Les Cauchemars de Mimi

Les Cauchemars de Mimi est un recueil de petites histoires terrifiantes, écrites et illustrées par Junji Ito. L’œuvre est parue sous la collection Junji Ito de Mangetsu, le 25 octobre 2023.

Cette critique a été réalisée avec un exemplaire fourni par l’Éditeur.

Résumé — Les Cauchemars de Mimi

La jeune Mimi mène une existence simple, mais l’horreur étend son ombre dans chaque recoin de sa vie : sous la tenue noir de jais de son énigmatique voisine, au fond de l’épaisse forêt qu’elle traverse au cours d’une promenade, dans le cimetière qui jouxte son appartement ou au creux des flots sombres de son lieu de vacances.  

Laissez les ténèbres vous hanter à leur tour, en tournant les pages de cette adaptation de Shin Mimibukuro, recueil de légendes urbaines culte au Japon.

Quatrième de couverture

Une adaptation digne de Junji Ito

Les Cauchemars de Mimi se démarque des autres histoires originales de Junji Ito, puisqu’il s’agit là d’une adaptation de Shin Mimibukuro. Après des adaptations cinématographiques, cette fois, c’est à travers la plume horrifique de Junji Ito que ce recueil écrit par Ichiro Nakayama et Hirokatsu Kihara s’invite sur le marché du manga

Bien évidemment, nous retrouvons bien l’empreinte du génie de l’horreur à travers ses adaptations, à tel point que l’on pourrait croire qu’il s’agisse d’histoires élaborées de A à Z par ses soins. Il a pu interpréter avec justesse et tout autant de bizarrerie ces histoires courtes, qui sont, quant à elles, construites à partir d’histoires vraies du Japon. 

Une merveilleuse façon de découvrir et de rendre hommage à Shin Mimibukuro, qui devient beaucoup plus accessible avec cette adaptation.

Le surnaturel qui nous entoure

Qui n’a jamais pensé vivre des situations surnaturelles ou dignes des plus grands films paranormaux qui existent ? Qui n’a jamais pensé se sentir observé, alors même qu’il était seul dans une pièce ou dans une rue sombre ? Les Cauchemars de Mimi repose sur ce genre d’instance, sur des moments où la barrière entre ténèbres et réalité est si fine que la perception d’âme ou de fantôme devient importante. 

C’est le cas malheureux de Mimi, la protagoniste de ces histoires, qui voit jour après jour ces situations défiler dans son quotidien. À tel point que son petit ami Naoto se sentira souvent dépassé par ses péripéties… Alors même qu’il en subira certaines à ses côtés. 

Parfois considérée comme trop imaginative, trop rêveuse, Mimi sait pourtant mieux que quiconque que les fantômes les entourent, et qu’ils peuvent se montrer très insistants. Comme lorsqu’une mère qui s’est suicidée s’entête à s’accrocher à sa petite fille, ou lorsque des enfants morts de noyades s’en prennent directement à l’un de leurs amis. Le paranormal ne rate personne, et elle est la première à en témoigner, à chaque fois. On se demande presque si Mimi possède un don pour les détecter, ou les attirer…

L’horreur de Junji Ito

L’adaptation est parfaite pour Junji Ito, qui sait reconstruire à la perfection l’atmosphère, l’aura des histoires d’épouvante. La tension est palpable sous chacun de ses dessins, mêlée à une pointe de grotesque dont lui seul est le maître. Oui, certaines planches sont dégoûtantes à souhait, tandis que d’autres nous laissent un goût amer en bouche, des frissons d’horreur qui referont sans doute surface dans notre esprit en plein milieu de la nuit. 

Pour un homme aussi doux, et ce, Miyako Slocombe elle-même en atteste, il est étrange de le voir dessiner ou créer des horreurs pareilles. Mais c’est ce contraste qui le rend si intéressant, et qui nous rend curieux de lire encore et encore tout ce qu’il produit. Une curiosité morbide, c’est certain. Cela peut vous pousser dans vos retranchements, surtout si vous n’avez pas l’habitude de l’horreur ou des dessins étranges ou déroutants. Mais l’expérience en vaut la peine, et une fois tombé dans l’univers du grand maître Junji Ito, il est difficile d’en ressortir.

Mon avis sur Les Cauchemars de Mimi

Comme à peu près toutes les œuvres de Junji Ito, j’ai bien évidemment apprécié Les Cauchemars de Mimi. J’apprécie par-dessus tout les histoires dans lesquelles nous faisons face à une seule et même protagoniste, puisque cela nous permet de nous attacher à elle et de la découvrir dans plusieurs situations. C’est la même chose avec Soïchi et Tomie qui sont des personnages emblématiques de l’univers de Junji Ito. Ici, Mimi s’inscrit sans mal à leurs côtés, même si sa personnalité est moins délirante que celle de Soïchi, et moins vicieuse que celle de Tomie

Mimi représente une personne lambda, comme vous et moi, qui est sujette à de nombreuses situations paranormales par hasard. Mais ce hasard la rend toujours plus attirée et curieuse des fantômes. Alors qu’elle pourrait se mettre à l’écart et vivre loin de tout pour ne plus y faire face, elle ne le fait pas. Au contraire, c’est comme si le paranormal lui-même s’accrochait à elle, et l’attirait dans ses filets. Peu importe où elle passe, il y aura toujours un esprit pour se faufiler près d’elle, l’observer… Ses “cauchemars” ne lui font cependant aucun mal, une raison supplémentaire pour apprécier l’œuvre et s’attacher à elle.

Pour conclure…

Les Cauchemars de Mimi est une adaptation de Shin Mimibukuro, recueil d’histoires courtes écrites par Ichiro Nakayama et Hirokatsu Kihara. Et cette adaptation est une réussite retranscrite sous les traits de Junji Ito, qui nous livre une fois de plus ce parfait mélange d’horreur, d’étrange et de grotesque à travers Mimi, une protagoniste vraisemblablement attirée malgré elle par le paranormal. Un bon rapport qualité-prix, qui saura charmer même les moins friands d’horreur d’entre vous !

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