Pour leur tout premier projet, le studio Graceful Decay a choisi de mêler puzzle et intrigue avec Maquette, un jeu sorti en Mars 2021 sur PC et consoles PlayStation. Il était notamment inclus dans les jeux du mois PlayStation+ pour PS5, ce qui m’a permis de me laisser tenter par cette expérience indépendante que je découvrais pour la première fois.
Synopsis
Maquette, c’est l’histoire d’une relation trépidante qui va connaître ses hauts et ses bas. À travers les différents niveaux et les puzzles du jeu, nous découvrons les souvenirs d’un couple et de tout ce que leur amour a engendré.
Une lettre ?
Dès le début, le jeu s’ouvre sur une petite promenade dans des jardins stylisés, avec du texte flottant qui s’adresse à nous : « Salut, Tournesol. » Notre interlocuteur semble s’adresser à nous sous la forme d’une lettre dont on découvre les phrases au fur et à mesure de la promenade, qui sert aussi de tutoriel pour les différentes mécaniques de base. On y ouvre une porte à la fin, porte qui donne directement sur le plat de résistance du reste du jeu.
Jeux d’échelle
On se retrouve plongés dans une zone avec un grand dôme au centre, et des bâtiments aux quatre coins de ce dernier. Sous ce dôme se trouve… une maquette de la zone, à l’identique. Jusque là, rien de bien anormal ! Les choses sérieuses commencent dès que l’on s’aperçoit qu’un cube nous barre la route, et que ce même cube est présent en miniature sur ladite maquette. En interagissant avec cette dernière, il devient possible de déplacer ce cube dans notre version du niveau également ! C’est là la mécanique principale du jeu : tout élément amovible peut être déplacé et même redimensionné en fonction d’où il est posé dans les maquettes. Les maquettes ? En effet, un regard vers le « ciel » nous éclaire vite sur le fait que nous sommes en fait dans une plus grande maquette, qui se trouve elle même dans une plus grande maquette… le jeu exploite cette idée dans ses derniers niveaux, nous faisant parfois sortir de la maquette à notre échelle, nous rendant subitement minuscules !
Des amoureux pour la vie ?
Mais pourquoi ces maquettes tout droit sorties d’Inception ? Et qui est ce mystérieux interlocuteur du premier niveau ? En interagissant avec le premier bâtiment, on a droit à une petite animation avec un doublage de la part de nos deux personnages principaux : Michael et Kenzie. On comprend alors très vite que l’histoire du jeu est celle de leur relation, de leur amour naissant et florissant. Les différents bâtiments qui se manifestent sont ainsi des souvenirs de moments clés de leur couple, avec ce dôme toujours présent en pièce centrale. Mais dans les niveaux qui suivent, les bâtiments qui nous sont présentés commencent à avoir des craquelures, des défauts. Rien n’est parfait en amour pour nos deux tourtereaux, et on suit ainsi les tenants et les aboutissants de leur couple au cours d’une poignée de niveaux qui se ressemblent, jusqu’à une réelle fracture dans le récit comme dans le gameplay vers la fin.
Un habillage parfaitement adapté au format
Visuellement, le jeu ne cherche pas à repousser les limites de ce qui peut se faire niveau graphismes, mais la direction artistique reste très soignée. Il y a un côté très jouet aux environnements qui sont totalement justifiés, et les couleurs reflètent très bien chaque moment de la vie de ce jeune couple : chatoyantes et criardes au tout début, de plus en plus éteintes et monotones vers la fin. Sans spoiler, les deux niveaux avant le dernier clashent véritablement avec la direction artistique employée jusque-là, et c’est vraiment très réussi pour faire ressentir au joueur les émotions souhaitées. Il y a peu de musique au cours du jeu, étant principalement réduite à des morceaux indies qui viennent ponctuer les moments clés des niveaux, laissant les moments de réflexion plus silencieux et calmes.
Des puzzles (plutôt) dosés
Ces moments de réflexion sont justement assez bien dosés dans l’ensemble. La mécanique qui consiste à pouvoir agrandir / rétrécir des éléments de décor via la maquette n’est pas explicite au départ et peut nécessiter un petit temps d’adaptation. Une fois que c’est fait, je n’ai jamais eu l’impression que les solutions étaient trop alambiquées et, dans l’ensemble, il ne m’a jamais fallu bien longtemps pour venir à bout d’une énigme environnementale. Sur PS5, des guides vidéos sont même disponibles si vous possédez un abonnement PlayStation+, ce qui peut être utile si vous séchez complètement, mais qui peut gâcher un peu l’expérience si vous y avez recours tout le temps je pense. J’ai compté trois petites heures pour arriver aux crédits du jeu, ce qui me semble très correct dans la mesure où j’avais l’impression d’avoir fait le tour du concept et de l’intrigue à peu près dans ces eaux-là.
Maquette est une belle petite expérience indépendante, que vous apprécierez sûrement si vous êtes friands de jeux à histoire, dans la même veine que Gone Home ou encore Journey. Je suis très curieuse de voir le prochain jeu du studio !
La note de la rédaction
Les notes de la rédaction
Les points positifs
– Visuellement soigné
– Mise en scène intéressante
Les points négatifs
– Des questions sans réponses : pourquoi les maquettes ?
– Certaines solutions restent un peu obscures