Babylon’s Fall

Jaquette de "Babylon's Fall"

La réalisation de ce test n’a pas pu être faite dans des conditions optimales. Entre les maintenances des serveurs de Square Enix, les bugs “in game” rendant impossible la progression, pour finir par un problème de mise à jour qui fait que je n’ai désormais plus accès au jeu. Je n’ai donc pas pu avancer autant que je l’aurais voulu avant de vous donner mon avis, mais je vais faire au mieux.

Ecran titre de "Babylon's Fall"

Révélé par Square Enix lors de l’E3 2018, Babylon’s Fall, qui se voulait un NieR Automata à la sauce multijoueur, n’a pas vraiment suscité l’engouement chez les gamers, inquiets après avoir visionné les premières images du jeu. Une bêta fermée et une sortie (le 3 mars 2022) sur PS4, PS5 et PC plus tard, il semblerait que la tendance se confirme. Alors, Babylon’s Fall est-il une chronique d’un désastre annoncé ?

Babylone chute toujours deux fois

Le rendu graphique est particulier dans "Babylon's Fall"

Dans Babylon’s Fall, vous incarnez un prisonnier. Capturé par l’Empire Domitinian, vous ne devez votre salut qu’à la pose d’un étrange artéfact : le coffre de Gédéon. Imposé à tous les captifs, la mise en place du coffre dorsal cause la mort de bon nombre d’entre eux. Pour les survivants, rien de bien réjouissant non plus. Privés de liberté et affublés de cet appareil magique, vous devenez alors des sentinelles : soldats au service de leur ennemis. Envoyés dans la cité en ruine de Babylone, vous êtes affectés à la recherche de ses trésors et à l’extermination des monstres (les Gallus) qui la peuplent.

Votre mission, que vous l’acceptiez ou pas, sera de reconquérir la Ziggurat de Babylone et de gravir la tour jusqu’à son sommet. Mais pour cela, il vous faudra d’abord apprendre à contrôler votre coffre de Gédéon. Toutefois, vous vous apercevrez vite que la chasse aux reliques n’est qu’un prétexte et que les motivations des Domitinians sont tout autres. Entre trahisons et révélations, votre unique moyen de libération sera d’atteindre le sommet. Une intrigue extrêmement classique où tout commencera avec la création de votre avatar. Pour cela, vous aurez le choix entre 3 origines différentes : les Hyusien, les Géléilionien et les Agavien, chacun possédant une capacité spéciale liée au coffre de Gédéon (il est à noter que depuis le 22 mars 2022, une quatrième classe est disponible : les Molzams).

Ziggurat Go !

Au vu de ce qu’avait donné la dernière collaboration entre PlatinumGames et Square Enix, j’ai nommé NieR Automata, Babylon’s Fall semblait suffisamment armé pour réussir. Il devait en effet reprendre le système de combat du hit de 2017 pour le transposer dans un jeu multijoueur. Mais en cours de route, il fut décidé d’en faire un jeu service avec tout un panel de microtransactions à la clé. Un aspect difficilement oubliable manette en main tant celui-ci est visible jusqu’à outrance. À tel point que lorsque l’on voudra faire des emplettes chez Pygmalion, il faudra passer outre les deux premiers onglets de la boutique où tout se négocie en monnaie sonnante et trébuchante, pour en arriver à ce qui est négociable en monnaie du jeu. Et disons le tout net, le choix des articles n’est pas folichon comparé à ce qui est disponible en achat intégré.

Autre choix discutable : la direction artistique. Si sur le papier un rendu peinture sur toile médiévale a de quoi séduire, dans les faits ça ne matche pas du tout. Sur certaines cinématiques s’appuyant sur un rendu de type “image par image”, cela peut à la rigueur faire le job, mais “in game” le grain et les effets coups de pinceau rendent l’image floue et terne. Un parti pris qui ne plaira pas à tout le monde et qui souffrira forcément de la comparaison avec les autres titres sortis récemment. Pourtant, au détour d’une quête, on sent poindre les fulgurances qui ont fait la renommée du studio. Comme ces moments où il est question de marcher sur l’eau, d’éviter le souffle mortel d’un dragon ou de caracoler sur des plateformes flottantes.

Certains thèmes musicaux sont absolument magnifiques, notamment ceux des boss, et le système de combat vaut vraiment le détour (même s’il est desservi par un level design s’éloignant peu de la configuration couloir / arène de combat avec vagues d’ennemis / couloirs / arène de combat avec vagues d’ennemis / couloirs / Boss).

Découvrez notre test complet de NieR Automata ici

Tac, tac, badaboum, c’est Babel !

