Maskmaker

"Maskmaker" affiche

Il y a un an et demi, le 20 avril 2021 plus exactement, sortait Maskmaker, le nouveau jeu du studio Innerspace VR, édité par Vertigo Games. Après le plébiscité A Fisherman’s Tale, mettant en scène la marionnette d’un pêcheur dans un jeu d’énigme où tout est chamboulé, les développeurs du studio parisien changent de thème en mettant à l’honneur des masques. Désormais disponible, depuis le 15 décembre 2022, sur Meta Quest 2, je me suis lancée dans l’aventure à grands coups de marteau et de burin.

Test réalisé en VR sur Meta Quest 2. Le jeu n’est disponible qu’en VR et est compatible avec les casques PlayStation VR, Meta Rift, Meta Quest Pro ou HTC Vive.

Au val, au val masqué, ohé, ohé…

Maskmaker s’ouvre sur une ruelle sombre, déserte, dans laquelle vous évoluez seul. Après quelques secondes de marche, vous arrivez devant un magasin qui semble à l’abandon. Derrière ses rideaux occultants, vous entendez des bruits de dispute et apercevez l’ombre de deux hommes, un maître et son élève qui se disputent. Hypnotisé, vous entendez un bruit de verre brisé et une plainte déchirante de l’apprenti.

La "boutique" ou prends place l'histoire
Le "créateur" à la base de tout

Soudain, tout s’éteint et la porte s’ouvre. Intrigué, vous entrez dans la boutique qui s’avère être vide, si l’on excepte les masques sur les murs, des prospectus de recherche d’un apprenti et un grand miroir brisé. Vous ne le savez pas encore, mais vous venez d’entrer dans un monde où la vérité se dévoile en se parant de masques. Paradoxal non ? Guidé par des voix sorties d’on ne sait où, vous découvrez une porte cachée menant à l’atelier du créateur de masque. Charge à vous de prendre la relève de l’artisan en créant des ornements en bois. Cependant, loin d’être de simples objets, les masques que vous allez réaliser vous permettront de vous incarner dans les corps d’habitants d’un monde inconnu.

"Le miroir" cassé témoin de la bagarre

Dans ce nouvel environnement, les chuchotements et les conseils prodigués par les masques seront remplacés par la voix du roi Prospero, qui sera votre accompagnateur au gré de votre exploration de cet univers vide où les habitants sont figés comme hors du temps. Dans un aller et retour incessant entre l’atelier et le royaume ensorcelé, Prospero vous contera ses souvenirs et vous donnera des indices pour comprendre où vous êtes et ce qui s’est passé. Mais quel est donc le lien entre le roi et l’artisan disparu ? C’est ce que vous devrez découvrir caché derrière votre parure de bois…

Vive le marteau et le ciseau dans "Maskmaker"
On sculpte le bois dans "Maskmaker"

M pour Maskmaker

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Innerspace VR, fort de son expertise acquise depuis 2014, sait réaliser des titres dans lesquels la réalité virtuelle prend tout son sens. Après son galop d’essai avec A Fisherman’s Tale, l’équipe de développement souhaitait se lancer dans un projet plus ambitieux, avec une durée de vie plus longue (le principal défaut de A Fisherman’s Tale déploré par les joueurs) et un monde plus ouvert.

L'archipel un des biomes de "Maskmaker"
Les masques permettent d'incarner des avatars dans "Maskmaker"

On voit très vite que Maskmaker est centré sur les différents biomes que le joueur va explorer, qui dans la simplicité de leur direction artistique n’en sont pas moins diablement poétiques, respirant la tranquillité et le mystère. De plus, il est toujours intéressant de voir les références utilisées par Innerspace VR pour construire les environnements. Comment ne pas penser au Tibet lorsque, grâce au masque bleu, nous voilà transporté en haut d’une montagne enneigée, ou encore à une île paradisiaque des Caraïbes pour le décor de l’archipel. Tout ici transpire le jeu contemplatif comme ont pu l’être Journey ou Flower, à ceci près que l’immersion, réalité virtuelle oblige, est particulièrement soignée.

Les sommets enneigés rappellent les Tibet dans "Maskmaker"

D’autant que le titre a été conçu directement en VR grâce à un logiciel nommé Gravity Sketch, permettant de tester le titre en temps réel au fur et à mesure de son développement. Une volonté forte des développeurs d’inclure totalement le joueur dans l’expérience, le motif du masque n’étant pas anodin puisque pour jouer à Maskmaker il vous faudra également en revêtir un ! Une mise en miroir qui en dit long sur les ambitions des créateurs.

