Disponible depuis le 8 mars 2022 en accès anticipé sur Steam, Have a Nice Death (des montpelliérains de Magic Design Studios) nous entraîne dans le monde merveilleux et coloré du… tombeau ! Après s’être intéressés à la légende du roi des singes, dans le primé Unruly Heroes, les développeurs ont délaissé le genre plateforme / aventure pour un roguelike 2D où nous incarnons la Mort en personne. Attention chéri, ça va faucher…
La Mort du risque
L’intrigue de Have a Nice Death, c’est avant tout celle d’une société : Death Incorporated. Après des siècles à faucher des âmes de façon artisanale, la Mort décide un jour de moderniser la profession et de créer Death Incorporated, pour lui permettre de déléguer ses fonctions. Ses remplaçants dans la moisson d’âmes, les fléaux, vont alors se mettre à la tâche. Malheureusement, éloignée du terrain depuis trop longtemps et croulant sous la paperasse qui semble ne jamais devoir diminuer, la faucheuse finit en burnout.
Se rendant compte que les fléaux sont devenus incontrôlables (ils ne respectent plus les quotas d’âmes fauchées, faisant de l’excès de zèle), la Mort décide de reprendre la faux pour remettre ses employés sur le droit chemin et bien leur rappeler qui est le patron dans cette boîte. Pour cela, elle va devoir traverser les nombreux services de la firme, dans lesquels les salariés vont se montrer pour le moins vindicatifs à l’égard du PDG. Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour avoir quelques jours de vacances…
Death de l’entreprise
De l’aveu même de l’équipe de Magic Design Studios, leur ambition sur Have a Nice Death est simple : développer une expérience roguelike inoubliable. Après la création de leur premier titre, Unruly Heroes, les membres du studio souhaitaient travailler différemment, en incluant les joueurs très tôt dans le processus de production. L’accès anticipé est donc apparu comme une évidence, une étape cruciale pour obtenir le meilleur jeu possible. Et on ne peut que s’en réjouir quand on voit déjà la qualité intrinsèque du jeu, dont le cycle de vie vient à peine de commencer. Disponible sur Steam au prix de 14,99 €, la phase d’accès anticipé durera environ un an et dispensera aux joueurs des updates conséquentes de contenu, ainsi que des correctifs prenant en compte les commentaires de la communauté.
Pour informer au mieux leurs fans, le studio a déjà dévoilé une feuille de route détaillée des principales mises à jour et a indiqué que Have a Nice Death, dans sa version finale, aurait le double de contenu par rapport à celle mise en ligne le 8 mars 2022. Pour ceux qui ont peur de la difficulté inhérente au gameplay, rassurez-vous. Magic Design a d’ores et déjà promis l’inclusion de différents modes de difficulté et d’options d’accessibilité dans la version finale du titre. Enfin, si le contenu en ligne est pour l’instant limité, l’intrigue va s’étoffer au fil du temps et trouvera sa conclusion lors de la sortie officielle de Have a Nice Death.
Jusqu’à ce que mort s’en suive
Niveau gameplay, pas de surprises. Nous sommes dans du roguelike pur et dur. Le Die and retry est la norme et à chaque burnout, on recommence à zéro niveau équipement et malédiction. Jusque là, du grand classique. On réitère son parcours dans les niveaux encore et encore, espérant aller plus loin que lors de son précédent run. La difficulté est bien présente et le nombre d’items de soin dispensés un peu chiche. Le level design est basé sur des niveaux en 2D à défilement horizontal, générés procéduralement, où il n’y a pour l’instant pas beaucoup de chemins de traverse ou de secrets à trouver. Have a Nice Death se concentre surtout sur les combats.
Et c’est l’un de ces points forts : la mécanique du système de combat est bien huilée, la prise en main aisée et rend le tout nerveux et ultra maniable. Autre bon point, une direction artistique gothique de folie tout en dégradés de gris et que n’aurait pas renié Tim Burton. Ajoutez à cela une musique qui colle parfaitement à l’atmosphère de ces open-spaces macabres et un humour dans les différents textes, qui font que l’on pouffe régulièrement devant son écran. Vous obtiendrez alors un univers cohérent, où la Mort règne en maître et que vous vous délecterez à arpenter dans tous les sens.
Effray-Ankou de génie
Je ne suis habituellement pas une férue des roguelikes. Repartir sempiternellement de zéro pour avancer chaque fois un peu plus loin dans les niveaux, très peu pour moi. Cela étant, la direction artistique du jeu ainsi que sa façon barrée d’aborder le thème de l’après-vie m’a séduite immédiatement et m’a poussée à passer outre mes réticences. Et vous voulez que je vous dise? Je ne le regrette absolument pas ! Certes, j’ai beaucoup de mal à progresser, mais pour une fois cela ne me dérange pas plus que ça.
La beauté des décors, l’atmosphère, les références dispensées et l’humour des dialogues font que je ne vois pas le temps passer. Je recommence à chaque burnout avec autant de motivation que la première fois que j’ai lancé le titre. Une grande première, moi qui fuyais les roguelikes comme la peste. Have a Nice Death a quand même des défauts, c’est certain, mais n’oublions pas qu’il s’agit d’un jeu encore en gestation qui va changer au fil des mois. Changements que je vais me faire un plaisir de suivre en direct, tout en relançant le jeu régulièrement afin de patienter jusqu’à la sortie de la version ultime de Have a Nice Death. Il est entendu que je vous ferai une critique complète dès que ce sera le cas, mais – spoiler alert – il y a de fortes chances que je lui accorde une excellente note.
S’il manque de finitions, que le contenu est un peu léger et la difficulté élevée, Have a Nice Death est bien parti pour devenir un hit incontournable du roguelike. Ces aspects sont rédhibitoires pour vous ? Je vous conseille d’attendre la sortie de la version finale du jeu avant de l’acheter, cela devrait être réglé d’ici là. Pour les autres : foncez ! En plus de vous éclater, vous pourrez contribuer à l’amélioration du titre, et c’est vraiment une grande source de satisfaction (en tout cas pour moi). La prochaine mise à jour importante devrait intervenir courant avril et j’ai vraiment hâte de découvrir les nouvelles surprises que vont inclure les développeurs. Une chose est sûre toutefois, c’est que nous sommes loin d’en avoir fini avec ce titre, dont je vous reparlerai sans aucun doute encore. Après tout, on ne meurt qu’une fois, et c’est pour si longtemps.
Les notes de la rédaction
Les points positifs
Un humour savoureux et des références typiquement françaises qui font mouche.
Un style graphique avec une touche burtonienne et la musique qui collent parfaitement au sujet.
Un gameplay nerveux et jouissif à souhait.
Un contenu hyper solide techniquement pour un titre en accès anticipé.
Les points négatifs
Une difficulté assez ardue pour un néophyte, avec peu de moyens de récupérer de la vie (ce qui devrait être réglé avec l’ajout de modes de difficulté et d’options d’accessibilité dans la version finale).
Le genre roguelike, de facto assez frustrant, qui ne plaira pas à tout le monde.