The Chant Publié le 18/11/2022 Première production originale du studio Brass Token, The Chant nous faisait miroiter une aventure horrifique plongeant dans la psyché torturée de ses personnages, allant chercher du côté d’un The Quarry. Édité par le label Prime Matter, c’est le 3 novembre 2022 que le titre a débarqué sur PlayStation 5, Xbox Series et PC, et après avoir lancé le disque, une seule chose est sûre, on est bien loin de ce qui nous avait été promis. “Paroles, paroles, paroles…” Thé en bad trip Comme son nom ne l’indique pas, The Chant, qui nous évoque immédiatement un jeu de karaoké, commence en 1972 sur l’île de la Gloire où nous incarnons une certaine Babs, enceinte, qui assiste à un étrange rituel sectaire. Alors que les adeptes, affublés de masques en forme de têtes d’animaux ornées de cristaux, unissent leurs voix pour ouvrir un portail, ce qui ne semble pas vraiment de bon augure, la future maman se retire discrètement et prend la fuite alors que le gourou lui demande de venir prendre place avec le dernier “prisme”. Traquée par ses pairs, la fuite de la jeune femme prendra fin au bord d’une falaise d’où elle préferera sauter plutôt que de se soumettre et d’assurer son rôle dans la cérémonie. Retour à notre époque. Jessica Briars fait son jogging, que l’on imagine quotidien, quand elle a une vision qui la perturbe. Suite à cela, elle attrape son téléphone et compose le numéro d’une certaine Kim. Petite ellipse et nous retrouvons Jessica (Jess pour les intimes) qui arrive sur l’Île de la Gloire et y retrouve sa meilleure amie, la fameuse Kim. Ayant toutes les deux causé par accident la mort de la sœur de Jess, elles sont encore hantées par ce souvenir et comptent sur la retraite de Prismic Science pour soigner enfin leurs tourments intérieurs. Après avoir rencontré les autres membres de la retraite, ainsi que le leader Tyler (dont le grand-père, fondateur de Prismic Science, a disparu avec ses adeptes dans les années 70), toute la fine équipe se regroupe pour un rituel. Après avoir ingéré un thé 100% bio, Kim pète les plombs et s’enfuit après avoir rompu le cercle. Lancée à sa poursuite, notre héroïne va se retrouver confrontée à des événements inexplicables. De quoi se questionner sérieusement sur son état de santé mental et sur le thé psychotrope que Tyler leur a fait boire. Malheureusement pour elle, ce n’est que le début… Psycho-couac Comme déjà évoqué, The Chant est la première production originale du petit studio Brass Token basé à Vancouver au Canada. Composé d’une base de vétérans ayant œuvrés sur des AAA, encadrant des artistes plus jeunes, le studio a la volonté affichée de devenir le premier développeur de jeux d’action / aventure pour PC et consoles. Avec son premier titre, les développeurs veulent concrétiser leur vision d’un jeu intrigant touchant les émotions des joueurs longtemps après qu’ils aient posé la manette. Dans les faits, le pari est réussi. The Chant est effectivement intrigant et on y repense longtemps après avoir posé la manette. Pas sûr cependant que les sentiments générés soient ceux que Brass Token avait prévu de susciter. À première vue, le jeu est relativement beau et tourne bien sur PS5. Les décors sont bien modélisés et, même si les environnements ne sont pas très variés (forêt, baraquements, plage, mine), l’île est agréable à regarder, tout comme les personnages qui sont bien modélisés. On se laisse porter par l’histoire, désireux d’en savoir plus, jusqu’à l’arrivée du premier boss. Et là, c’est le drame ! Lors du combat contre Kim, après avoir réussi à réduire sa barre de vie quasiment à zéro, me voilà avec un bug bloquant où je me suis retrouvée dans l’impossibilité de la pousser dans le miroir, malgré un bourrinage intensif du bouton croix, pour finir le combat. J’ai donc été obligée de me laisser tuer pour reprendre toute la séquence, en priant avec ferveur les entités du titre de pouvoir continuer mon aventure. Si les musiques et l’habillage sonore de The Chant sont agréables à l’oreille, sans pour autant être inoubliables, la version française, c’est une autre paire de manches. Mal jouée et caricaturale, il devient vite indispensable de passer en langue anglaise avec sous-titres. Malheureusement, ces derniers sont la cible de bugs récurrents tels qu’un manque de synchronicité avec les voix, un affichage de sous-titres non traduits quand ils ne sont pas tout simplement absents. Un réel inconfort pour les non anglophones, qui vont se retrouver à supporter le doublage français s’ils ne veulent pas louper une miette de ce qui se dit. Cela dit, les design des ennemis, surtout les versions dark des adeptes disparut affublés de leur masques d’animaux, sont assez classes et on prend un malin plaisir à les combattre à coup de bâtons de sauge et autres fumigations purificatrices. Sect-est un marrant toi ! En ce qui concerne les mécaniques de gameplay, The Chant possède quelques bonnes idées comme celle d’affubler Jessica de trois jauges : une de santé physique, une de santé mentale et une d’énergie spirituelle. Concentrons-nous plus spécifiquement sur les jauges de santé mentale et d’énergie spirituelle. Il nous est indiqué au début de