Le marais un autre biome de "Maskmaker"
Les mystérieuses "tours" gardées par des gardiens
Après les avoir sculptés il faut peindre et orner les "masques"

La vie des masques

Une fois que vous avez pénétré dans l’atelier, vous voilà à suivre les voix qui vont vous aiguiller afin de vous montrer comment réaliser votre premier masque. Un tutoriel simple et efficace qui donne très vite les clés au joueur pour être autonome aussi bien dans l’atelier que dans le Royaume. Le jeu étant catégorisé jeu d’énigmes, on est en droit de s’attendre à quelques retournements de cerveau, mais bizarrement il n’en est rien.

Il faut bien chercher pour trouver les ingrédients dans "Maskmaker"

Outre la recherche des divers éléments qui vous permettront de réaliser des masques de plus en plus élaborés, et qui ne devrait pas vous poser plus de problèmes que ça, vous aurez également quelques énigmes sur le chemin, mais elles sont très accessibles et vous devriez en venir facilement à bout. Vous devrez également compter sur la collaboration entre vos différents avatars afin de réussir à passer certains obstacles, et cela en changeant de masque assez souvent. D’un point de vue technique, Maskmaker tient la route et ne souffre pas de bugs ou de ralentissements venant gâcher l’immersion.

Observer les masques à la "lunette" permet de de les reproduire dans l'atelier
Le plan dans "Maskmaker"
Exemple d'énigme dans "Maskmaker"

En ce qui concerne le déplacement, vous aurez le choix entre le déplacement libre ou la téléportation, et vous pourrez sans soucis alterner les deux suivant les endroits explorés et les éléments recherchés. Une petite mise en garde toutefois, le déplacement libre (en continu) a tendance à déclencher la cinétose et peut au bout d’un moment rendre nauséeux. Toutefois, ce n’est pas bien grave puisqu’il ne vous faudra que 5 ou 6 heures pour en venir à bout et avoir enfin toutes les réponses à vos questions.

L'atelier du créateur dans "Maskmaker"

Splendiiide !

Sans être une grande fan des expériences se basant sur une direction artistique simpliste, je dois bien dire que j’ai vraiment beaucoup aimé Maskmaker. Au départ, j’ai été attirée par la promesse d’énigmes retorses à résoudre, celles-ci étant aux abonnés absents, je me suis raccrochée aux mystères de l’intrigue et, un but en entraînant un autre, je me suis retrouvée à avoir terminé le jeu sans m’en rendre compte.

S'incarner dans le corps d'un autre est la base de "Maskmaker"
Passer d'un masque à l'autre permet de farnchire les "obstacles"

Même si j’ai dû raccourcir mes sessions car les déplacements libres me rendaient malade au bout d’un moment, et je ne serais passée à la téléportation pour rien au monde tant je voulais jouer à fond la carte de l’immersion, je n’ai jamais ne serait-ce que penser à le laisser de côté (et pas seulement parce que je devais écrire ce test). Pour ce qui est de l’intrigue, elle est loin d’être secondaire et, même si elle laisse de nombreux points à l’interprétation des joueurs, elle a différents niveaux de lecture ce qui, pour moi, ne gâche rien.

La "lunette" l'un des seuls objet que l'on emporte avec nous
Les environnements sont variés dans "Maskmaker"
Le sentiment de lourdeur dans les "marais" est important

La seule réelle critique que je pourrais faire à Maskmaker serait les voix-off qui habillent le récit. Dans l’atelier, les voix mystiques qui vous parlent encore et encore, en répétant la même chose ad nauseam, finissent par agacer sérieusement. Idem en ce qui concerne la voix du Roi, qui commente beaucoup trop les choses à mon goût. Cela étant dit, malgré ses quelques défauts, Maskmaker reste une belle aventure à vivre si vous possédez le Meta Quest 2 et je vous invite vivement à ne pas passer à côté.

Les dieux dont la réactivation permet d'ouvrir les tours dans "Maskmaker"
Pour conclure…

Avec Maskmaker, Innerspace VR ne nous propose pas un jeu, il nous propose une expérience poétique, immersive et terriblement prenante. Une fois son premier masque réalisé, on ne peut plus s’arrêter et on se retrouve vite à la fin du titre avec un petit arrière-goût de trop peu. Malgré quelques défauts, on est totalement immergé dans cette intrigue mystérieuse. Le fait que le Meta Quest 2 soit un casque totalement autonome et dépourvu de fils renforce encore le sentiment de liberté ressenti. La machine sûrement la plus adaptée pour profiter pleinement de l’expérience dont ont voulu nous faire profiter les développeurs français.

La  note  de la  rédaction

3/5

Les notes de la rédaction

Les points positifs

Un conte poétique

Une bonne idée que celle de s’incarner dans le corps d’un autre en portant son masque

Un voyage initiatique et contemplatif à la Journey

Les points négatifs

Un jeu beaucoup trop simple où il n’y a pas besoin de se creuser la tête pour avancer

Les déplacements en jeu peuvent rendre malade les plus sensibles

Les commentaires incessants en voix-off qui peuvent agacer au bout d’un moment

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