’aborder le sujet qui fâche : la localisation. Wanderer dispose d’un doublage anglais de bonne facture dans l’ensemble. Vu la nature du jeu et son budget, je ne suis pas du tout choquée qu’il n’y ait pas de doublage français. Cependant, il n’y a aucune option de langue à l’heure où j’écris ce test, ni de sous-titres. J’aurais souhaité en disposer pour être sûre de ne rien rater des dialogues, surtout dans les moments clés de l’intrigue…
Variance temporelle
En explorant l’appartement pour y rétablir le courant, nous tombons sur des posters commémoratifs du premier alunissage de l’Humanité… par les Russes ? Il semblerait que quelque chose, et même quelqu’un, soit à l’origine de quelques changements majeurs de l’Histoire. Notre grand-père nous encourage à trouver la vérité pour sauver la Terre de son sinistre sort via un enregistrement. La solution ? Voyager dans le temps et l’espace pour identifier, et réparer les anomalies. Le titre Wanderer prend soudain tout son sens.
Titre de transport requis
Plusieurs obstacles se présentent rapidement. Tout d’abord, il faut certaines reliques spécifiques pour accéder à des lieux et des dates particulières. Elles s’insèrent en bas de la montre et permettent de voyager instantanément entre l’appartement et le lieu désiré. De plus, il arrive souvent que l’objet nécessaire pour résoudre une énigme dans une époque se trouve dans une autre ! Il faut donc régulièrement prendre du recul pour ne pas rester bloqué dans Wanderer. Chaque objet reste indéfiniment dans l’époque et le lieu où il a été déposé en dernier.
Route périlleuse
Enfin, Wanderer ne nous laissera pas toujours le luxe d’une exploration tranquille. A l’instar de son premier chapitre sur les chapeaux de roue, il est courant de se retrouver dans des situations périlleuses. Assaut des conquistadors, désamorçage d’une bombe, en passant par l’ouverture dans l’urgence d’une porte blindée pour ne pas finir noyés… Autant de scénarios qui nécessitent une logique efficace et concise.
Immersion visuelle
Les jeux VR ne brillent pas souvent graphiquement, mais Wanderer est plutôt réussi sur le plan technique. Les personnages humains ne sont pas les plus beaux, mais le sentiment de présence lisse beaucoup le ressenti initial. Ce n’est pas ma première expérience VR, mais difficile de ne pas s’émerveiller d’avoir l’impression d’être sur la Lune ! Chaque découverte d’un nouveau lieu / époque est toujours palpitante. A noter que des options graphiques sont au rendez-vous sur PC pour les configs un peu plus faibles.
Immersion physique
Autre aspect de Wanderer que j’ai beaucoup apprécié : sa gestion des objets physiques. On sent qu’Half-Life Alyx et Boneworks ont marqué le milieu de la VR ! Pas question ici de révolutionner le genre, mais j’apprécie quand un jeu VR utilise son moteur physique pour contribuer à l’immersion. A noter qu’il est possible de jouer debout ou assise, en locomotion libre ou en téléportation pour les moins habituées à la VR.
Immersion moteur
Bien sûr, qui dit VR et physique, dit motion controls. Remonter une canne à pêche, tirer à l’arc, orienter une lampe torche… le jeu nous demande même d’approcher une grenouille de notre visage pour la lécher ! L’immersion reste suffisamment réussie pour que Wanderer ne souffre pas de l’effet “jeu Wii”, et ne soit pas non plus fatiguant sur de longues sessions.
Penser au delà du temps et de l’espace
Les énigmes de Wanderer se résolvent le plus souvent en trouvant comment exploiter son environnement via un autre environnement. Une cascade éteint notre torche ? On a aperçu un parapluie dans une autre époque… On le place dans l’inventaire, puis retour à la cascade pour traverser avec sa flamme intacte. La satisfaction de pouvoir emmener non seulement des objets, mais des connaissances d’autres époques… C’est ce qui m’avait fait beaucoup apprécier Deathloop l’an dernier, mais c’est ici poussé à un autre niveau.
Durée de séjour
En termes de longueur, Wanderer réussit à durer exactement le temps qu’il faut. Moins longtemps, et on aurait voulu plus ! Plus longtemps aurait probablement été un poil trop long. La satisfaction de jongler entre les époques n’est malheureusement pas éternelle. Le jeu a la jugeote de s’arrêter avant que la magie n’ait complètement disparue, et que ce ne soit devenu qu’une simple corvée. En fonction de votre capacité à résoudre ses énigmes, comptez un peu moins de sept heures pour voir le bout du jeu. Et ce n’est que le premier opus d’une trilogie !
Wanderer est une réelle surprise de début d’année. Je n’avais pas du tout suivi le développement du jeu, mais j’ai su en voyant les trailers que j’allais adorer. A la croisée des jeux The Room et d’une version moins kitsch de Retour vers le futur, Wanderer fait désormais partie de ces jeux VR que je considère cultes. Je recommande chaudement à tous les fans d’aventure mêlant narration et énigmes !
La note de la rédaction
Les notes de la rédaction
Les points positifs
La variété des lieux et époques traversées
Le plaisir d’utiliser des anachronismes
Un scénario mystérieux et intriguant
Les points négatifs
Encore quelques bugs
Pas de traduction française ni de sous-titres pour les dialogues