Un point-and-click qui nous demande réflexion et décisions ? Nous en connaissons des dizaines. Alors qu’est-ce qui nous motive à tester A Perfect Day ? Un trailer qui nous montre des graphismes bien particuliers et surtout une thématique qui nous parle. Un jour qui recommence encore et encore, comme un jour sans fin.
Une histoire inspirée par les récits de Jorge Luis Borges nous attend dans ce jeu qui nous replonge dans la fin des années 90.
Ce test a été réalisé sur une version PS5 (US) fournie par l’Éditeur. Déjà disponible sur PC depuis le 25 février 2022, la version console vient tout juste de sortir. Le jeu n’est pas disponible en français.
Premier jour
31 décembre 1999. Dernier jour du millénaire. Au cours de cette matinée d’école accablante, une bonne nouvelle s’invite. Les cours s’arrêtent dès maintenant pour laisser place à quelques jours de congé pour la nouvelle année ! Dans A Perfect Day, nous allons pouvoir profiter de ce jour libre pour aller offrir notre carte de Noël à notre camarade Ke Yun. Mais nous n’y arrivons pas. Entre anxiété et sentiment de rébellion, nous allons devoir traverser cette journée imparfaite… encore et encore jusqu’à atteindre la journée parfaite.
Qui dit premier jour, dit découverte. Après un petit temps d’adaptation au récit anglophone, le cerveau doit aussi s’adapter au Gameplay. Un point-and-click, qu’est-ce qu’il y a de compliqué me direz-vous ? Naviguer entre les éléments à sélectionner n’est pourtant pas toujours aisé, il n’y a pas de curseur et les déplacements d’une zone sont peu instinctifs. Pour le coup, nous sommes sur du point-and-click pur et dur. Aucun déplacement ne se contrôle en marchant, il faut cliquer sur une zone ou utiliser le menu de déplacement.
Un Gameplay très simpliste qui s’accorde tout à fait à l’ambiance du jeu. L’intrigue prend son temps, la musique est très peu présente pour laisser place aux bruitages qui nous accompagnent doucement dans des dialogues et des actions sommaires. Le jeu nous immerge avec ses caractéristiques techniques. Les développeurs le précisent d’ailleurs bien en recommandant d’utiliser un casque pour une meilleure expérience.
Côté graphismes, il est beaucoup plus difficile de se positionner. Avec un effet de peinture renvoyant à un aspect vieux et peu réaliste sans tomber dans le rétro, la direction artistique ne plaira pas à tout le monde.
Deuxième, troisième, quatrième… jour
Après les crédits, l’histoire semble s’être achevée sur une journée imparfaite. Retour au menu qui affiche cette fois-ci, un onglet “Day 1”. Frustration de la mauvaise journée oblige, nous relançons cette journée. Même début de matinée, possible à passer en accéléré. Mais très vite, l’histoire semble changer et de nouveaux éléments viennent altérer notre histoire.
Contrairement à la première journée, ces autres jours se montrent moins linéaires. Nous pouvons choisir entre plusieurs actions à mener. Prenant en compte la durée d’une action, une à deux heures, nous pouvons en cumuler donc plusieurs entre x heures et 18h, tout en comptant qu’il faille tout de même manger.
Pour choisir quelles actions mener, nous avons différents vœux à réaliser. Ces vœux nous indiquent un but à atteindre. Nous devons nous aider des indications présentes dans la description du vœu pour le réaliser. Ces indications se complètent d’un jour à l’autre car elles résultent d’informations que nous recueillons auprès de personnes ou d’éléments du décor. Ainsi, une information récoltée le jour 2 nous permettra d’ajuster nos choix le jour 3. Notre héros ne se souvient pas de ces informations, mais ses notes affichées dans les vœux, lui permettent de les garder précieusement.
C’est là que l’intérêt ludique entre vraiment en jeu. Si la première partie semblait nous guider sans que nous n’ayons aucun réel pouvoir décisionnel, les jours suivants sont quasi entièrement soumis à notre bon vouloir. C’est dans ces jours que l’aspect “jeu de réflexion” entre vraiment en jeu. Même si une partie de chance et du scénario de base vient nous donner un bon gros coup de pouce. Il en reste que si nous ne faisons pas des choix pertinents, l’histoire n’avancera pas et ce, malgré les jours qui continueront à défiler.