l’aventure que notre chère héroïne a la phobie des insectes, point avec lequel les différents monstres du jeu vont jouer pour nous envoyer des attaques psychiques dans la poire. Ces attaques vont donc faire baisser la jauge de santé mentale et quand celle-ci arrivera à zéro, Jess passera en mode “panique”. Il lui sera alors impossible de se battre ou de faire quoi que ce soit d’autre que fuir. La gestion de la santé mentale est donc primordiale, d’autant que l’on s’en retrouve privé souvent au plus mauvais moment, ce qui génère force grincement de dents et Game Over. Pour en récupérer, il n’existe que deux solutions : consommer de la lavande ou méditer pour transformer son énergie spirituelle en santé mentale. Bien entendu, la méditation est impossible dès lors que Jessica souffre d’une crise de panique, rendant un peu plus ardue la tâche du joueur. En ce qui concerne l’énergie spirituelle, elle vous permettra donc de regagner de la santé mentale mais également de déclencher différentes attaques psychiques bien pratiques lors des boss. Attention cependant, certaines attaques sont assez gourmandes en énergie et les champ’esprits nécessaires pour vous redonner un coup de fouet spirituel ne sont pas légion, obligeant à un numéro d’équilibriste faisant assez bien monter la tension. Niveau ressources, les développeurs n’ont pas été très généreux et on se retrouve souvent à devoir fuir, faute d’avoir trouvé assez de matière première pour fabriquer des armes. Le choix entre le combat et l’esquive prend ici tout son sens, même si l’esquive de Jess (consistant à trébucher et à tomber par terre) est trop lente pour être réellement efficace en combat. Enfin, The Chant possède également une arborescence de capacités à débloquer, permettant d’augmenter les dégâts aux adversaires ou sa défense. De quoi simplifier un peu la vie de celui ou celle qui tient la manette. The Chant… du cygne Après visionnage du trailer de The Chant, je m’attendais à de bonnes sessions de trouille et je me suis dit que ce serait un excellent dessert après le plat de résistance Resident Evil Village. Grossière erreur de ma part ! Je n’ai absolument pas eu peur (et pourtant, croyez-moi, je pars de loin), mes seuls jump-scares sur le canapé étant déclenchés par les vibrations intempestives de la manette à chaque fois qu’un écran de chargement prenait fin ou à différents moments où la vibration n’avait pas vraiment lieu d’être. Le jeu ne sortant que sur des consoles de dernière génération, j’aurai apprécié que Brass Token utilise les retours haptiques des manettes afin de faire monter la tension d’un cran. Cela dit, j’ai tout de même voulu aller au bout du scénario de The Chant, ne serait-ce que pour confirmer que la théorie s’étant faite jour dans mon esprit dès le début du récit était la bonne. Dans les jeux, j’adore explorer et trouver des notes et documents qui vont par la suite me permettre d’emboîter par moi-même les pièces du puzzle. Ici, je n’ai pas été déçue avec la pléthores de documents, vidéos et lettres disséminés partout sur l’île formant une histoire cohérente et un background intéressant. Mais tout cela est un peu desservi par des personnages aux motivations et réactions assez caricaturales, alors que les intentions du titre sont louables et que l’on sent une réelle envie de bien faire de la part du studio. Peut-être The Chant aurait-il gagné à se prendre moins au sérieux. Pour conclure… Pas honteux techniquement, The Chant s’est loupé sur ses intentions. Le studio avait envie de faire un jeu d’action / aventure terrifiant, mais la peur n’est pas du tout au rendez-vous. Sorti à une période où les titres horrifiques sont légions et souvent excellents (Resident Evil Village et sa Winters expansion, The Last of Us Part One, A Plague Tale Requiem), The Chant ne soutient pas la comparaison et il est difficile de se motiver à payer trente euros pour l’acquérir. Si ses nombreux défauts ne vous rebutent pas et que vous êtes fans de nanars qui s’ignorent, n’hésitez pas à lui donner une chance. La note de la rédaction Les notes de la rédaction Les points positifs Une histoire intrigante de prime abordLe design des ennemis est assez originalDes graphismes assez beaux pour ce qui est des décors Les points négatifs Présence de bugs bloquants obligeant à perdre volontairement pour relancer la séquenceLe menu est réduit à sa plus simple expression, sans possibilité de revoir les commandes au besoinManque de variété dans les environnementsProblèmes récurrents d’affichage des sous-titres, lorsque l’on veut se passer de la version doublée assez mal jouéeUne esquive lente et pénible qui n’aide en rien lors des phases de combatUn titre au final très répétitif Vous devriez Lire aussiActual Sunlight 97 Articles Publié le 18 novembre 2022 Par Cinealtas Grande enfant devant l'Éternel, avec les occupations qui vont avec, c'est une geek qui aime découvrir sans cesse de nouvelles choses. Adore regarder les dessins animés pendant son petit déjeuner le matin, lire des mangas et enchaîner des heures d'animés. Gameuse assidue, elle scrute minutieusement toutes les sorties jeux vidéo pour y déceler de nouvelles pépites. Dans le même genre