Eh bien ! Que de chemin parcouru pour nos héros depuis le premier tome de Mao. A l’instar de la timeline dans la série de Rumiko Takahashi, le manga commence à avoir un bon nombre de volumes au compteur avec l’arrivée de ce tome 17. Parut en magasin le 21 août 2024, Mao tome 17 n’est pas encore à la veille de nous livrer tous les secrets de la chute du clan Goko et de la malédiction qui touche Mao et Nanoka. Ceux-ci continuent d’ailleurs leur recherche de la vérité, aidés en cela par Natsuno qui les mets sur la piste de Soma, mandaté par Hakubi pour éxécuter un contrat.
Cette critique a été réalisée avec un exemplaire fourni par l’Éditeur.
La visiteuse du futur
Le Retour de Rumiko Takahashi
À l’âge de 7 ans, la jeune Nanoka Kiba a perdu ses deux parents dans un accident. Aujourd’hui en troisième année de collège, elle revient sur les lieux du drame et se retrouve projetée un siècle plus tôt, en pleine ère Taisho. Dans ce Japon du début du XXe siècle, elle rencontre Mao, un chasseur de yôkai, qui la considère comme l’un d’entre eux. À la recherche de la créature qui l’a maudit, il va aider Nanoka à lever le mystère sur sa véritable nature…
On ne présente plus Rumiko Takahashi, Grand Prix 2019 du Festival international de la BD d’Angoulême. Cette autrice hors pair qui avait débuté sa carrière en 1978 avec Urusei Yatsura, éditée pour la première fois en France en 1994 avec Ranma 1/2, retourne à la prépublication hebdomadaire avec Mao, sa nouvelle série shônen. Il s’agit là d’un condensé de tout son art, un savant mélange entre action, drame, horreur et humour, qui saura plaire aussi bien à ses premiers fans qu’aux nouveaux lecteurs à la recherche d’un bon shônen de voyage entre les mondes (isekai) !
Glénat
Dans Mao, tout débute avec la malédiction jetée par un chat démon nommé Byoki, en quête d’un hôte dont il veut accaparer le corps. C’est ainsi que Mao, puissant maître onmyo et ancien disciple du sinistre clan Goko est devenu immortel, tout comme Nanoka Kiba, une jeune lycéenne ayant perdu ses parents à l’âge de sept ans dans un accident de voiture, lors duquel elle a été maudite par Byoki. En revenant sur les lieux plusieurs années plus tard, Nanoka est mystérieusement transportée dans le Japon du début du XXᵉ siècle, où elle se lie d’amitié avec Mao, avec qui elle partage un destin similaire.
Ensemble, ils vont tenter de découvrir la vérité sur la nuit où, 900 ans auparavant, le démon est apparu, provoquant le massacre du clan maudit. Tout au long de leurs recherches, ils retrouveront d’anciens disciples du clan, eux aussi immortels comme Mao. Si certains décident de les aider à comprendre les événements de cette nuit fatidique, d’autres souhaitent restaurer le clan spécialisé dans les malédictions, plongeant ainsi les héros dans une lutte qui dépasse les époques. Maintenant que Daigo est revenu d’entre les morts dans le tome 16 de Mao et se trouve aux mains de Byoki, Natsuno se retrouve libérée de son obligation de retrouver les parties manquantes de son corps. Elle souhaite désormais continuer son enquête afin de comprendre les événements de la nuit fatidique. Mais Natsuno semble cacher un lourd secret.
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Poupée d’argile, poupée de son
Natsuno, dont la vie est prolongée par la puissante magie d’un inconnu. Shiranui, qui s’obstine dans son idée de récupérer le dharma secret du Seigneur de Taizan. Mao, qui poursuit son enquête sur les derniers jours du clan Goko.
Leur face-à-face fera-t-il la lumière sur un nouveau mystère ?!
Glénat
Mao tome 17 voit le retour de Natsuno qui, après une période de sommeil nécessaire à la reconstitution de ses forces, se rend au cabinet de Mao pour lui parler d’une tentative d’assassinat raté d’un politicien. En apprenant que celui-ci porte des marques de griffures, Mao et Nanoka pensent immédiatement à Soma, le dresseur de fauve, qui ne parait dorénavant plus hésiter à tuer, sous la houlette d’Hakubi. Arrivé à l’hôpital pour protéger le blessé, Mao et Nanoka, accompagnés de Natsuno, se retrouvent face à face avec le jeune homme.
Malgré sa détermination, Soma est contraint de battre en retraite, non sans avoir blessé mortellement Natsuno. Revenus au cabinet de Mao, la jeune femme se réveille indemne et révèle une bien étrange histoire à ses compagnons. Déterminés à en savoir plus, Mao répand la rumeur qu’il utilise le dharma secret du Seigneur de Taizan, que cherche à lui dérober Shiranui, afin de le forcer à se montrer. Leur but étant de lui poser des questions bien précises concernant la chronologie des morts de dame Sana et de Masago.
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Les faiseurs de monstres
S’il était évident que Natsuno avait ses propres buts dans sa recherche de la vérité, je ne m’attendais toutefois pas à ce que ses motivations soient en fait celles de quelqu’un d’autre. Voilà qui met un nouvel éclairage sur toutes les actions du maître de la terre et qui épaissit encore un peu plus les ténèbres sur les véritables événements arrivés lors de la destruction du clan Goko. J’avoue qu’au bout d’un moment, je ne sais plus trop qui a fait quoi ni à quel moment et avoir renoncé à tout démêler au fur et à mesure.
Pour une fois, je préfère laisser la mangaka m’emmener à son rythme, au fil des découvertes, sans chercher à conjecturer quoi que ce soit. Et cela tombe bien, puisque Rumiko Takahashi s’en sort avec brio, arrivant à m’embarquer sans que je n’en ressente la moindre frustration. Qui plus est, le manga a atteint son rythme de croisière, les enquêtes concernant les objets maudits représentant des petites bulles de respiration bienvenue entre plongées dans les ténèbres du passé. Après le masque d’immolation présenté dans le tome 15 de Mao, nous découvrons ici le coffret à monstres.
C’était l’occasion de découvrir que si Shiranui a récupéré pour son propre compte les éléments les plus forts, Hakubi, lui, a hérité des onmyoji en formation comme Soma et Kagari. C’est donc l’occasion idéale pour revoir le duo Renji / Sasuga qui fonctionne très bien ensemble. Entre le cynisme de Renji qui est complètement désabusé et la désinvolture de Sasuga qui n’est absolument pas concerné par les motivations de ses employeurs, la sauce prend et j’aime beaucoup les interactions entre les deux. Le coffret étant toujours dans la nature à la fin du volume, j’attends avec impatience le tome 18 de Mao qui sera publié pour le 16 octobre 2024.
Tous les personnages ayant eu droit à leur présentation dans les tomes précédents, il est désormais temps pour Rumiko Takahashi de creuser un peu plus profondément le background de ses personnages. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’avec Natsuno, il y avait de quoi faire. Si on ignore encore ce qu’il est advenu de Daigo et de Byoki depuis qu’ils ont été récupérés par Hakubi, l’implication de dame Sana dans la mort de Masago semble se faire jour, mais entre les faux semblants et les mensonges, il n’est pas toujours évident d’y voir clair. Reste à espérer que de nouveaux éléments seront dévoilés dans le tome 18 de Mao d’ores et déjà prévu pour le 16 octobre 2024.