Malgré une redondance certaine dans la construction des niveaux, l’objectif des missions et les activités dans le hub (à part la forge et la boutique, il n’y a pas grand chose), on trouvera tout de même une immense satisfaction dans les combats. Nerveux, fluides et funs, ils sont le gros point fort de Babylon’s Fall. Notre personnage pourra être équipé de quatre armes : deux armes principales aux coups d’une puissance limitée et deux armes fantômes beaucoup plus puissantes mais utilisant, tout comme l’esquive, la barre d’esprit, la vidant à vitesse grand V. Il faudra donc faire des choix lors de ses tactiques de combat et s’adapter en permanence au type d’ennemis rencontrés.

Le choix des armes équipées (épées, marteaux, boucliers, bâtons, arcs et Larrys) et des équipements aura aussi son importance, que l’on préfère conserver ses distances ou bien se battre au corps-à-corps. Ainsi, un plastron plus puissant mais faisant chuter significativement la jauge d’esprit ne sera pas forcément le bon choix si votre façon de combattre est basée essentiellement sur l’esquive et sur vos armes fantômes. De même, une épée frappera plus vite qu’un marteau mais fera au final moins de dégâts à l’adversaire. Autant de paramètres à prendre en compte dans la préparation de vos missions.

Babel et la bête

Clairement, avec moi Babylon’s Fall a loupé sa cible. N’étant de base absolument pas fan des jeux multijoueurs, je pensais tout de même y trouver mon compte avec le mode solo. Malheureusement, il semblerait que je me sois trompée tant tout semble avoir été fait pour mettre l’accent sur le jeu service en coopération au détriment du reste. Pourtant, ce n’est pas fondamentalement un mauvais jeu, mais Platinum nous avait habitués à un tout autre niveau de finition. Au-delà du parti pris graphique, que je trouve raté pour ma part, le système de combat alliant quatre armes différentes chacune attitrée à un bouton de la manette est une excellente idée. On comprend assez vite les mécaniques qui y sont liées, chaque joueur pouvant ainsi se créer sa combinaison idéale.

Malheureusement, les affrontements dynamiques de Babylon’s Fall sont régulièrement gâchés par une caméra qui va se bloquer de façon à rendre l’action illisible, ou par le système de lock qui est tellement aléatoire qu’il n’est pas rare de s’y reprendre à trois ou quatre fois avant d’arriver à verrouiller l’adversaire souhaité. Mais ce qui m’a réellement sorti du jeu, ce sont les pics de difficulté incompréhensibles.Si pendant les missions tout se passe relativement bien, même en solitaire, arrivé devant un boss c’est une autre paire de manches (barre de vie XXL, résistance énorme et attaques dévastatrices). Le jeu nous fait vite comprendre que pour ces phases-là il faut s’associer avec d’autres joueurs afin de remporter la victoire.

Toutefois, devant l’impossibilité de trouver des compagnons (et ce n’est pas faute d’avoir essayé de chercher), j’ai dû me résoudre à tenter l’aventure en solo. Résultat ? Après un essai de 45 minutes, des crampes aux doigts et un échec lamentable au final, j’ai dû farmer un long moment avant de revenir tenter ma chance. De plus, le fait d’être ramené au hub après chaque mission empêche une immersion dans le récit en le fragmentant par des phases d’achats, d’artisanat et de préparation répétitives, ce que j’ai trouvé plus que dommage.

Une histoire avec une "épidémie" en fond

Découvrez notre test complet de Bayonetta ici

Pour conclure…

Si Babylon’s Fall était un Free to Play, le constat serait le même, mais le jugement moins dur. Les joueurs ne s’y sont pas trompés, désertant les serveurs du titre qui, du coup, n’a plus d’action-RPG coopératif que le nom. Reste un système de combat efficace pour un Beat’em up musclé. Si les prochains patchs règlent les principaux problèmes, et si les joueurs sont au rendez-vous, il pourrait faire le bonheur des amateurs de jeu d’action coopératif.

La  note  de la  rédaction

2/5

Les notes de la rédaction

Les points positifs

Un contenu fourni en quêtes

La possibilité de jouer au jeu en version multi ou simplement en solo

Un système de combat diablement efficace

Les points négatifs

Un parti pris graphique assez terne, qui ne fonctionne pas vraiment

L’impossibilité de trouver des partenaires de jeu qui pose un réel problème

Les donjons sont une succession de couloirs et d’arènes de combat, dont on se lasse vite

Une caméra capricieuse et un système de lock qui sont un vrai handicap en combat.

Le système de microtransactions poussé à son paroxysme et pas pour le meilleur.

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