Blasphemous II

Blasphemous II

Prévu pour le 24 août 2023, Blasphemous II reprend les codes de son aîné sur PC, Xbox Series, PlayStation 5 et Nintendo Switch. Fan de Metroidvania sombre ? Tu as bouclé le premier et tu en veux plus ? Tu es au bon endroit !

Ce test a été réalisé sur une version PC fournie par l’Éditeur.

La Pénitence n’a de fin

Blasphemous avait marqué les joueurs par son esthétique andalousienne unique. Largement inspiré du folklore chrétien, ses boss grotesques et son ambiance unique avaient tout pour plaire. C’est donc un grand plaisir de retrouver l’univers du Pénitent et du Miracle dans Blasphemous II ! Replongeons donc ensemble dans ce Metroidvania 2D sombre, où il faudra jongler avec des séquences de plateforme et de combat exigeant.

Nous retrouvons le Pénitent, bien après les événements du dernier DLC du premier Blasphemous. Un cœur menaçant flotte dans les cieux, trônant au sommet d’une ville inaccessible. Plus inquiétant encore, il s’apprêterait à donner naissance à quelque chose. Après une rapide remise en jambes, nous nous voyons confier la tâche d’empêcher cette naissance. Et à partir de ce point, Blasphemous II relâche la bride : le monde autour de la Ville du Nom béni n’attend que nous.

En bon héritier du genre Metroidvania, Blasphemous II place l’exploration au centre de l’expérience de jeu. Au commencement, de nombreux chemins viendront nous narguer par leur inaccessibilité. C’est en explorant et en découvrant de nouvelles capacités que le Pénitent pourra poursuivre sa route. Blasphemous II dilapide cependant ces capacités de manière plutôt intelligente ! Outre les habituels double saut et rebond sur les murs, les armes du jeu viennent également rendre la partie plateforme nettement plus aboutie.

Voeu de silence, fervent de la violence

Mais pour évoquer le sujet de l’exploration et de la progression, il faut s’arrêter un instant sur les armes du Pénitent. C’est une des nouveautés de Blasphemous II : exit l’épée Mea Culpa, nous pouvons cette fois manier trois armes différentes. L’épée équilibrée Ruego Al Alba fonctionne à peu près comme l’épée Mea Culpa du premier opus. S’y ajoute Veredicto, un encensoir lourd enflammé, aux coups dévastateurs. Enfin, Sarmiento & Centella, une paire de rapières électriques rapides axée parade, viennent fermer la marche. On peut changer d’arme à la volée en plein combat, et chacune a son propre intérêt.

Ces trois armes s’améliorent grâce à des points de Martyr, qui s’obtiennent de plusieurs manières. Tuer assez d’ennemis est la méthode la plus directe. Les boss en donnent également un certain nombre en les vainquant. Enfin, on peut aussi en trouver dans les coffres cachés un peu partout. Et ces investissements valent vite la peine ! Entre améliorations permanentes des dégâts et nouveaux coups, il y a de quoi faire. Exit donc le système d’amélioration via larmes d’expiation : Blasphemous II les relègue uniquement au rôle de monnaie pour les trois boutiques proposées.

Outre leur rôle au combat, ces trois options d’armes de Blasphemous II servent aussi activement à explorer la carte. Sarmiento & Centella permettent par exemple de se déplacer instantanément à travers certains miroirs. Ruego Al Alba dispose d’un coup plongeant mystique, requis pour détruire certaines barrières. Enfin, Veredicto peut faire sonner des cloches magiques, faisant apparaître des plateformes et disparaître certains murs. La subtilité étant que le jeu nous force à choisir l’une de ces trois armes en le lançant : les deux autres sont à récupérer par la suite. La progression initiale de notre Pénitent changera donc en fonction de l’arme choisie.

Un monde toujours aussi dangereux

Bien sûr, les armes de Blasphemous II sont avant tout des armes. Et elles seront bien utiles face aux abominations qui nous attendent. De nombreuses créatures font leur retour du premier jeu, et ne surprendront pas les vétérans. D’autres petits – et moins petits – nouveaux sauront tenir les joueurs en haleine. On retrouve l’imagerie déformée du premier jeu dans chacun de ses aspects ; le bestiaire n’y fait donc pas exception. Le Pénitent a trois cordes à son arc pour s’en débarrasser : attaquer, esquiver, ou tenter une parade. Il peut également utiliser des Prières, des sorts magiques qui utilisent la jauge de Ferveur. Cependant, à l’instar du premier Blasphemous, je dois avouer ne pas m’en être beaucoup servie.