Une carte se débloquera pour nous aider à choisir les lieux et les personnes avec lesquels nous devons interagir selon l’heure de la journée. Cela ne nous donne cependant pas toutes les solutions. Il sera possible de retomber sur une personne à un endroit où nous l’avions déjà rencontrée et donc, de ne rien apprendre de nouveau.
Des jours révolus
Tous ceux qui étaient enfants ou jeunes adolescents en fin d’années 90 reverront des souvenirs revenir à la surface. Gamicon, salles d’arcade ou encore premiers pas sur internet, nous replongeons dans une époque qui, je ne veux pas vous faire peur, a déjà plus de 20 ans.
L’intrigue est assez banale, nous suivons un jeune garçon de 12 ans cherchant à satisfaire toutes les personnes autour de lui pour réaliser sa journée parfaite. L’histoire nous emmène au travers d’une dizaine de lieux et nous fait rencontrer des dizaines de personnages. Cette narration amène certains dialogues à se répéter de journées en journées. Si nous ne nous concentrons pas sur les vœux et si les bons choix ne sont pas faits, nous pouvons vite tourner en rond et le jeu peut s’avérer redondant.
A Perfect Day nous demande aussi un peu d’anticipation. Si nous récoltons des objets au travers des jours, chaque soir sera l’occasion de les trier. En effet, on ne pourra finir la journée qu’avec un certain nombre d’objets pour le lendemain. Ce qui est laissé de côté ne sera disponible que le surlendemain, si nous décidons de le récupérer. Il faut donc planifier le lendemain dès la veille au soir pour avoir tous les objets possiblement utiles !
A Perfect Day ?
J’ai eu du mal à accrocher à A Perfect Day. La première journée a un peu plombé l’ambiance avec un rythme assez lent, combiné à une histoire très banale et à un Gameplay peu intuitif. Ajoutez à cela des dialogues en anglais et vous obtenez un jeu qu’on a envie de laisser aux oubliettes. Mais parce qu’aucun jeu ne mérite d’être laissé à l’abandon, j’ai tout de même poussé l’expérience au bout. Et je ne regrette pas d’avoir passé quelques jours en plus !
Découvrir de nouveaux éléments et voir des histoires simples se diversifier a complètement renversé la tendance pour nous offrir une intrigue bien plus prenante. Alors oui, j’ai parfois eu l’impression de n’arriver à rien, mais chaque nouvel élément découlant d’une bonne action sonne comme une récompense bien méritée. Petite ombre au tableau : nous avons besoin d’une dose de non-anxiété et de rébellion pour réaliser certaines actions. Mais je n’ai personnellement toujours pas compris comment ces jauges fonctionnent.
Ce genre d’aventure ludique n’est clairement pas à la portée de tout le monde. Il faut aimer les jeux de réflexion, les point-and-click et la direction artistique si particulière peuvent la rendre difficilement attractive. Notez qu’il faut aussi s’armer de patience pour passer outre certaines scènes qui se répètent et pour réellement avancer dans le jeu. Pour finir, il faut avoir quelques bonnes bases en anglais.
Un retour aux années 90 dans la vie pas si ordinaire d’un petit garçon de 12 ans. Plus qu’une bouffée de nostalgie, le jeu nous propose un Gameplay atypique bien que particulièrement perturbant. À partir d’une simple journée type, ce 31 décembre 1999 se répète encore et encore pour nous mener après réflexions, à travers des histoires inédites. Un visuel et un aspect sonore hors-normes qui plairont à certains mais pourront en rebuter d’autres. A Perfect Day a l’audace de nous sortir de notre zone de confort, mais peut-être un peu trop pour être un jeu tout public.
La note de la rédaction
Les notes de la rédaction
Les points positifs
Un visuel et un aspect sonore originaux
Une intrigue ingénieusement ficelée
Le retour à la fin des années 1990
Les points négatifs
Un Gameplay peu intuitif
Un jeu lent pouvant être répétitif
Une immersion de prime abord difficile
Pas disponible en français
Des mécanismes parfois difficiles à comprendre