Où sont les femmes dans les jeux de sport ?

Où sont les femmes dans les jeux de sport ?

 Photo par Quino Al/Unsplash License

Alors que le sport féminin ne cesse de gagner en renommée au fil de ces dernières années, et ce, notamment grâce au football en France et aux résultats probants de l’équipe nationale féminine et de l’Olympique Lyonnais sur la scène européenne, on ne peut pas dire que son évolution dans les jeux de sport suit celle dans la vraie vie car la présence des femmes dans ces jeux vidéo particuliers relève encore presque de l’anecdote. Ainsi, malgré des sports comme le tennis, où le contingent féminin est largement le plus connu et le plus regardé, ou le basket, où la WNBA attire des milliers de spectateurs à chaque match, les femmes sont largement sous-représentées dans ces mêmes sports et bien souvent cantonnées aux rôles de cheerleaders dans les autres.

Des femmes d’accord, mais des femmes sexy

Si l’on remonte au fil de la grande histoire du jeu vidéo, il faut remonter en 1988 pour voir un premier jeu permettant de sélectionner des femmes dans une compétition sportive, il s’agissait alors d’un obscur jeu de volleyball, US Championship V’Ball. Il avait été imité quelques années plus tard par le titre Dig & Spike Volleyball, sur Super Nintendo, mais alors que les hommes jouaient en salle et avec des tenus officielles, les matchs des équipes féminines ne pouvaient se dérouler que sur le sable et en maillot de bain.

En 2002, lors de la sortie du jeu ESPN International Winter Sports 2002, la seule discipline qu’il était possible de jouer avec des femmes était le patinage artistique, là-encore avec de petites jupettes. De même pour Kelly Slater’s Pro Surfer où la présence d’une femme parmi les candidats, Lisa Andersen, tenait avant tout à sa plastique en bikini qu’à un véritable intérêt des développeurs à féminiser leur franchise.

Le premier jeu à avoir proposé d’incarner une sportive au lieu d’un sportif, sans que celle-ci soit représentée avec des vêtements moulants ou échancrés, est Tiger Woods PGA Tour, en 2004. Mais l’unique golfeuse du jeu, Natalie Gulbis, était plutôt connue pour avoir fait la une de FHM que pour ses résultats au golf, à l’image d’une Anna Kournikova dans le tennis.

Où sont les femmes dans les jeux de sport ?

Le tennis s’y risque, le football américain pas

Et à part cela, il n’y pas eu grand-chose au cours des décennies qui ont suivi. Les jeux de tennis, fort logiquement au vu de la popularité du tennis féminin, ont été parmi les premiers à proposer également d’incarner des joueuses, mais alors qu’il était possible de choisir entre des dizaines et des dizaines de mâles, seule une poignée de femmes étaient éligibles. Comme s’il y avait moins de joueuses que de joueurs sur le circuit, ce qui est absolument incorrect.

Encore très récemment, le jeu de NFL Madden, un véritable must aux États-Unis où le football américain est une véritable religion, défrayait la chronique car les seules femmes visibles dans tout le stade entier étaient les sexy cheerleaders qui apparaissaient à la présentation du match et à la mi-temps. Autrement dit, non seulement les joueurs étaient masculins, mais également les cent-mille personnes du public n’étaient que des hommes, presque comme dans un cauchemar post-apocalyptique, alors qu’environ un tiers des spectateurs des matchs de la NFL sont des femmes dans la vraie vie.

Du football, comme souvent, vient la lumière

Il aura au final attendre la sortie de du jeu FIFA en 2016 pour enfin voir une évolution majeure dans ce monde-là, puisqu’il était désormais possible de jouer avec des équipes féminines de pas moins de 12 pays différents, une offre donc substantielle. On attend désormais une évolution similaire notamment du côté du basket. Alors que la NBA est massivement représentée virtuellement et que tout le monde peut parier sur les affiches de la Ligue masculine, il n’en est pas de même pour la WNBA, malgré 20 ans d’existence et une certaine popularité, avec une quasi-absence du monde virtuel.

Enfin, pour être complet, les raisons de cette absence féminine des jeux de sport sont peut-être plus à chercher du côté économique que du sexisme. Alors qu’une étude récente prouvait que près de la moitié des gamers étaient des femmes, seules 2% d’entre elles admettaient jouer à des jeux de sport, préférant les jeux d’action ou de simulation comme Les Sims 4 : Strangerville. Un frein considérable donc pour les développeurs, ne les motivant pas à investir dans la création de nouveaux modèles, voix et animations pour représenter la gent féminine dans leurs opus.

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