Bien entendu, comme tout jeu du genre, on retiendra surtout Blasphemous II pour ses boss. Et bien que je les ai tous trouvés assez appréciables, avec une mention spéciale pour l’avant-dernier boss, je les ai trouvés un peu moins mémorables. De nombreux boss du premier Blasphemous étaient juste grotesques et emblématiques. Pour cette suite, beaucoup d’entre eux sont juste moins extravagants. En termes de combat en revanche, j’ai apprécié chacun d’entre eux. L’occasion aussi de remercier les développeurs de The Game Kitchen d’avoir placé les Prie-Dieu, les checkpoints de Blasphemous II, aussi proches des combats de boss. Rien n’est plus rageant pour moi que de mourir face à un boss, et de se coltiner la marche de la honte pour retourner l’affronter ! En cas de mort, une partie de notre jauge de Ferveur est amputée ; il faudra alors toucher sa marque de mort pour la rétablir.

Autre point qui sera apprécié des exploratrices assidues, la quasi-totalité des objets d’amélioration du Pénitent se trouvent en prenant la peine de revenir dans les zones. Si vous comptez faire le jeu de manière linéaire, vous risquez de rester longtemps avec deux misérables fioles de soin, et une barre de vie riquiqui… C’est l’occasion d’ailleurs de faire le stock de perles pour notre rosaire, qui permettent de mitiger certains dégâts reçus. Le Pénitent peut aussi compter sur son Retable des Faveurs dans sa quête. En visitant le sculpteur en ville, on peut y placer jusqu’à huit effigies puissantes, conférant buffs et synergies puissantes.

Une ambiance étouffe chrétien ?

Blasphemous II reprend beaucoup de choses à son aîné, mais sans être un copié-collé pour autant. Le changement le plus apparent est au niveau des cinématiques, qui sont désormais en animation traditionnelle. La narration est un peu plus guidée également, avec des marqueurs sur notre carte nous indiquant à chaque étape clé où aller. Bien sûr, ces marqueurs n’expliquent pas le chemin à parcourir, qu’il faudra identifier nous-même. J’ai vraiment beaucoup aimé mon premier tour de la carte, qui ne m’a que très peu stoppée. La seconde moitié du jeu est un peu plus dirigiste cela dit.

Les PNJ sont glauques à souhait, comme il est désormais d’usage dans l’univers Blasphemous. Les inspirations culturelles andalousiennes sont toujours très faciles à identifier. Mais je dois avouer être toujours surprise par la créativité des développeurs de The Game Kitchen, qui réussissent à créer du body horror fascinant. Difficile de détourner le regard de certains designs, pourtant dérangeants, tant ils sont intrigants. Leurs quêtes annexes sont également un peu plus explicites, brisant un peu l’aspect “devine, ou utilise un guide” du premier jeu.

L’OST de Blasphemous II livre également des morceaux tout à fait dans la veine du genre. On sent l’inspiration Castlevania mêlée à la culture locale, et c’est une réussite. Les doublages anglais sont également très réussis, reprenant cette esthétique assez proche des Soulsborne. Vous savez, celle où les personnages mentionnent des éléments de lore vitaux comme si vous saviez exactement de quoi ils parlent, alors que ça n’est pas le cas ? Un choix qui renforce l’univers du jeu, à mon goût.

Pour conclure…

J’ai aimé Blasphemous II, peut-être même plus que son prédécesseur. Le jeu prend plus de risques sur certains plans pour se distinguer de la concurrence, et c’est louable. Sur d’autres, j’ai trouvé que ce qui faisait l’originalité de son aîné faisait un peu défaut. Une très bonne proposition donc, mais je me tiens à l’affût de voir ce que de futurs DLC pourront apporter. Qui sait, peut-être même un troisième épisode ?

La  note  de la  rédaction

4/5

Les notes de la rédaction

Les points positifs

Visuellement unique

Exigeant, mais jamais injuste

Une variété de gameplay accrue grâce aux armes

Beaucoup moins linéaire que le premier

Les points négatifs

Moins surprenant que son aîné

Les prières, toujours anecdotiques

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