Depuis quelque temps, on entend beaucoup parler d’un puzzle game multi primé et réalisé par un concepteur indépendant : Patrick Traynor. Ce jeu, c’est Patrick’s Parabox. Avec un concept simple, demandant de placer des boîtes au bon endroit pour pouvoir réussir un niveau (mais une boîte peut également rentrer dans une autre boîte ou sortir d’elle-même), il n’en fallait pas plus pour nous intriguer et pour que l’on veuille tester cet étonnant paradoxe.
Le paradoxe récursif
C’est alors qu’il était étudiant et membre du club de développement de jeu vidéo de l’UC San Diego que Patrick Traynor a posé les bases de ce qui est devenu aujourd’hui Patrick’s Parabox. À l’origine, Patrick avait codé un jeu d’infiltration dérivé de Sokoban (jeu de réflexion où l’on doit pousser des blocs à un endroit précis pour réussir le niveau), où un joueur pouvait pousser des caisses pendant qu’un autre joueur, réduit, pouvait se déplacer à l’intérieur desdites caisses.
Ayant repris son idée quelques années plus tard et en s’inspirant du jeu Sokosoko de Juner sur Itch.io (développé lui pour participer au bedtime Jam), Traynor décide de pousser le concept encore plus loin en codant pour Patrick’s Parabox un nombre infini de couches dans les niveaux. De quoi se faire quelques entorses au cerveau. Bien évidemment, vu que le titre est un puzzle game pur souche, il n’y a pas le début du commencement d’une intrigue. Et ça tombe bien, ce n’est absolument pas ce qui nous intéresse ici.
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Patrick au box-office
Arriver à vous faire comprendre le principe de Patrick’s Parabox est une gageure en soi tant le concept est intuitif et simple manette en main, mais plus compliqué à expliquer sur le papier. Mais soit, je relève le défi ! Comme je l’ai déjà évoqué, Patrick’s Parabox est un puzzle game de type Sokoban où le but est de pousser des blocs de couleur sur des emplacements dédiés, dans des niveaux délimités par des murs.
Incarnant également un bloc (avec des yeux cette fois pour le personnifier un peu), vous n’aurez que la possibilité de pousser les autres blocs pour les déplacer. Attention donc aux coins et aux murs qui seront ici vos pires adversaires, vous obligeant souvent à recommencer le niveau une fois un bloc coincé contre une paroi. Cependant, il existe une petite subtilité. Certains cubes permettent aux autres blocs de se miniaturiser pour se déplacer en eux, sortir de ces blocs leur permettant de revenir à une taille normale. Afin de gagner les différents niveaux, vous devrez pousser les boîtes sur les emplacements dessinés et vous mettre vous-même sur l’emplacement dédié.
Un concept qui dé-boîte
Dis comme ça, il est compréhensible que le jeu vous paraisse obscur et compliqué, mais je vous jure qu’il n’en est rien. Après quelques niveaux didacticiels afin d’appréhender les commandes du jeu, vous voilà lâché dans le titre sans plus de précision. Et il n’y en a pas besoin tant les règles et la finalité des stages sautent aux yeux. Vous avez bien sûr la possibilité en appuyant sur un bouton de réinitialiser complètement le casse-tête, mais si vous avez juste fait un déplacement de trop, il est possible de revenir en arrière d’un déplacement. Une commande bien pratique si comme moi vous avez la fâcheuse habitude d’être un peu brusque dans vos mouvements.
Pareillement, si vous revenez en arrière une fois de trop, vous pourrez également, en appuyant sur un autre bouton, refaire le mouvement que vous venez d’annuler. Concernant l’habillage, les musiques et le sound design de Priscilla Snow se prêtent bien au style de Patrick’s Parabox, sans pour autant être abrutissantes à force de les entendre pendant un long moment. Les graphismes sont simplistes et rudimentaires, donnant un petit côté artisanal à l’ensemble, nous rappelant sans cesse qu’un homme seul est derrière cette merveille d’ingéniosité. Point de vue durée de vie, le titre ne se moque pas de nous avec plus de 350 puzzles tous aussi retors les uns que les autres. Et si certains sont optionnels, on a du mal à passer à la sélection suivante tant que celle-ci n’est pas terminée à cent pour cent.
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C’est qui le boss de la boîte ?
C’est avec une grande curiosité que j’ai abordé ce jeu, tant j’en ai entendu parlé en bien. Je suis une grande adepte des jeux d’énigmes, puzzles et casse-têtes en tout genre, et Patrick’s Parabox semblait cocher toutes les cases de mes desideratas habituels. Si je m’attendais à un bon jeu, je ne m’attendais pas à ce qu’il soit aussi excellent. Chaque puzzle est d’une intelligence folle, la solution paraissant enfantine une fois que vous l’avez trouvée, mais nécessitant parfois un très, très long moment de réflexion avant d’entrevoir la réponse.
Si le processus de logique amorcé par un niveau peut prendre du temps, les déplacements à réaliser pour la résolution du problème ne sont jamais alambiqués, chaque stage ne prenant pas plus de quelques minutes pour être résolus, une fois le mode opératoire trouvé. Ayant un emploi du temps assez chargé, Patrick’s Parabox est un titre parfait pour moi, car on peut y jouer par petites sessions, le lançant parfois juste pour finir un casse-tête. Le jeu idéal à picorer à côté d’un hit plus narratif. Certes, je n’ai pas encore pu finir Patrick’s Parabox, tellement je me suis fait des crampes aux neurones sur certains stages, mais c’est un test que je ne regrette pas d’avoir demandé, et je comprends aisément les critiques dithyrambiques que j’ai pu lire dessus.
Pour un prix aussi modique (16,79 € sur Steam) et au vu de la générosité de Patrick’s Parabox, c’est un achat que je vous recommande, que dis-je, que je vous exhorte à faire. Si vous aimez le genre, il s’impose d’ores et déjà comme un incontournable. Alors avouez que ce serait dommage de passer à côté !
La note de la rédaction
Les notes de la rédaction
Les points positifs
Des puzzles ingénieux et extrêmement intelligents
Des commandes très simples à assimiler
Une compréhension intuitive du gameplay par des niveaux montant crescendo en difficulté
De mécaniques de jeu constamment renouvelées empêchant un sentiment de redondance
Les points négatifs
À réserver à ceux qui aiment se tourmenter les neurones