Kena: Bridge of Spirits est un jeu d’action aventure dans la veine d’un Zelda, disponible depuis le 21 septembre sur PlayStation 4, PlayStation 5 et PC. Une version physique est prévue pour novembre.
Depuis l’au-delà
Parmi les jeux qui auront le plus fait couler d’encre lors du showcase des titres prévus sur la nouvelle console de Sony l’été dernier, Kena: Bridge of Spirits s’était établi comme l’un des plus visuellement marquants. Doté d’un style très proche d’un film d’animation moderne grâce à la collaboration des développeurs d’Ember Lab et des studios d’animation Sparx, difficile de résister aux couleurs chatoyantes de ses environnements et au charme des Rot, ces petites créatures noires toute mignonnes à la croisée des Pikmins et des boules de suie dans Le Voyage de Chihiro. Repoussé plusieurs fois, c’est finalement presque un an plus tard que le jeu est finalement arrivé entre nos mains !
Un Pixar interactif
D’entrée de jeu, la première chose qui se remarque en jouant à Kena: Bridge of Spirits est l’attention portée aux animations. Les mouvements de Kena sont gracieux, les cinématiques sont sublimes, et chaque émotion ressentie par les personnages est parfaitement véhiculée à l’écran. Les éclairages contribuent à mettre en valeur les superbes environnements du jeu, en intérieur comme en extérieur, et m’ont donné envie de dégainer le mode photo très régulièrement. Seul petit bémol : sur PS5, peu importe le mode graphique sélectionné, certaines cinématiques pré-rendues sont en 24 images par secondes, comme au cinéma… mais que vous jouiez en mode qualité en 4K/30 images par secondes ou en mode performances à 60, la différence de fluidité se fait immédiatement ressentir. On le pardonnera volontiers au vu de la qualité de ces pré-rendus, sans parler des animations des Rot, qui nous suivent tout au long de l’aventure et sont tout bonnement adorables. On les trouvera ainsi régulièrement perchés à divers endroits à nous observer, et il est même possible de les customiser avec des chapeaux à collectionner en explorant le monde !
Un monde enchanteur
Kena: Bridge of Spirits débute par un court paragraphe nous expliquant que des masques en bois sont sculptés pour honorer les défunts. Dans l’éventualité où ces derniers ne parviendraient pas à trouver la paix, des Guides des Esprits servent alors de relais pour aider à apaiser leurs tourments. C’est la tâche qui incombe ainsi à Kena, notre héroïne, qui s’aventure dans des contrées où la connexion avec le monde des esprits serait particulièrement forte, et qui va croiser dans son périple plusieurs esprits n’ayant pas fait le deuil de leur existence mortelle. Trois d’entre eux sont au cœur de l’intrigue et servent de clé de voûte aux trois grandes zones qu’il nous est donné d’explorer : une forêt mystérieuse, des champs abritant un puissant artefact, et le village au pied de la montagne sacrée, destination ultime de Kena. Sa route sera très vite entravée par une mystérieuse corruption, qui attaque les terres et invoque d’étranges ennemis, qu’elle ne pourra vaincre qu’en coopérant avec les mystérieux Rot, de petites créatures capables de venir à son aide pour détruire les nœuds de corruption ou encore renforcer ses attaques au combat. Kena dispose également d’un bouclier spirituel qui, une fois relâché, explose en une impulsion qui fera réagir son environnement, que ce soit pour dénicher des trésors, des Rot se cachant ou encore pour achever certains ennemis.
… mais pas sans dangers
Je ne m’attendais pas à ce que Kena: Bridge of Spirits soit autant porté sur le combat. Les premiers visuels laissaient penser que les Rot étaient très similaires aux Pikmins de Nintendo, et je pensais qu’ils seraient notre forme principale d’interaction avec le monde. Bien qu’ils soient tout de même utilisés pour des puzzles et pour déplacer divers objets, c’est finalement Kena elle-même qui met la main à la pâte dès qu’il s’agit de se débarrasser des ennemis issus de la corruption. Pour ce faire, elle a en sa possession son bâton de guide des esprits, qui permet d’infliger des attaques légères ou lourdes, et qui aura par la suite la capacité de se transformer en arc pour éliminer les ennemis à distance. D’entrée de jeu, j’ai été surprise de constater que les adversaires frappaient assez fort en mode normal, et pouvaient vite me déborder si je n’étais pas prudente. Les animations des ennemis du jeu sont impeccables, mais il est parfois difficile de saisir exactement le bon timing pour esquiver leurs attaques, qui sont en plus très « magnétiques » et toucheront facilement Kena en cas d’esquive hâtive. Sans parler de la mécanique de parade, qui consiste à sortir le bouclier pile quand une attaque est supposée nous toucher, dont la fenêtre est beaucoup trop réduite pour être fiable. Par frustration de devoir le recommencer en entier à chaque fois, j’ai réduit la difficulté pour le boss final… et subitement, les ennemis ne me faisaient plus que des chatouilles. Il y a peut-être un équilibre à trouver pour que l’écart entre les difficultés soit moins creusé, mais un patch viendra peut-être changer la donne. A noter qu’un mode difficile et un mode très difficile débloqué en terminant le jeu une fois sont aussi disponibles, et changent surtout la vitesse à laquelle charge la jauge de coups spéciaux.
Une aventure classique
En fin de compte, Kena: Bridge of Spirits est un petit jeu d’aventure qui prend beaucoup d’inspiration chez plusieurs de ses congénères. On en fait le tour en six heures sans chercher à récupérer tous les collectibles. Pour les joueurs aguerris, il sera peut-être un peu difficile de voir au-delà du fait qu’il s’agit du tout premier jeu des développeurs, né des suites du succès de leur court-métrage sur The Legend of Zelda: Majora’s Mask. Le titre ne révolutionne pas le genre mais reste un bon mélange de jeu de plateformes et d’action / aventure qui me rappelle certains jeux que j’ai pu faire dans ma jeunesse sur PlayStation 2. Toutes les productions vidéoludiques n’ont pas besoin d’être des AAA, des indies très stylisés, et encore moins de réinventer la roue, et Kena: Bridge of Spirit incarne parfaitement cette catégorie de jeux un peu portés disparus ces dernières années.
Kena: Bridge of Spirits est un bon petit jeu d’action / aventure qui nous fait grâce d’un style visuel impeccable, mais dont le focus sur le combat pourra rebuter certains. Je le recommande tout de même vivement !
La note de la rédaction
Les notes de la rédaction
Les points positifs
– Une merveille visuelle et sonore
– Solide pour un premier jeu
– Aucun réel temps mort
Les points négatifs
– Des difficultés mal équilibrées
– Bestiaire peu varié